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ESCROQUERIE SUR INTERNET : A quand la cyberpolice ?

Publié le vendredi 30 octobre 2009 à 05h32min

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Qui n’a pas reçu un matin ou un soir un message l’informant qu’il est l’heureux gagnant d’un gros lot de loterie ? Une loterie à laquelle il n’a pas participé. On lui fait savoir que pour toucher son lot, il y a de multiples démarches et des pièces à faire et à fournir à son "bienfaiteur", celui qui l’aurait informé. Le tout moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes. Combien sont-ils dans notre pays, ces femmes et ces hommes qui ont reçu ce message de désespoir dans lequel il leur est demandé avec insistance d’aider l’orphelin d’un grand dignitaire étranger à entrer en possession de l’héritage que lui a légué son père ou sa mère ou quelque proche parent de sa famille ?

Pour entrer en jouissance de cet héritage, il doit le faire sortir de son pays d’origine. Après les avoir convaincus avec de faux documents qu’ils auront une part non négligeable du pactole dont il est question, on leur demande de participer aux formalités nécessaires pour le transfert dudit héritage en payant les frais. Un héritage qui n’a d’existence que dans l’esprit du monsieur installé devant un ordinateur dans un cybercafé. Dans le premier comme dans le second cas, ceux qui ont reçu les messages sont des victimes de la cybercriminalité qui est en train de s’épanouir au Burkina Faso, notamment dans les grandes villes comme Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Koudougou, Ouahigouya et Banfora.

Des délinquants qui résident à Ouagadougou arrivent à escroquer de cette façon d’honnêtes citoyens en se faisant passer pour des personnes qui habitent Abidjan, Abuja, Nairobi, Paris, Londres, New York, ou se trouvant dans n’importe point du globe. Le remède, c’est de ne pas mordre à l’appât de ces vendeurs de fortunes. La cybercriminalité se développe à une vitesse supersonique au Burkina. Il convient d’y mettre fin ici et tout de suite. Mais comment ? En formant convenablement des cyberpoliciers ou des cybergendarmes capables de détecter ces individus qui sont organisés en réseaux parfois et de les mettre hors d’état d’escroquer, en rayant leurs entreprises criminelles. Nous ne disons pas que la Gendarmerie et la Police burkinabè restent actuellement les bras croisés face à la recrudescence du mal qu’est l’escroquerie sur la toile. Mais nous pensons qu’à mal nouveau, thérapie nouvelle et adaptée.

Nous suggérons la création d’une brigade formée spécialement pour lutter contre ce nouveau fléau. Au niveau de la Justice aussi, on devrait avoir des spécialistes, des hommes et des femmes très au fait des tenants et aboutissants de ce qu’on appelle aujourd’hui la cybercriminalité. Le gérant d’un cybercafé a les yeux constamment rivés sur ses recettes. On les a entendus parfois déclarer à propos de certaines personnes assidues dans leur cyber : "Elles sont de très bons clients". Pour ce gérant, les crimes qui se commettent ou qui peuvent se commettre dans sa boutique, c’est peu de chose, ce sont des histoires qui ne le regardent même pas. Dans la mesure où les gérants des cybercafés sont regroupés en association, il serait salutaire que la Police et la Gendarmerie exigent de cette association d’avoir l’oeil sur certains de leurs clients. Tout le monde doit prendre une part active à la lutte contre la cybercriminalité.

Un délinquant subtilise la pièce d’identité d’une personne avec laquelle il commet un acte délictueux. Devant la loi, il n’est pas puni s’il n’est pas pris en flagrant délit. Par contre, le titulaire de la pièce répond devant la loi. Les escrocs sur Internet arrivent à se procurer le code bancaire d’un client, font tout ce qui leur plaît sur ce compte, c’est-à-dire, qu’ils peuvent le vider. La Commission de l’informatique et des libertés (CIL) a essentiellement pour rôle de veiller à la protection des données à caractère personnel. C’est une jeune institution qui devrait s’impliquer dans la lutte contre la cybercriminalité, surtout si les crimes constatés ont été perpétrés avec des données personnelles frauduleusement obtenues.

La cybercriminalité évolue très rapidement en ce sens qu’elle change chaque jour ses manières d’opérer. Elle transforme vite ses procédés d’escroquer et ses modes opératoires. Si les premiers pigeons qui ont été plumés avaient été attirés par l’espoir de toucher un gros lot ou d’avoir une part d’un gros héritage, aujourd’hui, la technique consiste à pénétrer les codes et les systèmes. A ce rythme, ne faut-il pas craindre que les établissements bancaires soient un jour de grandes victimes ? L’erreur, ce serait de dire que ce ne sera jamais possible, jusqu’à ce qu’un jour, on se trouve dans une situation déplorable. Il convient dès maintenant de chercher comment se prémunir contre de telles déconvenues qui pourraient survenir. Nous avons toujours été adepte de ce penseur qui a dit que c’est mieux d’avoir peur avant le danger que devant le danger. Les pompiers ont été toujours appelés pour constater les dégâts. Le policier qui est sur la route en train de régler la circulation, lui, a pour tâche de prévenir les dégâts.

Les changements les plus souhaitables comportent leur mélancolie. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication sont venues nous soulager et nous libérer de plusieurs contraintes. Mais elles ont engendré des maux dont la cybercriminalité. Il faut leur trouver des ripostes appropriées. Sous le Conseil national de la Révolution, on aimait dire que tout ce qui est conçu par l’esprit humain est réalisable par l’homme. Les cybercriminels perfectionnent chaque jour leurs techniques. Notre société doit avoir chaque jour une longueur d’avance sur eux.

Le Fou

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 30 octobre 2009 à 11:05, par la-verite-rougit-les-yeux En réponse à : ESCROQUERIE SUR INTERNET : A quand la cyberpolice ?

    Oui, tout çà est vrai, mais notre pays a tellement de priorités que je préfère m’occuper de vrais problèmes que de gens malhonnêtes qui se font escroquer. Quelqu’un vous dit, j’ai réussi à voler des millions et je demande votre aider, vous serez récompensé. C’est bien fait pour votre gueule si vous acceptez de l’aider.

  • Le 5 mars 2012 à 01:09, par Lionel En réponse à : ESCROQUERIE SUR INTERNET : A quand la cyberpolice ?

    Chaque internaute à le devoir de sécuriser ses données personnels qui sont stockées sur son pc. Les antivirus anti-sywares et autres sont la pour cela.
    Que voulez-vous que l’on fasse si par naiveté un internaute procure ses codes bancaires à des cybercriminels ? pas grand chose.
    A chacun d’avoir un minimun de discernement pour éviter ce genre de déboire.
    Par-contre contre les cyberattaques de types intrusion dans un système informatique qui s’en suit par des vols de données etc.. la solution serait de tracer l’origine de l’attaque et de condamner le propriaitaire du réseau d’ou est parti l’attaque.

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