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Cinémathèque africaine de Ouagadougou : La nécessité d’un nouveau local pour une bonne gestion des archives

Publié le mercredi 28 octobre 2009 à 05h58min

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Les députés de la Commission de l’emploi, des affaires sociales et culturelles (CEASC) ont visité, le mardi 27 octobre 2009 à Ouagadougou, la cinémathèque africaine. L’objectif était de constater les dégâts causés par les inondations du 1er septembre.

Inaugurée le 1er mars 1995, la cinémathèque africaine de Ouagadougou assure la collecte, l’inventaire, le catalogage et la conservation des films. Suite à l’inondation du 1er septembre, elle a été profondément touchée. C’est pour constater l’ampleur des dégâts que les députés de la Commission de l’emploi, des affaires sociales et culturelles a effectué une visite des locaux, le mardi 27 octobre 2009 à Ouagadougou. Matériel de projection abîmé, bobines irrécupérables, documentation dégradée. C’est le constat fait par les parlementaires sur les lieux. Une équipe technique s’active au nettoyage et à la récupération des bobines. Selon le chef de service technique, Patrice Diallo, il s’agit tout d’abord de sauver les films archivés.

En indiquant un tas de bobines totalement endommagées, M. Diallo indique que de nombreux films à exemplaire unique ont été abîmés.
"Lorsqu’une bobine contient plus de deux images touchées, elle devient inutile", a fait remarquer Patrice Diallo. Dans ces genres de cas, a souligné le directeur de la cinémathèque africaine et responsable de la programmation du FESPACO, Ardiouma Soma, il faut faire recours à l’Institut national de l’audiovisuel (INA) en France, pour les films à exemplaire unique en vue de la récupération.
Pour le président de la commission de l’emploi et des affaires sociales et culturelles de l’Assemblée nationale, le député Célestin Koussoubé, après avoir constaté les dégâts, estime que la nécessité de réhabiliter la cinémathèque s’impose. "La cinémathèque est la mémoire de nos cultures, de nos traditions et de notre valeur ajoutée à l’humanité", a déclaré le député Koussoubé. Et d’ajouter "les dégâts sont énormes. Nous avions cru qu’il s’agissait de quelques films qui ont été touchés.

Mais sur les lieux, nous avons constaté que c’est le patrimoine culturel de tout un continent qui est menacé". Vu l’ampleur des dégâts, les députés du CEASC vont plaider auprès des autres parlementaires en vue de voter un budget pour réhabiliter "la mémoire de l’Afrique", a rassuré Célestin Koussoubé aux premiers responsables du FESPACO. Le délégué général du FESPACO, Michel Ouédraogo, très réjoui de cette visite, a exprimé sa reconnaissance aux députés pour avoir fait le déplacement. Cela témoigne, selon lui, de l’intérêt de l’Assemblée nationale pour la culture.
Il souhaite qu’au-delà du symbole, cette visite accouche des actes concrets pour une renaissance de la cinémathèque africaine. "Le FESPACO a déjà entrepris des actions de communication, d’information et de plaidoyer auprès des partenaires à l’étranger pour solliciter du soutien. Ces actions nous ont permis de dégager des pistes de soutiens technique et financier", a confié le délégué général.

Toutefois, en attendant ces soutiens, le FESPACO appelle le gouvernement à faire des actions immédiates pour sauver le matériel et les bobines menacés. L’acquisition d’un nouveau local s’avère nécessaire, selon Michel Ouédraogo, car la cinémathèque manque de salle aérée qui permet de conserver les films dans une atmosphère convenable. Pour que la cinémathèque africaine de Ouagadougou reste le poumon de la protection de la culture et du cinéma africains, les responsables, aussi bien au plan national qu’international, doivent se mobiliser, a souhaité M. Ouédraogo.
Le choix de la date du 27 octobre pour la visite de la cinémathèque n’est pas un fait du hasard. "Cette date correspond à la Journée mondiale du patrimoine audiovisuel, adoptée par l’UNESCO en vue d’attirer l’attention sur les enjeux des archives filmiques et audiovisuels", a conclu Michel Ouédraogo.

Lassané Osée OUEDRAOGO

Sidwaya

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