LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

Publié le jeudi 15 octobre 2009 à 05h36min

PARTAGER :                          

Jeudi 15 octobre 1987- jeudi 15 octobre 2009. Cela fait exactement 22 ans qu’une fusillade dans l’enceinte du Conseil de l’entente à Ouagadougou mettait fin non seulement à la vie du capitaine Thomas Sankara – et à celle d’une dizaine de ses compagnons d’infortune – mais aussi à la Révolution d’août 1983 qu’il avait déclenchée avec trois autres compagnons d’armes, capitaines de leur état de l’armée de la Haute-Volta qui sera rebaptisée Burkina Faso.

Depuis cette date, le 15 octobre ne passe pas inaperçu surtout pour tous ceux qui se disent les héritiers de ses idées, de son combat. En ce 15 octobre 2009, nous avons décidé d’évoquer ces événements tragiques qui font partie de l’Histoire de notre pays. A cette fin, nous avons approché la famille de feu le président du Faso pour savoir comment elle a vécu lesdits événements dans lesquels a péri un de ses membres. C’est le 10e des 11 enfants du couple Joseph et Marguerite Sankara qui a été délégué par la fratrie pour répondre à notre sollicitation. Dans l’entretien qui suit, Blandine Sankara évoque les événements du 15 octobre 1987, son frère de président qu’elle appelle simplement Thomas et pour lequel, dit cette sociologue de formation, le vœu de la famille est que la lumière soit faite sur sa disparition afin qu’elle puisse porter son deuil.

« Le Pays » : Que représente le 15-Octobre pour vous ?

Blandine Sankara : Cette journée nous aura marqués à jamais. La situation était insupportable pour tout le monde et surtout pour le papa et la maman. Nous avons vite réalisé que ces derniers avaient plus que jamais besoin de nous. Nous avons rapidement pris conscience de la nécessité de rester très forts aux côtés des parents. J’avoue que ce n’était pas facile dans une circonstance d’extrême douleur.

Où étiez-vous le 15 octobre 1987 ?

Le jeudi 15 octobre 1987 – et je me souviens encore comme si c’était hier – j’étais à Ouaga et je passais mon code de conduite pour la première fois. Je ne me sentais pas bien et le moniteur m’avait demandé de rentrer et de revenir la semaine prochaine pour l’examen. J’ai refusé et j’ai passé l’examen auquel j’ai échoué. L’après-midi du 15 octobre, j’étais couchée à la maison, malade, à côté de la maman. Et puis à 16h, on a entendu des coups de feu.

Et qu’est-ce qui s’est passé après ? Des militaires ont-ils débarqué dans la famille ?

Non, des militaires n’ont pas débarqué à la maison. Je me rappelle que, comme tout le monde ce jour-là, on s’est enfermé. On n’écoutait pas du tout la radio ; c’était le silence absolu. On ne comprenait pas ce qui se passait dehors. Nous sommes restés dans cette situation jusqu’au lendemain 16 octobre. Et à la première heure ce jour-là, il y avait déjà beaucoup de monde dans la cour familiale. Nous n’étions toujours pas informés de ce qui était arrivé à notre frère. C’est un neveu qui est arrivé entre- temps et a fait savoir au beau milieu de la cour que Thomas n’est plus. Il se trouvait que les oncles étaient informés notamment par RFI (NDLR : Radio France internationale) de ce qui était arrivé, et cherchaient par quels moyens nous informer. C’est par ce neveu donc que nous avons appris que Thomas était mort. Mais par la suite, des gens venaient nous dire qu’ils ont vu notre frère par-ci, par-là, au camp Guillaume, etc. On a entendu plein de choses jusqu’à ce que le temps passe et qu’on s’aperçoive qu’il n’était vraiment plus.

Avez-vous perçu chez votre frère des signes avant-coureurs des événements sanglants dans son comportement, ses propos ? A-t-il par exemple dit à un membre de la famille qu’il sentait que quelque chose allait arriver ?

Pas de la part de Thomas parce qu’il ne nous parlait pas de ces choses-là. Quand il arrivait qu’on lui parle de problèmes entre lui et ses compagnons sur la base de ce que nous avons entendu de la bouche d’autres personnes, il nous rassurait qu’il n’y avait rien. Nous avions entendu beaucoup de choses mais il n’a jamais laissé transparaître un quelconque signe avant-coureur de l’événement tragique du 15 octobre.

Combien de jours après avez-vous eu la certitude que votre frère a péri le 15 octobre ?

C’est difficile de répondre à cette question parce que, jusqu’à présent, vous avez l’impression que ce qui est arrivé n’est pas vrai, qu’il n’est pas mort puisque l’on n’a pas fait le deuil, on n’a rien eu comme information officielle sur sa mort éventuelle. Cela été difficile les moments, les jours et les mois qui ont suivi. Nous sommes restés dans cette situation et quelquefois on a l’impression qu’on ne nous pas encore tout dit.

Même 22 ans après les événements ?

Oui, parce que lorsque vous n’avez pas vu le corps de quelqu’un, lorsqu’il y a tout ce flou, c’est difficile, surtout que la personne n’a pas été malade. Ce n’est pas facile de vous convaincre que la personne n’est plus. Il faut vivre la situation pour s’en rendre compte car c’est comme quelqu’un qui quitte son domicile un matin et ne revient plus. Vous êtes perpétuellement dans l’attente. Je me rappelle que quelquefois ma mère disait que quand elle sortait en ville, elle croyait apercevoir Thomas dans la rue. On ne parle pas des rêves dans lesquels on le voit toujours parce que le deuil n’est pas fait.

Vous arrive-t-il d’aller au cimetière de Dagnoen pour voir sa tombe ?

C’est vrai que nous sommes allés quelquefois sur les tombes, mais à un moment donné il y avait toujours le doute au regard de tout ce que nous avons entendu après et que chacun y allait un peu de ses commentaires : est-ce qu’on n’est pas en train de nous leurrer comme quoi il serait enterré à cet endroit ? Nous avons donc commencé à avoir ce doute puisqu’on n’a pas une version officielle et celui-ci a fini par s’installer chez nous les enfants, ses frères et sœurs. Quant au papa et à la maman, ils sont décédés sans jamais mettre les pieds au cimetière pour voir la tombe de leur fils parce qu’ils attendaient qu’on vienne leur dire exactement ce qui s’est passé et où on l’a enterré. Ils ne voulaient pas se fier aux dires des gens.

"Tant que la lumière n’est pas faite, il sera difficile que la veuve revienne"

Vous disiez être dans le doute concernant la mort de votre frère de président. Or il y a un certificat de décès qui a été établi avec dessus la mention « mort de mort naturelle » comme cause du décès. Avez-vous vu ce certificat ?

Nous avons eu connaissance de ce certificat qui a été remis à la veuve ; c’est elle qui l’a présenté à toute la famille. Mais pour nous, ça reste un papier et on ne fait pas le deuil avec un papier sur lequel d’ailleurs il est écrit « mort de mort naturelle » même si, par la suite, cette mention a été enlevée. Tant que la vérité n’aura pas été dite sur cette tragédie, il sera difficile de faire la paix des cœurs.

Comment marquez-vous le 15 octobre au niveau de la famille ?

C’est de manière solennelle que nous le marquons. Nous demandons une messe en sa mémoire. On se retrouve en cercle restreint pour se souvenir de Thomas et des trois autres de la fratrie qui ne sont plus aujourd’hui de ce monde. Comme je le disais tantôt, on allait au cimetière mais on a arrêté à cause du doute qui nous habite même s’il y en a qui continuent d’y aller mais de façon individuelle.

Y a-t-il eu une commémoration particulière du 15-Octobre à l’occasion du 20e anniversaire de ce tragique événement qui a été célébré en 2007 ?

Non, le 15 octobre 2007 n’a pas été commémoré comme les années précédentes. Comme la famille est un peu dispersée, chacun a essayé de marquer la journée de son côté à travers surtout le passage de la caravane ; on essayait de la faire venir là où nous étions en mobilisant pour cela des amis, des personnalités que nous connaissons. Le 15 octobre 2007 a donc été commémoré différemment et ceux qui pouvaient ont fait le déplacement du Burkina. C’était vraiment l’élément nouveau.

Quelles sont les relations entre les frères et sœurs et la veuve ? Y a-t-il des contacts permanents avec elle depuis son exil francais ?

Ce sont des relations de famille et nous gardons le contact en permanence avec elle et les enfants. Nous nous rendons régulièrement visite et j’avoue que ce sont toujours des moments émouvants pour chacun d’entre nous. Nous essayons aussi de répondre aux questionnements des enfants.

Dans vos échanges, est-il question que la veuve et les orphelins rentrent définitivement un jour au pays ?

Oui, nous en parlons souvent quand on se retrouve. Mais il est clair aujourd’hui pour tout le monde que tant que la lumière ne sera pas faite, il sera difficile que la veuve revienne et elle n’est pas la seule de la famille qui soit en exil. C’est la décision qui a été prise avant la disparition des parents.

La famille a-t-elle été pour quelque chose dans la venue de la veuve au Burkina à l’occasion des vingt ans du 15-Octobre ?

Comme je le disais tout à l’heure, nous restons en contact, nous nous rendons visite. Nous en avons parlé et elle est allée d’abord voir les membres de la famille chacun dans le pays où il se trouve et, ensemble, on a pris la décision en famille qu’elle vienne seule sans les enfants.

A l’occasion de son bref séjour, a-t-elle eu le temps de rencontrer les membres de la famille ?

Si. Elle est venue en grande famille à Paspanga car elle ne pouvait pas venir au Burkina sans mettre les pieds en famille. Elle est passée et ce fut une fois de plus des moments émouvants. Avant 2007, on s’était vu au Mali en 2005 où toute la famille s’est retrouvée.

Quels souvenirs gardez-vous toujours de votre frère de président ?

Les souvenirs de Thomas restent présents en chacun de nous. Je garde le souvenir d’un frère ouvert, ironique et surtout acceptant la critique. Chacun de nous, en commençant par les parents, pouvait lui dire ce qu’il pensait même si quelquefois il reprochait à nous autres, les plus jeunes, de ne pas lui reconnaître son droit d’aînesse. On discutait beaucoup mais on n’avait pas toujours les mêmes points de vue ; chacun avait ses rêves, sa liberté de pensée et cela était fondamental. Quelquefois, nous lui reprochions de ne pas nous soutenir comme on le voulait, c’est-à-dire le soutien qu’il devait apporter même s’il n’avait pas été président. Mais avec le recul, on trouve qu’il avait raison parce que cette rigueur de vie qu’il nous a inculquée a cultivé en nous l’esprit d’humilité. Aujourd’hui, chacun de nous est fier de n’avoir pas vécu comme un parent de président parce que notre réconfort est que, partout où vous passez, les gens vous témoignent leur reconnaissance pour cela. C’est une grande richesse qu’il nous a léguée et, à l’époque, on ne pouvait pas le comprendre ; on lui faisait des reproches.

A vous entendre, vous n’avez pas pu, en tant que frères et sœurs de président, avoir ce que vous vouliez, faire ce que vouliez …

(Rires) Ça, il ne le fallait pas, on ne le pouvait pas, c’était clair et net. Comme il nous le disait, chacun a sa carte d’identité même si on est de la même famille. C’était clair pour chacun de nous que l’on ne pouvait pas vivre comme on l’aurait peut-être souhaité, comme des frères et sœurs de président. Si par moment il arrivait que quelqu’un lui demande quelque chose, je ne pense pas qu’il puisse obtenir satisfaction surtout s’il s’agit de biens matériels parce qu’il commencera par te demander si lui-même a ceci ou cela, par te dire que tu es mieux que d’autres personnes, etc. Comme on le dit couramment, tu en auras pour toi (en d’autres termes, pour ton grade, NDLR), tu seras bien servi en remontrances.

"Nous n’avons pas profité matériellement de la position de président de Thomas"

Etait-il aussi dur à l’endroit de ses géniteurs comme il l’était, à vous entendre, à l’égard de ses frères et sœurs ? Arrivait-il qu’il leur refuse ce qu’ils lui demandaient ?

C’était rare que même les parents le sollicitent. Connaissant sa position sur ce plan, chacun savait à quoi s’en tenir. On l’a rarement vu faire des cadeaux aux parents. Après lui, chacun a pris son chemin pour essayer de s’en sortir. Sinon, ni les parents ni les frères et sœurs n’ont profité matériellement de la position de président de Thomas. Je n’ai pas vu cela. D’ailleurs, ce sont des choses que l’on ne peut pas cacher parce que beaucoup de gens ont vu comment vivait la famille à l’époque. Je peux même dire que c’est bien après que chacun a pu s’en sortir avec le boulot qu’il a eu et que ça allait mieux même pour les parents. La situation a changé matériellement.

Quelle est la situation actuelle de la famille Sankara après la disparition du papa et de la maman ? Est-elle toujours unie comme du vivant des géniteurs que l’on peut considérer comme les éléments fédérateurs ?

En tout cas, ce n’est pas chacun dans la nature ou dans son petit coin. On a été éduqués d’une certaine façon et nous le restons. Certes, nous avons enduré des situations de tous ordres, mais nous avons réussi à maintenir le cap jusqu’à présent. Il est vrai qu’aujourd’hui c’est encore plus difficile pour nous autres de vivre dans le souvenir de nos proches morts avec cette soif de connaître la vérité par rapport à la disparition de Thomas parce que c’est un double manque. Cela nous amène à rester ensemble, à décider des choses ensemble même si, géographiquement, on n’est pas proche l’un de l’autre.

Quelles sont les relations de la famille avec les sankaristes, ces hommes et femmes qui ont pris à leur compte, sur le plan politique, les idées de votre frère ?

Nous entretenons des relations avec eux, nous les soutenons dans la possibilité de nos moyens. Nous louons leur courage, car il faut être courageux pour être sankariste au Burkina.

Y a-t-il des membres de la famille qui ont de la sympathie pour les sankaristes ou qui militent carrément dans des partis de cette obédience en prenant soin de ne pas s’afficher au grand jour ?

Non, personne de la famille ne milite dans un parti sankariste ou dans un parti quelconque. Comme je l’ai dit, nous apportons notre soutien aux partis sankaristes quand ils le veulent ou quand ils nous approchent en groupe ou individuellement. Il n’y a pas de préférence pour X ou Y.

Pourquoi un membre de la famille ne milite-t-il pas dans un parti sankariste ou autre ? Pourquoi ce retrait par rapport à la politique ?

Nous sommes nombreux dans la famille et chacun a ses rêves, sa vision des choses. Je ne pense pas que l’on soit obligé d’adhérer à un parti pour manifester sa défense d’un idéal. Les buts sont divers. Au niveau de la famille, nous avons mené des luttes de tous ordres, enduré toutes sortes de situations et c’est déjà un combat qui n’est pas facile. Peut-être que l’engagement dans la politique viendra un jour ; je ne voudrais pas dire "fontaine je ne boirai pas de ton eau". Mais pour le moment, nous menons une autre lutte pour la mémoire de Thomas.

Quel est votre point de vue sur la division des sankaristes qui peinent jusque-là à parler d’une seule voix ?

Les intéressés sont mieux placés pour dire ce qui se passe, pour dire pourquoi ils n’arrivent pas à s’unir. Sinon, vu de l’extérieur, je loue leur courage parce que toutes sortes d’armes sont utilisées contre tous ceux qui se proclament sankaristes au Burkina. Ils ne sont pas à l’abri des tentatives de division.

Quelle est votre relation avec le chef de l’Etat actuel qui a été le compagnon d’armes de votre frère et aussi votre frère pour avoir été adopté par votre famille ?

(Soupir). Il n’y a aucune relation avec le pouvoir actuel et il n’y en a jamais eu depuis que Thomas est parti. Nous faisons le constat qu’aujourd’hui un travail d’effacement de la mémoire de Thomas est fait à travers même une banalisation de l’histoire. Mais une chose est sûre : l’Histoire ne s’effacera jamais de la mémoire du peuple burkinabè qui est loin d’être amnésique parce que les acquis engrangés en termes par exemple de culture de la vertu restent inoubliables pour ceux qui ont vécu cette période et sont même l’objet de quête de la part de ceux qui sont venus après.

Pourtant, il a été question d’émissaires envoyés auprès de la famille du vivant des parents à des fins de réconciliation, de rétablissement du contact mais qui ont été rejetés. Si aujourd’hui, les ponts sont rompus avec l’autre frère, n’est-ce pas en fin de compte la faute de la famille qui s’est enfermée dans une logique de rejet systématique ?

Non, on ne peut pas le dire parce que ces émissaires ont commencé à venir dans la famille combien d’années après les événements du 15-Octobre ? Il y a eu un bon moment avant que ces tractations ne commencent et après que la famille a enduré beaucoup de choses. Tout se passe comme si on ne s’était jamais connus. Non content de cela, on envoie des émissaires avec des enveloppes d’argent pour demander pardon. Je ne pense pas que chez nous en Afrique, c’est comme cela que ça se fait. Quand on a vraiment connu quelqu’un, on n’envoie pas comme cela une autre personne qui, d’ailleurs, n’a aucun lien avec sa famille, avec une enveloppe d’argent, pour remettre afin de renouer le contact. Nous avons souhaité pardonner parce que l’on est avant tout des croyants mais il faut savoir d’abord qui pardonner, et ensuite pour quelle faute le pardon est-il demandé. Pour quelqu’un qui envoie une enveloppe d’argent, il va falloir imaginer qu’il demande pardon parce qu’il aurait commis une quelconque faute. Je ne pense pas que l’on puisse extrapoler comme cela. Nous attendons de voir que la personne qui voudrait réellement demander pardon le fasse, qu’elle nous dise la raison parce que l’on ne demande pas pardon comme ça.

Si des émissaires ont été envoyés, c’est sans doute parce que celui qui les mandate ne peut pas se déplacer comme il veut même dans ce que l’on peut considérer comme sa famille compte tenu de sa fonction …

On peut rétorquer que cela veut dire que ce pourquoi vous envoyez des émissaires n’est pas important pour que vous ne puissiez pas trouver un temps pour cela depuis plus de vingt ans. Certes, on reconnaît que les charges de premier responsable du pays ne sont pas faciles à assumer mais est-ce pour autant que l’on n’ait pas de temps depuis 22 ans pour régler ce problème si tant est qu’il lui tient vraiment à cœur ? Si vous avez eu un problème avec une famille avec laquelle vous étiez proche, si vous ne pouvez pas vous y rendre pour le résoudre vous devriez savoir qui envoyer à cette fin. Il faut éviter d’y envoyer des gens qui, parfois, n’y ont jamais mis les pieds et, de surcroît, avec des enveloppes. C’est "prenez et taisez-vous".

"On n’est pas venu expressément nous demander pardon"

Y a-t-il eu des émissaires du même « frère » au décès et/ou aux obsèques de votre père ? En ont-ils profité pour faire cas d’un quelconque rétablissement des ponts au nom de leur mandataire ?

Nous voyons toutes sortes de personnes dès qu’il y a une grande manifestation dans la famille. Et la famille n’a jamais chassé quelqu’un hormis au décès du papa où on l’a fait pour une raison bien précise : ceux qui ont été éconduits sont venus très tôt dans la famille avant même que l’on ait habillé le défunt et fait tout le rituel. En dehors de cela, la famille n’a jamais mis quelqu’un à la porte. Si on analyse bien, cela veut dire que nous sommes prêts pour ce pardon par exemple. Celui qui a le courage de venir, on l’accepte. Et parmi ceux qui sont venus aux obsèques du papa, personne n’est venu nous dire qu’il est l’envoyé d’Untel. Aussi, on n’aurait pas chassé un émissaire qui aurait dit qu’il est là de la part de telle personne. Mais cela ne voudrait pas dire que quelqu’un qui a envoyé insidieusement un émissaire s’attende à ce que l’on comprenne autre chose. Si on veut faire quelque chose, il faut le faire ouvertement et l’assumer.

Quelle a été la position de la famille vis-à-vis de la Journée nationale de pardon ? Aviez-vous accepté le pardon demandé à la face de la Nation par le chef de l’Etat pour toutes les fautes commises depuis l’indépendance du pays ?

On n’est pas venu expressément nous demander pardon. Même si on demande pardon pour toutes les fautes commises depuis les indépendances, je ne pense pas que cela nous éclaire particulièrement par rapport à ce qui s’est passé (NDLR : le 15 octobre 1987). Nous ne refusons pas le pardon, nous avons besoin que la lumière soit faite par rapport à cette tragédie. Il y a un dossier qui a été déposé en justice et si l’on veut que les choses avancent, il faudra agir de ce côté-là. On a entendu beaucoup de choses jusqu’à ce que les parents meurent sans vraiment savoir ce qui est arrivé exactement à leur fils. Officiellement, personne ne nous a dit comment les événements se sont déroulés, qui en a été responsable , où Thomas a été enterré ? etc. Je ne pense pas qu’organiser un spectacle et demander pardon pour des événements survenus et dont on n’a pas été acteur de certains réponde à nos attentes. Pour nous, ce n’est pas loin du folklore. Ce que nous attendons avant d’accorder le pardon, nous l’avons exprimé.

Si, au moment de la Journée nationale de pardon, on vous avait demandé le pardon, l’auriez-vous accordé ?

Je vous ai dit que le pardon a un préalable. On aurait accepté si on nous disait les circonstances de la tragédie, si on faisait toute la lumière dessus. En ce moment, je ne vois pas pourquoi on va refuser d’accorder le pardon.

Comment appréciez-vous les actions entreprises au niveau international pour que justice soit rendue à votre frère ?

Ces actions sont tout à fait justifiées, et c’est un combat que nous menons avec la veuve et tous ceux qui sont épris de justice. Notre souhait ardent et pressant est que la lumière soit faite sur la disparition de Thomas. Je pense que le chemin d’une paix pérenne au Burkina passe par là aussi.

Avez-vous espoir que la lumière pourra vraiment se faire sur la disparition de votre frère surtout après que l’ONU, saisie pour qu’elle ordonne le Burkina de prendre en mains le dossier Thomas Sankara, s’est contentée de prendre acte dans une note d’avril 2008, des efforts de notre pays pour que la lumière soit faite dans cette affaire ?

On garde espoir, on ira jusqu’au bout et on verra ce que ça va donner. Il n’est pas question de baisser les bras parce que c’est ce que l’on attend pour faire la véritable paix des cœurs. Pour nous, abandonner ce serait aussi notre mort parce que l’on a cette double douleur que la personne a disparu et la lumière n’est pas faite sur ce qui lui est arrivé. Nous vivons cela depuis 22 ans et cela crée en nous un inconfort.

Propos recueillis par Séni DABO

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 15 octobre 2009 à 07:58, par belekili En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

    Au debut de cette epoque, le Burkina Faso etait pour les

    autres nations d’Afrique, le temple ou repartira le soufle

    nouveau pour mon developpement radieux. Cet

    homme, sorti de l’ombre, est arrive en peu d’annees avec un

    rien, a l’autosuffisance alimentaire de son pays et bien

    d’autres exploits inimaginable a son temps.

    Une Revolution l’avait enfante, un peuple l’avait choisit,

    toute une Afrique etait avec lui et un Ami l’a trahit.

    Mon cher regreter ami, c’est en gros ce que l’histoire

    retiendra de toi. THOMAS ,pour eux tu es parti mais pour moi

    tu es toujours vivant. Mes yeux fixe sur mes pensees, apres

    22 ans, je m’eforce a l’idee que tu m’es quitte.

    Souvent, tes paroles me faisaient du mal. Mais j’aime

    encore le mal que tu me faisais que le bien que me font les

    autres. A present je suis malheureux, je pleure de partout.

    Tu me manques. repose en paix.

    Ton tres cher ami triste AFRIQUE.

    • Le 15 octobre 2009 à 15:22, par Abraham En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

      La premiere qualite d’un hero,c’est d’etre mort et enterre Marcel Pagnol.
      Voila donc 22 ans qu’un de nos heros a ete arrache a notre affection(meme si nous continuons d’ignorer ou il a ete exactement inhume).Voila donc 22 ans que nous avons perdu un frere,un camarade,notre President.Ceux qui t’ont tue ;je voudrai dire,ceux qui t’ont trahi sont des enemis du Burkina.Aucune lutte n’est vaine et le moins que l’on puisse dire est que tu n’as pas vecu inutilement.Aujourd’hui,tes assassins sont riches, tres riches memes cependant que l’immense majorite des burkinabes vit dans la misere.C’est clair,ils ne comprennent pas que le bonheur egoiste n’est qu’illusion !
      Peu importe le temps que cela prendra,nous sommes resolument convaincus que Justice sera faite non seulement pour toi mais aussi pour tous ces combattants de la liberte que tes assassins ont egalement abattus avec toi et apres toi.
      Quelqu’un a dit dans cette rubrique de ne pas aussi omettre que le regime de Sankara a fait aussi des victimes.A cette personne,je voudrai simplement dire que ses paroles sont vraies car nous nous rapellons de Yorian Gabriel,Didier,Moumouni mais qui a cree le regime Sankara ?N’est ce pas l’actuel president plutot assassin ?Il etait de surcroit Ministre de la justice sous ce meme regime et donc premier responsable des actes de justice.En fait,rappelle toi que ceux qui tuaient sous Sankara sont les memes qui continuent de tuer ;liquidation physique mais aussi economique.
      Helas,regarde l’etat actuel de la gestion de notre pays ;aurais tu fait la meme chose si tu etais aux commandes ?
      Bref,pour notre part,nous restons persuades que le camarade Tomsank est toujours avec nous ;mieux,il continue d’etre un modele pour nous car comme l’a si bien dit Auguste Comte, Les morts gouvernent les vivants

    • Le 15 octobre 2009 à 18:37 En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

      TRES BEL RECIT. MERCI POUR CES LIGNES

  • Le 15 octobre 2009 à 08:15 En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

    Nous Sommes de tout coeur avec vous Famille Sankara !!!!

  • Le 15 octobre 2009 à 08:15 En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

    Ma soeur, je pense que la famille a parfaitement raison. Avant d’accepter un pardon, il faut que la personne reconnaisse le tort. l’histoire nous dira la verite tot ou tard. je me demande comment l’auteur ou les auteurs de ce crime peuvent-ils dormir sutout quant la personne sait qu’elle a tue ou ordonne de tuer un frere ? Comment peut aussi etre ingrat ?
    Paix a l’ame de Tom. Qu’il repose en paix.

  • Le 15 octobre 2009 à 09:12, par Innsa En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

    Quand il y avait des publicités discrètes sur lefaso.net, ca allait.
    Aujourd’hui sur lefaso.net, ca allait.

    Aujourd’hui surprise et dégoût en même temps : pour accéder a Lefaso.net il faut passer par une Page entière de pub pour « ZAIN »

    Je trouve que c’est une mauvaise dérive pour un site d’information : obliger l’internaute a visualiser une publicité avant d’accéder a l’information !

    Je reste conscient qu’il faut gagner de l’argent, mais pas dans un système dictatorial ou on a pas le choix : on est obligé de passer par la publicité.

    A la télévision, quand il y a de la pub, on peu changer de chaine. on n’est pas dans l’obligation de se taper toute la pub.

    Je pense qu’il faut revenir aux bandeaux de publicitaires discrets si vous ne souhaitez pas perdre des « clients ».

    • Le 15 octobre 2009 à 10:23, par LeSurvivant En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

      j’aimerais repondre à INNA.Que faites vous pour LEFASO.NET ?
      Un site a aussi des charges et a besoin de la publicitè pour sa survie,vous beneficiez de la gratuitè des informations. YAHOO le fait aussi de temps en temps.tu parles d’un système dictatorial comme si t’es obligè à taper www.lefaso.net
      tu peux zapper aussi,va consulter d’autres sites...

    • Le 15 octobre 2009 à 10:33, par LeSurvivant En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

      j’aimerais repondre à INNA.Que faites vous pour LEFASO.NET ?
      Un site a aussi des charges et a besoin de la publicitè pour sa survie,vous beneficiez de la gratuitè des informations. YAHOO le fait aussi de temps en temps.tu parles d’un système dictatorial comme si t’es obligè à taper www.lefaso.net
      tu peux zapper aussi,va consulter d’autres sites...

    • Le 15 octobre 2009 à 11:07 En réponse à : Felicitations lefaso.net

      Felicitations a l equipe du fasonet. S ils ont pu convaincre zain d acheter une plage publicitaire, c est qu ils prouve que le site etait visite par de nombreux internautes. L objectif d un site internet fut il d informations est aussi de couvrir ses frais de fonctionnement. Maintenir un site internet comme celui ci coute du temps et de l argent a l equipe, il faut bien qu ils aient des sources de revenus.
      Lefasonet avait en son temps lance un appel a contributions aux internautes afin d assurer la perennite du site mais peu de gens avaient repondu (sinon personne). Au moins si nous n avons pas les moyens financiers de soutenir le site, acceptons qu ils aient des soutiens commerciaux publicitaires. Que diriez vous si Lefasonet par manque de moyens financiers venait a fermer le site ? Nous serions obliges chaque matin de lire 20 sites internets un apres l autre. Lefasonet nous fait la synthese de l actualite chaque matin et nous permet de donner notre opinion.
      Felicitations a l equipe d avoir acquis un grand partenaire publicitaire comme Zain.

    • Le 15 octobre 2009 à 11:34, par BACHA En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

      Si vous n’avez rien a dire ,c’est preferable de vous taire que de vous acharner sur des spots publicitaires...es ce que cela vous empeche d’avoir les infos de lefaso.net.
      Pourquoi forcez vous à trouver obligatoirement des remarques ?
      Ne soyez pas accro aux critiques insenses...
      Encourageons plutot la famille SANKARA car elle en a vraiment besoin

  • Le 15 octobre 2009 à 09:28 En réponse à : Lieu effectif de la tombe

    Que ce soit Thomas Sankara ou quelqu un d autre, toute famille a besoin de savoir si effectivement son proche est vraiment celui dont le corps est dans une tombe indiquee. Autrement le deuil emotionnel ne peut jamais etre fait. Je ne suis ni sankariste ni d un bord politique, j ai moi meme perdu un proche et si je n avais pas son corps descendre devant moi dans la tombe, je n aurais jamais pu faire son deuil et me remettre un tant soit peu moralement du deces.
    La famille Sankara doit tres bien conserver les effets personnels de Thomas (habits, chaussures, brosses a dents...) avec la technique de l ADN on pourrait un jour deterrer les restes du corps et proceder a une analyse genetique pour confirmer si le corps y est ? Idem pour les familles des compagnons de Thomas qui ont perdu la vie au Conseil.

    • Le 15 octobre 2009 à 13:02, par NABIGA En réponse à : Lieu effectif de la tombe

      je soutiens fermement mon prédecesseur. Les effets personnels et intimes du Président SANKARA doivent être bien conservés. Ils pourraient servir un jour pour la manifestation de la vérité, notamment sur l’emplacement de sa tombe. C’est douloureux quand on se rappelle le traitement infligé à la depouille de THOM SANK et de ses compagnons, ainsi que tout ce qui a été fait pour salir la memoire de ce Grand Homme que nous continuons de pleurer.

  • Le 15 octobre 2009 à 11:37, par Alsa En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

    J’admire beaucoup cette famille et particulièrement Blandine et Valentin Sankara que j’ai eu l’occasion de cotoyer. Ce sont des gens simples et tres ouverts ; Que Dieu garde la famille toujours soudée car y a rien de plus fort que l’unité. Je souhaite une bonne issue à tout ça pour que tous puissent enfin connaitre la paix du coeur.

  • Le 15 octobre 2009 à 11:40, par tall Djibril de France En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

    Blandine ma soeur, mon amie, ma promotionaire ( sociologie ), j’ai eu les larmes aux yeux en te lisant. La dignité qui ressort de tes propos, l’humilité et la grande maturité prouvent que Papa et Maman SANKARA furent des êtres de valeur.
    Thomas, c’est le patrimoine de l’Afrique et du monde, celui que l’on cite en exemple pour glorifier la race noire et l’espèce humaine.
    Je suis de tout coeur avec toi, et que la famille tienne bon, l’histoire rend toujours justice.
    Le martyr repose en paix et le bourreau lui, connait d’éternelles insomnies.

  • Le 15 octobre 2009 à 12:12, par Admirateur de Sankara et Blaise En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

    Il est écrit quelque part que la vérité viendra seulement des memoires de Blaise Compaoré le jour ou ils seront publiés !

    Seuls ceux qui auront une vie plus longue que celle de Blaise Compaoré connaitront alors la verité ! Pas avant !!

    Que cela soit écrit et publié !!

  • Le 15 octobre 2009 à 12:50, par Kon Ndoungtouly En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

    oui c’est toujours douloureux, comme si c’était hier je me rappelle encore de ce premier coup de feu qui m’a réveillé de mon sommeil de récupération après un cours de rattrapage aux environs de 16 h 20 !
    Par la suite ce fut une avalanche de crépitements d’armes à feu qui nous délogent de notre certitude que ce soit des tirs isolés que ns avons coutume d’entendre dans cette zone de haute sécurité.
    Le tirs se sont intensifiés la nuit tombée à tel enseigne que l’on s’attendant le jour levé des ruines à l’entour !
    Dieu soit loué ! le carnage s’est circonscrit dans l’enceinte du conseil, ce qui n’aura pas déplu à Thomas si certainement il avait des aveux à faire .Je me rappel encore de ce que je disais à un cousin une semaine avant le massacre lorsque nous suivions le JT de 20 h sur le reportage du colloque sur l’institut des peuples noirs qui se déroulait dans la salle de l’ex CEAO ; en ces termes à peu près « SANKARA n’a plu son âme avec lui, son regard le laisse transparaitre » bien sûr avec amertume .Baudelaire disait, « en tout être humain ,il ya deux posthulations ,une pour faire le bien et l’autre pour faire le mal » alors ,gardons nous de faire le bien pour que triomphe l’Amour qui va générer la paix , la félicité .
    Courage à Blandine à ta toute la famille Sankara et autres , que ce joug qui est la soif de vérité sur ce 15 Octobre 1987 soit ôté par la vérité et le pardon des coeurs.

  • Le 15 octobre 2009 à 13:14, par Magloire En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

    Sans faire de la politique ni polémiquer, je souligne que le régime Sankara a fait également beaucoup de victimes et endeuillé beaucoup de familles.

    • Le 16 octobre 2009 à 01:40, par wend waoga En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

      Mon cher Magloire,je propose qu’ensemble,nous fassions la génèse des deux régimes et voyions ensemble lequel a fait plus de victimes.Quand vous aurez fini de faire le compte,je vous donne rendez-vous dans l’histoire pour découvrir le nombre de victimes collatérales qu’il y a eu pendant le CNR.Le véritable frein à notre dévéloppement,c’est que nous ne savons pas décrypter les évènements par rapport à l’histoire,nous ne savons que réagir par rapport à ce qui se passe maintenant et le reste peut aller au diable !Tout comme nous ne sommes pas capables de miser sur le futur,mais plutot tout et maintenant ! L’Afrique n’ira nulle part avec cette performance intrinsèque.C’est avec de telles performances intrinsèques que notre raisonnement se limite à prendre des voies bitumées(qui ne durent pas plus de 5 ans),des beaux immeubles(construits plus avec du sucre que de béton armé)et ce qu’on gagne personellement,pour des signes de dévéloppement.
      Une nouvelle démarche s’impose à l’Afrique,mais reste à savoir si nous sommes capable de la voire(sic !) !

  • Le 15 octobre 2009 à 14:18, par KABORE Félix En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

    J’espère que cette fois-ci sera la bonne car j’ai déjà réagi à cet article sans que mon écrit ne soit publié.
    SANKARA et sa famille constituent un exemple d’humilité.La preuve nous est encore donnée à travers cette interview de sa soeur.Comme le disait si bien le défunt président,"les grandes tragédies révèlent les grands hommes.Mais ce sont les médiocres qui sont à la base de ces tragédies.L’assassinat de l’auteur de ces propos l’illustre bien.Ceux qui ont oté la vie à ce valeureux homme sont des "moins que rien".Au rendez-vous de l’histoire, ils n’auront pas le privilège d’une poubelle.Mais de par leur acte ignoble,ils n’ont contribué qu’à renforcer à l’esprit de tous l’image d’un Sankara héros.
    Toutes les tentatives pour anéantir le souvenir de Sankara sont et seront vaines.Honte à ceux qui peinent à salir la réputation d’un homme qui a su incarner l’espoir de tout un peuple.

  • Le 15 octobre 2009 à 14:26, par Boudo En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

    Je comprends votre douleur et vous soutient pleinnement dans votre position. Je voudrais demander de laisser tout à Dieu car le pardon libère et trouble les coupables.
    C’est un moment de receuil et de méditation pour le peuple Burkinabè. Soit forte car tu dis que c’est ton frère mes ses parents sont d’un nombre incalculable. Soit forte et recoit mes condoléances et que la terre lui soit légere.

  • Le 15 octobre 2009 à 15:01 En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

    C’est compliqué tout çà !

    Qui connait la tombe des victimes de la Révolution (Tiendrebeogo,Kaboré...) ?
    Qui a pu aller à une messe célébrée pour eux pendant la Révolution ?

    Alors c’est compliqué !!!

    • Le 15 octobre 2009 à 22:30 En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

      C’est complique en tout cas, mais demandez a Blaise qui etait le n02 a l’ epoque. Il parait que le n01 n’est plus. Donc automatiquement, le n0 2 devient n01 et est pleienement responsable de tout. Mais la famille Sankara a le droit d’exiger de savoir ou leur parent a ete enterre. Les autres familles des autres victimes aussi. mais Blaise sera le repondeur de tout ca.

    • Le 16 octobre 2009 à 02:35 En réponse à : test ADN pour TOUS

      Il n y a rien de complique. Toutes les victimes et leurs tombes presumees doivent etre testees a l ADN. On peut comparer les restes d ossements a l ADN des enfants des disparus pour verifier la concordance. Meme les victimes des regimes depuis 1960 doivent etre identifiees a l ADN.
      Nous devons profiter de l evolution de la science et de la technologie. Au cas ou aucun effet des defunts n a ete conserve, il suffit de comparer les ADN des ossements et celui des enfants naturels.
      IL N Y A VRAIMENT RIEN DE COMPLIQUE

  • Le 15 octobre 2009 à 15:31, par TAPSOBA Amadou En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

    Je joins ma voix à toutes les autres pour commémorer ce triste anniversaire d’une tragédie qui a plongé tout un continent dans la déperdition . Sankara fut plus qu’un espoir pour l’Afrique . Ses messages de dignité et de fraternité étaient entendus de partout et l’adulescent que j’étais à l’époque ne pouvaient guère y être insensible .
    Nous avons spontanément adhéré parce que nous y croyions . Encore aujourd’hui , nous croyons qu’une autre Afrique est possible . Même si les récentes actualités politiques ( Election au Gabon , froids assassinats en Guinée , incertitudes en Côte d’Ivoire , dictatures rampantes au Sénégal et au Niger , patrimonalisation du pouvoir en Lybie et au Burkina , etc ... )inciteraient plus au pessisme , nous nous devons de croire en la jeunesse travailleuse de notre continent .
    Nous avons pendant trop longtemps laissé les médiocres conduire les affaires de nos pays et voilà le résultat de notre complicité passive . Il n’y a aucune poche de prospérité dans aucun pays d’Afrique . La misère est la réalité la plus partagée par nos populations .
    Sankara voulait travailler à l’éradication des fléaux qui ne sont pas des fatalités .
    Saluons avec humilité la mémoire de ce fils d’Afrique dont le crime principal aura été de nous avoir trop aimés .

    Amadou Tapsoba-Kourouma
    Socio-Psycho-Philosophe

  • Le 15 octobre 2009 à 23:32, par Dufrrick En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

    Chère Blandine, je suis de tout coeur avec toi en ce qui concerne le désir fervent de la famille SANKARA d’avoir enfin la clé de ce mystère sur la mort de Tom Sank. Toutefois, sâches que quelques soit la durée de la nuit, le jour fini toujours par paraître. en d’autres termes, nous finiront tous (vous et nous) par connaître la vérité étant donnée que celle-ci triomphe toujours. Courage à tous et que Dieu vous soutienne dans ce combat à la foi émouvant et éprouvant.

    Ton ami du Congo.

    P.S : Passe mon bonjour et surtout mes amitiés à toute la famille et spécialement à mon frère Tony Sankara avec qui j’ai travailler à Ouaga il y à un peu plus de 6 ans.

  • Le 16 octobre 2009 à 00:07, par Agassi En réponse à : BLANDINE SANKARA, SŒUR DE FEU THOMAS SANKARA : « Notre souhait ardent est que la lumière soit faite sur le 15-Octobre »

    En lisant Mme Blandine SANKARA, je suis plus que jamais déterminé à défendre la démocratie dans notre pays.Je suis profondément touché aussi bien par les évènements du 15 Octobre que par tous les autres qui se sont déroulés sous le régime de SANKARA.Imaginer-vous un peu maman SANKARA marchant en ville et qui regarde de gauche à droite pensant voir Thomas ? pour moi TOUT se résume à ce passage et j’ai vraiment mal au coeur à cause de tout ce qui s’est passé depuis cette put... de révolution car auparavant jamais crime de sang en politique n’avait été directement observé dans notre pays.J’aime pas la hiérarchisation de la douleur ou de la victimisation et pour cela, j’ai une pensée pour toutes les mères qui ont perdu un enfant( souvent seules sources de revenu pour la famille)assassiné soit sous le même régime de SANKARA ou après la "révolution".Je pense à SOME Yorian Gagriel, les "Putchistes" assassinés, Oumarou Clément Ouédraogo, DABO Boukary, Norbert ZONGO et j’en passe.Sans verser dans la polémique, je pense que si SANKARA était vivant, il dévrait donner des explications aussi sur les veuves et orphelins ocassionnés pendant son régime.J’ai énormément d’admiration et d’estime pour l’homme qu’il était, pour son combat politique mais jamais pour son régime qui reste un noeud dans l’histoire politique de notre pays.J’aurais bien voulu le voir appliquer ses idées dans un cadre démocratique que révolutionnaire dictatorial. Qui dit dictature dit violation des droits humains fondamentaux.Je regrette vivement qu’il n’ait pas institué la démocratie ce qui lui aurait permit d’éviter toutes les dérives quelqu’elles soient sous son régime.Malheureusement ce même régime dictatorial l’a emporté.
    Qui pourrait donner des explications à la famille de SOME Yorian Gabriel( un colonel émérite de notre armée Voltaïque) ? Et tous les autres assassinats sous le CNR ? Son régime n’est-il pas comptable de cela ? Il en est de même pour le régime du Front Populaire.Quelle famille a droit à des explications et quelle autre n’en a pas droit ?
    C’est regretable ce qui s’est passé depuis la révolution jusqu’à l’avènement de la démocratie dans notre pays et pour cette raison, j’invite tous les PATRIOTES DEMOCRATES à défendre la démocratie dans notre pays quelqu’en soit le prix à payer pour que de tels évènements ne se reproduisent plus dans notre pays.
    VIVE LE BURKINA ! VIVE LA DéMOCRATIE !
    Merci.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique