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Blaise Compaoré face à la presse : "Ma candidature en 2005 n’est pas encore une préoccupation pour moi"

Publié le vendredi 6 août 2004 à 07h48min

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Le Président du Faso, Blaise Compaoré était face à la presse nationale, en direct des antennes de la RTB, le jeudi 5 août 2004. Au delà du 44ème anniversaire de l’avènement du Burkina à l’Indépendance qui était le prétexte, cette sortie médiatique a permis au président Compaoré de passer en revue avec les hommes de presse les grandes questions en politique nationale, en économie et société, mais aussi en politique étrangère.

Nous vous invitons à revisiter les propos du chef de l’Etat en matière de politique nationale en attendant de revenir sur les autres aspects du débat dans nos éditions à venir.

Sera t-il candidat en 2005 à sa propre succession ? Peut-il d’ailleurs se représenter à la magistrature au regard de la loi ?

Ces questions tant attendues par les Burkinabè ont certes été posées par les journalistes, mais le Président Compaoré préfère "cultiver son jardin" pour le moment. "Sincèrement, 2005 est encore loin, surtout quand on a les charges qui sont les miennes", a dit Blaise Compaoré qui pense qu’il est prématuré d’y répondre. Du reste précise-t-il. "Cela ne me paraît être une préoccupation majeure pour le moment". "J’ai un agenda très chargé pour 2004 et un ensemble de projets et chantiers à conduire pour un mieux-être des populations qui m’ont fait confiance".

En d’autres termes, il se consacrera à l’exécution de son programme jusqu’au bout de son mandat car reconnaît-il, ma candidature devrait être la résultante du travail abattu pendant le mandat et de la concertation avec le CDP (son parti) et la mouvance présidentielle. En tout état de cause, Blaise Compaoré s’en remet à son bilan car indique-t-il, en subsistance : "je n’ai qu’une voix et il faut qu’en allant en campagne, je sois certain de porter les espoirs de la majorité des Burkinabè".

Que pense-t-il des déclarations des uns et des autres sur la question ?

Le président Compaoré estime que chacun a le droit d’avoir son opinion sur la question. C’est selon lui, la règle du jeu démocratique. Aussi se réserve-t-il de donner son point de vue, car pour lui, le seul avis qui compte est celui du conseil constitutionnel qui pourrait se prononcer au moment opportun.

N’est-t-il pas fatigué après 18 ans passés au pouvoir ? N’envisage-t-il pas une retraite méritée ? Blaise Compaoré croit que l’œuvre de construction nationale qu’il préside ne lui laisse pas le temps de se lasser. "Il y a encore beaucoup à faire lance-t-il, même si concède-t-il, d’autres viendront sans doute poursuivre l’œuvre entreprise". Ce qui explique du reste le fait qu’on ne lui connaisse pas de dauphin. "ce n’est pas primordial pour nous", affirme-t-il avec force. Pour lui, le pays fonctionne avec des règles qui, si elles sont respectées ne poseront pas de problèmes même après lui. Il n’en serait que fort heureux. La candidature unique de l’opposition à la présidentielle 2005 ? Blaise Compaoré n’en fait pas son problème.

L’essentiel confie-t-il, c’est que les prochaines consultations soient ouvertes et transparentes. D’ailleurs soutient-il, il ne comprend pas ce qui se passe au niveau de cette opposition. En revanche, il écarte toute implication du parti au pouvoir dans les problèmes que vit cette opposition, car le CDP aurait beaucoup à faire dans le domaine du développement national que de s’occuper de ses adversaires. Blaise Compaoré recommande en tout cas fortement aux partis de l’opposition de mieux s’organiser, car leurs difficultés seraient dues à des problèmes de gestion.

Du putsch et de sa propre sécurité ? Blaise Compaoré pense que le droit a été dit dans l’affaire du coup d’Etat. Quant à sa sécurité, il croit que ce n’est pas seulement une affaire de gardes. C’est aussi et surtout pour lui, une question de confiance entre lui et le peuple. Une confiance qu’il a le soutien d’avoir au regard des messages qui lui parviennent du Burkina profond tous les jours.

S’agissant de l’affaire Norbert Zongo, Blaise Compaoré avoue éprouver toujours de l’émotion face à cette tragédie. Aussi s’en remet-il à la justice et promet de mettre les moyens nécessaires pour la manifestation de la vérité. C’est en tout un président sûr et à l’aise avec les journalistes qu’il nous a été donné de voir.

Victorien A. SAWADOGO
Sidwaya

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