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Guinée : Les étranges absences d’un « Tigre »

Publié le mercredi 9 décembre 2009 à 02h41min

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Depuis l’attentat perpétré contre la personne du président de la République de Guinée, Moussa Dadis Camara, les informations y relatives sont parfois contradictoires.

Que n’a-t-on pas entendu quand l’avion présidentiel burkinabè est parti de Ouagadougou pour l’évacuer à Rabat au Maroc ? Dans un premier temps, Dadis, dit-on, aurait marché pour monter dans l’appareil. Ensuite, il aurait été transporté par ceux qui étaient avec lui au camp Koundara, où ont eu lieu les tirs.

Toujours est-il que les informations, venant de sources différentes, ne sont pas toutes fiables, sauf pour qui est dans le secret des dieux. Saura-t-on réellement un jour comment le chef de la junte a pu se retrouver dans l’avion ? Hospitalisé dans la clinique royale de l’hôpital militaire Mohammed V, depuis il serait hors de danger mais qu’il ne peut pas parler. A dire vrai, un flou artistique entoure son état de santé, et chacun y va de ses commentaires.

Pendant que Dadis se remet de ce qui lui est arrivé, comme on le sait, c’est le général de brigade Sékouba Konaté, le n°2 du régime, qui assure l’intérim. Celui qui était, jusque-là, ministre de la Défense, a pour surnom le « Tigre » à cause de sa férocité. Ce n’est donc pas un tigre en papier qui s’est installé à l’état-major du CNDD, basé au camp Alpha-Yaya-Diallo. Le général, qui est né en 1966, est marié et père de quatre enfants. Il a été incorporé dans l’armée guinéenne en 1985.

Après la formation commune de base (FCD), il a été désigné pour aller suivre des cours d’officiers au Maroc à Mecknes, où il a obtenu le brevet de chef de section entre 1986 et 1988. En 1996, il se rend en France pour les cours du brevet de chef de section parachutiste à Pau et des cours d’entraînement du premier degré à Mont-Louis.

A la même année, il est nommé commandant adjoint du détachement des parachutistes de la deuxième région militaire de Labé. Nommé général de brigade le 9 janvier 2009, il occupera la fonction de ministre de la Défense nationale quatre jours plus tard. On dit de Sékouba Konaté qu’il est particulièrement conciliant et moins obtus que son patron, grabataire. Certains ne sont pas loin de souhaiter que Dadis ne revienne plus aux affaires et que ce soit, finalement, Sékouba qui conduise la transition sans, bien sûr, les militaires.

Mais, jusqu’à présent, on ne connaît pas les intentions du ministre et intérimaire qui est peut-être préoccupé à mettre de l’ordre dans la troupe ; une armée de plus en plus divisée, et on se demande si les chefs ne sont pas rien dans ce pays.

En appuyant sur la détente, le lieutenant Aboubakar Sidiki Diakité, alias « Toumba », a tout simplement confirmé cela. La thèse du coup d’Etat manqué ou du complot fait son chemin, et on ne s’engage pas dans une telle entreprise sans bénéficier de nombreuses complicités.

On se demande, en effet, comment, après avoir tiré sur un chef d’Etat, il a pu s’enfuir de la caserne de Koundara au nez et à la barbe des militaires et se payer ensuite le luxe de communiquer avec des journalistes par téléphone. A moins qu’il soit particulièrement chanceux au point qu’il serait capable de trouver de la place pour son parapluie si on le mettait dans une bouteille, on en vient d’ailleurs à se poser de nombreuses questions sur les absences, aussi répétées que suspectes, de l’actuel maître de Conakry.

Il était absent du pays quand « Toumba » a tenté d’envoyer Dadis dans l’autre monde. En outre, lors de la boucherie du 28 septembre 2009, il n’était pas non plus dans la capitale, ce qui a donné lieu à de multiples conjectures. Cette situation rappelle ce que disait le premier prix Nobel africain (littérature, 1986), le Nigérian Wole Soyinka : « Un tigre ne proclame pas sa tigritude. Il bondit sur sa proie et la dévore ».

Justin Daboné

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 9 décembre 2009 à 11:12, par wendbenedo En réponse à : Guinée : Les étranges absences d’un « Tigre »

    Un général à 44 ans ! Décidement cela doit faire palir de jalousie nos commandants et nos colonels qui ne rêvent même pas un jour de porter le grade de général ! Je comprends du même coup pourquoi un capitaine fut-il Dadis commande des généraux dans son pays ! On peut parler d’état d’exception, mais au Burkina au moins le regime des capitaines a eu la merveilleuse idée de mettre en retraite anticipée les gradés de l’armée, empêcheur de tourner en rond !
    Qu’il est bien d’être militaire en Guinée et dans les pays anglophones où on peut slalomer sur les grades pour se retrouver au sommet en un rien de temps !

  • Le 9 décembre 2009 à 13:20, par daoud En réponse à : Guinée : Les étranges absences d’un « Tigre »

    M.Daboné, on ne s’improvise pas journaliste politique. Restez bien à votre place de journaliste sportif : vos lacunes y sont moins visibles. Quel chiffon !!! Pitoyable. J’ai mal à mon Burkina Faso.

  • Le 9 décembre 2009 à 16:23, par Donmozoun En réponse à : Guinée : Les étranges absences d’un « Tigre »

    C’est quoi ces suspicions ? Savez-vous vraiment la portée de cet ecrit ? Les coincidences existent aussi Mr le journaliste !

  • Le 9 décembre 2009 à 18:57, par kimono En réponse à : Guinée : Les étranges absences d’un « Tigre »

    je deplore tout simplement le fait de penser a ce que le n°2 de la junte remplace définitivement Dadis. ne mettez pas la charrue avant les boeufs.surtout evitons d’envénimer la situation.

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