Le Programme économique régional (PER) de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) coûtera la somme de 851,5 milliards de F CFA et couvrira la période 2004 - 2008. Cet "ambitieux" chantier a été adopté le 18 mai 2004 à Cotonou (Bénin). Il fera l’objet d’une campagne d’information et de sensibilisation dans les Etats membres de l’Union et à l’endroit des partenaires au développement.

C’est dans ce cadre que la Commission de l’UEMOA a rencontré, mardi 27 juillet 2004 à son siège à Ouagadougou, les ambassadeurs et les représentants des institutions internationales. Dans son exposé, le commissaire chargé des politiques économiques M. Frédéric Korsaga a insisté sur les objectifs du PER et sa portée dans le bien-être des populations de l’Union. Le programme contribuera à "l’approfondissement du processus d’intégration en vue de stimuler une croissance forte, durable et réductrice de la pauvreté".

Ainsi, le plan quinquennal verra la réhabilitation et la modernisation des infrastructures de base de l’Union, l’amélioration de la compétitivité des industries, et la promotion du développement humain. "Le PER vient résoudre un certain nombre d’insuffisances liées au domaine des infrastructures, de l’électricité et des transports. Ces facteurs expliquent entre autres la pauvreté au sein des populations de l’espace UEMOA", a confié le commissaire chargé des politiques économiques.

Le programme portera sur trois axes d’interventions prioritaires : les infrastructures économiques (69,1%), les ressources naturelles (15,6%) et le développement humain (11,2%). L’accent sera également mis sur la micro finance et la bonne gouvernance. Selon le ministre burkinabè délégué à la Coopération régionale, M. Jean De Dieu Somda, l’exécution du PER nécessitera la réalisation de 30 projets intégrateurs. Ceux-ci constitueront un complément aux programmes d’investissements public et privé des Etats membres de l’UEMOA.

Le PER, un acquis

Sur les 851,5 milliards de F CFA que nécessitera le PER, 129 milliards soit 15% de financement sont déjà acquis. Le reste, 722,5 milliards représentant 85% du coût global, sera recherché tant au niveau interne (BOAD, BRVM) qu’auprès des partenaires au développement et des institutions financières internationales.

Pour M. Korsaga, le programme ne constituera pas un projet de trop car il s’intègre dans la dynamique de développement du continent insufflé par le nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Il a souligné que les actions du PER tiendront compte des protocoles d’accord entre certaines institutions sous régionales (CILSS, CEDEAO, l’ABN) et l’UEMOA. "Les activités seront menées dans une synergie de vue pour qu’il n’y ait pas de doublons entre les projets", a indiqué Frédéric Korsaga. La société civile et le secteur privé prendront une part active dans la mise en place du programme économique régional.

Des missions d’explication seront diligentées dans les Etats membres pour y rencontrer les pouvoirs publics et les différentes administrations. A terme, le programme doit permettre la réalisation d’un taux de croissance annuel moyen du produit intérieur brut (PIB) réel de plus de 7%, le renforcement de la compétitivité des économies de l’Union, l’intensification des échanges intra-communautaires...

Jolivet Emmaüs Sidibé PAG BELEGUEM
Sidwaya