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Vote des Burkinabè de l’étranger : Une vraie histoire de nègres !

Publié le lundi 7 décembre 2009 à 01h41min

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Une bonne frange de l’opposition l’a réclamé, le pouvoir l’a finalement concédé, et la représentation nationale l’a érigé en loi : les Burkinabé de l’étranger, à partir de 2010, ont droit de vote aux consultations présidentielles et référendaires.

Mais, alors que s’approche inexorablement l’échéance de cette première expérimentation électorale avec le scrutin présidentiel de décembre de l’année prochaine, nous parviennent des nouvelles aussi étranges que renversantes. En effet, lors de sa rencontre, le 2 décembre dernier, avec les partis politiques, le Premier ministre, Tertius Zongo, a relevé les stupéfiantes insuffisances de ce mimétisme aveugle et précipité que représente aujourd’hui le droit de vote de nos compatriotes de l’étranger, et surtout son coût exorbitant : « La loi reste infirme : le scrutin se tiendra-t-il dans les locaux, exigus, des 28 ambassades et 5 consulats ?

Quid des démembrements de la CENI ? » s’est, en substance, interrogé le chef du gouvernement avant de battre en retraite face aux dépenses prévisionnelles, de 20 milliards de francs CFA, de la présidentielle à venir : « Ce budget prévisionnel est insupportable pour la loi de finances gestion 2010 ».

Aveu d’indigence budgétaire, aveu cinglant de navigation à vue, qui semble être la marque de fabrique de nos dirigeants. On n’a pas besoin d’être un clerc pour savoir que la logique aurait voulu que l’on budgétisât, ne serait-ce qu’approximativement, la chose, pensât les conditions de sa mise en œuvre avant de s’y lancer tête baissée.

N’ayons pas peur des mots, ce qui vient de se passer relève d’une vraie histoire de nègres. Mettre les charrues devant les bœufs, vraiment, ça nous connaît. Car, la navrante impréparation qui a précédé le vote la fameuse loi sur le vote des Burkinabè de l’étranger est symptomatique de la gestion boutiquière de notre pays. Ce n’est même pas de la mal gouvernance, mais de la non-gouvernance.

Nous n’avons rien contre nos frères et sœurs résidant hors de nos frontières. Ils sont des Burkinabé autant que nous. Le choix des dirigeants de leur patrie et la participation aux consultations sur les grandes questions qui engagent l’avenir de la nation leur incombent aussi. Mais casquer 20 milliards de francs CFA dans une situation de trésorerie que tous connaissent, pour, hélas, des élections que tous connaissent également, il y a de quoi, à défaut de revoir la copie, la repenser.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 7 décembre 2009 à 08:49, par Burkina biiga En réponse à : Vote des Burkinabè de l’étranger : Une vraie histoire de nègres !

    heee,,,oui a chacun de profiter ds ses 20miliard ////et quand on parle du vote des Burkinabe de l´etranger ,,,,,avez vous oublie que nous somme au moins 500 Burkinabe en Espagne ,,nous avons toujur le passport du Burkina et pourkoi nous avoir oublie ou bien se disentt-ils que ns sommes des patis de l´opposition ?????

    Apres la fameuses tourne de la ceni en Europe au usa cette mission a meme ete ds certains pays scandinav pourkoi ???il ya plus de Burkinabe en espagne que ds tou les pyas scandive

    Nous marcherons ici en espagne le jour des election pour montre notre inquitude a la comunaute europenn...et a la comunaute international le faite de nous avoir oublie

    bon vent a naaba et tujur naaba ns voterons tujur pour toi

  • Le 7 décembre 2009 à 09:28, par moi-même En réponse à : Vote des Burkinabè de l’étranger : Une vraie histoire de nègres !

    Consterné ! vraiment consterné ! aussi bien par le fait de la non gouvernance du pays mais aussi pas ce mimétisme qui risque de nous apporter rien que tourmentes et desillusions ! J’en appelle à tous ceux qui vivent à l’étranger à travers leur associations à "refuser" le droit de vote ne serait-ce que temporairement pour nous permettre d’eviter d’enrichir inutilement des gens qui ne savent rien d’autre que d’imaginer des senarii pour leur propre enrichissement bien au détriment de la grande masse de populations !! J’en appelle à votre sens élevé de patriotisme pour cette lutte noble contre cette navigation à vue !!

    a bon entendeur...... moi-même

  • Le 7 décembre 2009 à 10:06, par boudwarba En réponse à : Vote des Burkinabè de l’étranger : Une vraie histoire de nègres !

    Un conducteur, sans permis de conduire, saoul avec ses passagers dans un véhicule volé, ça fait selon Fernand Renaud le meilleur conducteur du dimanche.
    "Je le savais y disait la mémé, je savais qu’on irait pas loins avec une voiture volée".
    Au vu des missions de mise en place des démembrements de la CENI, j’ai stigmatisé le manque d’efficience du vote des Burkinabè de l’étranger. Le Prof Albert du Tocsin a dit que c’est bon mais pas arrivé notamment en matière d’organisation par exemple dans le décompte des Burkinabè il est revenu des chiffres incompréhensibles pour le commun des Burkinabè : effectif des Burkinabè au Soudan.
    Mais quid de l’identification des Burkinabè de l’étranger et de l’organisation pratique de leur participation pratique au scrutin. Tout ça va engendrer d’autres coûts et je donne totalement raison au PM car sacrifier 20 millards pour une telle opération est peu raisonnable pour un PPTE. (Quelqu’un proposait d’ailleur qu’on nous classa (Pays Très Pauvres Endetté) aulieu de PPTE (Pays Pauvres Très Endetté)).
    Prenons notre mal en patience pour mieux préparer cette participation par une meilleur connaissance et définition des statuts des Burkinabè de l’étrangers car il faudra leur donner des cartes d’électeur sur la base de carte d’identité consulaire et disséminer les points de votes au travers les différents pays où ils sont. Combien de BE on t’ils aujourd’hui des cartes consulaires ? A t’on un dispositif pour en délivrer massivement là où on est nombreux ?

  • Le 7 décembre 2009 à 10:55, par Momo En réponse à : Vote des Burkinabè de l’étranger : Une vraie histoire de nègres !

    Plusieurs réactions me viennent à l’esprit :
    quand on ne veut pas de quelque chose, on met en avant le coût. Personne dans ce pays ne peut avoir entrepris une telle démarche sans avoir simulé les coûts alors remonter la source et les noirs desseins de ceux qui veulent enterrer cette disposition. Si on veut, on peut. Autrement, les autres pays africains, voisins du Burkina comment font-ils ? Lorgnez le Mali et inspirez-vous d’eux.
    Les pays dont nous sommes les médiateurs, Que leur conseillons-nous (Côte d’Ivoire par ex.), faîtes comme nous ou continuez comme toujours ? La démocratie a un coup et il faut l’assumer et surtout s’y prendre autrement que par le mimétisme dans l’organisation des consultations électorales. Des moyens modernes existent. Il y a des Burkinabé de 50 ans et plus qui n’ont jamais participé à une élection mais apporte leur obole à l’édification du Faso, cela doit-il continuer comme avant ?
    Arrêtons les foutaises et trouvons les solutions à l’instar du médecin qui ne casse pas le thermomètre.

  • Le 7 décembre 2009 à 11:24, par N’dabi En réponse à : Vote des Burkinabè de l’étranger : Une vraie histoire de nègres !

    Cette décision était bien courageuse, en revanche, le coût d’une telle opération n’avait pas non plus été pris en compte.
    De ce fait, il n’est pas tard de bien faire. Revoyons ensemble notre copie.

  • Le 7 décembre 2009 à 12:15, par Paris Rawa En réponse à : Vote des Burkinabè de l’étranger : Une vraie histoire de nègres !

    C’est rageant de voir comment on est gouverné par des pilotes qui naviguent à vue, sans la moindre anticipation la plus basique : par leur imprévision, leur insouciance, leur naïveté, leurs petits calculs mesquins, leur soifs du pouvoir et leurs aveuglements de toutes sortes, ils conduisent notre pays d’échec en échec. On a même l’impression qu’ils ne se rendent pas comptent qu’ils se couvrent eux-mêmes de ridicule et qu’ils nous retardent. Le comble, c’est qui vont se dire fiers de leur bilan et traiter d’imbécile tous ceux qui ne voient et ne pensent pas comme eux. On est même prié de ne pas critiquer ce grand cirque qu’ils nous présentent comme une vraie démocratie. Il est évident que même un lycéen aurait pu être assez sage pour penser que si on veut faire voter les Burkinabè de l’étranger, il faut aller progressivement ; par exemple à commencer par ceux de la Cote d’Ivoire, et plus tard ceux des autres pays voisins, puis des autres pays d’Afrique, et enfin beaucoup plus tard ceux des pays des autres continents selon la faisabilité (au cas par cas). Etait-il raisonnable au moment de légiférer, de vouloir que d’un seul coup, tous les Burkinabè étrangers de tous les pays du monde participent aux élections alors qu’on sait qu’ils ne sont qu’un très petit nombre dans certains pays ? On veut faire comme les grandes démocraties occidentales des pays riches !!!

    Et après des errements de ce genre, on va prétendre que c’est parce que nous n’avons pas les moyens nécessaires. Mais alors, pourquoi refuse-t-on de faire la politique de nos moyens ? Pourquoi refuser de réfléchir et de prendre son destin réel en main ?

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