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Réflexion de Ibrahiman SAKANDE : La gestion du sinistre du 1er septembre (suite et fin ?)

Publié le vendredi 16 octobre 2009 à 04h38min

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Ibrahiman SAKANDE

Avec la rentrée des classes, la fin de la saison pluvieuse, les séquelles de la crise financière, mais aussi avec le soutien généreux de nombreux amis à travers le monde, quel traitement donnent le peuple burkinabé et son gouvernement aux douloureux événements du 1er septembre qui viennent d’entrer dans leur troisième mois ? Plus d’un observateur se demande sans doute quelles seront la suite et la fin de la condition des sinistrés du 1er septembre.

Le 15 octobre 2009, le Premier ministre, son Excellence monsieur Tertius Zongo, a largement répondu à cette inquiétude en révélant, lors d’une conférence de presse, les trois phases de la stratégie de son gouvernement.

La première phase, a dit le Premier ministre, a porté sur les secours d’extrême urgence visant à sauvegarder les vies humaines et à enrayer les risques de survenue d’une catastrophe humanitaire ou épidémique. Il s’est agi tout d’abord et dès la matinée du 1er septembre, de faire fonctionner à son niveau maximal le dispositif de protection civile, ensuite d’ordonner et d’organiser le relogement des dizaines de milliers de sans-abri dans des structures d’accueil provisoires comme les établissements scolaires moyennant leur viabilisation, enfin, de susciter et d’alimenter l’élan de solidarité à la hauteur du drame. Terminant son propos sur cette première phase de sauvetage, le Premier ministre a eu des mots très modestes pour saluer l’action du gouvernement, mais en tant qu’acteur et observateur, tout Burkinabé peut se sentir, avec son gouvernement, très fier d’avoir fait ce qu’il devait faire et au bon moment pour porter secours à ses frères et sœurs en difficulté.

La seconde phase, a continué le Premier ministre, a consisté en la création et l’aménagement de sites relais afin de libérer les écoles et lycées et permettre une rentrée des classes sans perturbation et à bonne date. Les efforts conjugués ont permis de retenir et de viabiliser une quinzaine de ces sites alternatifs à travers la ville de Ouagadougou, deux sites dans les communes de Saaba et Kombsilga et un site dans la ville de Kaya. L’aménagement de ces sites, a révélé le Premier ministre, a nécessité la mobilisation de 2035 tentes et d’importants travaux de remblaiement, d’assainissement, d’alimentation en eau et électricité auxquels les services de l’Etat se sont attelés avec l’appui de nombreux partenaires et pays amis. Entre le 20 septembre et le 11 octobre 2009, l’ensemble des sinistrés a été transféré dans les nouveaux sites. Il n’y a donc plus, affirme le Premier ministre, aucun sinistré hébergé dans les établissements scolaires. Ce sont en tout 14 470 personnes qui y ont été relogées. On l’aura remarqué, entre la première et la deuxième phases, le nombre des sinistrés a décrû.

D’environ 60 000 au début du sinistre, on ne compte qu’environ 15 000 sur les sites relais. C’est la preuve que l’élan de solidarité exprimé par la société à l’endroit des sinistrés continue de se maintenir par le relogement de bon nombre d’entre eux dans des familles.
Comment reloger définitivement toutes ces familles qui ont perdu leur habitations mais aussi leurs ressources ? Telle est la question à laquelle nous devons tous répondre, main dans la main (troisième phase). Selon le Premier ministre, lors du Conseil des ministres de ce mercredi 14 octobre 2009, des mesures importantes ont été prises par le gouvernement. Voici ces mesures annoncées par le Premier ministre lui-même :
- En tout premier lieu, le gouvernement exclut de reconstruire des habitations au profit des sinistrés, mais aussi, de laisser réinstaller des habitations dans des zones inondables ou submersibles ; cela a été déjà dit et un décret est pris à cet effet. Par conséquent, il faut passer à la réalisation de nouvelles zones habitables.

- Dans un second temps, il s’agira d’aménager des trames d’accueil, dans la commune de Ouagadougou là où des espaces sont disponibles. Pour l’heure, c’est l’arrondissement de Sig-Noghin qui abritera ces trames, précisément dans les villages de Yagma, Bassinko en priorité et si nécessaire, dans le village de Dar-es-Salam. Les parcelles qui y seront dégagées seront attribuées dans un ordre de priorité bien défini aux familles délogées des zones inondables et aux autres sinistrés déjà recensés, en fonction de leur situation spécifique.

Il reste évident, a ajouté le Premier ministre, qu’un processus de reconstruction ne servirait à rien si le type d’habitat fragile que nous voyons actuellement devait se reproduire. Aussi, l’attribution des nouvelles parcelles sera-t-elle assortie de la prescription de normes de construction standard, à faible coût, mais garantissant un minimum de solidité et de résistance. Conscient de la vulnérabilité économique des familles victimes, le gouvernement travaille à mettre en place un dispositif d’aide à la reconstruction des logements par ces familles.

Concrètement, cette aide, a révélé le Premier ministre, sera accordée en fonction de critères prédéterminés, sous la forme d’une distribution de matériaux de construction aux familles attributaires de parcelles et en numéraires à celles précédemment en régime de location. L’application immédiate de ces mesures, dit Tertius Zongo, devra permettre aux pensionnaires des sites d’accueil de s’aménager de nouvelles conditions d’existence.
A quand donc la fin du séjour des sinistrés sous les tentes ? Selon le Premier Mministre, avec la mise en œuvre diligente de ces nouvelles mesures, le gouvernement entrevoit la fin de ce séjour pour bientôt. La date du 30 novembre est fixée pour cet heureux événement.
Comment ne pas saluer cet effort national que nous avons tous vécu comme un test de notre patriotisme et de la réalité de la devise de notre cher pays : Unité – Travail – Justice ?

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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