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Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Qui veut la vérité prépare l’expertise

Publié le vendredi 23 octobre 2009 à 03h38min

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Au clair de Dagnoën, Thom Sank refuse toujours de se laisser enterrer dans l’anonymat. Ses amis l’ont bien compris qui, chaque année, reviennent à la charge. Entre devoir de mémoire et pèlerinage obligé sur la tombe de carreau blanc, foulard noir au cou, ils réclament vérité, justice et... expertise !

Vingt-deux ans que Thom Sank est mort et, pourtant, il est toujours très présent dans l’arène politique du Burkina, de l’Afrique et du monde. Le 15 octobre dernier, pour commémorer cette date, dont la dualité n’échappe plus à personne - les uns pleurent leur héros, tandis que les autres célèbrent leur champion -, les inconditionnels du charismatique capitaine Sankara ont tressé une nouvelle corde à leur arc de revendications : il faut faire expertiser la tombe où est censé reposer Thomas Sankara, pour être sûr, mais alors véritablement sûr, que c’est bien l’homme du 4-Août qui dort là. Tel est, en tout cas, le nouvel étalon de bataille de la Campagne internationale justice pour Sankara (CIJS), qui a décidé d’« introduire une procédure judiciaire aux fins d’expertise des empreintes génétiques du corps présumé de ladite sépulture, à l’effet de les comparer à celles prélevées aux deux enfants Sankara ».

Une campagne « Justice pour Sankara », qui compte bien mettre du sable dans le couscous de l’enfant terrible de Ziniaré, médiateur des grandes crises devant l’Eternel, qui n’a pas son pareil pour aller éteindre dans les cases des voisins. Alors qu’il est en pleine intervention en Guinée, cette histoire d’exhumation et d’expertise d’un gars qui est décédé de... « mort naturelle » n’est sans doute pas pour plaire au Docteur Honoré. Mais il faut plus pour saper le moral du pompier de la Cedeao, qui a déjà fait étalage de sa maestria au Togo et en Côte d’Ivoire. Alors, campagne contre campagne, l’expertise de ces crises qui nous malmènent ici et là montre bien qu’il aura fallu le facilitateur de Ziniaré pour calmer le brasier et éteindre le feu.
Maintenant, il reste que depuis 22 ans on cherche toujours le corps de Thomas Sankara, l’autre enfant terrible du Faso, avalé par la Rectification. Pour la famille, c’est un vrai supplice de ne pas pouvoir faire le deuil, c’est-à-dire voir le corps de l’être cher et chéri, lui dire adieu selon les rites et coutumes, etc. Et comme l’émotion est nègre, elle était encore là, palpable, le 15 octobre 2009.

Au train-vapeur où vont les choses cependant, on risque de faire le deuil du... deuil, et se laisser hanter, chaque année, par les mille et une questions qui remontent tranquillement du « ça », au sujet de ce corps introuvable, et de ce caveau dont on ne sait pas vraiment s’il abrite, pour un repos éternel et paisible, l’homme qu’on vient vénérer sans coup férir...
En attendant, Thomas Sankara peut se vanter de continuer à jouer les trouble-fêtes, 22 ans après sa disparition, et à inspirer même un Hugo Chavez, qui l’a récemment et longuement cité. Même Dadis Camara est fan de Thom Sank, alors... Allez, hue, il faut se donner de la peine, car un jour, comme le chante l’autre, « nous serons assez forts pour contrer le vent qui souffle ». Si ce n’est pas ça que les « sankaristes » veulent dire en reprenant Sénèque, pour qui « ce n’est pas parce que c’est difficile que l’on n’ose pas, c’est parce que l’on n’ose pas que c’est difficile », alors c’est à en perdre son mooré ! Osez l’expertise, il y a la vérité dedans...

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 23 octobre 2009 à 10:34 En réponse à : Qui veut la vérité prépare l’expertise

    le journal du jeudi l’un des rares dans les media du burkina a oser encore ecrire vraiment
    somé

  • Le 23 octobre 2009 à 12:07, par drissa En réponse à : Qui veut la vérité prépare l’expertise

    Il faut de toute évidence faire une expertise de toutes les tombes pour lever toute équivoque. Autant as t on besoin de nous assurer que c’est bel et bien Thomas Sankara qui est ensevelli dans cette tombe, autant cela doit être élargi aux autres camarades abattus sauvagement avec lui. A présent les moyens technologiques sont la ! Il faut impérativement donc faire ces expertises

  • Le 23 octobre 2009 à 20:43, par Jacques de Naples En réponse à : Qui veut la vérité prépare l’expertise

    Comme le dit bien le proverbe : "il n’est jamais tard pour bien faire". C’est la chose à laquelle tous auraient dù penser dès les premiers moments du crime mais bon...L’important déjà est de l’avoir fait. Nous sommes tous africains et savons tous qu’il n’est pas facile de faire les funérailles d’un proche parent tant qu’on ne connait pas réellement où il repose. Alors si cette expertise, qui doit à mon avis s’élargir aux tombes de tous les autres sacrifiés du 15 octobre 1987, confirmait la présence du corps de Sankara et de ses camarades dans ces lieux, alors elle apporterait un peu de reconfort aux familles éplorées depuis bien des années maintenant. Elle permettrait aussi à la famille Sankara d’organiser les funérailles du défunt président. C’est alors seulement de la sorte qu’on pourrait parler de pardon, ce pardon médiatique cher au pouvoir criminel de la 4ème république. Si le pouvoir à vraiment envie d’etre pardonné il est donc temps d’acceder au moins à cette demande du CJS. Au lieu donc de passer le temps à jouer les sapeurs pompiers chez les autres BLAISE gagnerait à repondre positivement aux problèmes de ses concitoyens, qui ne demandent que ça et qui l’ont élu pour ça !!!

  • Le 23 octobre 2009 à 23:19, par KABORE Félix En réponse à : Qui veut la vérité prépare l’expertise

    Bravo aux leaders sankaristes pour cette initiative juste et louable qui a consisté à demander une expertive pour s’assurer que ce qui est montré comme étant la tombe de Sankara l’est réellement.Ceux qui ont òté la vie à ce valeureux fils du Faso ne mérite pas une seconde de tranquillité.Par tous les moyens, ils doivent répondre de leur acte ignoble.Ne leur donnons pas un moment de repit.L’ homme qui en quatre ans a redonné l’espoir au peuple du Faso mérite mieux que le sort qui lui aété réservé par ses bourreaux.Ne nous rendons pas complices de leur forfaiture par notre silence."Le pire n’est pas l’acte des gens méchants.Mais le silence des gens biens".Norbert Zongo

  • Le 24 octobre 2009 à 17:29, par Agassi En réponse à : Qui veut la vérité prépare l’expertise

    Je voudrais juste attirer votre attention que c’est le régime dictatorial de Sankara qui l’a emporté et pas l’autre. D’ailleurs les Rectificateurs ont eu plus d’intelligence en abandonnant ce régime au profit de la démocratie ce qui n’a pas été le cas de Sankara.Aussi, je vous rappele que des familles endeuillées sous le régime de Tom Sank n’ont toujours pas fait leur deuil car contrairement à ce dernier,les famiiles ne savent même pas où sont "jettés" les leurs.Pour finir, voyez-vous les personnes que le régime de Sankara inspire ? DADIS est-il un exemple à suivre pour nous DEMOCRATES Africains ? NON !!!!!!! encore moins Hugo Chavez. Ce sont là des ennemis invétérés de la démocratie et partant des droits humains fondamentaux.
    Arrêtons de fantasmer ce un régime qui reste une période douloureuse pour notre pays. Pensons nos plaies différemment car de révendication en révendication vous finirez par "salir" le combat politique de Tom Sank qui reste noble contrairement à ses methodes brutales encore moins son régime.
    Autrement, beaucoup de familles endeuillées se tourneront vers la famille du défunt Sankara pour des explications.
    Tout ça est deguelasse et ce n’est qu’un couteau tourné dans la douleur des uns des autres.
    Merci

    • Le 27 octobre 2009 à 15:26, par sidbèè (En Quête de Vérité) En réponse à : Qui veut la vérité prépare l’expertise

      Vous êtes un CONSOMMATEUR FAN des IOTF (Idées Occidentales Toutes Faites)
      La democratie en Afrique n’est qu’une IDEOLOGIE RECENTE.

  • Le 25 octobre 2009 à 12:45, par drissa En réponse à : Qui veut la vérité prépare l’expertise

    Il faut faire une expertise sur la tombe de Sankara mais aussi pour tous les supliciés qui sont tombés avec lui ce jour maudit de 15 octobre 1987

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