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1re session du Conseil présidentiel pour l’investissement : Stimuler l’investissement pour la croissance

Publié le vendredi 6 novembre 2009 à 01h51min

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La 1re session du Conseil présidentiel pour l’investissement (CPI) s’est ouvert jeudi 5 novembre 2009 à Ouagadougou, sous la présidence du chef de l’Etat burkinabè, Blaise Compaoré. Des acteurs nationaux et internationaux du monde des investissements ont mené des réflexions afin d’asseoir les bases pour des investissements solides et productifs au Burkina Faso.

Entrepreneurs, industriels, commerçants, banquiers, opérateurs économiques et autres praticiens du monde des affaires se sont retrouvés hier 5 novembre 2009 à Ouagadougou, sous la présidence du président du Faso, Blaise Compaoré pour réfléchir sur les moyens, mécanismes et stratégies permettant de stimuler l’investissement et la croissance économique au Burkina Faso. Cela, à la faveur de la 1re session du Conseil présidentiel pour l’investissement (CPI). Placé sous le thème : "Investir facile au Burkina Faso", cette rencontre est un cadre d’échange, de partage d’expériences entre acteurs du monde de l’investissement. La première session du CPI vise donc à trouver la formule la meilleure pour un flux d’investissement au Burkina Faso.

La trentaine de membres du CPI, les partenaires techniques et financiers du Burkina Faso, divers hommes d’affaires ont pris part à la rencontre. Parmi les personnalités présentes pour l’occasion à Ouagadougou, le président du groupe Bolloré, les représentants du patronat turc, de Maroc Télécom, le fondateur de Bank of Africa, le président du groupe CFA... Ce sont-là quelques sommités du monde des affaires qui ont cru à l’Afrique en général et au Burkina Faso en particulier pour y avoir investi et développé des affaires. A ces investisseurs étrangers s’ajoutent les nationaux, tels, Lanciné Diawara, vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina , Idrissa Nassa de Coris Bank et Simone Zoundi. Les institutions financières et du développement ont apporté leur contribution aux réflexions. Le vice-président de la Société financière internationale pour l’Afrique subsaharienne, Thierry Tanoh est intervenu pendant la cérémonie d’ouverture présidée par le président du Faso, Blaise Compaoré pour d’une part, saluer l’initiative du CPI, et d’autre part, faire des propositions pour booster les investissements. M. Tanoh, a salué l’Etat burkinabè pour ses efforts dans le sens de l’amélioration du climat des affaires.

Ce qui a valu au pays, a-t-il soutenu, d’être classé parmi les meilleurs réformateurs d’Afrique. Cependant, estime M. Tanoh, des difficultés freinent le développement et les investissements. L’étroitesse des marchés, les problèmes de financement, le coût élevé de l’énergie et des facteurs de production font partie des obstacles qui entravent l’essor des investissements. Pour le vice-président de la Société financière internationale, il existe néanmoins des solutions pour stimuler les investissements au Burkina Faso. Lesquelles solutions consistent entre autres, à poursuivre l’amélioration du climat des affaires, rationaliser les formalités d’importation et d’exportation, garantir la sécurité judiciaire, développer les infrastructures et faciliter l’accès à l’énergie.

Croissance du PIB de 30%

La Banque mondiale, a assuré M. Thierry Tanoh, est disposée à accompagner le Burkina Faso dans la recherche et la mise en œuvre de stratégies pour booster les investissements. "Ce dans l’optique de bâtir une économie dynamique capable de générer des emplois". Celui-ci a insisté sur la nécessité d’une part, de renforcer les capacités des petites et moyennes entreprises et d’autre part, les impliquer véritablement dans le processus d’investissement croissant. Dans la même dynamique, a indiqué M. Tanoh, le secteur financier doit être développé pour faciliter les financements. La Banque mondiale poursuivra selon M. Tanoh, ses investissements dans les pôles de croissance comme l’agriculture. L’intégration régionale et la mondialisation devraient être prises en compte de son avis, dans le cadre de la promotion des investissements.

"L’engagement de tous est nécessaire. Le peuple est le premier artisan de son bien-être", a conclu M. Tanoh. "J’ai foi en notre capacité à relever les défis et à parvenir à très moyen terme, à des taux d’investissement soutenus de 30 à 35% du PIB contre 17% aujourd’hui et à des investissements étrangers directs de 7 à 8 % du PIB, contre 0,9% aujourd’hui", a soutenu, en réaction, le chef de l’Etat, Blaise Compaoré, par ailleurs président du CPI.

Blaise Compaoré a relevé le fait que la rencontre se tient dans un contexte de crise économique et financière d’envergure internationale. Dans cet environnement difficile, les projections indiquent pour le Burkina Faso, un taux de croissance du PIB de 3% en 2009 contre 5% en 2008, ainsi qu’une baisse des recettes publiques. Les effets des crises sont perceptibles dans les secteurs porteurs comme les mines ou des retards sont observés dans la mise en œuvre des programmes d’investissement, ce en raison des difficultés de mobilisation des financements internationaux par les investisseurs. La session vient donc à point nommé pour pallier sinon minimiser les effets de la crise, dégager et exploiter ses opportunités cachées. Le président Blaise Compaoré a rappelé que les réformes engagées par l’Etat ont permis de consolider la libéralisation de l’économie et de fluidifier les relations entre l’Etat et le secteur privé. "Les avancées substantielles et décisives en matière d’amélioration du climat des affaires (...) ont favorisé l’émergence d’une nouvelle classe d’opérateurs économiques burkinabè (...)" , a affirmé M. Compaoré.

Consolider les acquis et relever les défis

Pour le chef de l’Etat, une nouvelle ère de l’histoire économique du Burkina Faso s’ouvre avec cette assise du CPI. Le succès des réformes sera consolidé et les investissements vont induire une croissance économique forte, soutenue et rédistributrice des richesses engendrées, a-t-il rassuré. Même s’il existe des obstacles, Blaise Compaoré estime que le pays a des atouts réels, à même de lui permettre de développer son économie. Il s’agit entre autres, de la possibilité d’investissements porteurs dans les secteurs des mines, de l’agrosylvopastorale et des services. La stabilité politique et institutionnelle, la cohésion sociale, la paix et la sécurité sont également des atouts propices aux investissements.
"Notre option est de promouvoir et de développer les investissements dans les secteurs à fort potentiel d’exportation et à haute valeur ajoutée", a indiqué le chef de l’Etat. Un accent sera mis sur l’amélioration spécifique du climat des investissements et l’exploitation des avantages comparatifs.

Le président a annoncé en outre que des initiatives seront prises en vue de "consolider l’environnement macroéconomique de croissance, créer un milieu d’incitation fiscale et des cadres législatifs et réglementaires porteurs, de normes internationales, notamment en matière de sécurisation de l’investissement, à travers la fiabilité et la crédibilité de l’appareil judiciaire". Le CPI est l’outil qui permettra la réussite des différentes actions.
Cette institution dont le secrétaire permanent est Djibrina Barry, a été créée en 2007. Sa mission est de mener des réflexions, de faire des recommandations et redonner une impulsion à l’élaboration et à la mise en œuvre de politiques plus appropriées pour stimuler l’investissement et la croissance économique. Le CPI comprend 30 membres qui se retrouvent en session deux fois dans l’année sous la présidence du président du Faso.

Séraphine SOME (serasome@yahoo.fr) et lban KINI (alban_kini@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 6 novembre 2009 à 11:24, par drissa En réponse à : 1re session du Conseil présidentiel pour l’investissement : Stimuler l’investissement pour la croissance

    Je me demandais ce que devenais Djibrina Barry et je constate qu il est désormais le patron de cet organe qu est le conseil présidentiel pour l investissement. Le moins que l on puisse dire c est que BC n oublie pas ses amis. Pour ceux qui l’ignorent, Djibrina Barry était ambassadeur du Burkina à Paris lors du coup d’état du 15 octobre 1987 avec le rôle que l’on sait…….dont un fait accessoire est que c’est lui qui a hébergé Mme BC à Paris avec le fiston (paix à son âme), précaution prise au cas ou l’affaire tournerait mal….je le croyais larguer aux oubliettes mais manifestement c est pas le cas….

    • Le 7 novembre 2009 à 11:29 En réponse à : 1re session du Conseil présidentiel pour l’investissement : Stimuler l’investissement pour la croissance

      Monsieur BARRY est un grand Monsieur, et si tous les chefs d’Etat ne s’entourraient que de personnalités de cette valeur, l’Afrique progresserait à grands pas.
      Revenir sur un passé de plus de vingt années, et sur une période d’instabilité comme en connaissent toutes les républiques, n’est pas très constructif.
      Prions Dieu que Monsieur BARRY puisse s’exprimer pleinement dans ses nouvelles responsabilités.
      A un âge où il n’a plus rien à prouver, puisse t il agir en tout temps dans l’intérêt premier du Burkina et des travailleurs.
      Alors, nous lui serons tous infiniment reconnaisants.
      Merci Monsieur BARRY, et ... courage !

  • Le 7 novembre 2009 à 11:33 En réponse à : 1re session du Conseil présidentiel pour l’investissement : Stimuler l’investissement pour la croissance

    Stimuler l’investissement, c’est, avant toute chose, faire en sorte que l’appui des pouvoirs publics soit consacré EXCLUSIVEMENT aux hommes d’affaires de valeur, aux véritables capitaines d’industrie.

    On peut tout faire, gagner beaucoup d’argent, à la seule condition de le faire dans l’intérêt collectif, sans pour celà laisser sur le bord du chemin les petits, les sans grades.

    Respecter de tels principes, serait une première et grande étape ; ne cherchons pas ailleurs la voie à suivre ; nous n’avons de leçon à recevoir de personne.

  • Le 7 novembre 2009 à 11:56 En réponse à : 1re session du Conseil présidentiel pour l’investissement : Stimuler l’investissement pour la croissance

    Les deux clés de l’investissement sont :

    - la PROFITABILITE

    - le DROIT (la confiance).

    La profitabilité est l’affaire de tout investisseur, national ou étranger ; son savoir faire.

    Le respect du Droit est l’affaire de l’Etat : le savoir être (un Etat de Droit).

    Tant que le Burkina Faso n’assumera pas pleinement sa part de responsabilité, toute action en vue du développement de l’investissement sera vouée à l’échec.

    La première sommité qui aurait du être invitée, c’est Monsieur le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux ; c’est lui que l’on attendait ; c’est lui que l’on est venu écouter.

  • Le 9 janvier 2010 à 02:48, par Kofi En réponse à : 1re session du Conseil présidentiel pour l’investissement : Stimuler l’investissement pour la croissance

    Pour ma part le conseil est composé de plusieurs étrangers et pas assez le Burkinabé. Nous y retrouvons plusieurs burkinabés compétents capables de relèver ce défi. Si nous voulons que l’économie du Burkina reprenne/remonte nous devons écouter les conseils de notre confrère burkinabé à Montréal Hamadou Abdel Kader Nikiema qui avait déjà prévu cette récession et les répercussions sur les entrprises du pays si le Président ne crée pas un conseil composé d’hommes d’affaires, d’économistes burkinabés, et d’anciens premièrs ministres Québécois et de ministres d’autres pays afin de trouver une solution très rapide et moins coûteuse pour que le Burkina Faso soit en tête de peleton.

    De plus, il propose un journal international du Burkina qui serait distribué gratuitement dans les grandes villes à travers le monde pour que le Burkina devienne l’un des pays africains les plus visibles car pour lui la visibilité est très fructueuse pour un pays pauvre comme le Burkina. (Tourisme)

    Il faut créer une escouade pour lutter contre les fraudes économiques et empêcher ses opérateurs économiques et commerçants de faire sortir plusieurs millions de dollars et d’investir dans les pays développés et appauvrir le leur. Je crois que c’est par l’exemple que les burkinabés doivent promouvoir leur pays .Vous pouvez consulter son interview dans les archives de la radio communautaire datant de 2008.

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