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Tourisme solidaire : Des remous entre une ONG et ses partenaires locaux

Publié le mardi 1er décembre 2009 à 01h56min

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Que se passe t-il entre l’ONG Tourisme Développement Solidarité (TDS) et ses partenaires du Burkina ? Certains partenaires burkinabè de l’ONG commencent à crier au scandale à propos des ristournes sur le coût du séjour de chaque touriste. Les 20% promis sur chaque touriste au village d’accueil ne seraient plus respectés. En attendant d’avoir toutes les cartes en main, nous vous exposons la version de certains partenaires de TDS au Burkina. Bien évidemment, nous n’avons pas manqué de solliciter l’un des responsables TDS. Jusque là, il n’a pas encore réagi.

L’ONG Tourisme Développement Solidarité est à cheval entre le tourisme et le développement. La forme de tourisme qu’elle prône doit profiter aux zones d’accueil. Elle travaille plus avec des villages qu’avec des individus. Les villages d’accueil identifiés et avec lesquels l’ONG a un partenariat, accueille les touristes que l’ONG mobilise depuis le Nord (l’Occident). Quand un touriste arrive dans un village d’accueil TDS, les partenaires de TDS se chargent des prestations suivantes : hébergement, restauration, animation des activités du séjour. La ristourne de 20% par touriste est sensée couvrir non seulement les frais des prestations liées à l’hébergement, la restauration et l’animation des activités du séjour, mais aussi la rémunération de l’équipe de travail, l’amortissement des infrastructures d’accueil et la réalisation des projets de développement au profit du village. Au Burkina, l’ONG travaille avec quatre villages. Il s’agit du village de Doudou dans le Sanguié, de Koïrézena dans l’Oudalan, de Zigla Koulpélé dans le Boulgou, de Boala dans le Namentenga. Ces quatre villages ont constitué une fédération appelée l’Union Nationale des Villages d’Accueil ‘UNVA).

Les membres du bureau exécutif de l’UNVA sont des représentants des comités de gestion des villages d’accueil. Cette fédération est sensée prendre le relais de TDS un jour. Tous les partenaires de TDS sont unanimes sur le mérite de l’initiative. Pour nombre d’entre eux, c’est un « projet dont la philosophie est vraiment noble. La dynamique est très intéressante ». Les témoignages font état de la solidarité des touristes qui viennent par le canal de TDS. La contribution des touristes une fois repartis serait inestimable. C’est ainsi que nous assistons à la création d’associations pour venir en aide aux villages. TDS serait mieux organisé et mieux structuré. Ce n’est pas tout. Ces touristes contribuent à élargir le réseau de TDS. Une fois de retour chez eux, ils se constituent en réseau de promotion pour l’avancée du mouvement TDS dans leurs régions respectives. Les partenaires locaux de TDS affirment respecter le programme du séjour.

Ils rempliraient donc leurs parts de contrats. Le problème serait donc lié au non respect des pourcentages fixés au titre des ristournes que doivent percevoir les villages d’accueil. Il n’y aurait pas de taux fixes. Les taux perçus jusque-là demeureraient en deçà des 20% de l’accord. Pendant longtemps, l’ONG versait systématiquement 13 000FCFA par touriste et par jour. La rémunération systématique est passée à 15 000 FCFA en 2008 et ce, sur insistance des partenaires locaux de l’ONG. Pour montrer que les 15 000FCFA sont loin du compte, ils ont pris l’exemple d’un récent séjour de 12 touristes dans un village d’accueil. Chacun des touristes a versé à TDS la somme de 990 000 FCFA. Pour l’ensemble des 12 touristes, cela équivaut à environ 12 millions de FCFA. Sur la base des 12 millions et en appliquant le taux de 20%, le village devait percevoir 2 300 000FCFA. Mais par le jeu des 15 000 FCFA systématique, TDS n’a remis qu’environ 1 million de FCFA au village. Le litige porte sur environ 1,3 million.

L’ONG travaille avec les villages burkinabè depuis une dizaine d’année et il faut croire que le problème s’est toujours posé, mais il n’y a jamais eu de solution. Certains partenaires de l’ONG estiment qu’il faut procéder très rapidement à une reconstitution des faits sur la dizaine d’années qu’a duré le partenariat afin que les villages puissent entrer en possession de leur dû qui devrait maintenant s’exprimer en terme de centaines de millions. C’est donc une affaire à suivre. Il faut espérer vivement que TDS apporte sa version des faits. L’affaire nous semble de la plus haute importance. Elle met en lumière l’incapacité des autorités à contrôler le travail des ONG sur le terrain. L’impression se dégage que les autorités, faute de solutions aux préoccupations des populations , les abandonnent entre les mains des ONG. Pour le cas précis de l’ONG TDS, les partenaires locaux disent avoir saisi leur direction de tutelle qui est la Direction Générale du Tourisme. Cela est demeuré sans suite.

Aziz Vincent LEGMA

L’Indépendant

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Vos commentaires

  • Le 1er décembre 2009 à 17:16, par POUR EUX En réponse à : Tourisme solidaire : Des remous entre une ONG et ses partenaires locaux

    Pauvre de la population locale que l’on exploite gratuitement encore une fois... SOLIDARITE CONCRETE SINON ESCROQUERIE aux touristes et à la population visitée. Honte à vous.

  • Le 6 décembre 2009 à 11:44 En réponse à : Tourisme solidaire : Des remous entre une ONG et ses partenaires locaux

    Avant de parler de honte, avez vous pris la peine de vérifier l’exactitude des faits rapportés. Croyez vous tout ce que disent les journaux surtout lorsqu’ils restent aussi imprécis sur leurs sources.
    Qui sont les partenaires locaux qui se sont manifestés ? Pourquoi le journaliste n’est il pas plus précis sur leurs identités ou fonctions ?

    Ne s’agirait il pas plutôt d’un règlement de compte ?

  • Le 14 décembre 2009 à 14:03, par ICar En réponse à : Tourisme solidaire : Des remous entre une ONG et ses partenaires locaux

    Les engagements de TDS sont clairs : 20% du prix du séjour (Cf son site web).

    Sur les 990 000 FCFA payés par le voyageur quasiment la moitié va au billet d’avion.

    500 000*12*0.2=1 200 000 FCFA

    Le litige est finalement beaucoup moins important …

    C’est une bonne chose que les représentants des villages discutent le montant qui leur revient et défendent leur intérêt mais votre présentation des faits est injuste pour une organisation qui privilégie l’éthique et la transparence et qui se bat pour emmener des touristes dans les villages isolés concourant ainsi à leur développement. Les derniers évènements au Niger et au Mali rendent la tâche ardue.

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