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Guinée : Que peut-il sortir du labo de Kosyam ?

Publié le mardi 3 novembre 2009 à 01h31min

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Les yeux des Guinéens sont tournés vers Ouagadougou. C’est en principe aujourd’hui que s’ouvrent dans notre capitale les premières discussions du dialogue inter-guinéen.

Les représentants de la junte n’ont pas été invités au rendez-vous, réservé exclusivement à l’opposition. Ainsi, on note, entre autres, la présence à Ouagadougou, depuis dimanche, des quatre anciens Premiers ministres sous le régime du défunt président Lansana Conté, à savoir Sidya Touré, François Consény Tall, Celloa Dallein Diallo et Lansana Kouyaté.

Ont également fait le déplacement des membres de la société civile. En quittant Conakry, les représentants des forces vives n’ont pas fait mystère sur leurs intentions : ils viennent, disent-ils, "négocier les modalités du départ du pouvoir du capitaine Moussa Dadis Camara et de la junte, qu’il dirige".

Cette position a été adoptée par les ténors de l’opposition depuis le carnage du 28 septembre 2009, qui a fait 150 morts civils : "Rien à faire, la junte doit partir", a annoncé clairement Sidya Touré ; "pas de négociation avec le chef du CNDD", a renchéri Alpha Condé, et Mouctar Diallo a enfoncé le clou en ces termes :

"Du fait du 28 septembre, le chef de la junte s’est disqualifié lui-même". Outre le départ des militaires du pouvoir, les forces vivent exigent la lumière sur le massacre des opposants le 28 septembre dernier ;

l’arrestation et l’inculpation des coupables ; la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, conduit par un civil crédible muni d’une feuille de route claire ; ainsi que le déploiement d’une force internationale de protection pour sécuriser les populations, exposées à la folie des hommes en treillis.

Des exigences que rejette, de façon énergétique, la junte. Le président du Faso, Blaise Compaoré, nommé médiateur le 20 octobre par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), pourra-t-il obtenir un accord politique entre les deux parties, qui se regardent en chiens de faïence ? Rien n’est moins sûr.

Les sanctions tous azimuts de la communauté internationale ne sont pas pour lui faciliter la tâche. Le conseil de paix et de sécurité de l’union africaine, réuni jeudi à Abuja, a annoncé des sanctions contre les membres du CNDD et du gouvernement ainsi que tous ceux qui maintiennent le statu quo anticonstitutionnel,

qui ne pourront plus voyager librement, et leurs avoirs à l’extérieur seront gelés ; les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, tout en décrétant un embargo sur les armes, ont pris des mesures similaires. Et Paris ainsi que Washington n’ont pas été en reste de cette dynamique.

Ce langage de fermeté de la communauté risque fort de raidir le capitaine Dadis Camara, qui réfléchira par deux fois avant de lâcher le pouvoir pour finir dans des geôles, dans l’humiliation. Ne dit-on pas qu’à acculer quelqu’un jusque dans ses derniers retranchements, on le rend fou ou bête ?

En tout cas, la junte a annoncé la couleur par l’intermédiaire d’Idriss Chériff, conseiller du capitaine, qui a considéré que "les sanctions ne sont pas la solution adéquate à une sortie de crise en Guinée", avant de rejeter l’éventualité d’un retrait de son mentor :

"Ce n’est pas une solution, c’est l’armée qui a amené Moussa Dadis Camara au pouvoir ; on ne peut pas remplacer cette armée", a-t-il ajouté. La situation se corse donc pour le médiateur, qui doit user de tact face à cette quadrature du cercle, en vue d’arrondir les angles.

Abdou Karim Sawadogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 3 novembre 2009 à 21:25, par sidbèè (En Quête de Vérité) En réponse à : Guinée : Que peut-il sortir du labo de Kosyam ?

    J’ai une idée ! Pour que parte Dadis ! Et si les Guinéens decidaient de voter une LOI D’AMNISTIE pour tous les crimes de sang commis depuis

    - juin 2006

    - janvier 2007

    - 2008

    - enfin 28 septembre 2009

    Cette loi pourrait s’etendre aux CRIMES ECONOMIQUES depuis Lassana Conté. Tiens, Sidbèè,voici une belle idée ! Tout le monde y gagne ! Les militaires exactionnaires y gagnent. Dadis aussi pourquoi pas ! Et même l’opposition Guinéenne ! Et surtout certains anciens premiers ministres reconvertis qui craignent avec raison le COMITE D’AUDIT de Dadis qui penait à voir le jour. Enfin, le GRAND PEUPLE de GUINEE GAGNE.

    L’Histoire ne donne-t-elle pas raison à cette idée ? Mathieu Kerekou, en 1990, n’a pu se retirer sans trouble d’adrénaline que suite à l’amnistie voté pour lui et ses compagnons. Oui, aucune poursuite ! avait-on promis. Et le resultat, ce fut un BENIN PIONNIER en MATIERE DE RECONCILIATION NATIONALE en AFRIQUE. Sans ça, l’opposition Guinéenne, qualifié par Jean Marie Dore lui même opposant Guinéen de "l’opposition la plus bête d’Afrique" ne cherche que le POUVOIR FACILE, comme il est souvent question d’ANGLAIS FACILE, de MATHEMATIQUE FACILE, de CODE ROUSSEAU FACILE ! Avec leur refrain fraîchement appris par coeur "Dadis doit partir"

    Enfin, qu’on DESSAISISSE le TPI du dossier Guinée. Quel revolution ce serait ! Quel innovation politique ce serait !

    Peuple de Guinée, Dadis, oui Dadis, jusqu’à preuve du contraire est un de tes DIGNES FILS.

  • Le 3 novembre 2009 à 23:19 En réponse à : Guinée : Que peut-il sortir du labo de Kosyam ?

    Cette armee la n’est pas la pour elle meme. Dadis doit partir du pouvoir. On ne peut plus traiter avec ce gars a la colere epileptique diriger tout un pays. Il n’est pas equilibre et on doit rendre service au peuple guineen. On ne tire pas sur une foule non armee impunement. On ne viole pas une femme, que ce soit en public ou en prive, encore plus bestial quand c’est en public. Si Dadis est tombe dans le piege que l’ opposition lui a tendu, c’est simplement, ses epaules sont trop etroites pour porter le boubou de president copmme l’a dit le journaliste senegalais Yreri de jeune afrique. Je dis piege pare que les oppositions voulant le pouvoir peuvent pousser des gouvernements inintelligents a se comporter comme Dadis. Imaginez si Blaise avait manquer de sang froid puis decider de tuer les marcheur le 14 decembre apres l’assassinat de Norbert Zongo ? La 4eme republique republique etait partie depuis. Je ne dis pas que les manifestants cherchaient a poser un piege a la mort de Norbert Zongo, car c’est le pouvoir qui s’est tendu lui- meme son piege en touchant ou en laissant toucher la personne qu’ il ne fallait meme pas toucher : Norbert, ce journaliste du cote du faible et de l’ information fouillee.

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