LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Fin de séjour du président du Faso en Côte d’Ivoire : Satisfecit et note d’espoir pour les deux peuples

Publié le mardi 22 septembre 2009 à 03h22min

PARTAGER :                          

Le président du Faso a achevé vendredi 18 septembre 2009, en république de Côte d’Ivoire, une visite officielle qui l’a conduit dans trois villes. Au terme de ce séjour très chargé, c’est une lueur d’espoir et un partenariat nouveau qui se dessinent entre les deux peuples.

Après avoir donné, à Yamoussoukro, un coup d’accélérateur au traité d’amitié et de coopération, en présidant mardi 15 septembre aux côtés de Laurent Gbagbo, un conseil des ministres conjoint, le président du Faso fera le lendemain, un détour à Mama, dans le cercle familial de son hôte, avant de regagner Abidjan. L’un des temps forts de ce séjour au bord de la lagune Ebrié a été l’allocution du président du Faso à la représentation nationale. C’est la deuxième fois, a confié Mamadou Coulibaly, président de cette Assemblée après Tabo M’beki (alors médiateur dans la crise ivoirienne) qu’un chef d’Etat s’y rend d’où cette forte mobilisation.

L’adresse du président du Faso va se focaliser sur le retour de la paix en Eburnie et l’intégration sous régionale. “ Aujourd’hui, nous nous félicitons de ce que la sagesse légendaire du peuple ivoirien ait prévalu sur les velléités de division et que, lentement mais sûrement, s’installe la paix des cœurs et la volonté de faire triompher les idéaux de paix et de solidarité ”, a noté le président du Faso. Aussi, a –t-il plaidé pour que la Côte d’Ivoire qui a un fort potentiel et le Burkina Faso enclavé, donne l’exemple du rapprochement. Même son de cloche du côté du président de l’Assemblée nationale qui a indiqué que “ les peuples de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso ont plaisir à travailler ensemble ”. En dépit de son calendrier très chargé, Blaise Compaoré a consacré un temps d’échange aux compatriotes, afin de s’imprégner de leur quotidien et leur donner les nouvelles du pays. En présence des consuls généraux et honoraires, des responsables de partis politiques burkinabè, des représentants d’associations et opérateurs économiques, le président du Faso a encouragé ses compatriotes à maintenir la cohésion et la solidarité. L’ambassadeur Emile Ilboudo et le porte-parole de la communauté burkinabè ont, tour à tour, évoqué le problème foncier. Pointant du doigt la nouvelle loi sur le foncier rural, (loi N°98-750 du 23 décembre 1998) qu’il juge contenir des germes potentiels de conflits, Moussa Bamba, parlant au nom de la diaspora burkinabè, dira que “ Beaucoup de compatriotes résidant en Côte d’Ivoire possédant des titres de propriété sont injustement spoliés de leur plantations ”.

Il a sollicité de ce fait, que le président du Faso puisse se pencher sur ce dossier qui, à ses yeux, constitue une bombe à retardement qui pourrait remettre en cause tous les acquis de l’Accord politique de Ouagadougou et du traité d’amitié et de coopération entre les deux pays. Mais pour le président du Faso, “ Ces contraintes ne doivent pas être des obstacles pour ne pas avancer”. Convaincu que c’est de la sortie de crise définitive que les problèmes posés trouveront solutions, le président du Faso s’est engagé à s’y investir davantage pour que l’Etat et le droit soient réorganisés pour aider à l’administration et au règlement des contentieux. D’autre part, l’ambassadeur et le porte-parole se sont préoccupés du racket dont sont victimes les Burkinabè de la part des forces de l’ordre, malgré la suppression de la carte de séjour. Les Burkinabè de Côte d’ivoire ont salué la réforme du code électoral ouvrant le vote aux Burkinabè à l’étranger et souhaitent voir élargir le nombre de consulats pour permettre à tout le monde d’exercer son droit de vote. Ils se sont également préoccupés du sinistre des inondations du 1er septembre 2009 à Ouagadougou. Sur ce point, le président Blaise Compaoré a porté à leur connaissance les dispositions prises par son gouvernement pour réhabiliter les personnes éprouvées. Actualité oblige, le facilitateur du dialogue direct interivoirien a consacré toute la journée du 18 septembre à la question électorale en Côte d’Ivoire.

Au bord de la lagune Ebrié, la date du 29 septembre annoncée pour la tenue du scrutin présidentiel focalise les débats et soulève des passions. Si tout le monde est unanime qu’il faut aller aux élections, un scepticisme demeure sur le respect du calendrier. La publication de la liste provisoire des électeurs est attendue à la fin du mois et des problèmes techniques demeurent. Pour se faire une idée, le président du Faso a accordé des audiences tous azimuts à tous les acteurs impliqués dans le processus de sortie de crise. Avec le corps diplomatique, les structures chargées des élections et les présidents des partis politiques et de l’ONUCI et des Forces nouvelles, le président du Faso a pu prendre la mesure de la situation. Constat : il y a une volonté affichée d’aller aux élections mais le président du Faso prévient que l’essentiel n’est pas d’aller aux élections mais d’organiser des élections, libres, transparentes et qui garantissent l’égalité à tous les candidats. Pour le Premier ministre Guillaume Soro, il n’y aucun obstacle politique d’aller aux élections. Le représentant secrétaire général de l’ONU, Y J Choi, est du même avis puisqu’il a indiqué à la presse, à sa sortie d’audience avec le facilitateur que “ les élections sont à portée de main ”.

Frédéric OUEDRAOGO

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique