Au cours de l’audience du 25 novembre, seize prévenus ont été jugés pour "vol de carburant", "abus de confiance", "complicité de vol" et "recel". Cette affaire mettait en cause quatorze militaires de la base aérienne (un sergent et des soldats) et deux commerçants.

Le parquet reprochait à ces militaires d’être impliqués dans un vaste réseau de vol de kérosène et de gasoil dans des soutes et sur des avions de la base aérienne. Le kérosène aussi appelé pétrole lampant et le gasoil étaient revendus aux deux commerçants.

Il y a eu des précédants, mais l’affaire qui a été jugée concerne un vol de kérosène d’environ 400 litres "frauduleusement" soustrait sur des hélicoptères MI 17, au cours du week-end du 4 au 6 septembre 2009. Après des débats contradictoires fort houleux, le tribunal, présidé par le magistrat Boukari Diallo, a rendu son verdict dans la nuit du mercredi 25 novembre.

Ainsi, le sergent Ollo Théophane Kansié, les soldats Yatinyoua Coulibaly, Bougassé Adama, Diassibo Naba, Maliki Drabo, Souleymane Barry, le commerçant Pascal Ilbdoudo ont été déclarés non coupables des faits de vol de carburant commis du 4 au 6 septembre 2009 au préjudice de l’Armée de l’air. Par conséquent, ils ont été relaxés. Concernant les dix autres prévenus, le tribunal a déclaré les soldats Ousmane Banagolé et Mahamadi Mandé coupables des faits de détournement de carburant, et les condamne à six mois d’emprisonnement avec sursis.

Le soldat Debloukoum Somda jugé complice du vol de carburant écope de six mois d’emprisonnement avec sursis. En outre les soldats Tileté Dah, Abdoulaye Zoungrana, Mamadou Ibeogo, Abdoul Kader Pedagba et Joseph Ouédraogo ont été reconnus coupables de vol de carburant au cours de la période. Ils ont été condamnés à des peines allant de six mois avec sursis à trois mois fermes pour le récidiviste Joseph Ouédraogo.

Le commerçant Issa Yamba quant à lui a été déclaré coupable des faits de recel de carburant provenant du vol des 4 et 6 septembre 2009, et a été condamné à dix mois avec sursis assortis de 300 000 F CFA d’amende. Par ailleurs, le tribunal a jugé une affaire de "désertion à l’intérieur du pays en temps de paix" où le prévenu, le soldat Lossan Gille Bonou, se disait poursuivi par des "esprits".

Son père, un ancien militaire viendra confirmer ses "crises" de folie. Mais le parquet a relevé que le "fou" déserteur retrouvait cependant sa lucidité quand il s’agissait d’aller toucher son salaire quand bien même il ne "planait" pas à la caserne. Le tribunal a condamné le soldat Bonou à dix-huit mois avec sursis et reconnu la prévention de "désertion". La dernière affaire était relative à des faits de "coups et blessures volontaires", "complicité de coups et blessures volontaires" et "complicité de violation de domicile".

Dans cette affaire, le sergent-chef du Régiment de sécurité présidentielle, Aimé Don Césaire Tiemtoré, en service à Pô, a, sur dénonciation de son "ami" Apiou Naguibou "manœuvré et frappé" Allassane et Boukari Ballora pour vol de portable. "Ce n’est pas votre travail. Etes-vous policier ou gendarme ? Chacun a son métier", lui a rétorqué le parquet. Les prévenus qui ont reconnu leur tort et demandé pardon au tribunal ont été condamnés chacun à six mois avec sursis et à 100 000 F CFA d’amende.

Bachirou NANA

Sidwaya