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Esclavage et traites négrières : Des spécialistes africains, américains et européens en université d’été

Publié le mercredi 28 octobre 2009 à 05h57min

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Le Pôle d’excellence pour la recherche sur l’esclavage (PER) tient depuis hier lundi, 26 octobre 2009, à Ouagadougou, sa deuxième université d’été-hivernage sur le thème "Esclavage et traites négrières : confrontation des regards croisés des sciences humaines et en arts visuels". Cette rencontre qui regroupe des spécialistes africains, américains et européens de la question des traites négrières et de l’esclavage est un rendez-vous qui vise à répondre aux attentes sur la connaissance de l’histoire africaine et de l’histoire des autres.

Entre communications livrées par des enseignants-chercheurs et des ateliers consacrés à la place faite au thème de l’esclavage et des traites négrières dans les programmes d’enseignement de l’histoire au primaire et au secondaire dans les pays africains, l’Université d’été-hivernage essaiera d’apporter une nouvelle connaissance de ce thème à travers les faits et gestes des africains puis des autres.
Pour le président du comité d’organisation Pr Maurice Bazémo, "cette Université d’été est un rendez-vous que nous avons pris avec nos collègues historiens à Aix-en-Provence en 2008. C’est un rendez-vous de lecture pour comprendre ce que les Africains ont fait et ce que les autres ont fait en matière d’esclavage et de traites négrières".
M. Bazémo note que la pratique de l’esclavage est vieille et présente bien de survivances de nos jours.

Aussi faudra-t-il beaucoup d’espoir sur cette Université qui vient répondre aux attentes sur la connaissance de l’histoire africaine et de l’histoire des autres. En tout état de cause, il estime que l’histoire africaine notamment celle enseignée dans les écoles et lycées doit accorder une place de choix à toutes les traites. "La traite est une trame commune de l’histoire de l’Afrique, de l’Amérique, de l’Europe et de l’Orient", a ajouté Pr Moussa Batenga, directeur de l’UFR/SH de l’Université de Ouagadougou.
Pour lui, cette Université va apporter un important éclairage sur un sujet à polémique , à revendications, à culpabilité avec des survivances qui ne sont pas toujours en rupture avec le passé.
Du reste, rappelle- t-il "le rôle de l’histoire est de permettre de comprendre les actes du passé pour éclairer le présent".
Le Pr Albert Ouédraogo, vice-président de l’Université de Ouagadougou, chargé de la professionnalisation et des relations Université-entreprises, pense que parler de l’esclavage et des traites permettra de tirer leçon des erreurs du passé pour construire un présent de tolérance.
"Personne ne peut dire qu’il n’a pas asservi quelqu’un ou qu’il n’a pas lui-même été asservi...

Les servitudes ont toujours présidé aux relations humaines. Le phénomène a laissé des regards et des survivances dont les manifestations sont encore visibles à l’El Mina ou à Gorée. L’esclavage a d’abord été une affaire intérieure et interne et ce depuis que l’homme a senti le besoin d’avoir du pouvoir sur les autres... Cette Université qui est aussi placée sous une dimension pédagogique permettra de placer la question au centre du travail pédagogique de l’enseignant-chercheur", indique Pr Ouédraogo.
La vingtaine de communications au programme de cette Université vous permettra de mieux appréhender cette réalité. Les communications se déroulent du lundi 26 au vendredi 30 octobre, à partir de 8 h 30, à l’Amphi IV de l’UFR/LAC de l’Université de Ouagadougou.

Victorien Aimar SAWADOGO

Sidwaya

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