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Epilogues sur ces vils peints politiques !

Publié le lundi 7 décembre 2009 à 01h41min

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L’arène politique ressemble parfois à ce cirque à la fois douloureux, désuet : une meute d’hyènes (des camarades politiques) poursuivant une proie (le pouvoir) se mettent subitement à s’autodétruire lorsque la chassée très convoitée laisse couler à sa suite une goutte de sang (une mésentente).

La voracité destructrice se mesure alors dans toute son horreur avec fracas. Quand des militants d’un même bord ou d’un même courant politique convaincus de leur engagement idéologique s’enlisent dans une stupide guéguerre après avoir conquis ou perdu le pouvoir d’Etat, il y a un zest d’incompréhension qui est ressenti par leurs partisans.

Le champ des débats d’idées se transforme alors avec désarroi en un ring impitoyable de coups bas sur lequel des alliés d’hier se boxent en-dessous de la ceinture. Les acteurs politiques dans de nombreux pays se rejoignent dans cette satire. N’hésitant pas à peindre en noir leurs camarades avec lesquels ils ont tout construit dans le plus grand secret. L’histoire politique africaine illustrée çà et là luit à suffisance de cette déchirure souvent tragique pour le destin des animateurs politiques, voire de l’avenir du pays.

Les contradictions envenimées par les tracts sous le CNR au Burkina Faso, la tambouille ethnico-régionaliste au sein du PDCI-RDA en Côte d’Ivoire aux lendemains de la disparition de Félix Houphouët-Boigny, la terrible confrontation dans les rangs de l’ANC en Afrique du Sud et la honteuse dissension entre les barons du PDS au Sénégal… avec leurs lots de méthodes avilissantes et d’entreprises déshumanisantes éveillent des souvenirs frémissants confortant dans un entendement béat qu’en politique, .

Le chapelet peut être égrené à souhait. , se plaisent à rappeler les Burkinabè. La jungle des loups aux dents longues, les tacles non règlementés et non réglementaires dans les successions et le fameux ne sont pas l’apanage du paysage politique africain.

L’on se souvient que dans l’envolée des primaires démocrates aux Etats-Unis, les camps des deux candidats n’ont pas pu s’abstenir d’épiloguer à souhait et ce, jusqu’aux religions et aux origines des uns et des autres. L’élection présidentielle française de 2007 sonnant la fin de la chiraquie a été aussi un théâtre d’un lyrisme fâcheux bien inscrit dans la durée.

Ce jeu présente pour l’occasion, cette face ignoble, dégoûtante et hideuse des acteurs d’un même camp se mettant à se livrer une lutte sans merci, à une guerre de chiffonniers. Ce conflit de personnes et de clans dans lequel les principaux animateurs de la droite française se sont embarqués illustre à souhait cet embrouillamini.

Les successeurs de Jacques Chirac ont du mal à resserrer les rangs derrière Nicolas Sarkozy. , , sont autant d’affaires de la tempête politico judiciaire qui exhume à l’occasion de vieux démons. Dominique de Villepin, Charles Pasqua et même Jacques Chirac n’ont pas manqué l’idoine occasion pour hurler avec les loups pour vociférer . Tout se passait bien tant que chaque allié gagnait conséquemment sa part du gâteau.

Dans un élan de tu me lâches, je te lâche moi aussi, les dénonciations et autres accusations ont mis à nu ce que la politique française a de plus répugnant et de plus haineux. Les uns veulent s’affranchir de leur passé, les autres se débattent pour ne pas payer seuls tout ce qui a été discuté et scellé dans le strict secret au nom de la même famille politique. Sous la menace des menottes, la raison d’Etat fout le camp et on est prêt à tout déballer pour barrer la voie à des camarades politiques d’hier devenus à ce jour, de redoutables adversaires.

Quelqu’un disait à juste titre que “Chaque génération a le choix entre trahir et accomplir sa mission”. Et le jeu de ping-pong et de crocs-en-jambe entretenu par une majeure partie des politiques et des politiciens actuels finit de nous convaincre sur leurs desseins personnels et inavoués qui cachent en réalité la farce de leur engagement politique. Ils sont à bien des égards la source de nombre de maux de leurs pays. Soit ceux qui président aux destinées de leur peuple managent mal, soit leurs adversaires aux aguets pour le pouvoir se laissent aller à des insanités et à des inutilités.

Les querelles de clochers apparaissent donc comme le moyen privilégié pour assurer sa propre survie dans le système, maintenir sa stature socioéconomique où le plus ambitieux ou le plus malin parvient à se hisser au firmament.

Les Burkinabé en savent bien quelque chose. Chaque crise dans un parti ou une famille politique donne lieu à un spectacle désolant. Les habitants de ce pays dont les préoccupations premières sont la lutte contre la pauvreté ont, à un moment donné, eu marre des printemps des sales et honteux épisodes des films réalisés par leurs leaders politiques.

L’on se rappelle encore l’échec de l’idylle fusionnelle entre l’ADF et le RDA mettant aux prises les deux Maîtres, Hermann Yaméogo -et Gilbert Ouédraogo. L’éternelle question de leadership opposant les principaux idéalistes de l’œuvre de Thomas Sankara avec les multiples tentatives d’unité, de fusion, de divorce et de remariage entre la CPS, l’UPS, UNIR/MS,UNIR/PS finit de nous convaincre que chacun prêche pour sa chapelle. On se souvient également de la guerre de génération au PDP/PS mettant aux prises le Joseph Ki-Zerbo et le , Emile Paré.

Il y a aussi ce triste épisode de l’éclatement de l’OBU, cette fusion entre deux formations politiques créées par l’universitaire de Zoula, Laurent Bado et le du Nayala, Emile Paré. L’on continue de suivre les rebondissements de la dispute pour la paternité du PAI entre Soumane Touré et Philippe Ouédraogo et on se demande bien jusqu’où la polémique autour de la sortie de Salif Diallo va entraîner le parti majoritaire, le CDP, déjà accablé par la fronde et les critiques de presbytie de ses Refondateurs.

Tous ces feuilletons n’illustrent ni une vitalité, ni une effervescence du paysage politique. Ils traduisent une certaine petitesse d’esprit ayant servi à , à , à , à , à , à . A force de voir des camarades d’un même camp se peindre de vile façon mutuellement , les citoyens se trouvent médusés et agrippés à de multiples questionnements : , , , .Quand des querelles intestines s’emparent des hommes politiques, des dissensions profondes peuvent naître entre les différentes catégories sociopolitiques d’un pays et conduire à des crises graves ou simplement au chaos.

Ailleurs les mésententes se résolvent grâce à la concertation et aux débats. Ici, c’est le terreau de tous les arrivistes et les dérapages. Le cas récent de la Guinée-Conakry est là pour nous donner amplement matière à réflexion. Sa classe politique instable et sous l’effet du quiproquo d’une Tour de Babel s’est montrée incapable à mettre rapidement hors-jeu le Lansana Conté avant sa mort afin qu’il n’installe durablement le chienlit à Conakry. La succession assurée par une armée désorganisée et affairiste a semé la confusion, le désarroi, des meurtres et … des tentatives d’assassinat du premier magistrat du pays et chef de la junte, Moussa Dadis Camara qui lutte contre la mort dans une clinique de Rabat.

Jolivet Emmaüs (joliv_et@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 7 décembre 2009 à 04:36, par sniper de chicado En réponse à : Epilogues sur ces vils peints politiques !

    Bravo. on constate un changement de ton au niveau de sidwaya depuis qu’ils ont ouvert leur site et instituer un forum. j’espere qu’ils ont compris que voir du rose partout meme quand ca ne va pas au gouvernement n’aide pas a vendre. il faut de la plurialite dr ton. sinon sidwaya va disparaitre. il faut d’ailleurs a mon avis une equite du gouvernement au niveau ces abonnenement pour les journaux. il est pratiquement impossible de trouver l’independant, l
    evenement ou san finna dans un service public. il faut que ca change

  • Le 7 décembre 2009 à 12:11, par urbain En réponse à : Epilogues sur ces vils peints politiques !

    mais pourquoi, pour ce qui concerne notre pays, n’impliquez-vous nullement les agissements du Pouvoir ? Pourtant, Salif Diallo a bien dit à l’Evènement tout le mal qu’il a fait aux partis d’opposition qu’il a cassés et que s’il ne l’avait pas fait, l’opposition aurait remporté les élections. Merci de passer ce message. urbain

  • Le 7 décembre 2009 à 15:17, par boudwarba En réponse à : Epilogues sur ces vils peints politiques !

    Je constate que tu connais bien ce milieu. les alliances de toutes les façons y sont machiavéliques et les lachages nous ont été apris par les gaulois. D’où tu tire ton de villepin si mal peint aujourd’hui. Mais tu sais bien, qu’autant ils sont, autant de beaux manteaux cachent des ordures et des diables qui nous gouvernent.

  • Le 7 décembre 2009 à 15:33 En réponse à : Epilogues sur ces vils peints politiques !

    A quoi il sert tout ce texte ?
    Si c’est un cours d’histoire, c’est bien !
    Sinon, pas besoin de tergiverser. Si vous voulez parler des
    problemes des Etats africains pas besoin de faire référence aux meme problèmes dans le reste du monde !
    Sinon, si c’est la nature humaine que vous voulez remettre en cause, faites-le franchement mais ailleurs (dans un livre de psychologie politique ?) et autrement.

  • Le 8 décembre 2009 à 23:09, par Félix Houphouët-Boigny En réponse à : Epilogues sur ces vils peints politiques !

    Ça me fait toujours rire de voir des Africains parler de la politique dans les autres pays. C’est vrai que tout, chez vous se fait dans le coton (je ne parle pas des champs). La politique chez vous c’est plutôt bestial et coupant (au sens propre, à cause de la machette). J’adorerait toujours m’émerveiller devant la candeur et la niaiserie de donneur de leçons qui avant de balayer devant leurs portes viennent crier à la crasse chez le voisin. saluez pour moi votre président, l’actuel et le suivant du mois prochain puisque votre démocratie politique fait que vos hommes politiques meurent jeune.

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