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JUNTE GUINEENNE : Dadis ou rien ?

Publié le jeudi 10 décembre 2009 à 00h54min

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La situation se complique de plus en plus en Guinée où la junte au pouvoir se radicalise. « Sans Dadis, pas de reprise des négociations », avancent ses porte-parole. Cette tendance à la fermeture était à craindre. La junte accuse les services français d’avoir mijoté la tentative de coup d’Etat. Une thèse qui paraît trop grosse même si les intérêts français sont évidents. La France, il est vrai, n’a jamais su cacher son désir de faire un véritable « come back » en Guinée, après les déconvenues de la période Ahmed Sékou Touré. Celui-ci ayant milité pour le « non » au référendum du Général De Gaulle, avait pris ses distances avec Paris, une fois devenu le premier président de la Guinée indépendante. Plus de cinquante ans après, l’Elysée, se fait remarquer par des soubresauts diplomatiques : déclarations à l’emporte-pièce et accrocs avec le président Dadis.

Mais, force aussi est de constater qu’au sein de la communauté internationale, le sentiment dominant était que le flottement consécutif à la tentative d’assassinat du chef de l’Etat guinéen était propice à la négociation. Avant même d’en savoir davantage, l’on avait laissé croire un moment que l’on pourrait s’accommoder du changement de donne intervenu à Conakry. Des propos tenus à certains niveaux n’ont sans doute pas plu aux proches de Dadis, lesquels font aujourd’hui preuve de vigilance. A tel point que la junte se ligue autour de son président, moribond ou non. Cela n’est guère rassurant. A moins d’une farce dont des dirigeants de la communauté internationale seraient complices. Auquel cas, il faudrait y mettre fin rapidement.

Pour l’heure, la thèse du complot paraît bien mince. Cela paye sans doute, mais c’est un peu trop facile. En tout cas, on voyait venir la rhétorique du gouvernement guinéen. Elle a été précédée de d’allégations, notamment de diatribes contre certains Guinéens de la diaspora, bénéficiaires notamment de la double nationalité. Ces derniers sont accusés de vouloir faire cause commune avec l’étranger pour exploiter les richesses nationales. De telles prises de positions sont excessives, inopportunes et condamnables dans une Afrique qui prône l’intégration et l’ouverture, même si certaines accointances sont inadmissibles.

Le fossé se creuse donc entre belligérants, à la faveur du complot avéré ou non. Dossier à rebondissements et aux multiples dimensions, le "cas guinéen" illustre une fois de plus la complexité de la médiation sur le continent. Les accusations qui perdurent font déplacer le débat et gênent considérablement les efforts des missions de facilitation. Rien n’est réglé. Les explications étant bancales, de multiples questions se posent. Vraie ou fausse, cette tentative de coup d’Etat ? Histoire cousue de fil blanc ? Serait-on à la recherche d’un bouc émissaire après les récents événements ? La junte veut-elle du dialogue ? Pourquoi accuser la France maintenant, soit une semaine environ après les événements ? Dadis reviendra-t-il à Conakry ? Quand ? La junte veut-elle gagner du temps pour mieux contrôler le pouvoir et ne plus rien lâcher, ou donnera-t-elle dos définitivement au processus de négociation ? Dans l’hypothèse d’un complot, quels seraient les véritables commanditaires et les implications ? Pourquoi ne pas demander l’assistance de la communauté internationale pour en dénouer le fil ? Pourquoi la France s’acoquinerait-elle avec l’aide de camp aujourd’hui traité en criminel et en opposant déclaré ? A qui profite cet imbroglio ? Certainement pas aux Guinéens pour qui le recul est évident aujourd’hui.

Les premiers perdants sont les acteurs politiques. Les Forces vives sont aujourd’hui neutralisées pour n’avoir pas su tirer leçon du passé. Pour avoir trop tiré sur la corde, il risque de voir voler en éclats les quelques acquis engrangés lors des premières consultations : la possibilité de la mise en place d’un organe de transition, la nomination d’un premier ministre civil consensuel, et la chance de voir se profiler les élections dans des délais acceptables. Quel nouveau visage aura donc la junte et comment se comporteront les compagnons de Dadis ? Si le soutien de la communauté internationale constitue un poids sérieux dans les négociations, il reste que des limites existent qu’il ne faut pas négliger. Ce soutien tient généralement compte des rapports des forces au plan national et international. Dans cette perspective, on ne saurait oublier la capacité des opposants à se souder, leur crédibilité à l’intérieur et à l’extérieur, leur habileté à gérer les affaires de la République.

Or, en la matière, la classe politique guinéenne a encore du chemin à faire pour convaincre l’opinion africaine. La recherche d’un réel compromis avec les militaires qui gouvernent le pays depuis un quart de siècle paraît évidente. D’autant qu’une radicalisation de civils ne donne pas toujours les fruits espérés. Celle de la junte se traduit comme partout ailleurs en Afrique par l’inévitable confiscation des libertés démocratiques. Et comme toujours, le même scénario se produit : las d’attendre qu’aboutissent les querelles de chiffonniers, les puissants de la communauté internationale optent de soutenir ce qui apparaît comme le moindre mal, c’est-à-dire le maintien au pouvoir d’un individu ayant le profil d’un leader mais susceptible de maîtriser la situation et de préserver leurs intérêts.

Il est donc impératif de travailler à la cohésion nationale en faveur d’une Guinée nouvelle, pleine d’espoir et évoluant dans la paix. Car, avec les expériences du Togo, de la Sierra Leone, du Liberia, de la Guinée Bissau et de la Côte d’Ivoire, les acteurs politiques de l’Afrique de l’Ouest commencent réellement à fatiguer la communauté internationale. A Conakry en particulier, on doit le comprendre. Dans son ensemble, la classe politique doit se dire que si elle ne veut pas d’une paix négociée, nul ne viendra faire la guerre à sa place.

"Le Pays"

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Vos commentaires

  • Le 10 décembre 2009 à 03:03, par Le Lutteur En réponse à : JUNTE GUINEENNE : Dadis ou rien ?

    Je prefere encore mon Faso actuel a la Guinee actuelle...
    Les temps sont vraiment durs en Guinee. Que Dieu vous sauve tres chers Guineens.

  • Le 10 décembre 2009 à 06:41, par Max En réponse à : JUNTE GUINEENNE : Dadis ou rien ?

    Dadis ou rien ... Et s’il ne se relève pas ? Ou bien si d’ici sa guérison la CPI l’inculpe et on lui met les menotes comme Charles Taylor direction CPI ?

  • Le 10 décembre 2009 à 08:09 En réponse à : JUNTE GUINEENNE : Dadis ou rien ?

    Vous n’êtes pas un journal africain, vous défendez les intérêts frnçais, vous faites hontes à l’afrique, la france est impliquée que le vouliez ou non, c’est évident !!!

    • Le 10 décembre 2009 à 16:15, par bizare En réponse à : JUNTE GUINEENNE : Dadis ou rien ?

      une chose m´etonne depuis la tentative d´assassinat de Dadis..Aucune commission internationale n´a condamné l´acte de l´aide de camp..On a l´impression que la mort de Dadis est souhaitée par toutes ces soit disant commissions qui veulent la paix en guinée..En tout ca Dadis (sans etre fan de lui)n´a tué personne..ce n´est pas sa mort qui va ramener la paix en guinée ..bien au contraire...En tout ca bravo aux membres du CNDD qui ont suspendu leur participation aux negociations en attendant le retour de leur chef...

      • Le 10 décembre 2009 à 16:45, par Max En réponse à : JUNTE GUINEENNE : Dadis ou rien ?

        Monsieur Bizare,
        Es-tu dans le secret pour savoir que ce n’est pas pas Dadis le commanditaire qui a donné l’ordre le 28 septembre 2009 ? De plus sais-tu ce qui s’est réellment passé le 03 décembre ? Sois prudent mon frère et argumente tes propos.

      • Le 10 décembre 2009 à 19:16 En réponse à : JUNTE GUINEENNE : Dadis ou rien ?

        Tu es vraiment Bizare. La communaute internationale a des principes, si tu ne le sais pas. Dadis est legalement responsable des tueries qui ont eu lieu en Guinee, comme Blaise est legalement responsable des moerts crapuleuses de Norbert Zongo. Le chef de l’ etat est le garant de la securite des personnes et des choses. A supposer que ce ne soit meme pas lui qui a trouve que la police et la gendarmerie ne faisaient pas leur travail et a demande que Toumba descende battre son tambour, il aurait pu clairement se desolidariser des les premiers jours en faisant arreter tous les bouchers de terrain. Mais, il ne l’ a pas fait. Il est le boucher de bureau, la tete qui a pensee le crime pour que le bras execute. Si tu crois qu’ on massacre une population, qu’ on tire sur une foule dans un endroit clos comme le stade sans au prealable avoir recu l’ ordre de qui de droit, tu es vraiment biZZZZare, sinon meme Bizarroiiiide...
        Que Dieu te donne d’ aimer les autres.

        • Le 11 décembre 2009 à 20:15, par zeng En réponse à : JUNTE GUINEENNE : Dadis ou rien ?

          Mes chers freres,vous savez les blancs n aiment pas les presidents qui aimes leur peuple, sauf ceux qui pellent le peuple au profit des blancs. Vous croyez que la France pourrait exploiter le charbon de l allemagne et s en accaparer, non. Nous devrions etre soudés.Dadis n est pas un tueur. C est un homme qui a pitié et gere son pouvoir avec des sentiments. Il a éte victiment de sa largesse. Vous ne pouvez pas comparer Dadis ni à Charles et d autres vampires.Vous qui parlez ainsi n aimez votre peuple. Vous souhaiterez rester des commis voyageurs des blancs : bonne chance .Tout chef d etat qui veut travailler pour son peuple est d office traité de Dictateur.

          Dadis, que Dieu te donne la santé et la force de guider ton peuple pour un meilleur devenir. Sachez que l on ne devient pas Chef mais on né . Dadis tu as été choisi par le Tout puissant, toi et ton groupe. Que Dieu vous benisse.Que Dieu pardonne aux victimes du 28 car je suis convaincu que ce n est pas l ouevre de Dadis.Blaise fait aussi ton travail dieu t aidera dans tâche rocheuse.

  • Le 10 décembre 2009 à 17:23, par Jim En réponse à : JUNTE GUINEENNE : Dadis ou rien ?

    qui peut dire que la france n’est pas complice ? la france a toujours éliminé ceux qui bloque ces intérêts et surtout les dirigeants africains révolutionnaires. prenons l’exemple de la côte d’ivoire avec Alassane qui voulait détourner le marché du cacao vers les USA, la RD Congo avec toute la richesse du monde, récemment le niger avec le pétrole. "la france n’a pas d’amis, la france n’a que des intérêts". au Burkina nous avons vu avec notre cher capitaine Thom SANK. celui qui dira demain :"produisons ceux dont nous avons besoins et consommons ceux dont nous produisons" ou encore "acceptons de vivre africain car c’est la façon de vivre libre et de vivre digne" celui là tué par la france.faites une petite remarque : c’est toujours là ou y a la richesse et là ou naisse les révolutionnaires que y a toujours des guerre civils.

    • Le 11 décembre 2009 à 04:42 En réponse à : JUNTE GUINEENNE : Dadis ou rien ?

      Monsieur Jim, tu mélanges tout, les choux et les carottes, les chèvres et les moutons, etc.

      • Le 11 décembre 2009 à 20:33 En réponse à : JUNTE GUINEENNE : Dadis ou rien ?

        lui au moins il a compris meme s’il melange mais toi tu n’as rien rien rien compris no more comment
        some

  • Le 10 décembre 2009 à 18:14, par le dur En réponse à : JUNTE GUINEENNE : Dadis ou rien ?

    courage aux guinées.

  • Le 11 décembre 2009 à 00:19 En réponse à : JUNTE GUINEENNE : Dadis ou rien ?

    arretez vos conneries !! Ne comparez jamais Daidis et Thom Sank !!!

  • Le 11 décembre 2009 à 13:31, par osco En réponse à : JUNTE GUINEENNE : Dadis ou rien ?

    jusqu’en 2009 cetains ouest africains ne savent pas encore comment fonctionne notre chère france.soit vous ne le savez pas soit vous faites semblant de ne pas reconnaitre l’implication de la france dans la destabilisation de tous les etats ou il ya un president qui veut le bien de son peuple. vous avez besoin de quelles preuves ? ;les preuves il y en a au rwanda en solmalie en cote d’ivoire au burkina fasso et j’en passe.peut etre que vous attendez que la france intervienne directement ds votre pays pour connaitre son degret de nuisance,attendez dormez sur vos lauriers dans la misere ;la france quant à elle continue son chemin vers nos matieres premiere.en afrique de l’ouest un pays stable est un pays dont le president est a la solde de la frane ;salut que Dieu Ns garde .

  • Le 11 décembre 2009 à 13:51, par bizarroide En réponse à : JUNTE GUINEENNE : Dadis ou rien ?

    si Toumba a vraiment recu l´ordre d´aller massacrer les gens au stade, il n´a qu´à le dire aux enqueteurs qui etaient presents en guinee...Au lieu de cela il a refusé de repondre à leurs questions (comme le soulignent certains journaux...)et a decidé d´eliminer Dadis....je ne pense pas que c´etait la meilleure facon de reagir de la part de Toumba..surtout s´il sait qu´il n´a recu que des ordres pour son massacre au stade...

  • Le 13 décembre 2009 à 00:21, par LE JUSTE En réponse à : JUNTE GUINEENNE : Dadis ou rien ?

    En tous cas LES Guinéens tiennent bon.J’en connais qui auraient déjà vendu leur mère.Du courage CNDD.Soutenez Daddis comme vous pouvez,restez Digne et Intègre.

    Le JUSTE
    komabry@yahoo.fr

  • Le 17 décembre 2009 à 16:30 En réponse à : JUNTE GUINEENNE : Dadis ou rien ?

    Dadis, moi je croyais que tu etais anti- balles, a ce qu’ on dit la. Le seul benefice de tout ce bruit- la, c’est vos affaires d’ antiballes, faites attention. C’est quand on a pas tire que tu es antiballes. Si on a tire la, tu deviens comme papaye : poron. Arretez de vous wacker et economiser vos sous. Ne les donnez pas a des maraboutants.

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