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Violences faites aux enfants : Sévices sexuels sur 4 fillettes à Accart-ville

Publié le jeudi 29 octobre 2009 à 02h24min

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Le Dr. Ernest Da

Quatre fillettes âgées de 3 à 4 ans ont accusé leur voisin de cour de viol. C’est l’accusé lui-même qui a porté plainte contre les parents des fillettes, pour les accusations de viol qu’il juge mensongères. Mais les témoignages concordants et à charge des victimes à la gendarmerie de Bobo-Dioulasso ont permis de mettre le plaignant en garde à vue. Le Dr. Ernest Da de la Clinique Lorentia, où les victimes ont été examinées, affirme avoir décelé des traumatismes chez l’une d’entre elles, mais dit ne pouvoir donner une preuve médicale du viol au sens de la pénétration.

Lors d’une visite dans une clinique, nous avons été attirés par la présence de 4 fillettes qui attendaient d’être consultées et dont les turbulences perturbaient la quiétude des lieux. Nous avions même commencé à deviser avec les enfants, très prolixes, lorsqu’un de leurs accompagnants nous apprend qu’ « elles ont été violées par un voisin et conduites à la clinique pour se faire établir un certificat médical à la demande des services de l’Action sociale. Selon le témoignage d’un des parents, elles sont apparues « blessées ».

Pressées de questions par les parents sur les causes de leurs blessures, celles-ci ont reconnu unanimement avoir subi des sévices sexuels d’un voisin. Les parents se sont donc adressés aux services de l’action sociale le vendredi 23 octobre 2009, au lieu de porter plainte. Une façon, selon eux, de régler discrètement le problème sans entamer les liens de voisinage avec l’accusé. Ce dernier, estimant qu’il est victime d’allégations mensongères et ayant appris que les parents se sont rendus à l’Action sociale a, à son tour, porté plainte à la gendarmerie contre les parents des 4 fillettes. Devant l’officier de police judiciaire, (OPJ), les enfants maintiennent toutes qu’elles ont subi des sévices sexuels de l’accusé. L’accusé se défend en arguant que les enfants ont été instrumentalisés par leurs parents pour le désigner comme l’auteur de sévices sexuels. Le présumé violeur sera finalement maintenu en garde à vue à la brigade des mœurs et des stupéfiants « en attendant les résultats des examens médicaux pour être éventuellement déféré à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo ».

L’accusé, un homme vivant seul, exerce « la manucure-pédicure » dans un des secteurs de Bobo-Dioulasso, une activité peu courante chez les hommes dans la ville de Sya et qui l’amène à côtoyer le plus souvent les femmes. Du coté des services de l’Enfance de la direction de l’Action sociale qui ont traité l’affaire, on n’hésite pas à parler de « crime ». Mais les premiers responsables préfèrent attendre les résultats des examens pour pouvoir se prononcer. Il nous revient également que les parents de l’accusé ont entrepris des démarches auprès de ceux des 4 fillettes pour qu’ils retirent leur plainte et permettre ainsi de relaxer au plus vite l’accusé. Leurs intercessions ont-ils fait leurs effets ? Les parents des victimes, prolixes au départ, ne sont plus joignables. Le Dr. Ernest Da qui a examiné les fillettes s’est ouvert à nous. En ce qui concerne le cas des 4 fillettes, le Dr Da relève des traumatismes chez l’une d’entre elles. « C’est une histoire ancienne qui a eu lieu à des séances répétées. C’est n’est pas tout à fait un viol avec pénétration.

Ce sont des attouchements au doigt », précisera le Dr. Da. Il n’est donc pas possible de l’avis du spécialiste d’établir médicalement la preuve du viol, car les faits se sont déroulés il y a un bout de temps et cela ne laisse pas de traces décelables. Selon lui, « ces attouchements sont faits tout doucement sur les enfants par la victime de façon à ne pas les brusquer et c’est à travers cela qu’il a son plaisir ».
Il faut souligner que plusieurs cas de viols à Bobo-Dioulasso ont été couverts d’un sceau de secret et du « ni vu ni connu » du fait des pressions sociales diverses et des interventions des parents des accusés et le plus souvent au détriment des victimes. C’est le cas, il y a moins d’une d’année du viol d’une fillette de 7 ans au secteur n°6 de Bobo-Dioulasso qui a provoqué la stupeur dans le quartier. En effet, les parents n’ont pas voulu porter l’affaire devant les autorités compétentes et ont préféré un arrangement « en famille ». Conséquence : la victime, dont les parties génitales ont été infectées, est décédée deux jours après. Selon les services spécialisés, un autre cas de viol a causé une incontinence chez une élève de 6e au secteur n°12 de la ville.

Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)

Sidwaya

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