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Louis Armand Ouali, maire de Gaoua : "Je reste et demeure CDP"

Publié le vendredi 30 juillet 2004 à 13h35min

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Du 21 au 23 juillet derniers a eu lieu à Gaoua, un séminaire de
formation sur le thème "Décentralisation et élite locale". Des
conseillers municipaux, des responsables de partis politiques
et d’association étaient les participants à ce séminaire. Louis
Armand Mithyemba Ouali, maire de la commune de Gaoua, était
un des communicateurs de cette session de formation. Il s’est
exprimé sur le thème " Le Burkina Faso dans le processus de
décentralisation : état des lieux, problèmes et perspectives".

A
l’issue de sa communication, nous nous sommes entretenus
avec lui. Il s’est exprimé sur l’importance du thème de la
formation, sur le rôle des élites à Gaoua et des problèmes que
vit sa commune.

"Le Pays" : Quelle importance révèle ce thème pour la vie d’une
commune.

Louis Armand Ouali : S’agissant de la formation organisée
conjointement par Konrad Adenauer et le Centre Africa Obota
sur le thème de la décentralisation en rapport avec l’élite locale.
Je dois expliquer que en ce qui me concerne, c’est la première
que nous bénéficions d’une telle formation et cette formation
s’inscrit véritablement dans la logique de ce que nous faisons
depuis un certain nombre d’années. Parce que pour éclairer les
populations, il faut les sensibiliser, les former. Il est impératif
que ceux qui ont la chance d’avoir un mandat de ces populations
que ça soit à travers les différents segments de la société civile,
à travers les autorités coutumières et religieuses bref à travers
les trois élites dont j’ai parlé : les élites modernes sur
lesquelles nous mettons l’accent", les élites coutumières et les
élites au niveau des autorités religieuses, il est important que
cette catégorie de personnes soit formée. Si les élites locales
ont une claire conscience de leur rôle et de leur place dans le
processus de décentralisation les résultats devraient être
atteints très vite pour permettre à la population d’accéder au
stade du citoyen.

Pour ce qui concerne Gaoua, peut-on dire que les élites
apportent quelque chose au développement de la commune ?

Nous avons un cadre de concertation qui est fonctionnel. Nous
avons la chance d’avoir depuis l’année dernière un conseil de
sages qui est représentatif de l’ensemble des autorités locales
de notre ville.

Généralement au niveau des élites politiques, il y a des conflits
inutiles qui minent la bonne marche des communes. Est-ce le
cas à Gaoua ?

Au niveau de Gaoua, je dirai que nous n’échappons pas à la
règle. Nous avons connu une période assez particulière, mais
grâce à Dieu, nous n’avons pas de problème majeur. Le conseil
municipal fonctionne, les réunions se tiennent. A ce niveau il n’
y a pas de problème.

Pourtant, il y avait un problème qui a entraîné la démission de
conseillers municipaux. Quelle est la situation exacte au niveau
du conseil municipal ?

Nous avons été élu en septembre 2000 au nombre des 24
conseillers municipaux. Nous sommes 22 conseillers
municipaux aujourd’hui parce que paix à leurs âmes, 2
conseillers sont décédés. Et en ce qui concerne la question à
laquelle vous faites référence, effectivement 5 conseillers
municipaux disent avoir suspendu leur participation aux
réunions du conseil municipal depuis mai 2003. La majorité
absolue pour tenir une réunion au conseil municipal, c’est les
2/3. Nous avons plus des 2/3 des conseillers municipaux qui
participent régulièrement au conseil municipal. Nous n’avons
pas de problème pour réunir le conseil municipal.

Quels sont les problèmes de fond qui ont créé cette crise ?

Les textes d’orientation de la décentralisation indiquent
clairement que seul le premier adjoint au maire a obligation de
résidence . Mais j’ai eu l’occasion de le dire, la résidence me
parait quelque chose d’important dans le fonctionnement du
conseil municipal. Or, il se trouve que sur les 5 conseillers
municipaux qui prétendent avoir suspendu leur participation, je
dois observer qu’il y a un seul qui participait régulièrement aux
activités du conseil municipal. Si vous ne suivez pas une action
de bout en bout, je crois que vous avez toujours tendance à
porter des jugements qui ne portent pas sur des critères
objectifs.

Pour ce qui vous concerne, il semble que vous balancez entre
l’ULD et le CDP...

Pour balancer entre deux partis politiques, il faut avoir été
militant de deux partis politiques. Comme vous le savez, nous
sommes membre fondateur du Congrès pour la démocratie et
le Progrès (CDP) en février 1996 à travers notre parti de
l’époque, le Parti pour la démocratie et le rassemblement
(PDR). Depuis la création du CDP, nous n’avons adhéré à
aucun autre parti. Seulement, nous avons toujours cette position
qui n’a jamais varié. Nous avons toujours indiqué depuis 1996
que les choix qui avaient porté sur le CDP à l’époque n’étaient
pas bons. Nous avons dit à l’époque que les hommes et les
femmes qui étaient appelés à certaines fonctions étaient
incapables de faire des résultats. Nous avons eu raison
puisque par la suite, les résultats aux différentes élections,
qu’elles soient présidentielles, législatives et surtout
municipales ont apporté la preuve que ces personnes n’étaient
pas représentatives. En 2000, nous nous sommes présentés
sur la liste d’un autre parti politique simplement parce que la loi
électorale dit qu’il faut impérativement se présenter sur la liste
d’un parti. Mais même si nous nous étions présentés en tant
que candidats indépendants nous aurions été élus. Mais nous
n’étions ni militant à l’époque de ce parti politique encore moins
aujourd’hui. Donc nous sommes membres fondateurs du CDP,
nous sommes des responsables élus et nous demeurons
toujours membres militants, de base du CDP.

Comment se porte financièrement la commune de Gaoua ?

Si l’on va du fait qu’il y a 4 ans nous étions à un budget 30-40
millions de FCFA et qu’aujourd’hui nous sommes à près de 100
millions de FCFA, on peut dire que la commune de Gaoua se
porte bien. Mais en réalité, les besoins de base des populations
sont des besoins extrêmement importants et 100 millions nous
paraissent toujours faibles. Nous envisageons un budget entre
150 à 200 millions de FCFA en 2005.

Quel bilan peut-on faire des 4 années d’exercice à la tête de la
commune de Gaoua ?

Nous avons un acquis extrêmement important de notre point de
vue. Notre premier objectif en nous présentant aux élections
municipales était de travailler au changement de mentalité. Pour
que la population s’approprie la décentralisation. Ce qui est réel
aujourd’hui sur le terrain. Le deuxième élément est que nous
sommes la première région à avoir créer la première
communauté des communes. Maintenant, il y a des acquis que
vous pouvez vous même constater. C’est la construction de la
première phase achevée du marché, c’est la construction de la
gare routière, des pistes à haute intensité de main-d’oeuvre et
depuis novembre 2003, nous avons payé 20 millions de francs
au FICOM ( Fonds d’investissement communal) pour la
construction des espaces de restauration, des salles de classe.

Propos recueillis par Norago Paul HIRY

Le Pays

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