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Saisie d’oeuvres piratées à Bobo : Force reste à la loi

Publié le jeudi 5 août 2004 à 18h18min

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L’épisode sur la perquisition survenue au marché central de Bobo le 27 juillet 2004 et qui a provoqué l’indignation du côté de la commune de la ville de Sya s’achève, est-on tenté de l’écrire. Le résumé du contenu de deux correspondances émanant, l’une du comité de gestion du marché de Bobo et l’autre du bureau burkinabè des droits d’auteur, semble l’attester.

Le marché central de Bobo-Dioulasso, on s’en souvient, est resté fermé la semaine dernière parce que le Bureau burkinabè des droits d’auteur (BBDA) y avait mené une opération de saisie de cassettes piratées. Cette intervention du BBDA, rappelons-le, avait été vivement critiquée par l’autorité communale de la ville de Sya, notamment le maire de la commune de Bobo, Célestin Koussoubé. Ce dernier, au cours d’une conférence de presse avait manifesté son mécontentement, reprochant au Bureau burkinabè des droits d’auteur d’avoir procédé à la saisie de cassettes à l’intérieur du marché de sa ville sans que lui en soit mis au courant.

Le maire de Bobo avait déploré la méthode utilisée qui a consisté à sauter les serrures des boutiques en l’absence de leurs occupants. Aux côtés du maire, le directeur de la structure chargée de la gestion du marché, Frédéric Sidibé, a, lui aussi, déploré les dégâts causés par la perquisition. Il s’en était suivi une passe d’armes entre le BBDA que dirige Balamine Ouattara et la commune de Bobo de Célestin Koussoubé. Les uns et les autres ont exposé leurs points de vue sur le sujet.

Les artistes, dont le travail subit des coups du fait de la piraterie, avaient lancé un appel à lutter contre ce "cancer de la culture" pour reprendre l’expression du ministre burkinabè de la Culture, des Arts et du Tourisme, Mahamoudou Ouédraogo. Ils invitaient dans leur adresse, (cf. L’observateur paalga du lundi 02 août 2004 dernier) les autorités de la commune de Bobo « à se rallier sans équivoque » à leur cause et à leur lutte. Les artistes burkinabè ont par ailleurs adressé leurs félicitations au BBDA et à la gendarmerie nationale pour le « noble combat » qu’ils ont engagé à Bobo-Dioulasso le mardi 27 juillet dernier, qui a permis, rappelons-le, de saisir plus de dix mille cassettes.

Restituer les casettes non piratées

Après les artistes, ce sont les membres commerçants du comité de gestion du marché de Bobo qui s’expriment à travers une correspondance adressée au directeur général du bureau burkinabè des droits d’auteur. Dans cet écrit qui est parvenu à notre rédaction, les membres du comité de gestion du marché de la ville de Sya dit s’engager à œuvrer aux côtés du BBDA pour lutter contre la piraterie au Burkina Faso. Ils ont souhaité la restitution des cassettes en situation irrégulière après payement des droits par l’institution de Balamine Ouattara.

Le Bureau burkinabè des droits d’auteur, en réponse à la lettre, a dit qu’il prenait acte de ses propositions et a laissé entendre qu’il était disposé à les examiner. Du reste, le BBDA est convaincu que cette lutte contre la piraterie apparaît comme la seule alternative pour assurer une meilleure protection des intérêts des artistes et l’instauration d’un environnement propice à la commercialisation saine et prospère des œuvres littéraires et artistiques.

C’est donc avec joie que le BBDA a accueilli l’engagement des commerçants à ses côtés à éradiquer ce fléau. La lutte que mène l’institution de Bala, comme l’appellent certains de ses proches n’est pas orientée contre les vendeurs de cassettes. C’est pourquoi elle pense définir dans les prochains jours les contours d’un partenariat qui rapprocherait les deux structures. Toutes choses qui font dire à certains observateurs de la culture et de l’art que le BBDA est sorti grandi de son opération du 27 juillet dernier dans le Houet et que force est restée à la loi.

AK
L’Observateur

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