Le 17 mai 1994, l’Assemblée des députés du peuple du Burkina Faso adoptait la loi organique 22/94/ADP portant institution d’un Médiateur du Faso. Tout comme les institutions sœurs à travers le monde, le législateur burkinabè a voulu donner à l’administration, aux citoyens un recours nouveau pour mieux se défendre et bénéficier à la fois de la justice et de l’équité. C’est ainsi qu’aujourd’hui, l’ombudsman ou médiateur fait partie des éléments essentiels du système démocratique de protection des droits de l’homme.

Celui-ci participe par la singularité de sa profession, à une plus grande transparence administrative, rendue d’autant plus nécessaire au regard de la pléthore des textes, normes et règlements auxquels sont confrontés les citoyens. En quinze d’ans d’existence du Médiateur du Faso, au regard des acquis engrangés on peut dire, sans se tromper que la médiation a pris sa place dans le paysage institutionnel de notre pays.

En témoigne l’évolution des comportements administratifs dans le sens d’une meilleure compréhension des devoirs du service public et d’une attention vigilante à porter aux critiques et suggestions de l’usager. Toutefois, pour Amina Mousso Ouédraogo, médiateur du Faso, « les résultats positifs ne doivent pas masquer les autres aspects que sont l’insuffisance de connaissance de l’institution, la faiblesse de certains de ses moyens et les noyaux de résistance qui subsistent dans certains secteurs de l’administration ».

En effet, les améliorations constatées ne doivent pas faire oublier qu’il persiste encore dans l’administration publique des maux tels que les lenteurs excessives ou le manque de considération pour l’usager du service public. La commémoration de ce 15e anniversaire se présente donc comme l’occasion idéale ; une halte pour faire le point des acquis afin de mieux aborder les défis nouveaux.

A ce sujet, Frédéric Bovesse, médiateur de la région Wallonne de Belgique, dont l’institution célèbre également son 15e anniversaire cette année, dira que pour atteindre un tel objectif, il faut avant toute chose analyser la perception des autres, leur regard sur la médiation. Pour ce dernier, cet exercice donnera à coup sûr l’opportunité de découvrir d’autres pistes d’amélioration de la prestation du médiateur, de consolider l’institution et de lui permettre de s’affirmer davantage pour mieux se faire connaître et s’adapter à l’évolution qui tend à lui conférer plus de responsabilités.

Alphonsine M. Laure Ido (Stagiaire)

L’Observateur Paalga