Objectif, solliciter l’implication du président Blaise Compaoré dans la résolution de la crise en Côte d’Ivoire.

Après Laurent Dona Fologo le lundi 10 novembre, c’est au tour du Premier ministre Seydou Elimane Diarra de rencontrer le président du Faso pour une sortie de crise en Côte d’Ivoire. Depuis la signature des accords de Linas Marcoussis, c’est la première fois que Seydou Elimane Diarra effectue une visite au Burkina Faso.

Au cours des quarante-huit heures de son séjour au pays des Hommes intègres, le Premier ministre ivoirien a rencontré tour à tour le chef de l’Etat burkinabè, le président de la Commission européenne, M. Romano Prodi et surtout les représentants des Forces nouvelles conduits par Guillaume Soro. Le mini-sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tenu le 11 novembre dernier à Accra n’a pas permis une avancée significative dans la recherche de la paix en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, Seydou Elimane Diarra a estimé qu’une implication personnelle du président Compaoré contribuerait à améliorer le climat en Côte d’Ivoire. Les échanges de Ouagadougou ont donné une grande satisfaction au Premier ministre ivoirien. Il a en effet annoncé que le gouvernement de réconciliation de Côte d’Ivoire se réunirait au grand complet dès cette semaine, sans pour autant fixer de date exacte.

L’optimisme de Seydou Diarra

Les discussions du vendredi nuit et du samedi matin auront permis de convaincre les Forces nouvelles à reprendre leur place au sein du Gouvernement ivoirien. Guillaume Soro, le Secrétaire général des Forces nouvelles et ses collègues avaient claqué la porte du gouvernement de réconciliation au mois de septembre 2003. Selon Seydou Elimane Diarra, toutes les garanties ont été obtenues et l’optimisme est permis quant à la participation des Forces nouvelles au gouvernement dit de réconciliation nationale.
Par ailleurs, une rencontre des protagonistes de la crise ivoirienne est prévue pour se tenir cette semaine à Accra. Elle connaîtra la participation de plusieurs chefs d’Etat de la sous-région et permettra d’étudier les modalités de mise en œuvre des accords de Marcoussis. Interrogé à son arrivée à Ouagadougou sur ses prérogatives actuelles pour appliquer les accords de Marcoussis, le Premier ministre ivoirien a déclaré qu’il disposait de toutes les prérogatives pour agir et qu’il n’avait pas forcément besoin de documents pour accomplir les missions à lui assignées, à savoir la consolidation de la paix jusqu’en 2005, la recherche de visibilité pour la Côte d’Ivoire.

Toutefois, il ne sous-estime pas l’importance des documents écrits dans la conduite actuelle des affaires.

A son arrivée comme à son départ, Seydou E. Diarra a été salué avec tous les honneurs, fanfare, dispositif sécuritaire déployé, tapis rouge déroulé, presse nationale et internationale mobilisée.

Seydou Elimane Diarra quitte le Burkina le cœur léger

Il semblait au départ dubitatif sur la mission qu’il effectuait au Burkina Faso en ce début d’après midi du vendredi 14 novembre. Seydou Elimane Diarra peu souriant, vêtu de costume, cravate, a été accueilli au Salon d’honneur de l’aéroport international de Ouagadougou par le Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli. Plusieurs membres du gouvernement burkinabè y étaient présents. La mission de l’Ivoirien semblait délicate au regard de la manière dont le sommet d’Accra s’était achevé trois jours auparavant.

Au terme de son séjour, c’est un homme tout joyeux, fier d’avoir bien été compris par les autorités burkinabè et par les Forces nouvelles qui reprend l’avion pour la Côte d’Ivoire. Le costume et autre cravate diplomatiques ont été remplacés par un boubou brun, la tête coiffée d’un bonnet blanc. Les remerciements, les accolades et les salutations interminables témoignaient la reconnaissance de l’homme à la chevelure blanche aux autorités et au peuple burkinabè. Convaincu que la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso constituent un seul pays, Seydou Elimane Diarra a déclaré qu’il quittait le Burkina Faso le cœur très léger, synonyme d’une mission bien accomplie. Il a été raccompagné à son avion par plusieurs membres du gouvernement dont le Premier ministre, celui de la Sécurité, des Affaires étrangères et de la Coopération régionale au son de la fanfare militaire.

Enok KINDO
Sidwaya