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RECONCILIATION FAURE-KPATCHA : Au nom du lien de sang

Publié le jeudi 5 novembre 2009 à 02h07min

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Kpatcha Gnassingbé

Le 12 avril 2009, les Togolais se sont réveillés avec une tentative de coup d’Etat bien singulière. Le frère cadet du président de la République, Kpatcha Gnassingbé, est délogé de chez lui par les forces spéciales de l’armée. Il est rattrapé dans sa fuite, à l’ambassade des Etats-Unis. C’était le summum de la guerre fratricide que se livraient en sourdine les enfants de feu Eyadema pour le contrôle du pouvoir.

Poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’Etat, Kpatcha croupit actuellement en prison dans l’attente d’un probable jugement. Mais depuis quelques semaines, le dossier, qui semblait traîner dans les couloirs de la Cour d’appel, rebondit de façon inattendue avec l’intervention de deux célèbres avocats français, Mes Stasi et Bournazel. L’éventualité d’un procès est en train de s’éloigner au profit d’un arrangement familial. Kpatcha, d’après ses avocats, souhaite une solution non judiciaire à son problème. Si on peut y voir un aveu de culpabilité, cette proposition surprenante à la vue des charges qui pèsent sur l’inculpé n’en est pas moins une main tendue à son président de frère.

La question est de savoir comment ce différend familial, devenu une affaire d’Etat, va se dénouer en dehors des institutions républicaines. Considérée comme étant une affaire de politique intérieure, aucune capitale africaine n’a voulu intervenir officiellement dans cette crise. Reste à savoir si le président Faure accordera son pardon à son demi-frère. Du coup, les avocats qui se sont constitués dans son dossier, ont ôté leur robe pour se mettre dans la peau de médiateurs. Il est possible que ce soit sur leurs propositions que Kpatcha a opté pour cette stratégie. Et si c’est effectivement le cas, ne sont –ils pas payés pour sauver la tête de leur client, par tous les moyens légaux ?

Ce règlement à l’amiable a l’avantage d’éviter la déchirure entre les deux frères. Toute chose que les adversaires politiques de Faure ne manqueraient pas d’utiliser aux fins de le déstabiliser. Une réconciliation, sous l’arbre à palabres, éviterait aussi le grand étalage d’un procès relentissant duquel personne ne sortirait indemme. Au moment où le pays se prépare à l’organisaiton des élections, une cohésion plus forte dans les rangs de la famille donnerait plus d’assurance au jeune président dont le défi majeur est de se faire réélire, afin d’effacer cette image de président mal élu suite à une élection bâclée, qui a plongé le pays dans une crise de légitimité du pouvoir exécutif. Pour réussir ce pari, il faut bien commencer par ratisser au sein de son propre clan où l’image du père doit rester l’élément fédérateur.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 5 novembre 2009 à 18:55, par Parfait En réponse à : RECONCILIATION FAURE-KPATCHA : Au nom du lien de sang

    KPATCHA tente un coup d’Etat à son démi frère ; il est impardonnable. Il ne faut pas se voiler la face ; cette réconciliation ne fonctionnera pas.L’esprit des démi- frères c’est de se dire toujours qu’on aime l’autre plus que moi ou que je suis plus vrai fils du vieux que l’autre. C’est le même esprit des co-épouses. Il faudra que ceux qui ont des liens de sang dépassent cet esprit, parce que de toute façon il n’est pas donné à n’importe qui d’être président. Ce n’est pas parce que le frère est devenu président qu’on pense qu’on peut aussi l’être quand on veut.

    • Le 5 novembre 2009 à 21:51 En réponse à : RECONCILIATION FAURE-KPATCHA : Au nom du lien de sang

      Si Kpata a attente a la surete de l’etat, on ne peut meme pas regler ca a l’amiable parce que tous les togolais ne sont pas fils de Eyadem et si les institutions etaient mises en peril, ils allaient en souffir. Mais comme c’est en afriue ou le fils sucede a son papa comme dans les dynasties moyenageuses, ca peut arriver. Sinon le journaliste a bien vu : Une affaire de coup d’etat ne peut [pas etre reglee en dehors des institutions de la republique. Ca c’est clair.

  • Le 6 novembre 2009 à 18:28, par Kon Ndoungtouly En réponse à : RECONCILIATION FAURE-KPATCHA : Au nom du lien de sang

    La solution judiciaire n’est pas la bonne option dans ce contentieux , le péril pourrait être dans la famille de feu EYADEMA parce que bcp de non dits seraient révelées à la charge du père et cela va déteindre sa mémoire.Dans ce cas de figure , le lien de sang prévaut sur les institutions de la république et ça n’est pas au Togo seulement que l’on voit des faits apprentés !

    • Le 7 novembre 2009 à 19:47 En réponse à : RECONCILIATION FAURE-KPATCHA : Au nom du lien de sang

      Donc pour proteger des images privees, on foule au pied les textes de la constitution alors ? On ne joue pas avec un coup d’etat. Il s’agit de la vie et de l’ avenir de tout un pays. Tant que les africains vont croire que les textes sont ecrits pour les animaux, on aura toujours des problemes dnas notre societe. Les coups d’ etat sont condamnes dans toutes les constitutions et la demarche a suivre lorsque survient un coup d’etat est claire. Et une constitution, c’est sacre.

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