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Crise de l’emploi et travail décent en Afrique : Laurent Gbagbo partage l’expérience de la Côte d’Ivoire

Publié le jeudi 3 décembre 2009 à 01h22min

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Le premier colloque africain sur le travail décent s’est achevé le 2 décembre 2009 avec l’adoption d’une feuille de route de la mise en œuvre du pacte mondial pour l’emploi en Afrique. Mais avant, le président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo est venu partager l’expérience de son pays en matière d’emploi et a fondé ses espoirs pour l’avènement d’un travail décent en Afrique au terme de la rencontre de Ouagadougou.

Au deuxième et dernier jour du 1er colloque sur le travail décent en Afrique, le Président ivoirien Laurent Gbagbo s’est exprimé à la tribune des travaux, une occasion pour lui de s’adresser à “l’Afrique productive”.

Le chef de l’Etat ivoirien a d’abord rendu hommage à l’OIT, pour le travail qu’elle abat depuis un demi siècle pour l’avènement d’une justice sociale dans le monde. Et a salué l’initiative du gouvernement burkinabè en partenariat avec l’Union africaine et le Bureau international du travail (BIT) de tenir un colloque sur le travail décent.

Parlant de l’expérience de son pays, Laurent Gbagbo dira que la crise financière et économique actuelle est venue aggraver la crise que vit son pays depuis 9 ans. Conséquence, ce sont 6 000 emplois qui sont perdus depuis 2008. “Au demeurant, notre crise interne a occasionné la fermeture et la délocalisation de plusieurs entreprises.

Le nombre d’emplois détruits est estimé a plus de 50 000 en 2005”, a révélé Laurent Gbagbo. Malgré ce contexte difficile, le gouvernement ivoirien a toujours œuvré de sorte à donner plus de sérénité au monde du travail, selon le président de Côte d’Ivoire. Il a indiqué que de 2000 à 2009, 72 500 fonctionnaires ont été recrutés dans l’administration publique, majoritairement dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Mais les engagements pour le monde du travail ne sont pas limités à la fonction publique.

“Dans le secteur privé, le gouvernement et les partenaires sociaux ont conclu le 1er mai 2009, un protocole d’accord pour la stabilité sociale et la productivité des entreprises”, a expliqué le président ivoirien. Et dans cette dynamique, un conseil national du travail tripartite a été créé avec pour rôle de réguler les rapports entre partenaires sociaux et promouvoir le dialogue social.

Et Laurent Gbagbo de traduire sa détermination à apporter une riposte au chômage des jeunes de son pays, qui représente 85% des chômeurs ivoiriens. Déjà, un engagement est pris de mettre en œuvre un vaste programme d’emplois et de matérialiser le service civique national pour favoriser l’insertion sociale et professionnelle des jeunes. Dans cette lancée, le premier des Ivoiriens a proposé la création d’un ministère de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi et compte créer d’ici à 2014, 900 000 emplois.

Laurent Gbagbo pense mettre son énergie dans la création d’emplois. Et dans cette perspective, la création d’entreprises locales de transformation du cacao et du café, qui constituent des produits majeurs, qui ont hissé la Côte d’Ivoire aux premiers rangs mondiaux en terme de production, est envisagée.

Mais le président ivoirien est resté conscient, que la réussite du pari de l’emploi dans son pays, ne peut être une réalité sans un réseau dynamique dont le BIT reste un maillon essentiel. Voilà pourquoi il a traduit sa foi au pacte mondial pour l’emploi en Afrique, qu’il perçoit comme le cadre par excellence d’une action solidaire et forte de tous les Etats pour surmonter la crise mondiale.

“Nous, Etats africains, sommes déterminés à lui donner un contenu réel sur le terrain” a dit Laurent Gbagbo, avant de conclure : “ma conviction reste profonde, que c’est dans l’union d’esprit et d’action entre vous Africains et le reste du monde, que nous serons à coup sûr vainqueur du combat contre la pauvreté”.

Une feuille de route adoptée

Et c’est pour contribuer à la réduction de la pauvreté sur le continent, que les participants au premier colloque sur le travail décent, ont adopté une feuille de route, dans le cadre de la mise en œuvre du pacte mondial de l’emploi en Afrique. Elle met un accent particulier sur la création d’emplois décents, le renforcement du dialogue social, la mise en œuvre de politique en matière de protection sociale, le développement d’actions concrètes en matière de haute intensité de main d’œuvre, en soutenant l’emploi des jeunes.

Cette feuille de route devrait amener chaque pays africain à réunir les partenaires sociaux, tous les acteurs économiques et sociaux afin de plancher sur l’amélioration des politiques nationales en matière de création d’emploi. Elle sera présentée aux institutions nationales à l’Union africaine, au parlement panafricain, à la BAD, au Conseil d’administration du BIT (en mars prochain) et à tous les autres partenaires.

Pour le directeur régional du BIT pour l’Afrique, Charles Dan, à travers la feuille de route adoptée, l’Afrique a décidé de jouer collectif afin de sortir de la crise financière mondiale. Et le ministre burkinabè en charge du Travail, Jérôme Bougouma de saluer la qualité du contenu de la feuille de route, qui augure d’un suivi efficace des résultats sur le terrain.

Gabriel SAMA

Sidwaya

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