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Statut du chef de file de l’opposition : « Je n’ai jamais dit que c’était une coquille vide »

Publié le lundi 28 septembre 2009 à 04h22min

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Me Bénéwendé Stanislas Sankara

C’est officiel, et comme nous l’annoncions dans notre édition de vendredi dernier, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, président de l’Union pour la renaissance-Parti sankariste (UNIR/PS), est le chef de file de l’opposition burkinabè. Ainsi en a décidé, le 22 septembre 2009 le bureau de l’Assemblée nationale. C’est l’épilogue d’un problème qui traînait depuis, mais que la nouvelle loi sur la définition du parti politique de l’opposition est venue résoudre de la plus simple manière qui soit. L’UNIR/PS avec ses 5 députés ravit cette place à l’ADF/RDA de Me Gilbert Ouédraogo qui a préféré aller au gouvernement que de végéter dans l’opposition.

Lors des journées parlementaires du groupe Alternance, démocratie et justice (ADJ), les 26 et 27 septembre 2009 à Ouagadougou, nous avons rencontré le tout nouveau chef de file de l’opposition à qui nous avons pu arracher ces quelques mots.

Vous venez d’être désigné comme chef de file de l’opposition burkinabè. Comment cela s’est-il passé ?

• Vous avez suivi les réformes politiques au niveau de l’Assemblée nationale. Ce processus a abouti à une loi qui a été votée le 14 avril et promulguée le 4 mai 2009. Cette loi dit en substance que le chef de file de l’opposition c’est le parti politique de l’opposition qui a le plus de députés à l’Assemblée nationale. Le 22 septembre, le bureau de l’Assemblée nationale a tiré les conséquences de cette loi désigné le président de l’UNIR/PS qui est le parti de l’opposition ayant le plus de députés.

Votre parti compte combien de députés ?

• Nous avons aujourd’hui 5 députés si on tient compte du congrès. Sinon aux élections législatives, notre parti a eu 4 députés. (Ndlr : le 5e député est Nestor Bassière qui a été élu sous la bannière de l’UPS).

Que dit la nouvelle loi à propos de l’opposition ?

• Elle définit comme parti politique de l’opposition, tout parti ou groupe de partis opposés au parti ou au groupe de partis qui sont au pouvoir ou soutenant l’action gouvernementale. La définition est maintenant plus claire.

Vous estimez à présent avoir obtenu justice ?

• Je dirai plutôt que c’est la résultante d’un combat que le peuple burkinabè a mené, particulièrement depuis la crise politique et sociale née de l’assassinat de Norbert Zongo. Depuis, il y a eu des reformes. Et les recommandations du collège des Sages tendaient à ce qu’on revienne à des textes consensuels. A cet effet, on a insisté qu’on puisse consacrer un statut à l’opposition. Du reste, cela est affirmé dans toutes les Déclarations et Traités auxquels le Burkina Faso est partie prenante. Donc, nous n’avons pas compris pourquoi ça traînait. Mais comme je le disais, c’est la résultante d’un combat et je crois que justice a été faite.

A présent que vous êtes désigné chef de file de l’opposition, quand est-ce que vous allez enfiler cette robe et jouer pleinement votre rôle ?

• …(Rires). Vous savez nous avons commencé depuis que nous nous sommes engagé en politique. Nous n’avons pas attendu la résolution pour travailler dans ce sens. Et l’opposition, depuis un certain nombre d’années, travaille déjà sur ce registre. Les présentes journées parlementaires viennent étayer cette affirmation. Regardez un peu la configuration de l’Assemblée nationale, nous sommes parvenus avec tous les partis politiques de l’opposition à constituer un seul regroupement. Je pense qu’aujourd’hui, ce statut-là vient simplement nous renforcer dans notre conviction que l’opposition doit s’unir ou périr.

Etes-vous convaincu que ce statut sera appliqué parce que Me Hermann Yaméogo, pressenti pour ce poste lors de la dernière législature, a poireauté sans rien voir venir de concret ?

• Non, cette fois-ci, pour ceux qui ont suivi le débat d’abord en commission ad hoc puis en commission générale, nous avons pris un certain nombre de dispositions concrètes. Parce que ce qui intéressait d’abord l’opposition, nous c’était d’avoir un statut, c’est important, pour lui permettre de s’organiser. Je crois qu’aujourd’hui, même s’il y a des insuffisances dans la loi, il faut reconnaître que c’est un pas qui a été fait. L’essentiel pour nous c’était qu’on clarifie le jeu politique et que l’opposition puisse se retrouver pour mieux travailler. Je pense que ça vient simplement comme un plus.

Mais Me Sankara, quels sont les avantages de votre nouveau statut ?

• L’avantage sérieux, l’avantage concret qui m’intéresse moi, c’est permettre à l’opposition de s’organiser, de prendre ses responsabilités et d’être véritablement un contre-pouvoir ; de pouvoir véritablement défendre ses prérogatives, ses droits et ses devoirs. C’est ça le premier avantage. C’est vrai que la loi prévoit des privilèges, des avantages, rang protocolaire,…

Vous pouvez nous en parler ?

• Oui mais il faut attendre la résolution. Une résolution doit être prise dans ce sens.

Donc ce n’est plus une coquille vide ?

• Même si c’est une coquille vide, c’est à nous de la remplir. Remarquez que je n’ai jamais dit que c’était une coquille, a fortiori vide. C’est à l’opposition de faire son statut et de se faire respecter.

Propos recueillis par
San Evariste Barro
Innocent Kambiré (stagiaire)

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 28 septembre 2009 à 13:29, par l’Intègre En réponse à : Statut du chef de file de l’opposition : « Je n’ai jamais dit que c’était une coquille vide »

    Courage et bonne chance.

  • Le 29 septembre 2009 à 01:19, par koudka En réponse à : Statut du chef de file de l’opposition : « Je n’ai jamais dit que c’était une coquille vide »

    courage ! rien ne s’acquiert facilement. ce rang est le fruit d’une longue lutte et c’est maintenant que le combat sera chronométré. tous les démocrates sincères et soucieux du développement du Faso doivent faire sienne cette nouvelle donne. il appartient aux premiers responsables de l’opposition de redoubler de vigilance car les pièges ne vont pas manquer ni moins les agressions et les provocations.

  • Le 29 septembre 2009 à 07:59 En réponse à : Statut du chef de file de l’opposition : « Je n’ai jamais dit que c’était une coquille vide »

    Monsieur Bénéwendé stanislas SANKARA,
    Vous allez enfin comprendre que ce n’était pas un gateau fait à M. Gilbert OUEDRAOGO. Vous allez bientôt déchanter. Mais l’essentiel c’est de rester uni dans cette opposition et surtout de faire des propositions sérieuses d’alternance politique responsable et pas passer le temps à "chiner" dans les brocantes du pouvoir à la recherche de subsides comme certains l’ont honteusement ou intelligemment fait. C’est ça une opposition responsable et il me semble que vous avez enfin compris l’attitude à tenir. Ecoutez écoutez, écoutez beaucoup les autres et surtout gardez votre calme et votre sérénité en toute circonstances. Les gens voteront pour vous, non pas parce qu’ils vous aiment, mais parce qu’ils souhaitent que l’alternance ait lieu...et personnellement, je ne suis intéressé, ni de près ni de loin par cette situation. En gros, alternance ou pas au burkina Faso, je m’en contrefiche car je vis à l’étranger et, notamment au Canada. Beog biiga

    • Le 3 octobre 2009 à 20:14 En réponse à : Statut du chef de file de l’opposition : « Je n’ai jamais dit que c’était une coquille vide »

      Je ne peux pas comprendre qu’ un compatriote puisse dire qu’ il se contrefiche de ce qui se passe au pays. Vivre au Canada n’est pas une fin en soi. Moi aussi je vis au Canada a Toronto. J’ai meme eu la nationalite Americaine mais je sais qu’ au fond de moi, je suis burkinabe. Ici on ne me reconnaitra jamais pleinement comme un Americain ou un Canadien a cause de la couleur de ma peau et de mon accent. Et meme si on me reconnaissait Americain ou Canadien, je suis sur que je ne suis pas un americain- Canadien a temps plein puisque ne pouvant meme pas me presenter a la course pour la Presidence, n’etant pas ne ici. Dans tous les cas, nos freres restes au pays, et que nous avons abandonnes pour des raisons precises, ne nous en veulent pas. Mais c’est eux qui gardent nos mamans, nos papas, nos tantes et autres consanguins rester au pays. Mieux, c’est eux qui gardent notre histoire et nos petits souvenirs. Imaginez si tous les burkinabe devaient partir. On aurait meme plus de village, mon cher. Heureseument que tous ne siont pas partis malgre les conditions de vie qui n’ inciteraient pas forcement a rester. Ils le font en enseignant nos mamans, nos papas et autres parents, en les soignant, en faisant mille choses qui rendent la vie plus soutenable. L’argent que nous envoyant au pays est certes utile, mais l’ argent ne peut rien faire si des gens ne s’ occupent pas de cette societe. Donc tout ce qui se passe dans ce pays- la nous regarde. Dire que tu te contrefiches m’exaspere au plus haut point. J’espere que tu auras la grandeur de vue necessaire pour t’excuser devant les milliers de concitoyens qui ont ete choques par ta marque d’ insensibilite. Meme les Europeens suivent avec beaucoup d’ attention ce qui se passe chez nous parce qu’ il s’agit simplement d’etres humains si tant est que tu desesperes d’avoir ete burkinabe.

      Jean Marie Vianey F., Toronto, Canada
      Fraternellement.

      • Le 4 octobre 2009 à 18:51 En réponse à : Statut du chef de file de l’opposition : « Je n’ai jamais dit que c’était une coquille vide »

        Vianey, je ne te demande pas de comprendre pourquoi je m’en contrefiche des jeux politiques au Burkina. je te demande simplement de jouer ta partition dans cette évolution démocratique au Burkina Faso. J’ai dit beaucoup plus de choses intéressantes que tu n’as pas relevé. C’est ce bout de phrase que tu as retenu pour déambuler sur une polémique complètement inutile. En plus tu as la prétention de me demander de m’excuser devant "les milliers" d’internautes. Je n’ai jamais méprisé le travail que les gouvernants et les travailleurs burkinabé de l’intérieur font difficilement au pays. Tu veux me faire dire des allégations fallacieuses que tu as ingurgité lamentablement dans ton petit cerveau. Le développement du Burkina ce n’est pas l’affaire individuelle mais un changement radical dans les mentalités et, notamment les états d’esprit comme le tien. Je m’en contrefiche également que tu sois suédois, russe, canadien, américain ou bosniak. Tout ça est très secondaire en comparaison des propositions concrètes que tu feras pour le développement du burkina Faso. N’est-ce pas. Beeog-Biiga.

        • Le 11 octobre 2009 à 02:54 En réponse à : Statut du chef de file de l’opposition : « Je n’ai jamais dit que c’était une coquille vide »

          Dire que tu te contrefiches des jeux polotiques montre combien ton cerveau ne depasse pas celui d’ une linotte : La linotte est l’ oiseau qui a certainement le cerveau le plus gros, comme le tien. Comment la puce peut- elle dire qu’ elle se contrefiche qu’ on grillle le chien ou pas ? Je voulais simplement voir si tu allais dementir mon hypothese selon laquelle tu es un parfait idiot. C’est pourquoi je t’ai demande de t’excuser mais en fait tu n’as fais que confirmer mes attentes. Le chien ne change jamais sa dehontee facon de s’ asseoir.
          Meme si tu voulais rester a l’ occident, avec l’ immigration choisie, tu n’es meme pas sur la liste d’ attente.

          Jean Marie Vianey F., Toronto.

        • Le 11 octobre 2009 à 03:00 En réponse à : Statut du chef de file de l’opposition : « Je n’ai jamais dit que c’était une coquille vide »

          A lire ton message a plusieurs reprises, je me rends compte que tu es tres loin de resider au Canada. Ceux qui vivent hors du pays ont generalement le sens patriotique tres eleve. Toi tu m’etonnes. Mais bonne chance. Tu veux que je fasse des propositions pourquoi ? Vas tu rentrer pour les appliquer ? N’est- ce pas nos memes politiciens dont tu te contrefiches la qui vont se charger de l’application des dites propositions ? Tu es un cas.

  • Le 29 septembre 2009 à 15:32, par rayit biiga En réponse à : Statut du chef de file de l’opposition : « Je n’ai jamais dit que c’était une coquille vide »

    Beog biiga a bien repondu. Mais tu ne dois pas dire que tu contefiche parce que tues au canada.Même de làbas il faut toujours te battre pour nous autres qui avons opté de rester et ensemble nous construirons le pays. moi j’ai eu plus de six diplômes dans 2 pays européens et au canada mais je suis là avec tes parents qui sont restés au pays ; ou bien compte tu les y amener dans sacoche !
    le jour qu’on te chassera tu reviendras nous trouver et refuire nous laisser.
    Le burkindi c’est construire malgré tout, c’est pas fuir devant les petites difficultés

    • Le 29 septembre 2009 à 21:58, par Agassi En réponse à : Statut du chef de file de l’opposition : « Je n’ai jamais dit que c’était une coquille vide »

      A Rayit Biiga. Arrêtes de nous mentir là. Tu n’as point choisi de rentrer au BF avec tes soi-disants 6 diplômes. C’est archi faux car tu n’aurais jamais hésité de t’établir en occident si tu avais eu l’opportunité. Tu l’as cherché en vain le permis d’établissement mais sans succès car tu n’étais certainement pas bien intégré et tu vivais comme au BF. Moi je suis en Suisse et pas au Canada et j’ai la double nationalité et l’avenir nous donnera raison d’avoir choisi l’Europe. Ce n’est pas ce que j’espère mais c’est une triste vérité. Regarde un peu la Guinée et comment sont traités tous ceux qui ont eu le privilège de vivre un temps soit peu la liberté en occident. A mon avis ils regrettent grave d’être rentrés au bercail.

    • Le 30 septembre 2009 à 19:50 En réponse à : Statut du chef de file de l’opposition : « Je n’ai jamais dit que c’était une coquille vide »

      Rayit biiga, quand je dis je m’en contrefiche, c’est pour dire que je n’ai aucun intérêt dans ce jeu politique. Mais l’alternance est une nécessité. Je ne compte pas sur Me Bénéwendé pour me donner quelque chose. Mais l’avenir du burkina m’intéresse. Bientôt nous serons 20 millions de burkinabé. Nous devons faire face aux impératifs du développement. Beoog Biiga

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