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Crise guinéenne : Faut-il désespérer de la médiation ?

Publié le vendredi 20 novembre 2009 à 02h09min

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On ne se lassera pas de le répéter : que va faire le facilitateur Blaise Compaoré pour arracher un modus vivendi entre les protagonistes de la crise guinéenne ? Question lancinante, tant coalition des Forces vives et junte au pouvoir affichent, depuis, des positions diamétralement opposées.

L’une, rappelons-le, fait du départ du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) au pouvoir la mère de toutes ses revendications, l’autre, qui ne veut pas en entendre parler, concède la formation d’un gouvernement d’ouverture que pilotera un Premier ministre de consensus. Après un premier round de rencontres séparées avec le président Compaoré au cours desquelles chacune des deux parties a décliné ses desiderata, représentants des Forces vives et mandataires du CNDD sont de retour chez le facilitateur, à qui ils ne facilitent pas du tout la tâche. L’intransigeance des uns et l’arrogance des autres constituant des postures qui annihilent tout effort de sortie de crise.

Et au moment où s’ouvre cette deuxième série de consultations, certainement pas la dernière, aucune lueur d’espoir ne pointe de cette éclipse de la raison et du réalisme qu’est devenue la scène politique guinéenne. Pire, si quelque chose s’est produit entre-temps, cela s’est fait dans le sens contraire des attentes du médiateur. En effet, à quelques jours de l’ouverture des présents pourparlers, on apprend, avec effroi, la création d’un nouveau parti, l’Union guinéenne pour la démocratie (UGD), dont l’inspirateur n’est autre que le capitaine Moussa Dadis Camara.

Celui-là même dont les errements, l’inconstance, les penchants tyranniques et la boulimie du pouvoir sont à l’origine de l’aventure présente qui prévaut dans le Château d’eau de l’Afrique de l’Ouest. Celui-là donc à qui l’opposition montre du doigt la caserne pour qu’il y retourne et, surtout, y demeure. Aussi apprend-on que les deux délégations seront reçues séparément par le Facilitateur pour la présentation de son projet de cadre de dialogue. A quand véritablement les pourparlers interguinéens ?

Quand est-ce que les choses sérieuses vont commencer ? Blaise Compaoré, on le constate, a opté de cheminer lentement vers la sortie de crise. On espère qu’il y va sûrement. Au moment où nous bouclions le présent éditorial, rien n’avait filtré de ces consultations à huis clos. Mais en attendant, quelle thérapeutique le docteur honoris causa de la clinique de Kosyam va-t-il prescrire ? Un médicament placébo ou un traitement de cheval ?

La solution par le placébo consistera, quelles qu’en soient les mesures d’accompagnement, comme la formation d’un gouvernement d’ouverture et la nomination d’un Premier ministre de consensus, à offrir la possibilité au chef de la junte de se présenter à la prochaine présidentielle. Et pendant que nous y sommes, quel Premier ministre peut travailler librement sous la présidence d’un homme aux manières cavalières, à l’humeur imprévisible, enclin à l’improvisation ? Aucun !

La guérison par le traitement de cheval consistera, quant à elle, à mettre sur la table la dissolution du CNDD et le retrait pur et simple de son numéro 1 de la scène politique. Une éventualité qui rejoint la position de l’Union africaine, laquelle avait lancé un ultimatum à Dadis pour qu’il renonce à sa candidature. Le facilitateur osera-t-il aller à contre-sens de l’exigence de l’institution communautaire ?

On le voit, quelle que soit la prophylaxie, la pilule sera difficile à avaler dans un camp comme dans l’autre. Faut-il alors désespérer de la facilitation actuelle et verser dans la résignation selon laquelle « de toute façon il n’y a pas de crise sans fin » ? Le problème est avant tout guinéen et la solution ne procédera que de la volonté des Guinéens. La Guinée sera ce que ses fils actuels veulent qu’elle soit.

Par Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 22 novembre 2009 à 22:48 En réponse à : Crise guinéenne : Faut-il désespérer de la médiation ?

    Bonjour à tous,
    Le Président Dadis CAMARA doit partir si celui-ci veut revenir comme le sauveur. Il suffit de voir le sort réservé à GUEYE en Côte d’Ivoire. Le Général qui était venu pour balayer la maison a voulu rester dans cette maison pour gouverner. La suite, tout le monde la connaît. Alors, si le Président Blaise COMPAORE veut faire preuve de crédibilité dans la facilitation de la crise, il faut qu’il ait le courage de dire et recommander la solution du départ du Capitaine Dadis CAMARA du pouvoir. C’est cette solution que les filles et fils de Guinée souhaitent ardemment et sans aucune rancoeur des massacres de citoyens innocents. Mme CAMARA, France.

  • Le 18 décembre 2009 à 17:12, par KDB En réponse à : Crise guinéenne : Faut-il désespérer de la médiation ?

    Moi je pense,la meilleure solution est que tous les Guinéens(es)prennent conscience pour sortir de là càd nous savions tous que ces gas n’avaient pas leurs tètes entre leurs épaules pour diriger cepays.Vu les actes qu’ils posés depuis qu’ils sont au pouvoir à savoir entre autres:drogue,audites,transition,rien n’a aboutit, leurs seul objectif atteint est de diviger le pays en cultivant léthnocentrisme massacrer,violet des femmes multiplier le banditisme salir l’image du pays et ces citoyens
    Donc pour mettre fin à sa moi j’appel tous les Guinnéens à ce reconcilier entre nous ;il n’ya pas deux Guinées Conakry mettons l’unité Nationale comme le symbole du pys et faire tous les moyens pour enlever ces arrivistes sur nous.

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