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Médecines traditionnelle et moderne : Un couple qui fait bon ménage

Publié le mercredi 7 octobre 2009 à 02h57min

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Autour du thème : « Plantes médicinales en thérapeutique moderne », chercheurs, tradipraticiens, pharmaciens et médecins venus de quatorze pays prennent part à la deuxième édition du congrès international de phytothérapie de Ouagadougou (CIPO) ouverte hier mardi 6 octobre 2009 en présence du Premier ministre, Tertius Zongo. Il s’agira, quatre jours durant, de réfléchir sur les voies et moyens de tirer parti de la complémentarité entre la pharmacopée traditionnelle et la médecine moderne.

Longtemps considérées comme deux formes de protocoles thérapeutiques inconciliables, médecines traditionnelle et moderne s’avèrent être les deux faces d’une même monade. Ce qui les unit dépasse de loin ce qui les différencie : « Il semblerait que plus de 60% des médicaments utilisés en médecine moderne soient issus directement ou indirectement de la nature », a révélé le ministre de la Santé, Seydou Bouda.

Or c’est exclusivement de cette nature que proviennent les ressources de la tradithérapie. Par le choix du thème : « Plantes médicinales en thérapeutique moderne », la rencontre de Ouagadougou, deuxième du genre, vise à susciter au sein de la communauté scientifique un regard nouveau sur la phytothérapie.

En atteste l’objectif général du conclave qui est de « renforcer les connaissances des participants sur l’utilisation des substances naturelles en thérapeutique moderne, notamment pour le traitement des pathologies prioritaires ou pathologies négligées de l’Afrique ». Pari auquel se sont déjà engagés chercheurs, médecins, pharmaciens et tradithérapeutes africains en cette décennie de la médecine traditionnelle (2001-2010) dans le continent noir.

« Le thème du CIPO 2009 est bien à propos et nous interpelle tous, membres de la communauté scientifique, et nous comprenons tous que chacun d’entre nous est un monde en miniature et qu’il y a en chacun d’entre nous le soleil, la lune et les étoiles », note le Pr Jean Koulidiati, président du comité d’organisation, avant d’interpeller ses pairs en ces termes : « Un proverbe dit ‘’ Tant que les lions n’auront pas leur historien, les histoires de chasse seront toujours à la gloire du chasseur’’. Il faut donc que les universitaires africains expliquent eux-mêmes la nouveauté et l’intelligence de leurs projets et de leurs actions et fassent entendre leur voix ».

Pour le Pr Mamadou Koumaré, président du comité scientifique, il s’agit aussi d’un combat pour la justice et l’équité : « Au regard de la couverture sanitaire assurée par le système traditionnel de soins, il n’est plus acceptable que les moyens qui lui sont alloués ne soient pas à la hauteur du rôle qu’il joue. Aussi a-t-il appelé à la nécessaire formation des hommes et à la coopération internationale.

Dans cette rencontre bisannuelle, le ministre de la Santé, Seydou Bouda, « voit un trait d’union entre chercheurs et détenteurs du savoir médical traditionnel, et une dynamique porteuse d’espérance ». Toutefois, il a formulé deux suggestions. La première, relative à la relance de la pharmacopée africaine, porte la nécessaire mise à jour de l’inventaire de la flore tropicale. La seconde plaide pour l’élaboration d’un répertoire consensuel des bonnes pratiques médicales d’Afrique.

La cérémonie a été marquée par l’élévation de trois personnalités au rang de chevalier de l’Ordre national. Il s’agit, en l’occurrence, des Pr Mamadou Koumaré du Mali, de Laurent Aké-Assi de la Côte d’Ivoire et de Jean-Louis Pousset de la France.

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

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