LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Chefferie traditionnelle : Une intronisation sur fond de polémique

Publié le mardi 3 novembre 2009 à 01h29min

PARTAGER :                          

La cour du palais de Naba Saaga, chef de Kombissiri a refusé le mardi 27 octobre 2009 du monde cause de la cérémonie de remerciements de quatre chefs intronisés deux semaines auparavant. Parmi ces élus, un d’entre eux, celui de Yissoukin ne fait pas l’unanimité au sein de sa population et sa désignation comme chef ne s’est pas passé sans protestation.

Yissoukin est un village situé à environ une dizaine de kilomètres à l’Est de Kombissiri. Cela fait plus de quinze ans que le village n’a plus eu de chef après le décès de celui qui régnait jusque là. Pour combler ce vide et permettre au village d’avoir un chef, les sages de Yissoukin ont été approchés afin de désigner un fils pour l’occupation du trône.

C’est ainsi que deux cousins issus de la famille royale se prononcèrent pour le trône : Ablassé Nikièma qui habite Ouagadougou et Rasmané Nikièma. Selon des informations reçues, Ablassé aurait renoncé dans un premier temps, au profit de son cousin Rasmané qui, lui, est basé au village. Contre doute attente, Ablassé revient sur sa décision pour être candidat sur proposition, d’après lui, des aînés du village pour remplacer son défunt père. Mais, il n’y eut pas de consensus et les postulants au trône se présentèrent une première fois chez le chef de Kombissiri, Naba Saaga, chargé de désigner le nouveau chef pour l’intronisation. La cérémonie de désignation du nouveau chef de Yissoukin fut ainsi reportée à une date ultérieure pour permettre aux deux candidats de trouver une terrain d’attente.

C’est ainsi que le 13 octobre passé,, les deux revinrent sans trouver de consensus, accompagnés chacun de ses partisans. Et cette fois, la cérémonie de désignation a bel et bien lieu et le choix de Naba Saaga, chef de Kombissiri a porté sur Rasmané qui devint du même coup le nouveau “Yissouk Naba” au grand dam de Ablassé Nikièma et de ses partisans. Ces derniers contestèrent alors la désignation de Rasmané et disent ne pas le reconnaître comme étant leur chef. Pour eux, même si Rasmané est de la famille royale, la logique de la tradition voudrait que Ablassé, qui est le fils du défunt chef, soit le nouveau chef de Yissoukin.
Deux semaines après la désignation et l’intronisation de Rasmané Nikièma comme chef de Yissoukin, soit le mardi 27 octobre 2009, le nouveau chef intronisé revint au palais royal de Kombissiri selon les règles de la tradition pour les remerciements au Naba Saaga, une cérémonie qui tient lieu de confirmation en tant que nouveau chef de Yissoukin.

Et c’est à cette cérémonie que Ablassé Nikièma, candidat malheureux et ses partisans décidèrent d’exprimer publiquement leur mécontentement en se déplaçant au plais royal de Kombissiri. Et c’est ainsi que la police fut interpellée pour apaiser la situation sur les lieux. De source proche du palais royal, Ablassé et Rasmané seraient, tous les deux, petits-fils du chef défunt, donc des cousins et le choix porté sur Rasmané s’explique par le f ait qu’il réside dans le village, participe régulièrement aux rencontres concernant le village et se soucie des problèmes sociaux du village.
Cependant, interrogés sur la question, certains sages de Yissoukin soutiennent que Ablassé Nikièma est le fils héritier du défunt chef et par conséquent, le trône lui revient de droit. Ils disent également avoir approché Rasmané pour lui dire de renoncer au trône car selon eux, il appartient à Ablassé en remplacement de son père défunt. Interrogé également, Rasmané Nikièma dit être le fils héritier du chef défunt de Yissoukin.

C’est dans cette mésentente que les deux camps se séparèrent plus tard dans la soirée après la cérémonie de remerciements. Certains partisants du candidat malheureux estiment qu’il faut recommencer la cérémonie d’intronisation pour permettre à Ablassé de prendre le trône. En attendant, Rasmané demeure officiellement le nouveau chef de Yissoukin et au regard de la configuration de la situation, la tâche ne sera pas facile pour lui. Il appartient aux deux camps d’accorder leurs violons dans l’optique et d’une cohésion sociale, condition sine qua non pour le développement du village de Yissoukin.

T. Pascal TIENDREBEOGO : AIB/Kombissiri

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 3 novembre 2009 à 19:51, par boudwarba En réponse à : Chefferie traditionnelle : Une intronisation sur fond de polémique

    Il faut nous laisser avec vos histoires de chefferie là. Moi même, autentique prince moaga je sais que ce n’est pas tous les princes héritiers qui deviennnenet des chefs. Là aussi il y a une constitution et un peu de démocratie. Mais l’alternance c’est après la mort ou la fuite de l’ancien. Avant si tu n’es pas d’accord avec le choix de l’intronisant tu quittes le village. Tu peux aller te préparer pour revenir chasser le chef et prendre le trône. mais dans ce cas, tu te sens capable de braver tous ceux qui lui font allégence. Il faut vous renseigner. Il y en a qui ont essayé et ont été arrêtés par les quartiers déjà acquis à la cause du chef intronisé. Pour que les chefs soient des agents de développement, je serais pour qu’ils soient résidents. Les non-résidents peuvent aider au développement s’il aiment leur village ils n’ont pas besoin pour cela d’en être le chef. Cette histoire de bonnet de mon père est finie maintenant on nait tous sont égaux. Ne voyez vous pas plein de chefs qui ne sont que des coursiers en ville ici ? Commander par des roturiers ? laissez tomber ça et battez vous pour le développement de votre village. Le nouveau chef a comme défit de réussir à plaire en posant des actions de développement et son rival pour le détrôner n’a qu’à mieux faire. Ne faites pas de la chefferie un tremplein pour vous même mais pour tout le village et le chef sera le premier serviteur de tous. C’est par cette voie que nous revaloriserons la chefferie traditionnelle moaga.
    Par un prince né

  • Le 3 novembre 2009 à 23:19, par L’Hombak En réponse à : Chefferie traditionnelle : Une intronisation sur fond de polémique

    Cette affaire ne regarde que ceux qui se reconnaissent sous l’autorité de ces chefs modernisés.

    Ils n’ont de valeurs que de constituer des suppos des politiciens. Et puisque le traditionnel s’invite dans le politique, avec des chefs coutumiers deputés, maire, etc, ça devient une course ou chacun veut etre placé.

    Si les mossis choisissaient leurs chefs selon des principes coutumiers, on saurait qui est digne d’etre chef.

    Bon, debrouillez vous !!!!

  • Le 4 novembre 2009 à 12:47 En réponse à : Chefferie traditionnelle : Une intronisation sur fond de polémique

    au dela cette bagarre de succession se profile en fait une question culturelle Que sont devenue notre memeoire ? Quand il y avait de la contestation, il y avait des historiens a savoir les griots et les vieux qui connaissaient l’histoire Ou sont-ils passés ? le chef de kombissiri luimeme connait (normalement) la lignee des chefs et il a un ministre de l’interieur quien sait quelque chose, etc tout me dit qu’il y a autre chose
    somé

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique