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Vote des Burkinabè de l’étranger : La charrue n’a même pas de bœufs

Publié le mercredi 11 novembre 2009 à 02h02min

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Il y a quelque temps de cela, il était demandé à la diaspora burkinabè désireuse de participer aux élections nationales de prendre son bus, son avion ou son bateau pour se rendre au pays et voter son ou ses candidats. C’était une loi arrière gardiste. Elle est aujourd’hui mise hors-jeu. Elle est remplacée par une nouvelle loi, plus ouverte, un peu plus réaliste car il ne s’agit plus de quitter son lieu de résidence pour venir au pays et voter. On peut le faire sur place. C’est bien, mais pas assez bien pensé, car les électeurs doivent s’inscrive dans les représentations diplomatiques des pays d’accueil. Seulement voilà !

Les ambassades du Burkina à l’étranger sont aussi rares que les larmes d’un chien. Et s’il en existe, elles sont mal réparties. Si la Côte d’Ivoire qui regroupe le plus fort contingent en terme de diaspora dispose d’une ambassade, ce n’est pas le cas d’autres pays ayant aussi beaucoup de Burkinabè. C’est le cas du Togo voisin, du Soudan où l’on dénombre plusieurs centaines de milliers de Burkinabè. Dans ces pays par exemples, comment vont se faire les votes ?

La loi reste muette là-dessus. Et par extraordinaire, des pays où on trouve un nombre de Burkinabè ne remplissant même pas une cabine téléphonique, sont dotés d’ambassades. C’est le cas du Japon et du Danemark. Le nombre de Burkinabè dans ces deux pays ne dépasse pas la trentaine y compris le personnel diplomatique. Voilà pourquoi, nous estimons que si d’habitude on dit de ne pas mettre la charrue avant les bœufs, ici il n’y a même pas de bœufs. La charrue est esseulée.
N’empêche, cela a permis à des gens de faire des missions d’explication dans des pays lointains pour rencontrer la poignée de Burkinabè afin de leur donner les éléments nécessaires pour leur participation aux futures élections à commencer par la présidentielle en 2010. Pour le déplacement de ces missionnaires Dieu seul sait combien cela a coûté aux contribuables.

Mais est-ce la faute de la CENI qui a assuré ces missions ? Il est vrai qu’il y avait des frais de mission à prendre et on ne saurait cracher là-dessus en ces temps de vaches maigres. Mais la CENI ne fait qu’appliquer la loi. Loi votée par une kyrielle de députés qui l’ont fait sans trop réfléchir à son application ou à ses conséquences. Par exemple en Côte d’Ivoire le plus fort contingent Burkinabè est à Soubré. Ceux-ci ne voteront pas parce qu’il n’ y a pas d’ambassade là-bas. Et pour sûr, ils n’iront pas à Abidjan pour le faire. C’est l’administration électorale qui doit se rapprocher de l’électeur et non le contraire. Pourquoi au Burkina on ne dit pas aux électeurs d’aller voter dans les préfectures ou les gouvernorats ?

Nos honorables nous représentent-ils ou bien n’en font-ils qu’à leur tête ? Une chose est sûre, pendant longtemps, le pouvoir a traîné les pieds concernant le vote de la diaspora à cause de la force de Hermann Yaméogo ou du moins l’opposition chez ceux-là qui sont allés hors du pays pour " se chercher ". Ceux-là, le plus souvent ne portaient pas le président Compaoré dans leur cœur. Alors on a traîné pour attendre une situation favorable. Elle vient de se présenter avec la crise en Côte d’Ivoire. À force d’exactions et de brimades, la diaspora burkinabè a fini par se confier au président Compaoré, et comme dans cette crise, Me Hermann Yaméogo a eu tort d’avoir eu raison très tôt en affirmant qu’il fallait discuter avec Gbagbo, alors Blaise Compaoré a tiré les marrons du feu avec l’APO (Accord politique de Ouagadougou) qui le met en pôle position comme le sauveur des Burkinabè qu’on a massacrés, qu’on a maltraités en Côte d’Ivoire.

De " Diable " il est devenu le " messie " voilà pourquoi, la loi sur le vote des Burkinabè de l’étranger a été réchauffée. Car la grosse crainte était de voir les Burkinabè de Côte d’Ivoire, inverser de façon magistrale les tendances avec un vote sanction. Aujourd’hui, ils sont dans la poche du pouvoir, et rien que la dernière visite de Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire indique clairement qu’il a le vent en poupe en Eburnie. Comme on ne pouvait pas faire une loi tout juste pour la diaspora en Côte d’Ivoire, alors on a mis tout le monde dans le même sac. La poignée d’opposants en France, Belgique, et autre pays ne peut plus rien changer, l’affaire est dans le sac. N’empêche, cette loi gagnerait à être relue en profondeur avant de passer à une quelconque application sur le terrain sinon il y aura deux catégories de Burkinabè de la diaspora. Une minorité qui vote et la majorité qui regarde.

Par Kassim Kongo

Bendré

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Vos commentaires

  • Le 11 novembre 2009 à 10:05, par seve En réponse à : Vote des Burkinabè de l’étranger : La charrue n’a même pas de bœufs

    J’aimerai bien attirer l’attention des autorités mais surtout de mes frères burkinabés en ce qui concerne le vote des burkinabés l’étranger.
    Je ne trouve pas cette idée géniale et j’évite de faire du suivisme européen et autre.
    de Prime a bord ces genres d’idées sont réservées a des pays ayant des moyens matériels, financiers, personnels, technologique,et surtout une politique solide et posée.
    Effectué des élections a l’extérieur n’est pas chose aisée il ya différents paramètres a prendre en compte, comme par exemple :
    - être un pays dont la population se suffit a tel point qu’il peut décider d’injecter de l’argent dans l’organisation des votes a l’étranger sans après crier famine.
    - avoir une organisation des burkinabé a l’étrangé dans les pays respectifs
    - avoir un chiffre consistant des burkinabés dans ces pays .
    - étudier les barrières des distances car les burkinabés peuvent être dispersé dans un même pays.
    - considérer les attentes par rapport a ces votes
    - étudier les conséquences qui pourraient découler de ces votes( fraude , acheminement des votes,pertes ...)
    Ce que je ne comprend pas c’est pourquoi nous avons besoins d’agir comme les autres.Pourquoi nous copions la politique des autres, pourquoi nous essayons de faire un plagiat ne pensez vous pas que c’est la cause de notre recule, ou que nos mœurs ne sont pas près a accepté celle des autres. Je suis un intellectuel qui pense au devenir des africains et qui croit que nous devions chercher les solutions chez nous plus que ailleurs nous avons une richesse inestimable dans notre tradition qui se meurt, et je pense que nos intellectuel devrons se pencher l’a dessus au lieu de vouloir que l’Afrique soit exactement comme l’Europe ou l’Amérique. Alors que ces derniers ne font que ce moquer de nous. Peut être ne le saviez vous pas ? mais c’est une réalité . J’aimerai que ensemble on se donne la main et que l’on puisse trouver des solutions adapté a notre conteste, et je pense que c’est pas en réinventant la roue que l’on se met en dernière position de toute façon dernière position par rapport a qui ; Ne saviez vous pas que l’Afrique sera le prochain el dorado et qu’il se pourrais que pays comme les usa essai de racheter un pays africain ?

    • Le 12 novembre 2009 à 01:16, par Marie.C En réponse à : Vote des Burkinabè de l’étranger : La charrue n’a même pas de bœufs

      Le vote est l’expression démocratique des peuples.
      Les Burkinabé de l’étranger auraient-ils moins de droits que ceux résidant au Burkina ?
      Cependant,s’il est juste de permettre le vote des Burkinabe de l’étranger,encore faut-il prévoir de les informer de cette possibilité !Cela n’a pas été le cas lors du dernier scrutin.

    • Le 12 novembre 2009 à 22:15 En réponse à : Vote des Burkinabè de l’étranger : La charrue n’a même pas de bœufs

      Si on parle de moyens, il serait encore mieux de ne meme pas voter du tout. Meme pas a l’ interieur car la aussi il faut toujours des milliards. Tu vois, Seve, ton raisonnement est bon mais refuse d’arriver.

  • Le 11 novembre 2009 à 10:14 En réponse à : Vote des Burkinabè de l’étranger : La charrue n’a même pas de bœufs

    A vous lire M. Kassim Kongo, on peut penser que contrairement à votre conclusion, il y a charrue et boeufs mais pas au bon champ. La charrue c’estla loi et les boeufs c’est la CENI et les représentationdans qu’elle met en place dans les ambassades. Ce n’est pas peut être pas au bon champ car nos représentations diplomatiques ne sont représentatives du conteigeant de burkinnabè de l’étranger comme vous le dites si bien. Nous avons des ambassades dans des pays où il n’y a peu de burkinabè et pas d’ambassade où il y a beaucoup de burkinabè. Mais comment faire ?
    La porte d’entrée d’un pays à l’extérieur reste sa représentation diplomatique c’est à dire son ambassade. contrairement à ce que vous dites ces structures mises en place ne serviront pas seulement à ceux qui vivent dans les villes où elles se trouvent. Tout comme au pays elles sont chargées de prendre les dispositions pour faire voter tout les burkinabè dans une zone concernée (pays de résidence et pays relevant de la même circonscription diplomatique pour le BF, afin de permettre à tout burkinabè de voter s’il le veut. la forme peut changer et en celà d’aucun ont proposer le vote par courrier ou courriel entre autres.

  • Le 11 novembre 2009 à 17:32, par Allsaints En réponse à : Vote des Burkinabè de l’étranger : La charrue n’a même pas de bœufs

    Je ne partage pas votre avis quand vs dites qu’il ne doit pas y avoir d’Ambassades ds ls pays à faible communauté burkinabè ;au fait ne voyez pas uniquement la défense des intérêts de nos compatriotes à l’étranger, en diplomatie ce n’est pas comme ca que ca marche.Outre ceci, nos représentations diplomatiques ont pour but d’établir et de maintenir les relations bilatérales et multilatérales ;d’où, si le BF a des relations diplomatiques avec tel ou tel Etat, il va de soit que dans la mesure du possible ns y installons une ambassade ou un consulat pour permettre une plus grde fluidité et une gestion de proximité.

    • Le 13 novembre 2009 à 00:08 En réponse à : Vote des Burkinabè de l’étranger : La charrue n’a même pas de bœufs

      bien dis,bien dis. vraiment lesgensau pays ne fontke critiquer. on es pauvre on a rienet en developant les relations on peut y gagner. mintenan le problem est de gerer ses relation " sources de revenues" avec sagesse. nous sommes tous burkinabes pourkoi on peu pas voter parce kon es hors du pays. combien de million parte chak fois au pays pour aider nos freres. si ces pour appeler et demander des dollars certains sont fort. dotre narrive meme pas a comprendre kan on leur di dattendre quelque jours car il pense ketre o usa ces etre riche. Nous etant a letranger on va voter Piiaaannnnn !

  • Le 11 novembre 2009 à 18:45, par seve En réponse à : Vote des Burkinabè de l’étranger : La charrue n’a même pas de bœufs

    Oui mais le problème cest l’ambassadeur est censé représenter les intérêts des burkinabés a l’étrangé et par conséquent rien ne sert d’envoyer des ambassadeurs s’il ny a pas de burkinabé. Nos ressources sont limités et il faut en prendre soin.

  • Le 11 novembre 2009 à 22:48, par brekale de l’extérieur En réponse à : Vote des Burkinabè de l’étranger : La charrue n’a même pas de bœufs

    il n’y a ni charrue, ni boeuf ni champs car il n’y a pas de paysans pour tirer, cest simple
    faut quand même être cinglé pour vouloir faire ca.
    ok,soit la democratie n’a pas de prix mais n’y a t-il pas d’autres priorités au Faso plutot que d’engloutir des € millions dans le vote des sambissis de l’etranger ?
    Brekales de l’etrnager que nous sommes, on vous epargne cette corvée pour nos braves masses laborieuses du tenga
    Donnez du pain & de l’eau au peuple , ce sera mieux, nous ici on peut se debrouiller sans nos-vos- elections
    que Dieu preserve ce pays

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