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SUSPENSION D’ENSEIGNANTS DANS LA COMOE : Un vide difficile à combler

Publié le mercredi 9 décembre 2009 à 02h42min

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Le directeur provincial de l’Enseignement de base de la Comoé, Jean Etienne Zoungrana

Le jeudi 3 décembre 2009, la direction provinciale de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation a tenu un conseil extraordinaire sous la présidence du directeur provincial, Jean Etienne Zoungrana. Au nombre des points inscrits à l’ordre du jour, figurait l’examen de la situation occasionnée par la suspension des 43 enseignants du MEBA. A l’issue des travaux du conseil, le DPEBA, Jean Etienne Zoungrana, a rencontré la presse.

Suite à la suspension de leurs fonctions de 43 agents de la DPEBA/ Comoé contre qui des poursuites judiciaires ont été engagées, plusieurs salles de classes sont restées vacantes. Pendant au moins deux jours, des élèves sont allés à l’école sans recevoir le moindre cours. Toute chose qui a inquiété plus d’un parent quant à la formation des enfants. Il faut rappeler que ces agents se sont rendu coupables ou complices entre autres, de faux et usage de faux en écriture publique et d’escroquerie leur ayant permis de se servir indûment des indemnités. "Nous avons tenu ce conseil extraordinaire pour analyser la situation et trouver les moyens de combler les classes vacantes", a expliqué le DPEBA/Comoé qui, du reste, a regretté que ces infractions se soient produites dans sa province. A travers ce conseil, la DPEBA/Comoé entendait prendre les mesures nécessaires pour rassurer les parents d’élèves.

Toutefois, le DPEBA a fait savoir aux inspecteurs chefs des Circonscriptions d’éducation de base et aux journalistes, que les mesures prises par le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation sont justes. Selon lui, ce sont des précautions qui sont d’ailleurs prévues par la réglementation et qui visent à mettre les enseignants fautifs à la disposition de la justice. Sur les 43 enseignants suspendus, 38 sont effectivement des titulaires de classes, les autres étant des agents de bureau dans l’Administration scolaire. Les circonscriptions touchées sont celles de Banfora n°1, n°2 et n°3 auxquelles il faut ajouter la CEB de Bérégadougou et de Tiefora. Il faut signaler au passage que deux des fautifs sont présentement en situation de stage ; l’un à l’ENSK de Koudougou et l’autre à l’ENAM à Ouagadougou. A entendre Jean Etienne Zoungrana, leur suspension intervient au moment où la province commençait à sentir un besoin crucial d’enseignants. Dans les classes, explique-t-il, les effectifs sont devenus pléthoriques à cause du retour massif de nos compatriotes qui vivaient en Côte d’Ivoire et il est difficile aujourd’hui pour un seul enseignant de tenir une classe de plus de 140 élèves.

A la question de savoir comment le manque de 38 enseignants sera comblé afin d’éviter aux classes jadis tenues par les maîtres suspendus de vaquer, le DPEBA de la Comoé répond que les inspecteurs chefs de Circonscription, sur ses instructions, ont déjà procédé à un redéploiement du personnel. Même si cela n’a pas couvert tous les besoins, les enseignants, suppléants dans les classes à grands effectifs, ont tous reçu des affectations. C’est dire que la DPEBA/Comoé a utilisé toutes les cartouches sans pour autant pouvoir combler le besoin d’enseignants. Désormais, les regards sont tournés vers des bénévoles, titulaires du diplôme de fin d’études dans les ENEP qui, dès octobre, avaient manifesté la volonté de se faire la main en donnant des cours dans les écoles. Leur utilisation requiert beaucoup de prudence, a reconnu le DPEBA qui exige qu’ils produisent des demandes de stage renouvelable tous les trimestres et qu’ils aient des entretiens avec les inspecteurs avant d’occuper les classes.

En plus du point relatif à la suspension des enseignants, le conseil a échangé sur les difficultés des CEB, la situation des 90 écoles sous paillotes, des stages de recyclage, et des conférences pédagogiques.

Par Mamoudou TRAORE

Le Pays

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