Par la présente, la famille Zongo de Zékounga de Goug-Naba vous présente ses chaleureuses salutations. Excellence, notre quiétude quotidienne est troublée par les ambitions et agissements des autorités communales de Tanghin-Dassouri.

C’est le lieu pour nous de vous relater brièvement l’histoire locale de Zékounga de Goug-Naba. Mais, qu’il nous soit permis de vous signaler qu’il existe le village de Zékounga de San-Naba qui dépend coutumièrement du canton de Bazoulé et administrativement du département de Tanghin-Dassouri et le village de Zékounga de Goug-Naba qui dépend coutumièrement du Baloum-Naba et administrativement de la commune de Sig-Noghin Ouagadougou.

Notre récit porte sur le Zékounga de Goug-Naba. Zékounga de Goug-Naba compte six (06) quartiers qui sont :Toéghin , Aonsin, Kougressinghin, Wedghin, Tangsèga et Yalgré. Zékounga de Goug-Naba est limité à l’Est par le village de Bassinko et de Yagma, à l’Ouest par le village Zékounga de San-Naba et Gonsin, au Sud par le village de Silmiougou et au Nord par le village de Sabtinga. Il est à signaler que les habitant de Zékounga de Goug-Naba sont tous des descendants d’un même ancêtre qui est le Goug-Naba, le chef de terre.

Cependant, du temps où on levait les impôts de capitation, les résidents du quartier Yalgré s’en acquittaient à Tanghin-Dassouri. Les populations des autres quartiers payaient les leurs à Ouagadougou. Avec l’évolution, et en 1998, Zékounga de Goug-Naba a introduit par voie hiérarchique une demande d’érection de cette zone en village autonome jouissant des droits y afférents. Mais Joachim Zongo, fils du village, lettré que le défunt Goug-Naba Timrebtaoré avait choisi pour les différentes courses administratives, nous avait rapporté à son temps ce qui suit : « l’autorité compétente notifie que la proximité de Zékounga de Goug-Naba avec le village de Bassinko constitue un handicap majeur à la requête » Goug-Naba Koutiga successeur du Goug-Naba Timrebtaoré a poursuivi son œuvre sans gain de cause pour la simple raison que Joachim Zongo, démarcheur, utilisait l’analphabétisme de celui-ci. En effet, il lui a fait signer une demande adressée au Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation où il écrivait : « la population de Zékounga de Goug-Naba compte actuellement 175 personnes (hommes, femmes et enfants) ».

Pourtant, la population du village était plus de 1300 habitants en son temps. A notre fort étonnement nous avons appris que le quartier Yalgré, le plus petit en nombre d’habitants serait érigé en village et disposerait d’un document administratif légal portant sur sa création et occuperait l’ensemble des domaines du village de Goug-Naba. Cette mascarade a servi de motif à Zongo Tanga Vincent, Zongo Ouambi Pierre, Zongo Joachim et à Zongo P. Lambert pour créer la zizanie, la division et instaurer la haine, l’insécurité au sein de la paisible population de Zékounga. En plus, ces agitateurs clament haut et fort bénéficier des grâces du Gouverneur du Centre qui aurait d’ailleurs procédé personnellement à la délimitation de leur soi-disant village qui se voit désormais officiellement rattaché à la commune de Tanghin-Dassouri. Excellence, Monsieur Le Premier Ministre, à la lumière de ce long récit le Goug-Naba et ses sujets perçoivent le faux et l’usage du faux dans la constitution du dossier adressé à l’Administration pour l’érection du quartier Yalgré en village. Cette usurpation de titre découverte par la population a entraîné une vive manifestation de colère vite maîtrisée par le Goug-Naba.

Excellence, Monsieur le Premier Ministre, la désapprobation, la colère, la révolte, les motivations diverses de mes sujets se conjuguent toujours au présent malgré les appels au calme. De peur que notre village et sa population ne fassent la une de la presse nationale et internationale quant à l’issue que prendrait un dénouement interne, nous avons, entant que responsable de ce village, adressé une lettre à sa Majesté le Mogho-Naba Baongo et à son Ministre le Baloum Naba sur le plan coutumier ; sur le plan administratif à monsieur le Maire de la commune de Sig-Noghin, au Haut Commissaire de la province du Kadiogo et au Gouverneur de la Région du Centre. Mieux nous avons sollicité une audience auprès du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation qui s’est tenue le 14 Septembre 2009 aux environs de 9 heures avec la Direction Générale des Circonscriptions Administratives et des frontières (DGCAF). Excellence, cette situation que nous vivons quotidiennement nous oblige à porter ces faits à votre connaissance et à solliciter vos compétences sur les lieux pour sauvegarder un but noble et cher : la paix sociale. Excellence Monsieur le Premier Ministre, avant toute résolution de ce litige, nous souhaitons que soit rendu caduc l’arrêté conjoint N° 2009 /0058/ MHU/MATD portant autorisation de lotir le village de Yalgré dans la commune de Tanghin-Dassouri, province du Kadiogo, région du Centre en date du 15 Mai 2009 et signé par le Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme et par le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation. Excellence, le village de Yalgré n’existe pas physiquement.

Nous ne saurons terminer, Excellence Monsieur le Premier Ministre sans tonner le chœur sacré de la vaillante et digne population de Zékounga de Goug-Naba : nous réaffirmons l’attachement du village de Zékounga de Goug-Naba à l’arrondissement de Sig-Noghin y compris le quartier Yalgré, l’abrogation du décret instituant le quartier Yalgré en village, nous exigeons et entreprendrons les démarches nécessaires pour l’érection de Zékounga de Goug-Naba en village autonome.

Veuillez, Excellence Monsieur le Premier Ministre, lire en ce témoignage l’expression de notre profond dévouement.

Le chef du village de Zékounga I, le Goug-Naba

ZONGO Finsi

L’Indépendant