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Au coin du palais : Conduit en prison pour une bicyclette

Publié le mercredi 11 novembre 2009 à 02h01min

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Obsédé par le désir d’acquérir une bicyclette, L.O., un jeune ouvrier agricole employé dans une ferme aux environs de Bama a fini par s’adonner au vol. Courant octobre 2009, il profite de l’absence de sa patronne, une certaine T.S. et soustrait de son sac 50 000 F CFA sur une somme totale de 200 000 F CFA. L’argent en main, il disparaît et se retrouve quelques jours après au marché central de Bobo-Dioulasso où il s’achète un vélo neuf. Mal lui en a pris car dès son retour, alors que tous les soupçons pesaient sur lui, il est appréhendé et conduit à la gendarmerie puis… devant les juges où il comparait le 9 novembre 2009.

A la barre, sans tergiverser, il reconnaît les faits et explique qu’il tenait tellement à acquérir un vélo et ne savait pas comment l’obtenir. Et dès que l’occasion s’est présentée, il a bondi là-dessus. Et le président du tribunal de lui demander si le vol était la seule option pour acquérir le vélo. Vu son état physique, le président de se douter s’il jouissait de toutes ses facultés. Il répond par l’affirmative. Quant à Mme le procureur du Faso, elle évoque l’article 73 du code pénal relevant des indices qui témoignent qu’au moment des faits, le prévenu jouissait de toutes ses facultés. En conséquence elle a requis contre lui, 4 mois de prison avec sursis et son maintien dans les liens de la prévention. Le tribunal a suivi le ministère public et l’a condamné à 4 mois avec sursis.


15 ans ferme infligés à un braqueur atypique

La peine est exemplaire : 15 ans de prison ferme dont 10 ans de sûreté, le tout assorti du paiement à la victime de 3 626 900 FCFA et 200 000 F CFA de frais non exposés dans les dépens. C’est la peine « lourde » que le tribunal correctionnel, en sa séance du lundi 9 novembre, a infligé à I.O., un jeune chauffeur reconverti en braqueur.

Sa proie favorite, les salles de jeu de Ludic Lydia qu’il accuse d’être la cause de sa perte d’emploi, alors qu’au début tout baignait dans les « feuilles » pour lui. Si bien qu’avec ses différents gains, il a pu s’acheter une moto et s’acquitter de sa dot de fiançailles. Comment de chauffeur il est devenu braqueur ? Un jour, alors qu’il s’apprêtait à embarquer dans son camion, explique-t-il très relaxe et avec une certaine aisance, il mise tous les frais de mission dans un jeu et perd. Il est donc viré par son patron. En chômage, il se dote d’un pistolet en plastic qu’il utilisait comme s’il s’agissait d’une arme réelle, pour braquer les salles de jeu de Ludic Lydia. De mai à septembre 2009, il a ainsi opéré dans 4 salles de jeu et la pharmacie Dafra. Sa dernière opération dans une salle de jeu le 15 septembre tourne mal et il prend la fuite, abandonnant sur place, sa moto. Grâce à l’engin, il est démasqué quelques jours plus tard par la police et mis aux arrêts. Devant les juges, il relate les faits avec décontraction et même une certaine arrogance : « Si ce n’est pas à mon arrestation, je n’avais aucun regret à agir ainsi ». D’ailleurs, il revendique avec fière allure la paternité de tous les braquages.

Ce qui a fait dire à la partie civile, représentée par Me Barro Fatimata que « le prévenu est sans état d’âme ». Elle requiert pour cela « l’application rigoureuse de la loi ». Car elle estime en effet que par la faute du prévenu, les clients de Ludic Lydia craignant l’insécurité, ont fuit les salles. Tout cumul fait, le prévenu aurait emporté dans les salles de jeu 740 750 F CFA en liquidité, 5135 jetons évalués à 535 500 F CFA. Pour la réparation du préjudice, Ludic Lydia demande 2 millions de FCA au titre des dommages et intérêts, 200 000 F CFA de frais exposés non compris dans les dépens et 350 000 FCFA pour la valeur des téléphones portables. Au total, la société Ludic Lydia lui réclame 3 276 250 FCFA. Pour le procureur du Faso, il s’agit là d’un cas de vol aggravé qui ne souffre d’aucune ambiguïté. Aussi a-t-elle requis contre I.O., 10 ans de prison ferme et 5 ans de sûreté. Le tribunal, plus sévère lui a infligé 15 ans. Déjà condamné avec sursis pour abus de confiance dans une autre affaire, .O.I sera pendant 15 ans hors d’état de nuire.


Une affaire d’engrais tourne à l’escroquerie

Après dix ans de collaboration sans nuage, O.B. et son patron M.K. sont désormais chien et chat. Des faits relatés par O.B. au tribunal correctionnel, il ressort qu’une nuit de juillet 2009, il reçoit un coup de fil de M.K. l’informant de son intention de lui confier la vente de trois balles d’engrais. Le lendemain matin, l’affaire est conclue. Sur chaque balle vendue à 500 000 FCFA, O.B. engrange une commission de 10% soit 50 000 F CFA. Le même jour, O.B. vend les 2 balles et verse comme convenu 900 000 F à M.K.. La pomme de discorde provient de la dernière balle. En effet, à l’insu de son patron, O.B. dispose des 500 000 F restant qu’il investit dans ses affaires. Vainement recherché, il disparaît de la circulation. Dès lors, un jeu de chat et la souris s’installe. Finalement, M.K. porte plainte à la gendarmerie et O.B. est pris. Il propose un règlement à l’amiable en versant 200 000 F. « Même le paiement de la totalité de la créance n’efface pas pour autant l’infraction », note le procureur. Au tribunal, O.B. se contredit. Il se rétracte dans un premier temps avant de reconnaître ensuite les faits. Le ministère public a requis contre lui, six mois avec sursis. Il a écopé finalement de 2 mois ferme.

Ressemblés par Frédéric OUEDRAOGO)

Sidwaya

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