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CNDD : La communication ne passe pas

Publié le mercredi 4 novembre 2009 à 01h50min

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Ils sont là, les représentants des partis politiques, syndicats, organisations de défense des droits de l’homme : en un mot, les Forces vives de Guinée. Ils ont investi le palais de Kosyam pour voir, avec le maître des lieux, comment organiser le dialogue tant attendu avec le capitaine Moussa Dadis Camara et sa junte.

Il ne faut pas se faire d’illusions, car si cette journée du 3 novembre 2009 s’inscrit en bonne place dans l’histoire très récente de la Guinée, elle ne fera que marquer le point de départ d’un processus long et fastidieux que Blaise Compaoré devra accompagner avec toute la diplomatie que lui vaut sa longue expérience en la matière. Tout le travail reste donc à faire pour un facilitateur qui, cinq semaines après le massacre du 28 septembre et les exactions commises depuis lors, n’a pas du tout la tâche facile, tant les positions restaient jusque- là tranchées.

Resté des mois durant la grande vedette du « Dadis show », le chouchou des médias internationaux a, depuis cette date tragique, perdu de sa superbe, acculé qu’il est par les sanctions internationales ainsi que par l’anathème dont il s’est lui-même fait la victime.

Et tandis que ses opposants se regroupent à Ouagadougou pour parler d’une même voix, le chef de la junte se veut rassembleur. Lundi encore, plus pondéré qu’à son habitude, il s’est adressé à ses compatriotes, faisant vibrer la fibre patriotique au pays de Sékou Touré par ces mots : « Je n’hésite pas à dire que notre pays est indépendant et que notre peuple est libre et maître de son destin ».

Un discours qui coïncide avec la démission de Tibou Kamara, ministre de la Communication auprès de la présidence et du ministère de la Défense, l’homme chargé de la visibilité de ces deux postes-clés de l’Etat guinéen. C’est le quatrième ministre du gouvernement Kabinet Komara à jeter l’éponge depuis la tuerie du 28 septembre.

Il rejoint ainsi Justin Morel Junior, ex-titulaire du portefeuille de l’Information et de la Culture, parti lui aussi à la suite du drame. Lâché par ses communicateurs, on peut dire que le très médiatique capitaine de Conakry a de sérieux problèmes de communication. Preuve que la maison Dadis se lézarde, au moment même où la junte a besoin de toutes ses compétences pour engager le processus de dialogue avec les forces vives de la nation. Charité bien ordonnée commence par soi- même. Celui qui, lundi, a invité les Guinéens à « jeter les bases d’une nouvelle réconciliation » devrait songer à faire amende honorable en posant lui-même le premier jalon de ce nouveau mode de dialogue.

Par H. Marie Ouédraogo

Le Pays

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