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Côte d’Ivoire/Burkina : on a parlé de sécurité à Bobo

Publié le mardi 27 juillet 2004 à 12h32min

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Le ministre ivoirien de la Sécurité de l’intérieur, monsieur Martin BIéou, était hier à Bobo-Dioulasso. Il était accompagné dans son déplacement par le directeur général de la police de Côte d’Ivoire ainsi que des responsables de la sécurité de son pays.

La délégation ivoirienne de plus d’une dizaine de membres a eu une séance de travail avec leurs homologues burkinabè. Martin Bléou a été accueilli à sa descente d’avion par le ministre burkinabè de la sécurité, monsieur Djibril Bassolet. Les travaux consacrés à la sécurité à l’intérieur et entre les deux Etats et qui ont duré toute la journée d’hier ont été sanctionnés par un communiqué final.

La crise ivoirienne, comme on le sait, a engendré de nombreuses conséquences néfastes, mettant en péril la sécurité des personnes et des biens. Depuis le déclenchement de cette rébellion en Côte d’Ivoire, les populations civiles et particulièrement les étrangers ont été les plus touchées par cette crise politico-militaire qui dure depuis bientôt deux ans et qui a fait de nombreuses victimes civiles.

Aussi pour illustrer cette insécurité permanente qui règne au bord de la lagune Ebrié, le ministre Djibril Bassolet dira qu’outre les exactions multiformes et la détresse dans laquelle les populations civiles sont plongées, il se développe ce que les spécialistes appellent pudiquement l’insécurité résiduelle, dont les conséquences sur la paix et la sécurité publique sont tout aussi désastreuses que le conflit principal. Toujours est-il qu’avec la crise ivoirienne, c’est toute la sous- région et plus particulièrement le Burkina Faso qui est menacée d’insécurité.

La rencontre de Bobo-Dioulasso, la énième du genre, marque encore une fois la volonté des deux pays de travailler de commun accord en matière de sécurité. Et le ministre Djibril Bassolet de dire que les échanges humains et commerciaux entre nos pays, caractérisés par la liberté d’aller et de venir des populations, commandent aujourd’hui plus qu’hier de renforcer la coopération transfrontalière en matière de sécurité entre les services de leurs départements respectifs.

Côte d’ivoire-Burkina, un destin commun

Les travaux de cette rencontre entre experts ivoiriens et burkinabè de la sécurité ont été consacrés, comme il fallait s’y attendre, aux maux qui minent dangereusement et qui compromettent la sécurité intérieure dans les deux Etats.

Les mouvements de mercenaires et leurs activités dans la sous-région, la multiplication anarchique d’armes et de munitions de guerre sont entre autres des points qui ont constitué l’essentiel des échanges lors de cette rencontre qui a duré environ quatre heures.

La sécurité, dont il est question, est plus que jamais devenue une question d’actualité en Afrique de l’Ouest, où certains pays comme la Côte d’Ivoire sont englués depuis plusieurs mois dans des conflits internes qui tardent à trouver des solutions durables.

Et parlant justement de la Côte d’Ivoire, dont la proximité avec le Burkina Faso s’est toujours matérialisée par l’importance du volume des échanges commerciaux entre les deux pays, il est tout à fait évident que la crise actuelle que traverse le pays d’Houphouët Boigny a des conséquences néfastes aux deux Etats, et une solution y relative devra indubitablement passer par des concertations de ce genre.

Cela a d’ailleurs été bien signifié par le ministre ivoirien de la Sécurité, monsieur Martin Bléou, qui dira qu’il apparaît nécessaire voire urgent que nous nous retrouvions pour échanger comme nous l’avons toujours fait et comme nous y invitent l’histoire et la géographie.

Paix et quiétude morale

La Côte d’Ivoire est à la recherche d’une paix durable qui devra passer nécessairement par des actions vigoureuses visant à sécuriser les populations y compris les étrangers sur son territoire.

Et de l’avis du ministre burkinabè de la Sécurité, il revient à chaque Etat de maintenir et de renforcer à l’intérieur des pays un climat de paix et de quiétude morale, débarrassé de toute forme de menace aussi bien contre les nationaux que contre les frères et les sœurs étrangers qui ont choisi de s’établir en Côte d’Ivoire et au Burkina.

Et si l’on s’en tient à l’atmosphère, qui fut très décontractée à l’ouverture et à la clôture de cette rencontre, on peut espérer un renforcement des relations entre les deux pays, surtout dans le domaine de la sécurité, si chère à Laurent Gbagbo et à Blaise Compaoré.

Pourvu que les résolutions prises à l’issue de cette rencontre de Bobo-Dioulasso guident les pas des uns et des autres et connaissent une application à la lettre pour le bonheur des peuples ivoiriens et burkinabè.

Jonas A. Kaboré
L’Observateur

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