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Jeunes et politique : Le prix du militantisme

Publié le vendredi 13 novembre 2009 à 00h57min

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Avec le vent de la démocratie intervenue dans les années 1990, au Burkina Faso, des partis politiques de toutes les obédiences foisonnent dans tout le pays. La jeunesse, la frange majoritaire de la population, semble paradoxalement en marge de cette effervescence du jeu politique. Rares sont les jeunes leaders ou membres des instances décisionnelles. Ils abordent le militantisme, ses difficultés, leurs désintérêts pour la chose politique, les relations avec les aînés, la responsabilisation... Une jeunesse désillusionnée politiquement se révèle.

Le Burkina Faso compte plus d’une centaine de partis politiques légalement reconnus. Un chiffre qui évolue d’année en année depuis l’avènement de la démocratie dans ce pays de plus de 14 millions de personnes (recensement 2006 de l’Institut national de la statistique et de la démographie). Exactement 57% de cette population a un âge en-dessous de 20 ans. Cette frange dite jeune, bien que majoritaire, s’intéresse, paradoxalement, moins à la politique que les personnes plus âgées selon l’enquête afro-baromètre réalisée par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) en 2008 sur la participation démocratique dans le pays.

D’un côté, il y a des jeunes se refusant à tout militantisme partisan. De l’autre, d’autres ont opté délibérément de se mobiliser pour tout ce qui a trait à la gestion de l’Etat et des affaires publiques. Les seconds se montrent très actifs dans les formations politiques et restent convaincus de leurs engagements. Ils se tiennent prêts à défendre les idéaux de leurs partis sans crainte ni honte quels que soient le moment et le lieu. Jonas Sawadogo de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), Carlos Toé du Parti pour la renaissance nationale (PAREN), Yacouba Millogo du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Seydou Ouédraogo de l’Alliance pour la démocratie et la fédération-Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) sont de ces militants dévoués et inconditionnels rencontrés courant septembre 2009 à Ouagadougou.

Tous chargés de la jeunesse au sein de leurs formations, ils estiment que cette frange de la population doit jouer sa partition dans l’animation de la vie politique. “Si tu veux penser au bien- être de ton peuple, il faut faire de la politique”, explique le responsable national à la Jeunesse, à l’Emploi au Travail et à la Sécurité sociale de l’ADF/RDA ou du parti de l’éléphant, Seydou Ouédraogo. Et le secrétaire à la Jeunesse du PAREN, Carlos Toé, de prévenir : “Si tu ne t’engages pas en politique, tu la subiras et pas forcement de la manière qui te convienne”. Le secrétaire national chargé des questions sociales et de la Jeunesse de l’UNIR/PS, Jonas Sawadogo ajoute : “le militantisme contribue à l’émancipation des jeunes. Il leur fait comprendre leurs droits et devoirs”. Il y a des jeunes à qui la politique s’impose, confie M. Ouédraogo. Il s’explique en ces termes : “c’est rare de voir un jeune se lever à 23 h ou 24 h pour penser au développement économique de son pays et en pleurer. Pourtant, ça existe et ce genre de personne ne peuvent pas ne pas militer dans des partis politiques”.

En politique tout le monde est jeune

Pour lui, c’est en faisant la politique que l’on se construit au plan politique, qu’on a une vision et les moyens de satisfaire ses ambitions. Juriste de formation et assistant de recherche parlementaire, Benjamin Sawadogo se souvient des mots du président de l’ADF/RDA, Gilbert Noël Ouédraogo au moment de ses premiers pas au sein de ce parti : “tu t’es engagé en politique, tu vas apprendre à mieux connaître les hommes”. Les porte-voix de la jeunesse au sein des partis politiques sont conscients de la force qu’ils représentent. “Notre parti qui est structuré de telle sorte que les jeunes sont représentés à tous les niveaux, même dans les hameaux les plus reculés du Burkina”, fait remarquer le secrétaire national chargé des élèves auprès du bureau national des jeunes du CDP, Yacouba Millogo.

Le PDP/PS de l’illustre leader, professeur émérite, Feu Joseph Ki Zerbo, taxé de parti vieillissant, soutient avoir dans ses rangs 1/5 des jeunes du pays. Le hic est que les études concernant le militantisme des jeunes restent limitées, voire inexistantes. Aucune formation n’a été en mesure de donner le nombre exact de ses jeunes. Le credo est que les militants, en majorité sont jeunes. Un tel refrain rend le concept de jeune difficilement saisissable étant donné sa très grande flexibilité dans le milieu politique. Certains jeunes militants comme le président du Cercle de réflexion des jeunes historiens, Marcel Kouraogo, estime par exemple que l’âge n’est pas le critère absolu de la jeunesse. Il lie la jeunesse à un état d’esprit. “La jeunesse c’est dans la tête. Est jeune celui qui a l’esprit assez dynamique, participatif et ouvert. Il comprend les problèmes des jeunes et est prêt à les accompagner”.

En tout état de cause, les jeunes au sens propre comme au sens figuré avec des ambitions ou motivations diverses sont présents, représentés et organisés selon l’importance qu’on leur accorde et en fonction de leur dynamisme. Le militant de base de l’UNIR/PS, Marc Bonkoungou justifie son adhésion à travers sa foi en l’idéologie sankariste de son parti tandis que Anselme Bonkoungou, étudiant en fin de formation à l’Université de Ouagadougou, responsable CDP des étudiants de ce temple du savoir, retrouve la sienne dans la soif de liberté et de démocratie. “Dans certaines associations estudiantines où j’ai milité, la démocratie n’était pas la chose la mieux partagée. Il suffit de penser dans une certaine direction et l’on t’accuse de vendu”, dit-il. L’élève de la classe de 2nde, Angèle Kaboré a, de son côté, choisi de militer dans le PAREN par pur hasard.

“J’aurais pu tout autant militer dans une association quelconque. J’étais simplement à la recherche d’une organisation qui me permette de me former. Mais je ne regrette pas ce choix car j’ai énormément appris dans ce parti”, avoue-t-elle. Et de reconnaître qu’elle a besoin de renforcer sa connaissance sur l’idéologie du parti du professeur Laurent Bado. “Ce sont d’ailleurs ces types de défaillance que nous essayons de corriger à travers la mise en œuvre de notre politique jeune”, explique M. Toé. Toute chose qui consiste à initier des formations pour faire comprendre aux jeunes les mécanismes de la démocratie, leurs responsabilités “Nous commençons à partir de la 3e et après cinq ou six ans, ils connaissent les tactiques et les crocs-en-jambe en politique”, indique M. Toé.

A l’instar du PAREN, les autres formations ont aussi leurs politiques orientées en direction des jeunes. Formations, recrutements, fidélisation sont entre autres, les actions menées dans ce cadre. Il ressort que la mise en œuvre et la réussite des programmes élaborés en faveur des jeunes est fonction de la capacité financière de chaque parti. Le CDP est l’un des rares partis à disposer d’un siège équipé et fonctionnel pour ses jeunes. Le militantisme pour la plupart des jeunes leaders rencontrés s’entend par la participation aux activités du parti : animation du bureau, formation, mobilisation pour les rencontres, les campagnes électorales, vote, etc. Qu’en est-il de la répartition des postes de responsabilité, des missions et des relations avec les anciens ?

Le discours officiel est que la responsabilisation est fondée sur le mérite. Pourtant ce sont les plus âgés qui dirigent la quasi-totalité des partis. Cette situation pourrait s’expliquer, selon le directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratiques (CGD), Augustin Loada, par le fait que les principes et valeurs traditionnelles privilégient la séniorité. Les plus âgés ont alors préséance sur les plus jeunes. 3/5 des responsables des structures en charge des jeunes des partis visités ont dépassé 35 ans, l’âge maximum des jeunes dans la classification de la charte de la Jeunesse de l’Union africaine. Quant aux relations avec les aînés, les jeunes les jugent bonnes et la symbiose est parfaite. A ce niveau, on parle de complémentarité, de conseil, d’entraide, etc.
Mais à entendre les uns et les autres, le militantisme ne se pratique pas sans embûches. Il se révèle être un véritable chemin de croix pour certains.

Frustrations et menaces

D’une manière générale, c’est le manque de moyens financiers avec ses corollaires qui constitue l’entrave majeure au militantisme. “Si on veut rassembler 1000 jeunes ce soir à un lieu donné, c’est faisable mais le manque de moyens de déplacement et le problème de communication empêcheront certains d’être au rendez-vous”, explique M. Ouédraogo de l’ADF / RDA. Pour preuve poursuit-il, 50% des participants au congrès du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) étaient des jeunes. “On n’a pas eu besoin de les prendre en charge. Ils sont allés par conviction”.

Carlos Toé évoque de son côté le manque d’initiative et de back ground politique des jeunes qui ont tendance à tout attendre de leur parti, tout en se comparant aux militants de partis plus nantis. Les cotisations annuelles dont le minimum est de 100 F en moyenne dans les cinq partis sont difficilement versées. “Nous avons affaire à des jeunes qui ne travaillent pas ou sont au chômage. La cotisation n’est donc pas rigoureusement imposée pour militer”, fait comprendre M. Toé. Même son de cloche dans les autres partis, l’essentiel pour les uns et les autres étant de participer à l’éveil des consciences et à faire passer les idéaux. Le PDP/ PS relève parmi les difficultés la frustration, la peur et la pression morale. “Parce que tu as un idéal, tu aspires à ce que les choses changent, tu es noyé dans les problèmes financiers, le chômage, etc. Alors que de l’autre côté, ton promotionnaire qui ne valait peut-être pas mieux que toi est à un niveau professionnel et social meilleur”, déplore le responsable en charge des jeunes du PDP/PS, qui pour des raisons professionnelles, a requis l’anonymat.

On te refuse, poursuit-il, une tribune d’expression aux plans national et international. “Souvent on vous vole votre participation aux rencontres internationales. On trouve quelqu’un qui porte la casquette de votre parti pour vous représenter”, confie-t-il. Et d’ajouter : “je vous conseille de mener une enquête sur le parlement des jeunes pour connaître l’origine politique des jeunes. Vous comprendrez mieux de quoi je parle. Vous verrez une portion minime des partis d’opposition”. La marginalisation est également dénoncée par les militants des partis d’opposition. “Il y a des gens qui n’arrivent pas à décrocher des contrats juste à cause de leur appartenance politique”, se désole M Sawadogo.
La majorité qu’on dit avoir plus de facilités et d’avantages se défend pourtant d’être à l’abri des problèmes.

“On est menacé tout le temps, indexé par nos camarades, taxé de gâteau, bref agressé moralement”, confesse M. Bonkoungou. Mais, loin d’entamer leur militantisme, les différents responsables considèrent les difficultés comme des épreuves qui confirment la justesse de leur engagement. “C’est dans la contradiction que les gens avancent. Parce qu’il y a des marginalisés prêts à critiquer, les choses s’améliorent”, explique Seydou Ouédraogo. La philosophie de Carlos TOE : “lorsqu’on s’engage en politique, on est conscient qu’il ya des avantages dont on ne pourra plus bénéficier. On pense que l’acte posé dépasse amplement ce qu’on perd en terme matériel ou autres”. Et malgré tout, à entendre leurs leaders politiques, les jeunes assument pleinement leurs responsabilités au sein des formations politiques et occupent la place qui est la leur.

Les langues se délient davantage du côté du CDP. “Les jeunes ont toujours réclamé plus de considération. Le parti fait beaucoup, mais peut mieux faire”, dit M Bonkoungou.
Dans l’ensemble, les jeunes leaders ont foi à l’émergence d’une jeunesse responsable, consciente et engagée pour relever les défis de la démocratie et pour le développement du Burkina Faso. A cet effet, ils estiment que les jeunes, considérés comme le fer de lance des nations et la relève de demain, se doivent de s’intéresser à la politique et de militer dans les partis afin de jouer leurs partitions à l’édification de leurs pays. Des arguments que partagent nombre de leurs pairs mais qui ne les convainquent pas dans le contexte politique du Burkina Faso.

Crise de confiance

Certains jeunes restent méfiants vis-à-vis des hommes politiques. Ils préfèrent alors se tenir à distance de la scène politique pour être des spectateurs souvent très critiques à l’endroit des acteurs. C’est le cas de l’étudiante en année de DEA en sciences politiques, Alimenta Diallo, 28 ans, pour qui le simple fait de pratiquer une profession est un engagement. “Mais on peut aussi choisir de se lancer dans la politique partisane pour se faire entendre, ou voir, exprimer sa vision du développement”, explique-t-elle.

Actuellement, poursuit Mlle Diallo, il y a une crise de confiance qui fait que personne n’a envie de militer dans un parti en sachant que les formations politiques ne traduisent pas toujours les attentes des populations. “J’ai décidé de rester à l’écart de la politique partisane pour militer dans les organisations de la société civile parce que je n’ai pas connaissance d’un parti qui traduit l’idéal auquel j’aspire”, confie-t-elle. Son camarade de 2e année de sociologie, Lassina Traoré trouve que le jeu démocratique est défaillant. “Notre démocratie n’est pas mûre, il n y a pas de véritable parti d’opposition capable de tenir face au parti au pouvoir”. regrette-t-il. “C’est pourquoi je préfère, pour le moment, me consacrer à mes études”. Les études d’abord pour Abdoul Karim Dipama et Estelle Coulibaly respectivement en 2e année de biochimie et en 2e année de médecine. Le premier estime que politique et études ne peuvent pas rimer parce que “les intérêts partisans peuvent diviser sur le campus ou dans les lycées et collèges en détournant les jeunes de leurs objectifs”.

Pour lui, la politique doit se faire après la formation. “Vu les conditions d’existence dans le pays, je sais que je serai amené plus tard à militer dans un parti”, laisse-t-il entendre. Quant à sa compagne, elle juge la politique assez compliquée pour les femmes victimes des pesanteurs sociales, des préjugés, etc. “Je ne pense pas me lancer dans cette histoire”, affirme-t-elle sans ambages. Au niveau du secteur informel, les propos sont acerbes vis-à-vis des politiciens. “Tous les hommes politiques sont les mêmes. Qu’ils soient de l’opposition ou du parti au pouvoir, ils achètent les consciences des populations qu’ils exploitent. C’est pourquoi je ne suis dans aucun parti et je vote toujours un bulletin nul”, soutient Issa Tiendrebéogo, un vendeur de portable, installé à proximité du grand marché de Ouagadougou.

Son collègue vendeur de sac non loin de lui, trouve qu’il faut laisser la politique aux hommes politiques, surtout quand on ne maîtrise pas les contours du jeu. Son analyse : “lorsqu’on fait la politique on doit gagner quelque chose en retour. Or je suis convaincu que cela n’est plus possible dans l’état actuel des choses. Il y a trop de politiciens. Tous les postes sont occupés. Et c’est quand on est responsabilisé qu’on gagne. Les simples militants sont exploités. C’est pourquoi je préfère me consacrer à mon activité”. Des Organisations de la société civile (OSC) travaillent à impliquer toutes les franges de la population à la gestion des affaires publiques. M. Loada du CGD explique qu’en ville, notamment dans le milieu instruit, les jeunes savent plus ou moins ce que c’est que la démocratie, comment ça fonctionne, etc.

Par contre, dans le milieu rural, on est dans la culture paroissiale, c’est-à-dire l’attachement aux valeurs et autorités traditionnelles. Les ruraux développent souvent les conceptions du genre “une démocratie qui ne donne pas à manger n’en est pas une. Ce qui est aux antipodes de la culture démocratique que nous essayons de promouvoir”, indique M. Loada. Un effort de sensibilisation et d’information doit, de son avis, être fait pour faire comprendre les mécanismes démocratiques aux citoyens par l’Etat, les OSC, les partis politiques. Il faut également, selon M. Loada, miser sur l’éducation à la citoyenneté, ce qui suppose une revalorisation de l’éducation civique dans le système d’enseignement formel et informel. Toute chose qui pourrait améliorer la participation des jeunes à la gestion des affaires publiques. Le président du Cercle de réflexion des jeunes historiens, Marcel Kouraogo attire l’attention sur l’autoformation.

“Sans formation, la jeunesse est une bombe parce qu’elle ne sait pas à quoi elle s’engage”, affirme-t-il. M. Kouraogo invite les jeunes à ne pas servir de bétail électoral. “Il faut lire les programmes politiques des différents partis pour faire un choix raisonnable et voter mais également vérifier l’application des programmes politiques pour savoir si les candidats tiennent parole”, conseille-t-il. “Quand j’étais plus jeune, nous organisions des veillées-débats pour partager nos idées autour de thèmes politiques de 20 h à 6h”, se souvient-il. Et d’insister sur le fait qu’on n’a pas besoin d’aller à l’école pour maîtriser les questions politiques. “Les questions politiques sont comme les questions de famille. Un père n’a pas besoin de faire les bancs pour savoir comment gérer sa famille”. En tout état de cause, M. Toé du PAREN fait savoir que dans les partis, il y a les théoriciens et les militants de base et les complémentarités font fonctionner l’ensemble.

Un potentiel sous exploité

L’enquête du CGD a montré que les jeunes ne participent pas aux élections. Selon M. Loada, ils privilégient d’autres formes de participations comme les grèves, les marches, etc., qu’ils jugent plus efficaces que les votes ou le militantisme dans les partis politiques. Selon le président de l’association Jeunesse unie pour l’Afrique (JUNA), Oumarou Sawadogo, la question de la participation citoyenne des jeunes doit être prise au sérieux. Quand les jeunes ne s’expriment pas de manière citoyenne, ils cherchent d’autres moyens d’expression comme la violence, les casses, les débrayages actifs, etc., ce qui ne fait pas avancer le pays, les acquis étant à chaque fois remis en cause. La JUNA travaille alors à amener les jeunes à s’intéresser à la vie de la nation. Ainsi a-t-elle initié des activités de sensibilisations à l’endroit des jeunes (rencontres avec les jeunes, débats radiophoniques), lors de la présidentielle et des législatives dernières pour encourager les jeunes à voter. Le président de l’association juge que les résultats des actions étaient satisfaisants.

“Le manque de confiance aux politiciens qui ne tiennent pas leurs engagements ou qui changent de partis selon leurs intérêts, sont quelques griefs qui ressortent à l’occasion des rencontres et des entretiens”, explique M. Sawadogo. Son remède pour améliorer la citoyenneté chez les jeunes consiste à assainir l’environnement politique. C’est-à-dire le respect des engagements politiques, l’interdiction du nomadisme politique, la définition claire du rôle des jeunes au sein des formations... Sur ce dernier point, le directeur du CGD trouve que ce serait un symbole fort d’avoir un jeune à la tête d’une structure de jeunes. Toute chose qui faciliterait la communication. Les responsables des partis devraient davantage permettre à ceux qui ont des talents de l’exprimer et ne pas bâtir les carrières uniquement sur l’ancienneté.

C’est aussi aux jeunes précise-t-il, surtout la catégorie instruite, en qui la société a investi, d’assumer leurs responsabilités en s’impliquant à la gestion de la cité, à savoir, militer dans les OSC ou les partis politiques.
Le défi également, pour les membres de la société civile c’est de résoudre d’autres problèmes auxquels les jeunes sont confrontés comme le chômage. “N’allez pas demander à quelqu’un qui a faim d’aller voter ou de participer à une activité d’un parti politique”, préviennent-ils.

Seraphine SOME (serasome@yahoo.fr)


“Les jeunes à la croisée des chemins”

Les jeunes sont considérés, de façon générale, comme le fer de lance des nations. Une conception qui revêt tout son sens au Burkina Faso où ils ont marqué par leurs actions multiformes, l’histoire politique du pays depuis son accession à l’indépendance.

Les jeunes ont contribué à l’écriture de l’histoire politique du Burkina Faso. En effet, on les retrouve dans tous les faits marquants du pays depuis son accession à la souveraineté nationale en 1960. Sous la première république, la grève des syndicats aux rangs desquels se trouvaient de nombreux jeunes, a coûté le fauteuil au président feu Maurice Yaméogo en 1966. Son successeur, Sangoulé Lamizana ne connaîtra pas un meilleur sort. Une grève des enseignants paralysera le système éducatif pendant deux mois laissant le terrain propice au coup d’Etat perpétré le 25 novembre 1980 par le colonel Saye Zerbo. En mai 1983, des jeunes officiers avec à leur tête le président Blaise Compaoré, ont mené la résistance pour délivrer feu le président Thomas Sankara, (Premier ministre à l’époque) qui avait a été emprisonné. La même année, Sankara sera porté au pouvoir à 34 ans après un coup d’Etat, devenant ainsi le président.

Et ce sont des jeunes de son âge qui étaient au-devant de la Révolution démocratique et populaire : Thomas Sankara, Blaise Compaoré, Lingani, Henri Zongo etc. Sous la IVe république, on note la crise sociale qui a secoué le pays suite à l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. Une crise qui s’est manifestée par des violences. On a également souvenance de la mobilisation et du soutien des jeunes au président à l’occasion de son départ pour le sommet sur la crise ivoirienne en France. Leurs mobilisations pendant les campagnes électorales ne sauraient être occultées. Toutes choses qui amènent le président du Cercle de réflexion des jeunes historiens du Burkina à dire que la jeunesse est à la croisée des chemins. vous ignorez les jeunes dans votre politique de développement, c’est cette même politique qui va vous bouffer, prévient-il. Pour lui, l’actuel président a compris cela pour avoir créé un ministère chargé des questions de jeunes, initié un forum annuel des jeunes, ouvert le gouvernement à des jeunes, etc.

S.S.

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 13 novembre 2009 à 20:10 En réponse à : Jeunes et politique : Le prix du militantisme

    J’ai honte de vous M. S. S. On sait que Sydwaya est un journal du pouvoir mais il ne faut pas en exagérer souvent. Les écrits, les témoignages ont tous montré que Blaise n’étais pas l’élément fondamental à la resistance, pourquoi continuer à vouloir vaille que vaille montrer aux jeunes burkinabè que Blaise serait l’élément clé de notre révolution ? Je pense qu’il est mieux pour vous de montrer les éléments constructifs des deux decennies de pouvoir de Blaise que de chercher coûte et coûte à lui donner la paternité d’une révolution dont il refute les éléments clés. Aujourd’hui, c’est la corruption, les crimes économiques, de sang, etc. qui sont les éléments fondamentaux de notre gouvernance. S’il vous plaît, un peu plus de respect au peuple burkinabè. Norbert disait qu’on peut toujours tromper une partie du peuple mais pas tout le peuple. J’ai piétié de toi, tu ne vois que tes intérêts personnels et immédiats, manger dans les mains de Blaise et son pouvoir, c’est ça la plus grosse plaie de notre pays et qui va certainement nuire à la jeunesse et l’avenir du peuple, la tactique étant d’affamer le peuple afin de les rendre dociles.

    • Le 18 novembre 2009 à 09:24 En réponse à : Jeunes et politique : Le prix du militantisme

      Soit vous êtes atteints d’une myopie très avancée soit vous ne comprenez pas francais.Ici on parle de la participation des jeunes en politique pas de l’affaire Norbert Zongo ou autre. Arrêter de vous acharner sur cette journaliste qui n’a fait que son travail en nous donnant l’info juste

  • Le 14 novembre 2009 à 12:48 En réponse à : Jeunes et politique : Le prix du militantisme

    Mme ou Mlle Somé votre écrit est nul et non avéré et la conclusion biaisée.vous essayez dans ce somnambule de donner soi disant la parole aux jeunes de toutes obédiences politiques et que faites vous des jeunes qui militent ailleurs qu’en politique ? La dernière partie tendant à louer le chef de l’Etat est terriblement drôle. Fallait parler justement des lèche bottes de votre acabit.

    • Le 17 novembre 2009 à 18:47, par événement En réponse à : Jeunes et politique : Le prix du militantisme

      Si vous ne comprenez pas francais il faut vous taire et évitez d’exposer votre carence.Ce sont des gens comme vous qui decouragez les initiatives.Cette journaliste a fait de son mieux pour montrer les failles de notre democratie. Courage à elle.

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