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Libres propos : L’intellectuel et la politique

Publié le jeudi 8 octobre 2009 à 06h23min

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L’intellectuel doit-il faire de la politique ? Cette interrogation, si elle paraît provocante, n’a rien de surprenant car elle pose la question des rapports entre le savant et la politique. Bien plus, les réponses à cette préoccupation ne font pas l’unanimité des avis aussi bien au sein de la communauté scientifique que chez les citoyens ordinaires.

Pour bon nombre de citoyens et de penseurs, la réponse est non. Mais pourquoi se préoccupe-t-on tant de la participation politique ou non, des élites culturelles ? N’est-ce pas en raison de l’importance sociale de ce groupe particulier ?

La pertinence du débat nous amène à nous prononcer sur ce thème qui dénote des difficultés à classifier les différents types d’intellectuels (III) ; conséquence d’une appréhension pas toujours claire du concept d’intellectuel (II). Auparavant, il convient de reconnaître la légitimité de ces préoccupations (I).

I) L’action des intellectuels : des préoccupations légitimes

Que des citoyens se préoccupent de la participation de l’intellectuel en général, de celle de l’universitaire en particulier, à la politique, nous paraît tout à fait légitime. Car, on dira avant toute chose, « il est un citoyen comme les autres ». C’est-à-dire, une personne jouissant de droits et soumis à des devoirs au sein de sa communauté. A ce titre, il n’y a aucun inconvénient à le voir participer à la chose publique.

La difficulté apparaît dès lors que l‘on considère qu’il appartient à cette catégorie sociale dont l’action se fonde d’abord sur une reconnaissance sociale aussi bien de la part de ses pairs que de la société tout entière. Il est évident que l’intellectuel, dans la mesure où il appartient à une catégorie sociale spécifique, doit se tenir loin des particularismes car, il véhicule et incarne des valeurs universelles et atemporelles.

D’où l’idée que l’intellectuel est « cet homme qui vit en marge des joutes politiques, mais qui, de temps à autre, quand la situation le commande, sort de sa réserve pour donner, à travers une conférence ou une tribune dans un journal, son point de vue sur une question qui agite la nation ». Ainsi conçu, L’intellectuel doit se tenir loin de la sphère politique (il convient de dire partisane) qui est le lieu des enjeux singuliers, particuliers et temporels.

Car le domaine de prédilection de l’intellectuel est le savoir et la vérité scientifiques qui sont par essence opposés à la vérité et aux exigences de la politique. Il s’en suit que l’intellectuel perd son essence lorsqu’il s’implique dans ces types de considérations.

C’est pourquoi, l’intellectuel qui s’implique dans les affaires de la cité est décrié, vilipendé, accusé d’être la cause de tous les maux de la cité. Ahouelete Roland Yaovi Holou accuse les intellectuels africains d’être la cause principale de la misère du continent par leur participation et la caution qu’ils apportent à des régimes impopulaires, antidémocratiques. « Pour trouver la solution durable à la misère africaine, dit-il, il faut une révolution des intellectuels africains avertis » ; entendons par là, leur retrait de la sphère politique et leur reconversion à la formation pure et simple de leurs concitoyens.

Il convient de dire qu’une telle conception de l’intellectuel coïncide avec l’image d’Epinal, traditionnelle, originelle, de celui-ci : celle notamment du savant ou de l’homme de connaissances rationnelles de niveau supérieur et qui, fort de ce magistère, intervient sporadiquement dans la sphère publique pour en déterminer les significations et les orientations.

C’est bien cela l’intellectuel à l’instar du Scribe égyptien, du Mandarin Chinois, du Philosophe des Lumières, du savant des temps moderne et contemporain et dont quelques figures emblématiques sont : Zola avec l’Affaire Dreyfus, Voltaire dans l’Affaire Calas.

Si cette représentation est la plus ancienne, la plus marquante de l’intellectuel, elle ne saurait épuiser les modalités de cette catégorie. Autrement dit, l’intellectuel ne saurait se réduire à cet homme de savoir qui se tient loin de la sphère publique pour n’y intervenir que de temps à autre. A notre avis, l’intellectuel peut être aussi un militant syndical, un militant de parti politique, l’animateur d’une Organisation de la société civile, un conseiller du prince s’il n’est le prince lui-même. Cela découle de l’essence même de l’intellectuel.

II) Qui est intellectuel ?

Fondamentalement, l’engagement comme « décision du sens », selon le mot du Professeur Mahamadé Savadogo, est ce qui en dernière instance, caractérise l’intellectuel. Cette décision du sens ne saurait s’épuiser dans la politique encore moins, dans la sphère partisane car, celui-ci n’est qu’une modalité de la première.

En effet, si personne ne doute que des professions intellectuelles ont préexisté au concept lui-même, il reste autant vrai que le substantif, quant à lui, est de fraîche date. Celui-ci apparaît avec l’Affaire Dreyfus en 1898 sous la plume de Maurice Barrès ; un anti-dreyfusard.

Pour défendre l’innocence de l’Officier (le capitaine Dreyfus), condamné quelques années plutôt par la justice dans une affaire de trahison d’Etat et de la hiérarchie militaire, appelée, « L’affaire commandant Esterhàly », du nom du supérieur hiérarchique du Capitaine Dreyfus, Emile Zola publie le 13 janvier 1898, une « Lettre de protestation » à monsieur Félix Faure, président de la République de France, pour dénoncer les travers de la justice, les erreurs judiciaires qui ont émaillé la procédure et le procès, le verdict rendu qui acquitte le Commandant Esterhàly et condamne le Capitaine Dreyfus. Zola stigmatise par ailleurs, le silence coupable des pouvoirs publics dans cette affaire.

Pendant de longues semaines, des centaines d’écrivains, d’artistes, d’universitaires, d’avocats, d’architectes, d’internes des hôpitaux apposèrent leurs signatures au bas du texte de Zola se ralliant ainsi à la cause Dreyfus.

Face à l’ampleur de ce mouvement, et dans l’intention de le discréditer, Maurice Barrès, chef de file des anti-dreyfusards publie un court texte dans le quotidien Le Journal du 1er février 1898 et dans lequel il reprend le mot intellectuel que Clemenceau, bibliothécaire de la Sorbonne, avait utilisé en italique dans un premier texte tout en lui donnant une connotation suspicieuse.

Mais son texte produit un effet boomerang. Les dreyfusards s’approprièrent le mot en publiant dans La Revue Blanche de la Sorbonne, une « Lettre ouverte à Maurice Barrès », dans laquelle, ils revendiquent leur appartenance à cette catégorie de citoyens que Maurice Barrès a voulu désigner sous ce vocable.

On aura compris, le mot apparaît sur fond de polémique : d’un côté, les dreyfusards qui se posent en défenseurs de la vérité, de la justice, du bien-être, bref, des valeurs universelles contre l’autorité toute puissante des pouvoirs publics. De l’autre côté, les anti-dreyfusards qui se dressent en défenseurs de l’ordre établi, de l’autorité des institutions.

C’est dire que l’intellectuel lui-même, devient objet de critique, la cible de la contestation. Mais, quel que soit son bord, il est engagé. Par conséquent, il ne suffit pas d’être diplômé d’une université, c’est-à-dire, exercer une profession qui fait appel à l’intellect pour prétendre être un intellectuel.

L’engagement politique peut revêtir plusieurs formes et à différents degrés : l’engagement corporatif dans un syndicat, le militantisme partisan, l’activisme au sein d’une organisation de la société civile, la prise de position publique sur des questions d’intérêt national ou international, la participation à une conférence ou à un débat public, la signature d’une pétition ou d’une déclaration, etc.

Dans les sciences sociales, on distingue, généralement, les engagements de type traditionnel, classique et ceux de type contemporain ou nouveau à des degrés variés. En attendant d’aborder d’autres aspects de l’engagement politique des élites culturelles, disons un rapide mot sur quelques types d’intellectuel.

III) Quelques types d’intellectuels

Nous proposons en guise d’épilogue à cette intervention, un bref lexique des différentes catégories ou types d’intellectuels.

- « L’officient de l’universel » et « le Clerc du forum » avec Julien Benda : l’officient de l’universel est cet intellectuel qui défend des valeurs communes à toute l’humanité et de tous les temps comme la Justice, la vérité. A lui, l’auteur oppose le Clerc du forum qui s’attache à des valeurs particulières, nationales, locales. C’est ce type d’intellectuel dit Benda, qui a trahi sa vocation de Clerc.

- « L’intellectuel organique » avec Antonio Gramsci : c’est cet homme qui, à force de pratique ou de militance au sein d’une formation politique, finit par formuler ou formaliser les termes de sa pratique.

- « L’intellectuel spectateur » avec Raymond Aron : pour lui, l’intellectuel doit rester en marge des agitations politiques. Sa vocation unique est d’observer la vie politique sans y prendre part. A ce type d’intellectuel, l’on oppose généralement, l’intellectuel engagé.

- « L’intellectuel engagé » avec Jean Paul Sartre, est « celui qui se mêle de ce qui ne le regarde pas » car il est « dans le coup » embarqué qu’il est. Il est vrai que Sartre parle de l’écrivain, mais on comprend qu’il s’agit bien de l’intellectuel qui est celui qui ose se salir les mains, défendre la cause du peuple au nom de la lutte des classes.

- « L’intellectuel critique » avec Pierre Bourdieu : c’est le savant qui garde une certaine distance d’analyse des évènements sociaux, prend publiquement position sans, pour autant, se compromettre dans quelque engagement que ce soit. En termes bourdivistes, il s’agit du savant qui « pense la politique sans penser politiquement ». C’est tout un programme.

- « L’intellectuel au pouvoir » : le paradigme apparaît avec l’entrée de Luc Ferry au gouvernement, se consolide avec l’accès à la Présidence sénégalaise d’Abdoulaye Wade, d’Edem Kodjo à la primature togolaise, et Laurent Koudou Gbagbo à la présidence ivoirienne. C’est tout dire.

- « Le militant chercheur » avec Jean Pierre Garnier est cet intellectuel dévoué à la cause des plus démunis notamment les ouvriers à qui il apporte sa science. - « L’expert mercenaire » : à contrario du militant chercheur, est cet intellectuel qui met sa science au service des entreprises multinationales pilleuses des richesses de par le monde.

- « l’intellectuel spécifique » avec Michel Foucault : pour cet auteur, l’intellectuel est celui qui intervient dans la sphère politique sur la base de sa compétence, de sa spécialité. A cet intellectuel s’oppose « L’intellectuel amateur » avec Edward Said : cet auteur soutient que dans ses rapports avec le pouvoir, l’intellectuel doit, en tout temps et en tout lieu, dire la vérité au pouvoir. Faute de quoi, il cesse d’en être un. L’intellectuel est cet amateur qui se prononce sur toutes les questions ayant un enjeu pour la communauté humaine sans attendre d’être un spécialiste du domaine.

- « Les golden boys de Manhattan » : cette expression désigne les grands concepteurs des institutions financières internationales (IFI) du monde actuel que sont la Banque mondiale, le FMI, la Banque internationale pour la reconstructions et le développement (BIRD), et leurs filiales que sont le groupe de la BOAD, la BAD, etc. Ce sont les concepteurs des différents Programmes d’ajustement ou de relance économique auxquels nos pays sont soumis, P.A.S., PPTE, CSLP, et « Les stratégies de réduction de la pauvreté » que nos chefs de l’Etat reçoivent souvent comme émissaires des IFI.

« L’intellectuel médiatique » avec Bernard Henri Levy et Alain Finkielkraut : c’est l’homme de savoir qui le fait savoir via les médias notamment, la Télévision qu’il fréquente à profusion ; - etc.

On peut remarquer les oppositions entre ces types ou catégories d’intellectuels qui restent des axes d’analyse et non des types purs. Assurément, des difficultés émergent dès que l’on essaie de comprendre le mot intellectuel. Cet état de fait s’explique à notre avis par la confusion que l’on fait très souvent entre l’adjectif et le substantif intellectuel. C’est dire qu’il ne suffit pas d’être diplômé d’une université, c’est-à-dire, exercer une profession qui fasse appel à l’intellect pour prétendre être un intellectuel.

Toutefois, l’intellectuel est celui qui formule en termes rationnels et communicables, en termes scientifiques dira-t-on, la réalité sociétale et les enjeux d’une situation avant d’en prendre position. Il s’en suit que la formation de niveau universitaire est une condition première quoique non suffisante, de l’acquisition de la qualité d’intellectuel. Le niveau de formation universitaire peut varier d’une époque à une autre, d’un pays à un autre. Un titulaire de la licence serait considéré comme un intellectuel dans telle contrée et apparaîtrait comme un simple lettré dans telle autre.

On aura compris. Si le niveau de développement d’un pays est tributaire du niveau d’instruction de sa population, il n’est nul besoin d’insister sur la place et le rôle accordés aux intellectuels en son sein. François Mitterrand le souligne avec force lorsqu’il écrit que : « Souvenons-nous qu’humble ou célèbre, académique ou marginal, le chercheur est comme la pointe de diamant d’une société avide d’accéder aux formes supérieures du savoir et par là, du progrès ».

Pour l’Association burkinabè de science politique : Le Secrétaire exécutif permanent, Salifou Sangaré


Notes :

1. Le thème de l’intellectuel engagé est devenu un thème d’actualité car l’intellectuel engagé est avec les hommes politiques, « les figures les plus marquantes de la vie politique contemporaine » note le Pr Mahamadé Savadogo in, La parole et la cité. Essais de philosophie politique, Paris L’Harmattan, 2002, P. 255.

2. Cette thématique constitue l’objet de l’œuvre de l’un des pères fondateurs de la science politique Max WEBER, Le savant et le politique, Paris, 10/18, 1963

3. Dans sa chronique du Vendredi 24 juillet 2009, le « Fou » répond à cette question de façon mitigée. S’interrogeant sur le rôle et la place des intellectuels burkinabè face à la crise actuelle qui secoue le Grand Parti majoritaire de notre pays, le CDP, il en vient à déplorer l’absence des universitaires au Forum sur l’Alternance organisé par Le Forum Civique. Si ses préoccupations sur l’avenir de notre pays sans l’action, la participation, des élites culturelles burkinabè à la politique nous paraissent fondées, nous ne partageons toutefois pas ses conclusions pessimistes. Voir, « Les lanternes qui ne nous éclairent plus », in, Le Pays, N° 4415, P.8

4. Max WEBER est l’un des premiers auteurs à récuser toute prise de position politique au savant qui doit garder « une neutralité axiologique ». Voir WEBER (Max), ouvrage cité. Julien BENDA, Raymond ARON, défendent à leurs tours, cette position. Voir, BENDA (J), La trahison des Clercs, Paris, Livre de Poche, Coll. « Pluriel », 1977. Et, ARON (Raymond) in, L’opium des intellectuels, Paris, Hachettes- Littératures, Collection « Pluriel », 2002. Edward. W. SAID, soutient que le rôle de l’intellectuel est loin de la politique. In, SAID (Edward. W), Des intellectuels et du pouvoir, Paris, Le Seuil, Collection Essais, 1996. On pourrait lire aussi avec intérêt, TOMME (Shanda) in, La crise de l’intelligentsia africaine, Paris, L’Harmattan, « Point de vue », 2008.

5. Christophe CHARLES montre que l’intellectuel relève d’une catégorie particulière qui est à la fois sociale et politique. De ce fait, il a une longueur d’avance sur les autres citoyens en matière politique car, il allie savoir-faire, défense de certaines valeurs et autonomie. Voir, CHARLES (Christophe), Les intellectuels en Europe au XXe siècle, Paris, Le Seuil, 1996, P. 26.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 8 octobre 2009 à 17:15, par kamiwalogo En réponse à : L’intellectuel et la politique

    J’ai énormement apprécié le contenu de votre reflexion. et je vais apporter ma contribution en m’appuyant sur votre synthèse, à la suite des multiples définitions : l’intellectuel est celui qui formule en termes rationnels et communicables, en termes scientifiques dira-t-on, la réalité sociétale et les enjeux d’une situation avant d’en prendre position.
    partant de cette acception, l’intellectuel est quelqu’un qui sait naturellement utiliser sa matière grise pour produire des analyses cohérentes et des connaissances "cachées" sur les faits de sociétés. en d’autres termes, posséder un gros diplome n’est rien quand on n’est pas en mesure de prendre position dans la reflexion,autrement dit, de se hisser au dessus de la mêlée.
    Un tel homme devrait-il rester à l’écart du monde voir du champ politique ? il n’est nul besoin de décrire ce champ comme une sphère de débats tranchés mais aussi de coups fourrés. l’intellectuel, au regard de sa capacité à se retenir et à se bercer dans la réflexion me semble une personne capable d’affronter les autres adversaires tout en restant lui-même, c’est-à-dire honnête, productif et instructif dans ses démarches.
    si les intellectuels burkinabè aiment leurs pays, qu’ils se battent pour gerer les différentes communes et l’on ne tardera pas à voir le changement se produire dans notre chère pays.
    le temps me manque mais je suis prêt à poursuivre les échanges une autre fois.

  • Le 8 octobre 2009 à 18:10 En réponse à : Libres propos : L’intellectuel et la politique

    Tres beau job, Salifou Sangare. J’espere que tous les intervenants sur ce forum sauront trouver leur place par eux memes car beaucoup ont ingurgite des formules academiques sans jamais penser a les laisser percoler a travers leur texture subconsciente. S’ ils sont courageux, je ne dis pas honnetes car ils ne le sont pas, ils sauront quel type d’ intellos ils sont et vont enfin se resoudre a dire a Blaise que notre constituion est sacree pour la paix que nous adorons tous tant. Les pouvoirs prolonges finissent toujours par des tragedies. Si au bout de 10 ans de pouvoir tu vois que tu n’as pas atteint tes objectifs de "developpement", peut- etre que ce n’etait pas vraiment des objectifs ou peut- etre que tu n’ etais pas l’ homme de la situation. C’est tout a ton honneur de passser le temoins a d’ autres. Sinon a lire certains intellectuels juristes sur ce forum, j’ai froid au dos, car je me rappelle toujours le ministre de la communication sous Mobutou dans le film Mobutu, Roi du Zaire : Veritable thuriferaire devant le non eternel.

    LOP

  • Le 9 octobre 2009 à 13:30, par obou En réponse à : Libres propos : L’intellectuel et la politique

    les deux exemples illustrent bien le fond de ma pensée

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