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Réinstallation des sinistrés : Le manque de tentes compromet le déménagement

Publié le mercredi 30 septembre 2009 à 03h13min

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Le Conseil de gestion des secours d’urgence mis en place pour appuyer le gouvernement dans la prise en charge des sinistrés du 1er septembre 2009 s’est rendu sur le terrain de réinstallation des victimes de l’inondation, le 29 septembre 2009 à Ouagadougou et à Loumbila. Si sur les nouveaux sites de la capitale burkinabè la situation est acceptable, à Loumbila, les sinistrés semblent abandonnés à eux-mêmes.

La réinstallation des sinistrés du 1er septembre 2009 sur de nouveaux sites est mise en difficulté par un déficit de tentes. C’est la préoccupation majeure portée à la connaissance du Conseil de gestion des secours d’urgence conduit par son président, Gaspard Ouédraogo sur le terrain à Ouagadougou et à Loumbila, le 29 septembre 2009.

A Ouagadougou, deux sites tests ont été aménagés, un à l’Institut national de la jeunesse, de l’éducation physique et sportive (INJEPS) et l’autre, sur l’hippodrome d’Hamdalaye. Sur le site de l’INJEPS, 136 tentes ont été dressées et abritent 1013 sinistrés et sur celui d’Hamdalaye, 673 tentes ont été implantées avec 5118 personnes qui y vivent. Selon le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, à la date du 27 septembre 2009, 7 628 sinistrés ont été réinstallés. Il précise que 43 sites, tous les lycées et collèges, ont été libérés et 43 autres sites restent occupés avec 17 707 sinistrés à déplacer.
Le maire de Ouagadougou a souligné qu’à la date du 29 septembre 2009, tous les sites dans l’arrondissement de Boulmiougou ont été totalement déménagés. La question des tentes complique l’opération, a dit Simon Compaoré. Dans les premières évaluations, environ 600 tentes étaient attendues en supposant que chaque tente devrait abriter 100 sinistrés. “Malheureusement, il y a des tentes de 12 ou huit personnes”, déplore Simon Compaoré.

“Si on dépasse un certain temps, ça deviendra difficile”

Le maire de Ouagadougou a rassuré le Conseil de gestion des secours d’urgence que des tentes ont été commandées et tout rentrerait dans l’ordre bientôt. Sur les sites de l’INJEPS et de l’hippodrome, les questions d’hygiène, de sécurité et de santé sont pris en charge. Mais le maire de Ouagadougou prévient les sinistrés : “On ne pourra pas tenir si on doit faire des mois et des mois. Par jour, on dépense 30 tonnes de riz”. Mais quand les sinistrés quitteront-ils les sites ? A cette question du Conseil de gestion des secours d’urgence, Simon Compaoré dit que le gouvernement est en train de se pencher sur la situation. Cependant, il attire l’attention des sinistrés sur le fait qu’”il ne s’agit pas de construire des maisons pour eux. Même si on le voulait, on ne peut pas. Par conséquent, il ne faut pas attendre...”. Sur le site de l’hippodrome d’Hamdalaye, le deuxième adjoint au maire de Boulmiougou, Amidou Ouédraogo a révélé qu’ils ont enregistré des imposteurs, environ 200 personnes.
Ils sont en train de les identifier afin de se débarrasser d’eux. De toutes les façons, Simon Compaoré a noté ceci : “On ne va pas se laisser doubler dans cette affaire”.

Situation préoccupante sur le site de Loumbila

Les gestionnaires des sites ont laissé entendre que 60 à 70% des sinistrés qu’ils gèrent sont des enfants et des femmes. Sans pouvoir dire au Conseil de gestion de secours d’urgence quand les sites seront libérés, le maire de Ouagadougou a tout de même éclairé un peu ses membres. “Les sinistrés qui étaient en location devront commencer à chercher des maisons.
Ceux qui étaient dans les zones inondables savent qu’ils ne peuvent plus y repartir et ceux qui sont dans la légalité pourraient être réorientés ailleurs”, a indiqué Simon Compaoré. Contrairement aux deux sites de Ouagadougou, celui de Loumbila, précisément dans les locaux du Service national pour le développement (SND), inquiète.

Pour le moment, on ne sait pas exactement combien de sinistrés y sont installés. Pire, il y a des problèmes d’hygiène. Les sinistrés se lavent dans la nature et y défèquent. Ils ont aussi des soucis de santé. Ces sinistrés qui viennent des arrondissements de Bogodogo et de Nongr-Massom ont l’impression d’être abandonnés à eux-mêmes.
Ils sont dans l’incertitude car il se pourrait qu’on les ramène sur de nouveaux sites à Ouagadougou quand il y aura suffisamment de tentes. Le président du Conseil de gestion des secours d’urgence, Gaspard Ouédraogo, s’exprimant à l’issue de la visite a mentionné : “Nous sommes impressionnés par ce qui a été fait sur le terrain. Nous sommes venus pour écouter, regarder et prendre la mesure de la tâche”. En tous les cas, le Conseil de gestion des secours d’urgence a dit prendre note, aussi bien sur ce qui va bien et sur ce qui va mal et a rassuré qu’il rendra compte à qui de droit.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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