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Les dirigeants africains consultent les acteurs ivoiriens à Accra

Publié le vendredi 30 juillet 2004 à 13h43min

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Une dizaine de chefs d’Etat africains ont conduit des consultations avec les principaux acteurs de la crise ivoirienne jeudi à Accra, la capitale ghanéenne, pour tenter de relancer le processus de paix en Côte d’Ivoire, pays en proie à une crise politico-militaire depuis 22 mois.
"Il n’y a aucun signe de compromis" pour l’instant, a indiqué à l’AFP un haut-responsable des Nations unies.

Plusieurs responsables ouest-africains ont confirmé ce manque d’avancées à l’issue du premier jour d’un sommet qui doit prendre fin vendredi soir.

Les présidents Mathieu Kérékou (Bénin), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Omar Bongo (Gabon), Amadou Toumani Touré (Mali), Mamadou Tandja (Niger), Olusegun Obasanjo (Nigeria), Thabo Mbeki (Afrique du Sud), Denis Sassou Nguesso (Congo) et Gnassingbé Eyadéma (Togo) étaient présents en compagnie du chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo pour ce sommet co-présidé par le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan et l’hôte de la réunion, le président ghanéen John Kufuor.

Les principaux acteurs de la crise ivoirienne, dont le président Gbagbo, l’ancien président Henri Konan Bédié, l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara et le dirigeant des Forces Nouvelles (ex-rebelles) Guillaume Soro, ont été consultés individuellement par les chefs d’Etat après une réunion générale, a constaté une journaliste de l’AFP.

Le président de la Commission de l’Union africaine, Alpha Oumar Konaré, ainsi que le Premier ministre angolais Fernando Dias dos Santos étaient également présents jeudi à Accra.

"J’appelle les parties ivoiriennes ici présentes à profiter pleinement de cette opportunité. Je compte sur vous pour mettre de côté les intérêts partisans et personnels et pour travailler ensemble dans un esprit d’engagement et de compromis," a déclaré M. Annan à l’ouverture du sommet jeudi à la mi-journée dans un grand hôtel d’Accra.

"J’exhorte les parties ivoiriennes à mettre fin à toutes les violations des droits de l’Homme et au climat d’impunité qui prévaut dans l’ensemble du pays", a-t-il ajouté.

Ce sommet vise à redonner vie aux accords de Marcoussis signés fin janvier 2003 en région parisienne par tous les partis politiques ivoiriens et trois mouvements rebelles qui depuis septembre 2002 contrôlent la moitié nord du pays.

L’application de ces accords était censée mettre un terme à la crise qui déchire le pays. Leur réactivation permettrait de lancer enfin le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).

"Nous sommes ici, véritablement déterminés à rétablir le gouvernement de réconciliation nationale, appliquer l’accord (de Marcoussis), voter les lois nécessaires et entamer le processus de désarmement", a annoncé jeudi Mohamed Ibn Chambas, secrétaire exécutif de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Plusieurs diplomates ouest-africains ont indiqué jeudi à l’AFP que dans l’hypohèse où M. Gbagbo se refuserait à faire toute concession, ils demanderaient aux Nations unies d’exercer des sanctions ciblées contre son régime.

La France, qui dispose en Côte d’Ivoire de 4.000 soldats dans le cadre de l’opération militaire "Licorne" ne participe pas au sommet.

Un diplomate a toutefois indiqué sous couvert d’anonymat que M. Bongo serait la voix de la France et de l’Union européenne au sommet. Ce sera "la bouche de Bongo et les mots de (Jacques) Chirac", a-t-il assuré.

Selon la présidence ghanéenne, les dirigeants présents au sommet doivent également rencontrer le président du Conseil National de Transition du Liberia, Gyude Bryant.

Ravagé par 14 années d’une guerre civile quasi-ininterrompue, le Liberia a renoué avec la paix en août 2003, avec la signature d’un accord par les différentes factions en guerre et le départ en exil au Nigeria de l’ex-président Charles Taylor.

AFP

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