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APRES LE DELUGE DU 1er SEPTEMBRE : Le CMA Paul VI ploie sous le poids des malades

Publié le lundi 5 octobre 2009 à 02h34min

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On se souvient que le Centre hospitalier national Yalgado Ouédraogo a été très touché par les inondations du 1er septembre dernier. Du fait de l’arrêt total de certains services, les patients ont dû rejoindre d’autres centres médicaux. Sont de ceux-ci, le Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) Paul VI. Depuis le 3 septembre 2009, les statistiques ont explosé dans presque tous les services du fait de l’affluence des malades. Pour relever ces défis, cet hôpital de droit privé appartenant à l’archidiocèse de Ouagadougou a besoin d’un personnel complémentaire mais aussi de matériel suffisant pour gérer le flux ininterrompu de patients. Pour le moment, l’appui conséquent du ministère de la Santé se fait encore attendre...

Deux ou trois jours après la pluie diluvienne du 1er septembre, les malades ont commencé à affluer au CMA Paul VI, qui relève du district sanitaire de Signoghin. Très vite, les urgences médicales étaient débordées, raconte le directeur général, Joseph Yanogo. Ce mardi 29 septembre 2009, nous y avons fait un tour. Dans la salle d’attente des urgences, un infirmier préparait une perfusion pour un nourrisson. Au-delà des salles d’hospitalisation (où il n’y a plus de places), les malades sont dans les couloirs. Les statistiques sont là pour montrer l’ampleur de la situation. Du 1er au 29 septembre 2009 à 18h, 433 personnes ont été reçues aux urgences médicales par les médecins et on a dénombré environ 900 consultations, par les infirmiers. Du jamais vu.

Flot ininterrompu de malades

A côté des urgences médicales, le bloc opératoire, l’un des services les plus sollicités, est, selon la responsable de ce service, la soeur Jocelyne Kantiono, attachée de santé en chirurgie, une dizaine de patients avaient déjà été programmés pour des interventions. Pour pouvoir les subir, ils sont venus au CMA Paul VI. "Depuis le début du mois de septembre, nous n’avons plus d’heures de descente parce que les malades viennent continuellement", confie la soeur Jocelyne. Ce n’est pourtant pas l’énergie qui leur fait défaut et les heures supplémentaires consenties sont obligatoires pour sauver des vies.

Le mercredi 23 septembre 2009, c’est à 23 h que l’équipe du bloc opératoire est descendue. Et que dire du laboratoire ? Pour assurer la continuité des soins, Joseph Yanogo indique que depuis le 28 septembre (la veille de notre passage), le service continu a été instauré. Mais, le flot ininterrompu de malades n’est pas sans conséquence sur le fonctionnement du centre médical de l’archidiocèse de Ouagadougou. Le premier défi a relever, c’est celui du personnel médical. Malgré la réquisition de 7 accoucheuses auxiliaires, de 6 infirmiers et d’un agent itinérant de santé (AIS) par le médecin-chef du district de Signoghin, les difficultés sont loin d’être résolues. A entendre le directeur administratif et financier de l’établissement, l’abbé Joanny Koama, il faut 6 infirmiers de plus aux urgences médicales pour une prise en charge des patients. Le CMA Paul VI pour sa part a dû s’attacher les services de 6 étudiants de médecine en fin de cycle et d’un médecin.

Le 2e défi est celui du matériel médical. Le directeur général du CMA Paul VI, Joseph Yanogo, nous a confié que presque tous les services ont besoin d’équipements pour assurer leur mission. "Le nombre de malades va croissant alors qu’on manque de matériel", assure-t-il. Dans ce contexte, l’appui financier de l’OCADES a été déterminant pour des investissements urgents comme la confection de supports de perfuseurs. Pour le médecin-chef par intérim, le Dr Joël Kiendrébeogo, qui nous a servi de guide dans les services, le plus urgent, c’est l’oxygène et le sang. D’ailleurs, pour les transfusions, il faut se déplacer constamment au Centre national de transfusion sanguine (CNTS) parce que le CMA ne dispose pas de réfrigérateurs spéciaux pour le sang. L’un des défis reste aussi l’hygiène et l’assainissement.

"Le plus urgent, c’est l’oxygène et le sang"

Avec les nombreux patients qui sont reçus, il faut plus de personnel d’appui pour maintenir les infrastructures dans les normes. Le CMA a été obligé d’accélérer la construction des toilettes entamées avant septembre 2009. Last but not least, les stocks de sécurité au niveau du dépôt pharmaceutique doivent être renforcés. Le CMA Paul VI a déjà consenti de nombreux efforts financiers pour commander des lits supplémentaires et d’autres matériels, par exemple. Il a aussi bénéficié de l’appui de plusieurs partenaires dont l’ONG Médecins sans frontières qui a aménagé deux tentes au niveau des urgences. C’est plutôt le soutien de l’Etat qui se fait attendre en termes de personnels (médecins et infirmiers). Le ministère de la Santé a déjà fait une évaluation des besoins puisqu’en prévision de l’arrivée des malades de l’hôpital Yalgado Ouédraogo, des promesses avaient été faites dans ce sens. Même si c’est difficile, ce n’est pas impossible, affirment en choeur le patron du CMA et l’argentier, respectivement, Joseph Yanogo et l’abbé Joanny Koama, par ailleurs, économe général de l’archidiocèse de Ouagadougou.

Par Dayang-ne-Wendé P. SILGA

Le Pays

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