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« ROPE PUMP », la pompe à cordes : Une technologie simple à 85 000 FCFA

Publié le mardi 27 juillet 2004 à 12h01min

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L’organisation non gouvernementale (ONG) WaterAid Burkina a initié un voyage d’études au profit de ses partenaires du 18 au 22 juillet 2004 à Bolgatanga, au Ghana. Objectif : découvrir la « Rope pump », une pompe à cordes de fabrication locale et moins coûteuse, permettant aux populations, notamment les plus démunies, de disposer d’eau potable en quantité et en qualité.

WaterAid Burkina Faso, depuis le démarrage de ses activités en février 2001, s’est inscrit dans la lutte contre la pauvreté à travers des programmes d’approvisionnement en eau potable, en assainissement et en promotion d’hygiène. Pour ce faire, des puits dotés de pompes manuelles et de forages, des fois trop coûteux et/ou difficiles à utiliser par les groupes vulnérables (femmes et enfants), ont été construits pour les communautés les plus pauvres.

Dans un souci de résoudre les problèmes liés au prix, à l’efficacité et à l’utilisation des points d’eau, tout en approvisionnant les populations en eau potable, WaterAid, en collaboration avec le Centre régional pour l’eau potable et l’assainissement (CREPA), a entamé des recherches en vue de trouver des technologies moins chères et efficientes, mais également faciles à utiliser par les populations les plus pauvres.

C’est ainsi qu’une mission dirigée par WaterAid Burkina et composée de ses partenaires, à savoir le CREPA, la Direction générale de l’approvisionnement en eau potable (DGAEP), Sahel Solidarité (SASO), Dakupa, l’Association Mains unies du Sahel (AMUS) et VARENA, est partie à Bolga, au Ghana, à la découverte d’une pompe à cordes, appelée « Rope pump ».

En effet, celle-ci, qu’on dit avoir connu un succès sans précédent lors de sa phase de lancement, et contenant toutes les caractéristiques que WaterAid et ses partenaires recherchent, a fait l’objet de curiosité de la part de la partie burkinabé, qui tenait à constater de visu cette prouesse technologique, œuvre de RuralAid, ONG ghanéenne partenaire de WaterAid Ghana et de la « Jenamise Enterprise ».

Cette entreprise locale, la « Jenamise », grâce à l’appui d’une Fondation néerlandaise, Victory foundation, fabrique les différentes pièces de la « Rope pump » avec des matériaux de récupération (plastiques, pneus usés, etc.). En termes clairs, aucun matériel n’est importé pour la production de cette pompe à cordes.

La « Rope pump », un produit à 100% local

L’équipe de partenaires de WaterAid a pu se familiariser avec le processus de fabrication de la « Rope pump » depuis l’assemblage des matériaux de récupération jusqu’au montage de la pompe au niveau de l’entreprise ghanéenne. Mais auparavant, un technicien de RuralAid, Isaac Chege, spécialiste de la « Rope pump », a fait l’historique de la pompe, son mode de fonctionnement et la technique de sa fabrication. Un schéma technique très simple, qui a émerveillé plus d’un.

La satisfaction des visiteurs sera encore plus grande lorsque Isaac Chege et ses techniciens ainsi que tous les membres de la mission ont procédé à l’installation d’une « Rope pump », dans la localité de Bongo Momo, sur un puits ouvert.

Un travail qui a été couronné de succès ; en témoignent les ovations de la population accourue pour voir les premières gouttes d’eau sortir de la pompe. Isaac Chege, le Kenyan, insistera sur la rigueur dans la fabrication du cylindre, du piston ainsi que des principes à observer à l’installation de la pompe.

Les stagiaires burkinabé ont dit avoir bien appris les différents mécanismes de la fabrication de la « Rope pump », dont le coût est évalué à 1 400 000 cedis, soit 85 000FCFA, contre plus de 6 millions de cedis pour la pompe Nira, d’origine finlandaise que tente de vulgariser le gouvernement ghanéen. Mais, faute de moyens, sur 2000 puits construits, 1200 n’étaient pas couverts. RuralAid avec ses « Rope pump » est en train de couvrir ces puits afin de donner de l’eau potable aux populations.

Une pompe à débit important

En plus, le débit de la « Rope pump » est très important, soit 70 litres d’eau par minute pour un adulte utilisant une pompe installée sur un puits de 5 mètres. Les enfants arrivent à obtenir 39 litres pour la même profondeur. Lorsque le puits est profond de 40 mètres, le débit est de 10 litres par minute pour un adulte et de 4,8 litres pour un enfant. Avec un tel débit, les Burkinabé étaient soulagés, du moment que l’irrigation en devient plus aisée et plus bénéfique.

Ils ont été également émerveillés de constater qu’outre les puits, la « Rope pump » a été adaptée pour des forages qui peuvent aller jusqu’à 80 mètres. Au terme du séjour de l’équipe burkinabé, le président de RuralAid, Qaniyu Tijani, a souhaité que Burkinabé et Ghanéens travaillent ensemble à améliorer davantage la « Rope pump » et la faire connaître pour que les populations rurales puissent bénéficier de l’eau potable à faible coût. En effet, cette pompe a été développée dans plusieurs pays d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique.

M. Qaniyu Tijani a offert une pompe à la mission au bénéfice d’une communauté locale. WaterAid a profité de cette occasion pour acheter également une pompe. Au cours de ce séjour, la mission a eu à échanger avec des populations de Katiu et de Kabingo utilisant la « Rope pump ». Ils ont aussi visité des latrines familiales et échangé dans les domaines de l’assainissement et de la promotion de l’hygiène.

Cyr Payim Ouédraogo

A l’issue de ce voyage d’études sur la « Rope pump » à Bolga, quelques membres de la mission font un bilan de leur sortie. Tous sont satisfaits et saluent l’arrivée de la « Rope pump » au sein des communautés les plus pauvres.

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 16 janvier 2007 à 09:54, par alain En réponse à : > « ROPE PUMP », la pompe à cordes : Une technologie simple à 85 000 FCFA

    Bonjour,

    Représentant d’une association française oeuvrant au Mali depuis plusieurs années dans le domaine de l’eau, cet article m’a beaucoup intéressé.
    J’aurais aimé des liens en fin d’article pour savoir où trouver cette pompe sur place ou mieux encore, un lien vers des plans de fabrication avec des matériaux locaux dont parle l’article.
    Peut être pouvez vous me renseigner ?
    Alain

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