A l’orée de la rentrée scolaire prévue pour le 1er octobre, libérer les établissements scolaires pris d’assaut par les sinistrés devient une nécessité. C’est pourquoi, de nouveaux sites d’hébergement ont été trouvés un peu partout dans la ville. Le comité de crise, en charge de la gestion des sinistrés, avec à sa tête le Premier ministre, Tertius Zongo et accompagné des maires d’arrondissements et de quelques techniciens s’est rendu sur quelques uns de ces sites, le lundi 21 septembre 2009. Sur les lieux, les uns et les autres s’activent à être au rendez-vous pour accueillir très prochainement, les nouveaux locataires. Le moins qu’on puisse dire, c’est que de part et d’autre, les travaux sont bien avancés. Sur le site de l’Institut national de la jeunesse, de l’éducation physique et sportive (INJEPS) où plus de 2 200 personnes sont attendues, plus de 100 jeunes sont à pied d’œuvre. Pour le président de l’Association jeunesse sans frontière, Idrissa Toguyeni, c’est par une sollicitation des autorités municipales que sa structure a mobilisé plus de 300 jeunes qui se chargent d’acheminer le matériel des magasins du CONASUR aux sites et ensuite, de dresser les tentes d’une capacité variant entre 2 et 30 places. On peut y trouver des tentes offertes par l’Algérie, le Maroc, la Libye, l’ONU, le Japon et les militaires français.
Un peu plus en profondeur, des maçons s’affairent à la construction des toilettes. La SONABEL, l’ONEA, chacun y va de son domaine et de ses moyens pour mettre les sinistrés dans des conditions appréciables. Quant au site de l’hippodrome, c’est une équipe du Génie militaire qui a en main "la chose". Sur les lieux où déjà elle attendait le comité, le maire de Boulmiougou Séraphine Ouédraogo se dit confiante et satisfaite de l’évolution des travaux. La tâche est rude mais il faut aller vite car le temps presse. 2 700 personnes de 8 sites de l’arrondissement sont attendues pour y être installées.

La rentrée scolaire aura bel et bien lieu le 1er octobre

Là également, les agents de la SONABEL, perchés sur des poteaux électriques, travaillent à l’éclairage. Au plateau omnisports du secteur n°17, sur l’espace vide derrière le marché de Songnaba au secteur n°16 tout comme au Plateau du secteur n°7, qui ont également reçu la délégation, c’est le même travail. Sur ces sites à capacité plus réduite, les choses plus, avancent plus lentement que sur les deux précédents sites. Si l’occupation des écoles avait suscité des intérrogations quant à l’effectivité de la rentrée scolaire 2009-2010 le 1er octobre, le doute se dissipe cependant au fur et à mesure qu’elle approche. A partir de demain mercredi 23 septembre, les écoles seront progressivement libérées. En priorité les lycées, selon le Premier ministre. Eu égard à la distance qui séparera ces sites des écoles d’avant, toutes les dispositions seraient prises pour trouver des classes aux élèves sur chaque nouveau site. Selon la ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation (MEBA), Marie Odile Bonkoungou, des espaces ont été dégagés pour dresser des tentes-écoles afin de permettre aux enfants de poursuivre normalement leur scolarité. Elle s’inquiète néanmoins des capacités d’accueil de ces infrastructures scolaires. Mais comme elle le dit, "les tentes sont prêtes, le recensement sera fait dès les installations et les écoles seront construites selon les effectifs".

L’organisation de l’accueil

L’urgence commande, a-t-on coutume de dire. Et la réquisition des nouveaux sites n’a souffert d’aucune discussion, selon le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré. Complexes sportifs, espaces réservés et autres terrains habituels de football vont donc servir de sites de relogement des sinistrés. Juste des travaux de retouche et de réhabilitation et quelques femmes de la Brigade verte et le tour est joué. Mais au secteur n°17, l’équipe a trouvé le marché de Songnaba complètement cassé. "Ce n’était pas un marché mais plutôt une occupation anarchique. Le site sera aménagé et ils pourront le rejoindre", explique le maire.
Une situation imprévue mais qui évoque l’ordre et la sécurité qui doivent régner sur les sites et tout autour, car ce marché "illégal" occupait une partie du nouveau site d’accueil du secteur n°17. Sécurité, il en a bien été question lors de la visite de l’équipe gouvernemental. Un important dispositif securitaire sera mis en place pour accueillir et installer les victimes qui seront relogées. Pour le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Vincent Dabilgou, "quand une famille est identifiée pour déménager, on lui donnera un numéro avec lequel elle pourra facilement retrouver sa tente sur place". Pour ce qui est de leur résistance, le ministre Dabilgou confie qu’un premier travail avait été fait, mais a été détruit par le vent.
Elles seraient désormais installées de sorte que les grandes tentes puissent protéger les petites par un système de couvre-vent. C’est donc une visite de sites-témoins de laquelle le Premier ministre, Tertius Zongo tire une grande satisfaction, surtout dans l’organisation et l’avancement des travaux. Et comme il le dit, la rentrée scolaire aura lieu le 1er octobre si tout va bien.

Jean-Marie TOE et Boukary BONKOUNGOU

Sidwaya