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Mutilations génitales féminines : Des citoyens se prononcent

Publié le lundi 9 novembre 2009 à 02h46min

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Le Burkina Faso est le point de mire du 8 au 10 novembre de la lutte contre les Mutilations génitales féminines (MGF). A l’occasion de cette rencontre de haut niveau, Sidwaya a recueilli les propos des citoyens concernant l’excision. Une pratique qui bafoue les droits fondamentaux de la femme.

Moïse Bêbê Hien, président de l’association DITAH de Gaoua pour le développement durable en Afrique : "Les mutilations génitales féminines pour moi, c’est vraiment un danger pour la femme parce que tout est venu de la tradition, des ancêtres.
Selon nos ancêtres, pour garder une virginité, il faut se faire exciser. Nous constatons aujourd’hui que cette pratique contribue à occasionner des pertes en vies humaines. Je crois que cette pratique doit être révisée. En pays lobi, les gens pratiquent l’excision, mais la sensibilisation aussi faisant, ce n’est plus comme avant. Ces genres de pratiques vont disparaître. Certaines femmes qui ont été excisées témoignent qu’en dehors de la douleur de l’excision, elles approuvent l’interdiction de la pratique. Les efforts que les autorités burkinabè font, je me dis que tout n’est que discours".

Madame Diallo, ménagère : "En tous les cas présentement, ça va par rapport au passé puisque, la grande majorité de notre génération, nous avons été excisées. Mais maintenant, on ne parle plus de l’excision comme ça. Nous trouvons quand même que l’interdiction des mutilations génitales féminines est positive parce qu’actuellement, on trouve qu’il y a beaucoup de jeunes filles qui ne sont pas excisées. Malgré le poids des coutumes, la pratique diminue. Avant chez nous dans les Balé, l’excision était obligatoire. Mais aujourd’hui, même dans les villages on n’en fait plus. Les paysans commencent à comprendre le bien-fondé de la lutte contre cette pratique".

Mamata Haoussa, ressortissante du Nigeria : "En ce qui nous concerne, nous désapprouvons l’interdiction des mutilations génitales féminines par les autorités. Elles ont commencé avec nos grands parents et nous aussi nous avons emboîté leurs pas. On n’a pas la force sinon, cela ne nous plaît pas. Parce que les autorités nous ont dit d’arrêter, nous avons obtempéré par faiblesse. Sinon, ça ne nous plaît pas. Les autorités ne peuvent jamais éradiquer définitivement cette pratique".

Abdoul Karim Derra, laveur de moto :"A mon avis, les mutilations génitales féminines ne sont pas une bonne chose. La vie que menaient nos ancêtres et celle qu’on mène aujourd’hui ne sont pas pareilles. Et puis les filles excisées autrefois ont des problèmes d’accouchement. On ne peut pas non plus exciser dix (10) filles sans que trois (3) au moins d’entre elles ne perdent la vie. Le gouvernement pourra vaincre le phénomène. Il est même déjà sorti vainqueur. Dans cette pratique, beaucoup de personnes ont été incarcérées. Celui qui voit cela et persiste est considéré comme un provocateur. Dans mon village, les gens ne pratiquent plus l’excision".

Moumouni Konfé : "Je ne peux pas parler de ça parce que si ta mère a été excisée, ton père circoncis, et toi tu veux juger cela, c’est difficile. Moi je suis déjà vieux donc pour les actions menées contre l’excision, je ne peux pas savoir si cela aboutira. Ce sont les jeunes qui peuvent en parler. J’ai presque 65 ans et je pense que toutes décisions prises pour un développement du Burkina, j’y adhère entièrement. C’est l’exemple d’un cultivateur qui sème, quelqu’un d’autre ne lui dira pas de cultiver".

Mouniratou Barro, élève : "Je pense que l’excision n’est pas une bonne chose, car ça joue beaucoup sur la femme. Sur le plan physique, ça peut conduire à la stérilité et je pense aussi que les différentes actions menées aboutiront un jour. J’ai foi en cela".

Thérèse Ouédraogo, commerçante : "Je pense que l’excision est une mauvaise chose car cela blesse la femme dans son for intérieur. Ça peut la rendre stérile, elle peut avoir des difficultés à faire des rapports sexuels. La lutte pourra éradiquer cette pratique et je loue les différentes actions dans ce sens".

Issouf Nikièma, commerçant : "Les autorités ont dit que l’excision est une mauvaise chose. Sinon beaucoup disent que dans le Coran c’est une chose à encourager car le clitoris est une saleté. Mais comme les spécialistes affirment qu’elle peut entraîner des maladies, il est mieux qu’on cesse cette pratique. Si les autorités trouvent que la combattre est une bonne chose, alors nous sommes d’accord et j’ai foi qu’elles pourront l’éradiquer".

Propos receuillis par Ouamtinga Michel ILBOUDO et Wendyam Valentin COMPAORE

Sidwaya

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