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Le Sahel peut nourrir le Sahel

Publié le vendredi 4 décembre 2009 à 01h58min

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Du riz du maïs, du mil, du sorgho, voici ce qu’ils sont venus vendre ou acheter. Ils sont producteurs, transformatrices, vendeurs ou acheteurs. Nous sommes à la foire céréalière internationale de Ouagadougou. La deuxième édition de cette rencontre annuelle, se tient sous l’égide de l’APROSAC (Association pour la promotion de la sécurité et de la souveraineté alimentaires) et réunit maliens, nigériens, ghanéens, ivoiriens, congolais, togolais, béninois, français et burkinabè. Les 03 et 04 décembre 2009, la Chambre de Commerce de Ouagadougou est transformé en est véritable marché. Le maître mot : “Les populations du sahel peuvent se nourrir elles mêmes“.

Vendre et acheter, voici l’exercice premier auquel on se livre à cette foire. Moulaye Sounkoro est venu du mali. Il y vend du riz et du mil notamment ; A cette foire, il a, en vente, 40 tonnes de riz et 100 tonnes de mil.

“Mais si je trouve que les prix de vente ici sont beaucoup plus bas qu’au mali, j’achèterai plutôt pour aller revendre à Mopti au mali“ , tient t-il a préciser. Ils sont très nombreux dans ce cas, venus pour et acheter, et vendre. Pour les transformatrices de l’ouest du Burkina, il s’agit d’acheter des céréales et de vendre des produits de leur transformation : couscous à base de céréales, farine de bouillie, macaroni, vermicelle et bien d’autres. Les produits proposés sont nombreux et très variés. Plus d’une vingtaine, allant du fonio au sorgho en passant par les différents couscous, brisures et autres semoules.
Des macaronis à base de maïs, des vermicelles à base de riz et bien d’autres produits très originaux sont à voir dans la cour de la Chambre de Commerce d’Industrie et d’Artisanat de Ouagadougou.
Plus d’une centaine de professionnels prennent part à cette foire. A la cérémonie d’ouverture qui s’est tenue ce jeudi 03 décembre, la salle a refusé du monde. Toutes les chaises étaient occupées, certains étaient adossés aux murs et un bon nombre était coincé à la porte d’entrée. D’abord, il leur a fallu s’identifier dans le hall.

Nom prénom, pays d’origine, vendeur ou acheteur, telles sont les informations requises. Il en ressort une forte délégation venue du mali, et on note au total, environ 30 commerçants, 40 organisations paysannes et 40 transformatrices, sans oublier les invités et partenaires. Après cette première phase, tous prirent tant bien que mal, place dans la salle de conférence. Avant de passer aux échanges à proprement dits, différents intervenants ont d’abord situé l’importance de ce type de rencontre pour l’autosuffisance alimentaire de l’Afrique et du Sahel en particulier.

“Favoriser l’intégration sous régionale“, voici l’un des objectifs de cette foire, notée par la présidente de “APROSSA Afrique verte Burkina“. Christine Kaboré note que cela permettra d’apporter les productions des régions excédentaires vers les régions déficitaires. Un réel besoin, si l’on note la production agricole nationale au Burkina Faso qui est dans son ensemble fortement excédentaire, mais dans le même temps 11 provinces sont déficitaires de plus de 10%. Le président d’Afrique Verte International, abondera dans le même sens.

Après une analyse historique de la politique agricole du Burkina, il conclura que la sécheresse n’est pas une fatalité car l’insécurité alimentaire et la faim peuvent être réduites. Pour ce faire, il faudra faire notre, le message suivant : “Consommer local, c’est bon pour le sahel, c’est bon pour la planète“.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre délégué à l’Agriculture. Abdoulaye Kombary n’a pas manqué de rappelé la grande part qu’occupe le secteur agricole dans l’économie du Burkina Faso ; un secteur qui emploie la majorité de la population. C’est pour cela qu’il félicite les organisateurs de cette foire qui permet de réfléchir a un mieux être du secteur ; le ministre délégué repartira avec des doléances exprimées par les professionnels du secteur, notamment par les transformatrices.

Des équipements pour la transformation des produits agricoles ou issus de la cueillette, une baisse des prix de test en laboratoire, la diminution des taxes perçues pour l’achat des équipements et produits, la liste portée par la représentante du réseau des transformatrices de céréales du Faso est très longue. Elles estiment, de concert avec les propos tenus récemment par le président sénégalais Abdoulaye Wade, que la transformation des produits agricoles africains est une voie très importante pour le développement du continent. Pour soutenir cette thèse, un film documentaire d’une quinzaine de minutes a été proposé au participant.
“Les sahéliennes peuvent nourrir le sahel“, c’est le titre de ce film qui à travers les cas du Mali, du Niger et du Burkina, démontre que si le secteur de la transformation était mieux organisé, comptait de grosses sociétés continentales et non des micros entreprises comme cela est actuellement le cas, l’Afrique et le sahel en particulier se porterait mieux. Une fois ce plaidoyer partager par tout le monde, place à la célèbre loi de l’offre et de la demande. Les négociations se tiendront jusqu’à la clôture de cette foire ce vendredi 04 décembre et même se poursuivra après pour ceux qui ne manqueront pas de tisser des relations de travail.

Hermann Nazé

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 22 décembre 2009 à 14:36, par Sada ILBOUDO En réponse à : Le Sahel peut nourrir le Sahel

    Bonjour,
    Je félicite hautement cette initiative de grande dimension qui reflète aussi une prise de conscience sur le fait que l’Afrique ne doit compter que sur elle même et qu’il appartient aux différents peuples africains de réfléchir sur des perspectives de ce type, chercher les problèmes internes ainsi que leurs solutions.

    Parallèlement en tant qu’étudiant Burkinabé à Dakar en Economie (Année de maîtrise) j’aimerai savoir quel mécanisme de fonctionnement et de régulation de marché sera mis en place pour ce marché ?

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