Dans le souci de faire découvrir la justice militaire à la population des Cascades, le Tribunal militaire de Ouagadougou a tenu une audience foraine dans la Cité du paysan noir le mercredi 21 octobre 2009. C’est la caserne de la 5e Compagnie des sapeurs-pompiers de Banfora qui a servi de cadre aux militaires, fortement mobilisés ce jour, pour la diction de la loi. La cérémonie d’ouverture des procès a connu la présence des corps constitués de la région qui avaient à leur tête le gouverneur Fatimata Lègma. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la population civile à qui les portes de la caserne étaient ouvertes ne s’est pas mobilisée. Les quelques civils qui ont fait le déplacement de la brigade des soldats du feu étaient noyés par les hommes en tenue.

Profitant de cette grande mobilisation de corps habillés, le lieutenant Bernard Tamini, commandant du détachement militaire, a invité les uns et les autres à suivre avec intérêt tous les enseignements qui seront tirés de ces audiences de manière à éviter des situations malencontreuses. Neuf dossiers étaient inscrits au titre du Tribunal et concernaient au total dix personnes dont un civil du nom de Ouédraogo Salifou alias Dadéni. Non détenu, il est poursuivi pour complicité de coups et blessures involontaires avec le soldat de 2e classe Boro Gosso. Leur dossier ne sera d’ailleurs pas jugé puisque aucun d’eux n’a répondu présent à l’appel du président du Tribunal. Trois cas de désertion en temps de paix ont été jugés.

Bapio Bationo, soldat de 2e classe du 21e RIC de Bobo qui s’était réfugié en Côte d’Ivoire, a écopé de six mois d’emprisonnement ferme. Déjà en position de détention, il a été embarqué juste après l’audience pour la Maison d’arrêt et de correction militaire. La même peine d’emprisonnement ferme mais cette fois pour 2 ans a été prononcée contre Bonou Lassina Gille, un soldat de 1ere classe du B.A/511 de Ouagadougou qui, lui, est toujours en désertion. Le Tribunal a condamné le soldat de 2e classe Emmanuel Bernard Bado du Groupement central des armées à payer 12 000 F CFA pour le défaut de maîtrise, 15 000 F CFA pour blessures involontaires et 15 000 F CFA pour dégradation de matériel appartenant à l’Etat. Toutes ces infractions ont été commises par le prévenu en décembre 2008 à la suite d’une crevaison de roue du véhicule qu’il conduisait, de retour de la commémoration du 11-Décembre à Fada. D’autres peines comme celle de 15 mois de prison avec sursis et une amende de 300 000 F CFA pour abus de confiance ainsi qu’une autre de 12 mois avec sursis pour vol de clés, pinces plates de mécanicien ont été prononcées respectivement contre les soldats de 2e classe Kinda Florent et Bradié Nakoahiré.

Par Mamoudou TRAORE

Le Pays