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Corridor Abidjan-Niamey : Le ferroutage pour réduire la distance et les coûts

Publié le jeudi 3 décembre 2009 à 01h21min

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Le ferroutage Abidjan-Niamey via Ouagadougou a été officiellement lancé le mardi 1er décembre 2009, dans la capitale burkinabè par le ministre des Transports, Gilbert Ouédraogo. Initié par le port autonome d’Abidjan, ce projet offre une voie d’accès plus facile à la mer au Niger, dont Ouagadougou sera un maillon important.

Le trafic du corridor Abidjan-Niamey est très modeste, voire inexistant à certaines périodes. Ce constat des responsables du Port autonome d’Abidjan (PAA) est du, selon eux, à la distance qui sépare les deux capitales (1708 km) et surtout, aux tracasseries routières subies par les transporteurs nigériens. Pour pallier ces difficultés et augmenter le taux du trafic sur l’axe, les responsables du PAA ont trouvé "la potion magique" : le ferroutage.

Ce projet a été officiellement lancé ce mardi 1er décembre 2009, à Ouagadougou, par le ministre des Transports du Burkina, Gilbert Ouédraogo, en présence des autorités nigériennes et portuaires d’Abidjan. "C’est un schéma de transport bimodal combinant le rail et la route entre Abidjan et Niamey pour l’acheminement des marchandises nigériennes", a expliqué le directeur général du port autonome d’Abidjan, Marcel Gossio.

En clair, les marchandises nigériennes quitteront Abidjan en train jusqu’à Ouagadougou. Et de la capitale burkinabè, les camions nigériens les embarqueront pour Niamey par la route, soit seulement 529 km. "La mise œuvre de cette solution devrait permettre de réduire de façon très significative, les coûts d’acheminement des marchandises, grâce aux économies d’échelle du transport par voie ferroviaire et d’éviter les tracasseries sur le tronçon Abidjan-Ouagadougou", a assuré Marcel Gossio. Car, selon lui, au-delà de la distance, la célérité des opérations, les facilités de transport, ainsi que les délais d’acheminement sont des critères importants dans les choix d’un port de transit.

Le ministre des Transports du Burkina, Gilbert Ouédraogo qui a présidé la cérémonie, s’est félicité du lancement d’un tel projet sous-régional. "A travers ce projet, la Côte d’Ivoire et le Burkina unissent leurs efforts pour offrir au Niger une solution logistique visant à faciliter ses échanges commerciaux avec le reste du monde", a-t-il affirmé, avant le lancement effectif du ferroutage Abidjan-Niamey, via Ouagadougou.

Le président du comité technique local (membre du comité tripartite chargé d’étudier la faisabilité du ferroutage), Emmanuel Yoda a, quant à lui, plaidé pour une application effective du projet. "Il ne suffit pas de lancer, il faut appliquer ce qui a été décidé", a-t-il estimé. A ce sujet, le directeur général du PAA, Marcel Gossio a rassuré tout le monde, car les négociations engagées depuis février 2008 ont déjà abouti à des résultats probants.

"Au niveau du transport, sur le corridor Abidjan-Ouaga, il y a eu une baisse de 23% pour le vrac et une réduction de 13% pour les conteneurs de 20 à 40 pieds. Sur le corridor Ouaga-Niamey, le prix du vrac est passé de 27 000 F à 24 000 F, la tonne", a-t-il relevé. En plus, s’est réjoui Marcel Gassio, la douane burkinabè a mis en place des procédures accélérées permettant d’alléger les formalités et l’enlèvement rapide des marchandises nigériennes en transit.

Grâce à ces efforts, a ajouté le directeur du PAA, en fin octobre 2009, 12 207 tonnes de trafic ont été enregistrées sur le Niger contre 1 225 tonnes en 2008, soit un taux de croissance de 896%. "Au final, le ferroutage permet d’obtenir un coût à la tonne rendu à Niamey de 59 000 F CFA contre 60 000 F CFA à Cotonou, avec un transit time de moins de 10 jours", a-t-il souligné.

Il a en outre, annoncé qu’en sus du projet ferroutage, le PAA a réalisé des innovations technologiques afin de faciliter le passage des marchandises en transit. Il s’agit entre autres, de la rénovation du site Internet, un serveur vocal pour avoir toutes les informations sur le positionnement des navires, un système de Tracking par satellite des camions et conteneurs munis de balises permettant de les localiser.

Sié Simplice HIEN

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 3 décembre 2009 à 04:09, par serge En réponse à : Corridor Abidjan-Niamey : Le ferroutage pour réduire la distance et les coûts

    c’est une très belle initiative.cependant mon inquiétude est l’avenir de nos route.jèspère qu’une partie la rente généré par le transite par le Burkina sera alloué a la réfection et suivi de nos route parce que le trafic sur nos sol vont accroitre.

  • Le 3 décembre 2009 à 17:52 En réponse à : Corridor Abidjan-Niamey : Le ferroutage pour réduire la distance et les coûts

    C’est peut être bien. Mais, à quand un chemin de fer qui continue jusqu’à Niamey ? Le Nepad et autres initiatives du même acabit ont enfumé la tête des africains pour rien car de grands projets comme ceux ci (construction de voie de chemin de fer entre les pays africains) pour favoriser l’intégration sous régionale sont tombé dans les oubliettes des projets sans suite. Le transport des marchandises par route est une aberration d’un point de vue coût et d’un point de vue environnemental (plus d’émissions de gaz à effet de serre car on consomme plus d’énergie)par rapport aux chemins de fer. Enfin, les camions toujours en surcharge le plus souvent continuent à dégrader les routes à vitesse grand V.

  • Le 3 décembre 2009 à 17:57 En réponse à : Corridor Abidjan-Niamey : Le ferroutage pour réduire la distance et les coûts

    vous devez encore faire attention. ce sont les memes AREVA et francais qui vous préparent encore un coup. soyez vigilents et tirez beaucoup de taxes . ce ne sera pas gratuits ; faites une gare hors de ouaga pour cela vers la sortie est pour faciliter le départ des camions ; gare à vous si un camion tue quelqu’un en ville ;

  • Le 14 décembre 2009 à 04:03 En réponse à : Corridor Abidjan-Niamey : Le ferroutage pour réduire la distance et les coûts

    Ce projet est énorme !!!
    Le groupe français Bolloré (SITARAIL) s’empare d’un marché important de transit et permet à AREVA (groupe français) de payer moins de taxes et d’acheminer plus rapidement ses produits. Merci Sarko

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