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4e réunion Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE : Les APE divisent toujours

Publié le jeudi 29 octobre 2009 à 02h26min

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Les situations qui prévalent au Niger et en Guinée, l’intégration en Afrique de l’Ouest et la sempiternelle problématique des Accords de partenariat économique (APE) sont au programme du 4e rassemblement des députés de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE (APP-ACP-UE), dont les travaux se sont ouverts le 28 octobre à l’Hôtel Azalai ; une réunion qui devra batailler pour résoudre ce qu’un député nomme « déséquilibre », car, en face des parlementaires européens, d’un seul Parlement, il y a ceux de 50 Parlements africains.

Un seul objectif a motivé la création de l’assemblée parlementaire paritaire : raffermir les liens entre les élus et députés du Parlement européens et ceux de l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (pays ACP). Ces élus œuvrent généralement à la promotion de la démocratie, des droits de l’homme et de certaines valeurs cardinales.

Pour la présente réunion, le menu a été dévoilé par les deux coprésidents de l’APP-ACP-UE, Wilkie Rasmussen ainsi que Louis Michel et surtout le chef du parlement burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré. On retiendra surtout du speech de Louis Michel qu’il a fait le tour de certaines questions qui préoccupent la sous-région, même si certains de ses collègues apprécient modérément son côté donneur de leçons.

D’abord, le problème de l’intégration. Si, pour l’ancien commissaire européen au développement, l’Afrique de l’Ouest est un modèle d’intégration, la CEDEAO et l’UEMOA ont encore des défis à relever, et le présent conclave aura à se pencher sur certains aspects de ces défis. Naturellement, ce qui sera discuté ici a trait au caractère politique de cette intégration.

Les tragédies et crises, qui sont le lot quotidien des populations sont causées par la mal gouvernance selon Louis Michel. Il appelle d’ailleurs la gouvernance « juste Etat » qui « garantit à la fois la démocratie et les droits de l’homme... qui assure les fonctions régaliennes et la cohésion du peuple ». A la limite, même s’il ne le dit pas un Etat à cheval entre ceux de Rousseau et de Montesquieu.

Il insistera d’ailleurs sur la démocratie, « qui n’est point un luxe mais un droit ». A ce sujet, il attache du prix à un des instruments de la CEDEAO, l’observation électorale. Une occasion pour lui de saluer la rupture de la coopération décidée par la CEDEAO avec le Niger ; et la position de cette même CEDEAO et de l’UE sur la Guinée. Sans oublier la Côte d’Ivoire, où il souhaite une élection propre et transparente.

Pour ce qui est des ACP, Louis Michel les ramènent à cette question : comment arrimer les ACP au commerce mondial ? Et l’ex-commissaire au développement d’asséner sa vérité selon laquelle « on voit bien qu’être en marge du système n’aide pas au développement ». Est-ce pour cela que l’Afrique de l’Ouest signera d’ici là un accord intérimaire à l’instar du Ghana et de la Côte d’Ivoire ?

Et comme pour dire qu’il y a lieu de se pencher sérieusement sur ces APE, Roch Marc Christian, dans son mot d’ouverture, dira ceci : « L’arbre ne doit pas cacher la forêt. Il convient en effet de noter que des inquiétudes subsistent en raison des divergences entre la société civile et les gouvernements concernant ces APE. Devant la faible capacité de nos Etats à tirer le meilleur parti de ces accords, le renforcement de nos espaces d’intégration devient un impératif, voire un préalable. »

En fait, chez les ACP se pose le casse-tête des traités, qui doivent faire des va-et-vient entre exécutif et législatif. Chez les Européens, il n’y a pas de Conférence de chefs d’Etats, seule la Réunion des ministres est délibérante. Les exécutifs africains et caribéens se doivent, surtout sur ces APE, de requérir l’avis des parlementaires sur les traités avant ratification, cela fait gagner du temps et harmonise rapidement les points de vue.

Le second sommet Europe-Afrique, qui s’est tenu à Lisbonne, a ratifié un traité dont, foi du président de l’Assemblée nationale du Burkina, les effets sur les relations entre les deux continents devront être maîtrisés. D’ailleurs, Roch propose que le sujet soit inscrit dans l’agenda de la 5e réunion de l’Assemblée de l’APP-ACP-UE, prévue pour se tenir en Angola.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Obervateur Paalga

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