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Kandy : « Sans musique, autant mourir ! »

Publié le lundi 30 novembre 2009 à 01h29min

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Maïmouna Guira s’est d’abord fait connaître du public en défilant pour les meilleurs créateurs burkinabè de mode et de la sous région ouest africaine avant d’embrasser une carrière musicale sous le nom de Kandy. Son premier album sorti peu et intitulé « M’BA », comporte huit titres et est un hommage à sa mère et travers elle, à toutes les mères « toujours douces et qui pardonnent toujours nos inconduites ». Au prix de 4000 F CFA chez les bons disquaires et 10 euros en Europe, la distribution de l’album gagnerait à être améliorée. En France où séjourne régulièrement Kandy, le public ne peut se procurer l’œuvre qu’à l’occasion de spectacles où elle est invitée à se produire. C’est d’ailleurs en route pour le pays que celle qui a été choriste de Aïcha Koné et de Ami Koïta a accepté de faire escale, le temps de répondre aux questions de Lefaso.net

Vous étiez mannequin avant de vous orienter dans la musique. Comment le changement s’est-il opéré ?

Oui, c’est vrai, j’étais mannequin et le public burkinabè m’a d’abord découverte dans les défilés de mode avant de me voir sur la scène musicale. C’est quelque chose que je faisais comme ça quand j’étais élève à l’occasion des manifestations culturelles organisées par le collège. Avec le temps, ça devenait sérieux et je me suis alors inscrite dans une agence de mannequinât afin d’apprendre les règles et la technique nécessaires pour celui ou celle qui veut en faire son métier. En même temps, je faisais la musique qui a finalement pris le dessus sur le mannequinât. Je suis restée six ans dans le mannequinât et j’ai défilé pour des couturiers burkinabè, ivoiriens, italiens, quand ces derniers sont à Ouagadougou participer à la fête de la mode burkinabè organisée par l’Union des couturiers stylistes. J’arrivais facilement à concilier cette activité avec mes études, mais avec la musique ça n’a plus été possible et j’ai dû abandonner les bancs

Et quelle a été la réaction de vos parents ?

Pour le mannequinât, ils étaient dans l’ignorance totale de ce que je faisais dès les premiers moments et quand ils l’ont découvert, sans être réellement enthousiastes, ils n’ont pas non plus été contre. En revanche, ils étaient carrément opposés au fait que je veuille faire de la musique, estimant que ce n’était pas un métier, surtout que je séchais les cours. Je me suis entêtée dans mon choix jusqu’à ce qu’un jour mon père me dise : « Si c’est ce que tu as choisi de faire, prouve-nous que tu peux le faire et bien ». Il a commencé à me soutenir contrairement à ma mère qui ne voulait pas en entendre parler. C’est pourquoi, quand j’ai sorti mon premier album, je l’ai dédié à ma mère et à travers elle, à toutes les mères, histoire de leur demander pardon pour tout ce que nous, leurs enfants avons, pu faire de déplaisant à leur égard. Parce que là, je suis allée contre son gré ! Dieu merci, maintenant ça va, elle a compris ce que je veux et si j’ai tourné une partie du clip au village, c’était une façon pour moi de la remercier et lui dire que la musique est aussi un métier comme les autres

Qu’est-ce qui vous plait dans la musique ?

C’est la musique elle-même qui me plait et en plus, elle m’aide à bien vivre. Franchement, sans musique, autant mourir ! Pour moi, faire deux ou trois jours sans chanter, ça suffit pour que je tombe malade !

Etes-vous d’une famille de musiciens ?

Pas du tout ! Et c’est d’ailleurs ce qui a étonné mes parents qui se sont demandés : « Comment as-tu cette envie de faire la musique alors que dans la famille, personne n’en a fait ? ». Honnêtement, moi-même je ne peux pas vous expliquer pourquoi je suis une passionnée de musique et quand exactement cette passion ma saisie puisque petite, puis au collège, je chantais déjà. Régulièrement, les gens me félicitaient et ne cessaient de me dire que j’avais une belle voix et que je chantais bien. J’ai fini par me dire, si les gens disent ça, c’est que quelque part, c’est vrai et à partir de là, j’ai pris l’affaire au sérieux en suivant des cours de musique. Certes, chez il n’y a pas d’école de musique digne de ce nom chez nous, mais je me suis formée dans des orchestres comme celui de la mairie de Ouagadougou et celui du Jardin de l’amitié où j’étais la chanteuse principale tous les soirs durant cinq ans. C’est dans ces orchestres que j’ai appris à affronter le public

Avoir été mannequin vous été très utile pour la scène…

Absolument ! Ca m’a permis de m’habituer au regard du public même si dans les deux cas, ce n’est pas exactement pareil. Dans le mannequinât, il faut être bien pour pouvoir monter sur scène, être présentable, élégante, tandis qu’avec la musique, tu ne deviens pas, tu es et tu affrontes toi-même ce que tu es en réalité. De l’un à l’autre, je dirais qu’on passe du paraître à l’être. Dans l’un, on t’habille et la star, ce n’est pas toi, mais le vêtement que tu dois mettre en valeur mais pas toi, alors que dans l’autre, c’est toi la star, tu montres ce que tu es. Soit tu es bon et le public apprécie, soit tu ne l’es pas et le public apprécie également

Vous êtes auteur compositeur et vous venez de publier votre premier album. Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait s’y lancer aussi ?

Tout début est difficile et je me suis débrouillée comme je pouvais pour sortir mon album avec le soutien de quelques partenaires. Ce n’est pas une mince affaire mais il faut d’abord croire en ce que tu fais car c’est cette croyance qui va te permettre de trouver les solutions à tes problèmes. Pour les filles, les mentalités sont heureusement en train de changer et tant mieux si de plus en plus de parents acceptent que la musique soit un métier ouvert à tous, donc y compris aux filles. A celui ou celle qui voudrait s’y lancer, je lui dis courage et de ne pas baisser les bras dès qu’apparaît le premier obstacle, car il y en a beaucoup. Une carrière, c’est long, donc ça se construit dans la durée.

Propos recueillis par Joachim Vokouma, Lefaso.net


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Vos commentaires

  • Le 29 novembre 2009 à 18:50 En réponse à : Kandy : « Sans musique, autant mourir ! »

    Aie aie Kandy n’est vraiement pas à son avantage sur cette photo....elle est bien plus jolie...

  • Le 29 novembre 2009 à 23:07, par moi En réponse à : Kandy : « Sans musique, autant mourir ! »

    Bien l’article, même si au bout du compte on a aucune idée du style musical de Kandy...

  • Le 30 novembre 2009 à 09:12, par Kôrô Yamyélé du Burkina En réponse à : Kandy : « Sans musique, autant mourir ! »

    « Sans musique, autant mourir ! »

    Voilà !!!! Toujours WOWOWOWOWOWOW....!!!

    A peine tu as sorti un pauvre petit CD que ta bouche te dépasse déjà en longuer, en volume et en poids ’’Sans musique, autant mourir’’. Qu’est-ce que cette déclaration fantôche ?? Et Michael JACKSON aurait dit quoi alors ??? Même au Burkina ici, qu’aurait dit un Bil Aka Kora ou un Smokey ?

    Un conseil ma fille : ’’Le serpent qui se cache bien est celui qui grossit le plus et vieillit le plus’’.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 30 novembre 2009 à 15:50, par bogan En réponse à : Kandy : « Sans musique, autant mourir ! »

    koro yamyele,who da hell you think you are ?

  • Le 30 novembre 2009 à 22:45, par un burkinabè En réponse à : Kandy : « Sans musique, autant mourir ! »

    cette voici je donne raison au Kôrô Yamyélé, t’as bien parlé.
    Il faut la toute nouvelle artiste apprenne à parler, tu sais chanter oui, mais il faut aussi savoir parler

  • Le 1er décembre 2009 à 14:04, par VENBIKASS En réponse à : Kandy : « Sans musique, autant mourir ! »

    salut miss et felicitation. Je rappel t’avoir rencontrer en 2005 à ouaga. J’ai assisté à ton defilé à l’ATB et une prestation musicale dans un maquis à gounghin. on a discuter en compagnie avec un ami commun Kader...! bref je suis content pour toi, mais dans ton interview tu as oublié de souligner le rôle très important d’Abdoulaye Cissé dans ta carrière musicale. En tout cas bon à toi et n’hesite pas à nous faire un petit coucou si tu es de passage à paris.
    Mon mail : venbikass@yahoo.fr

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