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Génération dagara sans identité : un choix

Publié le vendredi 18 septembre 2009 à 04h04min

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M. Gbaanè Kpoda Mwinbaponé Narcisse, c’est avec un grand intérêt que j’ai lu votre article paru dans l’Observateur paalga du 19 août 2009 et portant le titre “GENERATION SANS IDENTITE”. Le titre, je l’ai aimé. Il m’a touché. Je considérais mon article “Campagne d’établissement des actes de naissances, les Dagara, plus des hors-la-loi, enfin ?” comme mettant fin à mon “devoir” d’information en tant qu’ancien archiviste de la sous-commission nationale du dagara.

Je pensais que le nouveau bureau de la sous-commission nationale du Dagara, élu le 27 octobre 2007 pour relancer, redynamiser, redimensionner la SCND dont les activités prometteuses ont pris du plomb, allait se saisir du problème en tant que personne morale, agissant au nom de tous les Dagara dans le cadre stricte de sa mission de valorisation et de protection de la langue, culture, tradition et identité dagara.

Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, l’utilisation du patronyme dagara (dowru), comme nom de famille, en lieu et place du matronyme (balu/bèlu), utilisé jusque-là, n’est ni un débat intellectuel ni une invitation à une application aveugle du Code de la famille et de la personne, encore moins une façon de singulariser le Dagara. Bien au contraire. Dès 1975, à l’assemblée générale constitutive de la SCND à Diébougou, ce sont les Dagara en pays dagara qui ont dénoncé la pratique des intellectuels et autres salariés, pratique qui consiste à donner le matronyme du père aux enfants, afin de se conformer à l’exigence de l’administration tous azimuts.

En effet, aucun patron (blanc ou noir), aucun service administratif public ou privé ne pouvait comprendre qu’un papa SOME ait des enfants DABIRE ; ou, pire, que des enfants HIEN, DABIRE, KPODA, etc. aient le même papa SOME, parce que leur papa SOME est polygame et que les coépouses ont des balu/belu différents. Cela posait un sérieux problème de légitimité dans la gestion des allocations familiales, des pensions, de l’héritage et dans certains cas, du capital décès.

Pour les Dagara présents à l’Assemblée, en majorité des hommes et des femmes d’un certain âge, des chefs de cantons du temps, des chefs de terre..., la solution au problème était simple : il faut rectifier le nom Dagara en substituant le matronyme au patronyme, qui représente la véritable famille d’identification de tout Dagara, homme ou femme, garçon ou fille. Pour résoudre l’appréhension des intellectuels détenteurs de diplômes, de passeports, ou déjà connus sous leur matronyme, il leur fallait tout simplement établir des certificats d’individualité. Faut-il le répéter, le matronyme ne permet pas d’identifier la famille (yir) d’un Dagara.

Il y a des SOME, des DABIRE, etc. dans toutes les familles dagara. Il y a des SOME chez les ZAW, les KUSIELE, etc. Tenez ! : “A Ouagadougou, Kpagnonnè Somé V. a été réveillé une nuit pour s’entendre dire : “Il y a un jeune Kpagnonnè qui est décédé”. Le groupe de Dagara venu réveiller SOME V. ne pouvait rien décider, aucun d’entre eux n’était Kpagnonnè. SOME V., parce qu’il était Kpagnonnè, était obligé de prendre les choses en main en tant que représentant de la famille Kpagnonnè”.

Mon cher Narcisse, toute famille dagara a une origine, une histoire, un totem, des interdits qui la distinguent des autres. L’organisation socio-économique est basée non seulement sur la famille nucléaire, mais surtout sur la grande famille ZAW, METUOLE, GBAANE, etc. Cela est perceptible dans les mouvements de migration/ émigration, dans les évènements tels que les funérailles, les mariages, la chasse où chaque famille a ses flèches marquées et possède le secret de son poison.

Je vous invite à aller vous renseigner au village ou à lire la Monographie du Père Hébert, le Mythe du Bagre, The Social Organisation of the Lo-Wiili de Jack Goody, etc. et surtout les nombreux mémoires et thèses (partie recherche sociologique) des grands-séminaristes dagara à Koumi, et vous n’aurez plus à dire que le patronyme n’a pas de sens chez les Dagara.

Fort heureusement, dans notre entretien du 30 août 2009, vous avez fait un “lapsus” en écrivant patronyme à la place de matronyme dans votre phrase “Je ne serai pas non plus d’avis qu’on revienne sur ce qu’on avait voulu imposer aux Dagara, c’est-à-dire donner le patronyme (qui n’a pas de sens chez le dagara) à l’enfant”. Vous avez tenu à ce que je demande à l’Observateur paalga de publier cet article réponse que j’avais déjà préparé et de relever l’erreur parce que votre article avait été lu par beaucoup de gens. C’est chose faite, mais sachez que le balu (chez les Wulé) et le bèlu (chez les lobr) ont aussi un sens.

Si nous revenons à l’utilisation du patronyme, il convient de dire que les termes nom/prénom(s) n’étaient pas si clairs dans l’esprit de tout le monde. Le code de la famille, en précisant que le NOM représente le nom de famille et, plus exactement, le patronyme permet aux Dagara de mieux se faire comprendre par les agents qui établissent les pièces d’état civil, où qu’ils se trouvent. L’utilisation des matronymes SOME, DABIRE, etc. comme nom de famille, était une erreur qu’il fallait corriger.

Répétons-le, ce sont nos parents au village qui avaient relevé cette erreur dès 1975 et avaient, en 1979, mandaté le bureau de la SCND de “saisir” les autorités administratives pour la corriger. L’utilisation des matronymes était devenue tronquée, même abusive. Non seulement on privait les enfants du droit de porter leur matronyme, mais on voyait de plus en plus des combinaisons ridicules telles que DABIRE-HIEN, SOME-KPODA, etc. A la longue, on aura des combinaisons de plus en plus longues.

L’utilisation des patronymes dagara (KUSIELE, GBAANE, METUOLE) comme noms de famille est conforme à la culture dagara et au code. L’utilisation des matronymes est aussi obligatoire, mais n’étant pas des noms de famille, les matronymes commencent les prénoms. Vous êtes d’accord. Ce qui vous tracasse, c’est l’utilisation des patronymes/matronymes dans les mariages exogames que vous appelez mariages hybrides.

D’abord, parlons des mariages endogames. Le port du même nom de famille (donc du même patronyme) signifie que l’on est issu de la même lignée patrilinéaire. Chez les Wule, le mariage est impossible ; chez les Lobr, il y a des ramifications qui l’autorisent. L’utilisation du patronyme et du matronyme, tous deux obligatoires, est simple. Si on dispose nom/prénom(s) comme il se doit, il n’y a aucune confusion possible quelles que soient les alliances, endogames ou exogames.

ENDOGAMIE
Premier cas : monogamie
Epoux-Nom : KUSIELE
Prénom(s) : Somé Bonian Paul
Epouse-Nom : ZAW
Prénom(s) : Dabiré Ianta Jeanne
Elle s’appellera Mme KUSIELE née ZAW Dabiré Ianta Jeanne
Enfant : KUSIELE Dabiré Ganda Noël

Deuxième cas : si KUSIELE Somé Bonian Paul est polygame
2e épouse : Nom : GBAANE
Prénom(s) : Hien Deku Angèle
Elle s’appellera Mme KUSIELE née GBAANE Hien Deku Angèle
Enfant : KUSIELE Hien Benita Edith

EXOGAMIE
Premier cas : un Dagara épouse une femme non dagara
1er couple :
Epoux-Nom : METUOLE
Prénom(s) : Méda Der Aubin
Epouse-Nom : KONE
Prénom(s) : Kady Berthe
On a Mme METUOLE née KONE Kady Berthe
Enfant : Nom : METUOLE
Prénom(s) : Bonta Pascal (sa maman n’a pas de matronyme)

2e couple :
Epoux-Nom : ZAW
Prénom(s) : Somé Inien Gaston
Epouse-Nom : TRAORE
Prénom(s) : Fanta Eliane
On a Mme ZAW née TRAORE Fanta Eliane
Enfant : Nom : ZAW
Prénom(s) : Dinien Elise (sa maman n’a pas de matronyme). Si les enfants de ces deux couples se marient, l’épouse s’appellera Mme METUOLE née ZAW Dinien Elise et l’enfant : METUOLE Kunibè Jules (rappelons-nous, ZAW Dinien Elise n’a pas de matronyme à donner à son enfant parce que sa maman est TRAORE Fanta Eliane).

Deuxième cas : une femme dagara épouse un non-dagara
Epoux-Nom : KABORE
Prénom(s) : Adama Jean
Epouse-Nom : KUSIELE
Prénom(s) : Dabiré Ziri Odette
On a Mme KABORE née KUSIELE Dabiré Ziri Odette.

Comme vous le voyez, dans tous les cas on ne peut pas avoir la combinaison de deux (2) patronymes comme nom de famille : pas de GBAANE-ZAW, ni de KABORE-KUSIELE. * Si le principe du respect mutuel de la culture de l’un et de l’autre partenaire est retenu, la femme dagara donnera son matronyme à ses enfants.

Son enfant s’appellera, par exemple, KABORE Dabiré Wendkuni Pierre. Cela sera plus facile, car si elle a une fille (KABORE Dabiré Wenpouri Diane) qui se marie à un Dagara, le problème de la transmission du matronyme ne se posera pas. * Si, par contre, le mari non-dagara ou la société dagara s’oppose au fait que sa femme dagara donne son matronyme à leurs enfants, on aura KABORE Wendkuni Pierre, KABORE Wenpouri Diane.

Ce serait comme si la maman n’était pas Dagara. Cela devient un problème d’existentialisme, comme vous le soulignez, M. GBAANE KPODA W. Narcisse, voire un rejet de l’identité de l’autre. Quoi qu’on dise, la mère de Pierre et de Diane dans ce cas, leur grand-mère, leur arrière-arrière-grand-mère est dagara.

Pourquoi alors ne voudrait-on pas qu’ils portent leur matronyme ? Matronyme qui n’est pas un nom de famille, répétons-le. C’est leur droit. Autant la culture de la femme non-dagara qui se marie à un Dagara est respectée, autant la culture de la femme dagara qui épouse un non-dagara doit l’être.

Si la circulaire N°0013-IS/DGI/DAA du 5 février 1990 du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, demandant aux préfets des départements d’alors de réserver un accueil favorable aux nombreuses demandes des Dagara qui voudront retourner à l’authenticité de leur filiation, avait été suivie, si la lettre N°00234/FP/MTJ/SG/DACPS du 5/09/1990 du ministère de la Justice appelant à l’application du Code à tout enfant né après le 4 août 1990, date de la mise en vigueur du code, avait été prise en compte, tous les enfants dagara nés après le 4 août 1990 devaient voir leur patronyme figurer sur leurs actes de naissance comme nom de famille, en lieu et place de leur matronyme.

L’acte de naissance étant une pièce essentielle à tout individu, il est urgent que le bureau de la sous-commission nationale du Dagara assume pleinement sa mission de sauvegarde de la langue, de la culture et de la tradition dagara en convoquant une assemblée générale extraordinaire pour se pencher sérieusement sur l’usage du patronyme et du matronyme dagara.

L’existence de la sous-commission nationale du Dagara est presque, sinon totalement, méconnue de nos jours. Après une hibernation de ses activités depuis 1980, il y a de quoi ! Trente ans de silence ! Le nouveau bureau se doit de réagir sans attendre à tout problème touchant la culture dagara. Il n’y a pas d’excuses. L’inquiétude de GBAANE KPODA Mwinbaponé Narcisse exprimée dans son article “Une génération (dagara) sans identité” est un cri de détresse qui vous interpelle, vous les membres du bureau de la SCND, habilités à parler au nom de tous les Dagara du Burkina.

ZAW Somé L. Gabin : Tél. 50-43-51-88 / 76-60-04-87

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 18 septembre 2009 à 19:02, par N’maway En réponse à : Génération dagara sans identité : un choix

    Tres bel article. A mon avis le mot patronyme (Kusiele, gbaane, etc) tel que utilise ici dans ton article, sonne plutot comme une appartenance clanique et non patronymial. Par patronyme ou matronyme, je pense a SOME, DABIRE, KAMBOULE, HIEN, MEDA,etc. que tu sois femme ou homme. A savoir ton appartenance clanique, c’est ZAW, GBAANE,GAANE, BIRFORE, etc. Maintenant lorsque les appartenance claniques sont differentes, le mariage entre deux couple est "possible", meme si les deux couples ont le meme nom de famille (Patronyme/matronyme). Il y’a des cas ou les clans different mais ou le mariage est impossible. Par exemple, les Kpagnone et certains Birfore (Pure Birfore) peuvent se marier. En tout cas tres bel article avec de bons examples illustratifs.

    • Le 18 septembre 2009 à 23:42 En réponse à : Génération dagara sans identité : un choix

      c’est avec grand plaisir que je constsate que les dagara ne se sont pas resolus a laisser enterer cet aspect crucial de leur culture et qui constitue le fondement meme de la société et culture dagara. Non seulement l’argumentation est rigoureuse et serieuse, mais encore elle montre qu’il suffit de se donner la peine de faire quelque recherche (un tout petit peu soit-elle !) pour voir que cette erreur aurait pu etre evitée dans le code de la famille. Mais pour moi cela montre que le travail n’a pas ete seri euesmemnt mené par la commission qui a pondu le code la famille. Et pourtant ce ne sont pas les ethnologues, les anthropologues, sociologues, etc qui manquent au Burkina. Et les documents florissent partout, a pourrir dans des cartons moisis... quel gachis ! La culture d’un homme, d’un peuple, d’un continent, c’est sa vie. je me posais la question de savoir ou sont les dagara ? que font-ils ? Ils ne sont aussi mal en point pour ne meme pas rendre compte que c’est leur fin sure et certaine ? Encore pire de voir des fils de dagara pretendre qu’il n’y a pas de probleme a suivre les desiderata du code tels quels. cet article me redonne confiance seulement il ne faut pas qu’il reste une demonstration intellectuelle de plus sans suite concrete. prenons des actes concrets et effectifs pour ne pas etre passé a la trappe. Si aintenant. cette sous commission a travaillé, elle agir maintenant. Sinon je propose que nous nous saissisions de cela avce des gens actifs et serieux. J’ai une idée, échangeons pour voir comment.
      Dewré SOME Téonbaore
      deoroteon@free.fr

    • Le 19 septembre 2009 à 02:29 En réponse à : Génération dagara sans identité : un choix

      Bien dit, Kambire n’est pas un patronyme, mais le nom de mon clan. Chez les lobis le clan ne se devoile que lors d’ une initiation tres rigoureuse.Merci. De meme, un(e)Ga- nin (metouor- kazieleh)ne peut se marier a un(e)dafieleh (metouor- man). Tres bel article. Mais personnellemnt, j’ai decide de donner mon nom Kambire a moi a tous mes enfants sans ajouter le clan, pour faire simple. Mais ce n’est pas me dissoudre dans la totalite car je sais d
      ’ ou je viens. De plus, je trouve qu’ a l’ heure de la globalisation, c’est faire un peu sectaire que de mettre en exergue mon clan d’ origine. Est-ce a dire que si le regrette dont vous avez parle n’avez aucun "frere Kpaognain, il n’avait pas le dorit d’assistance meme apres sa mort ? Mon idee n’est pas a prendre a la legere quand on sait aussi que les differents clans ne sont pas egalement representes a Ouaga. Par exemple, les Gbaanin sont tres minoritaires a Ouaga. Est- ce a dire qu’ au dela de la familee, tout simplement en tant qu’ humain la solidarite humaine dagara ne saurait pas s’etendre a eux ? Il m’ appartient de mener l’ education necessaire en interne pour que mes enfants sachent d’ ou ils viennent tout en epousant la marche genwerale de cette nation que nous voulons tous batir. Et convenez avec moi qu’ on ne peut regarder ensemble dans la meme direction, nationalement s’ entend, sans mourir quelque part, sans perdre un peu de soi, afin qu’ un nouveau soi renaisse dans la totalite. C’est un debat sur une question Essentielle dont on gagnerait a faire l’economie./ La culture n’est pas la pour nous asservir mais pour nous servir. On peut faire comme tout le monde dans le cadre de la bureaucracie dont les traits definitionneles selon Weber sont l’ impersonnalite. Ainsi, si on s’ appele Bagbere Some ou dar Medah, ou Dazieh Dabire, on ressemblera aux esclaves Bandjimila Fayama ou Soubagadougou Coulibaly sans etre soules au bangui ni mangeurs d’... comme eux. On saura toujours d’ ou on vient. Sans que cela ne soit un faux debat, je crois que nous devons nous mobiliser mieux a lutter contre des fleaux comme les longues funerailles qui paralysent l’economie en pays dagara, la vente de Kimapouss[Akpeteshie], la coupe abusive du bois et j’ en passe. Comprenez moi chers freres, je n’aime pas etre conquerant de l’ inutile. D’ailleurs les Dagara sont fiers d’ avopir leur nom "botanique et leur nom chretien. Il n’ y a pas de contradiction. Ils remplissent les eglises tous les samedis soirs et dimanches matins mais ne s’ offusquent point d’aller adorer (ou eupheumistiquement rendre hommage) a leurs ancetres quand ils ont la moindre occasion. Ou est le probleme ?

      KSA

      • Le 21 septembre 2009 à 14:18 En réponse à : Génération dagara sans identité : un choix

        Mon frère ton argumentation semblait au départ viable et d’un certain niveau mais très vite je me rends compte que ce n’est qu’un paravent. Tu m’excuses mais j’essaierai de ne pas être virulent car ce débat va au delà simple polémique intellectuelle. Malheureusement tu glisses sur le sujet et tu passes totalement à coté de la plaque. Tu es justement le type d personne ou dosins de mentalité dagara que j’incrimine. Ton argumentation est totalement nulle et très léger sous les couverts d’une phraséologie qui se veut intellectuelle mais pour s’avérer d’un intellectualisme vide et creux ou disons qui fait montre d’une acculturation plus que condamnable. Car un alphabétisé de ton niveau a une responsabilité d’un certain niveau par rapport au devenir de sa société (et de l’humanité entière). Or ta position ta démarche nie cette responsabilité, même si tu dis que tu préfères l’éducation en interne comment se fera t-elle cette éducation en interne que ce soit à l’endroit de tes enfants ou proches ou de des dagara en général. Je ne comprends pas ta démarche ton argument selon lequel dans la commission tous les clans dagara ne sont pas représentés.

        Mon idée n’est pas a prendre a la légère quand on sait aussi que les différents clans ne sont pas également représentes a Ouaga Sérieusement je ne comprends pas. Voudrais tu dire que cette commission est biaisée, est « tribaliste », ou quoi encore.
        Est-ce a dire que si le regrette dont vous avez parle n’avez aucun "frère Kpaognain, il n’avait pas le droit d’assistance même après sa mort ? Il y a de la confusion (a moins que ça soit moi qui suis confus !) éclaire moi donc : il me semble d’après tes propos que tu as du rencontrer des difficultés et tu n’as été soutenus. Si tel est le cas, il faut néanmoins se détacher de son expérience personnelle fut-elle douloureuse pour se
        Mettre au niveau du débat impersonnel (toi qui parles d’impersonnalité de Weber).Toi qui parles d mondialisation globalisation, etc. cette affirmation a elle seule jette plus qu’un doute sur ta démarche : soit tu ne comprends rien a ce que tu écris et a ce débat ; ce que j’ose espérer, mais tu permets aux vrais débateurs de mieux s’armer. Soit tu es un acculturé qui ne comprend pas sa propre culture (… ou qui tout simplement renie sa propre culture).

        Tu dis « Kambire n’est pas un patronyme, mais le nom de mon clan. Chez les lobis le clan ne se dévoile que lors d’une initiation très rigoureuse » Justement on se plaint parce que l’on veut imposer « Kambire » comme patronyme alors qu’il ne l’est pas. Je suis dagara et non lobi même si on sait que dagara lobi il n’y a pas de différence (coupons les choses à la hache comme ça pour les besoins du débat). D’ailleurs ceci est un grand domaine de recherches que nos soi disants intellectuels dagara devraient s’attachera éclaircir au de venir citer Weber (ou tout autre penseur) a tout bout de champ. De telles recherches avanceraient plus la société et nous ferait l’économie du débat actuel (qui aurait du être fait, ou initié depuis bien longtemps).Toute pensée qui contribue a l’avancement de la société humaine doit être accueilli et utilisé. Mais n’oublions jamais que toute pensée est le produit d’une culture et en porte les stigmates quelles qu’en soient ses prétentions universelles ou universalistes. Donc ne connaissant pas profondément l’ethnologie anthropologie lobi je ne m’y engagerai pas a fond. Quoi qu’il soit qu’il suffise de dire qu’il faut se poser la question sur les raisons profondes qui ont amené les anciens dans la société lobi à révéler le patronymique lors d’initiations. Pire : pour toi qu’est ce qu’un clan ? Le clan et le patronyme sont-t-ils opposés. Non a ma connaissance. Il faut reprendre vos études en ethnologie et anthropologie (c’est du B.A B.A) et les saupoudrer un peu de linguistique et de psychosociologie afin de tenter (seulement tenter !) de cerner le phénomène humain.

        Mais personnellement, j’ai décidé de donner mon nom Kambire a moi a tous mes enfants sans ajouter le clan, pour faire simple. Mais ce n’est pas me dissoudre dans la totalité car je sais d’ou je viens.
        Tu es libre de décider mais tu fais montre d’une ignorance de ta culture dans la mesure ou ce nom Kambire n’est pas patronymique Or ton patronyme est ce qui indique d’où tu viens. Si tu sais d’où tu viens, alors pour quoi ne le perpétues pas dans ton nom. Ou bien tu ne sais pas ce que c’est un nom. Que veut dire nommer quelque chose ou mieux quelqu’un ? C’est tellement bidon ton argument selon lequel que c’est pour faire simple que je ne vais pas le commenter. C’est tout simplement de l’irresponsabilité (ce qui est impardonnable), au mieux de l’inconscience (ce qui est excusable). Certes ce n’est pas se dissoudre dans la totalité, c’est s’autodétruire. Et c’est très à-propos que l’auteur de l’article l’a intitulé … génération sans avenir ». Ta décision lui donne raison !

        De plus, je trouve qu’a l’heure de la globalisation, c’est faire un peu sectaire que de mettre en exergue mon clan d’origine
        Alors la mon frère tu délires avec tout le respect que je dois de monter a ton égard. C’est un débat et non une arène de combat de gladiateurs. Mais il faudrait que tu ailles te documenter plus sur ce qu’est la mondialisation (te documenter de façon sérieuse et profonde sur l’idéologie de la mondialisation et non pas se contenter des lieux communs des mass medias psittacistes. C’est un argument qui te détruit ton argumentaire. Tout simplement.

        La marche générale de cette nation n’est pas bonne si l’on adopte ce genre de décision qui nie la culture des autres jusqu’à leur nier le droit d’exister. La politique actuelle vise à aplanir tout justement pour mieux imposer une culture donnée. Mondialisation ne signifie point uniformité ni uniformisation des cultures. C’est pourquoi mondialisation va avec multilatéralisme. Et ton idée est dangereuse car elle porteuse d’un relent tribaliste C’est du moins ainsi que je le perçois. Je sais que le tribalisme est en train d’être banalisé au Burkina aux yeux de tous et personne ne dit rien. Et des décisions de ce genre n’aideront pas. Car ta démarche te mène à ta mort culturelle.
        C’est un débat sur une question Essentielle dont on gagnerait à faire l’économie. Je suis d’accord avec toi pour dire que c’est une question ESSENTIELLE (c’est moi qui souligne !). Mais décidément je ne te comprends pas ; c’est justement parce qu’elle est essentielle qu’on ne peut pas en faire l’économie du débat. Surtout pas ! Contrairement a ce que tu dis ! A moins que tu ne sois en train de réciter des formules sans trop les comprendre toi pour faire intellectuel, etc. Ce débat va au delà de cela.
        on ressemblera aux esclaves Bandjimila Fayama ou Soubagadougou Coulibaly sans etre soules au bangui ni mangeurs d’... comme eux Je présume que c’est une plaisanterie et que tu te moques de nos esclaves. (Je n’ose pas croire que tu sombres dans du tribalisme !). Si tu te moques de nos esclaves, tu soulignes néanmoins de vrais problèmes dont souffre la région, il est a rechercher la source de ces problèmes dans le fait que les dagara se déculturés et ont totalement paumés les soi-disant intellectuels ont abandonnés leurs parents a leur triste sort dans un monde troublé sans repère, etc. Dans une situation le dagara se pose la question qui suis-je ? Où vais-je ? Etc. surtout il a avait toujours la valeur de sa culture. Quelle identité pour le dagara (et au delà pour l’africain) dans ce monde troublé ? Si les questions que tu poses sont réelles il faut aller à la racine du mal et non s’attaquer aux effervescences du mal. Ce n’est pas une conquête de l’inutile comme tu écris « je n’aime pas etre conquerant de l’ inutile » c’est être conquérant de l’essentiel. De l’être profond.
        D’ailleurs les Dagara sont fiers d’ avopir leur nom "botanique et leur nom chretien. Il n’ y a pas de contradiction. Qu’est ce un « nom botanique » ? Je crois que le débat n’est pas d’avoir honte ou être fier de son nom, mais de refuser qu’on assassine une culture sous un prétexte qui n’a rien a voir avec la culture africaine fondamentale. Ce n’est pas parce le colon avait imposé une certaine pratique (il sait d’ailleurs pourquoi peut être) qu’il faut l’imiter.

        Où est le problème ? Il y a justement problème ! un vrai problème d’identité et donc d’existence. Je comprends que tu n’as pas compris la profondeur, les enjeux et implications du débat. A moins que l’ayant compris tu t’ingénies à le saboter Ce que je n’ose croire ! Je constate seulement que tu sembles militer pour un sabordage de la culture africaine (ou du moins dagara). Dans ce cas les choses sont claires : nous défendons, la survie d’une une culture, d’un peuple et même d’un continent car cette mondialisation sera très dure pour l’Afrique si nous n’y prenons garde.
        Dewrébié SOME Téonbaore

        • Le 22 septembre 2009 à 19:44, par Mètuor Somda Irkugninè Arsène En réponse à : Génération dagara sans identité : un choix

          Très bel article et aussi très belles interventions ; je ne pense pas être à mesure d’ajouter quelque chose d’autre sinon apprécier à leur juste valeur l’article de Monsieur ZAW Somé L Gabin et les 2 interventions de DEWREBIE et inviter toutes les personnes concernées à réfléchir sérieusement à ce problème ;
          En appui à leurs interventions, je voudrais vous faire un témoignage de ce que j’ai rencontré à plusieurs reprises au cours de mon cursus scolaire et actuellement sur le plan professionnel ; en voici quelques clichés :
          - je suis né d’un père METUOLE Kpoda et d’une mère Somda fille des Birfuorè ; 4ème garçon et benjamin de mes parents, je suis pourtant le seul à porter le patronyme sur mon acte de naissance, heureusement placé avant reçu de ma mère pour faire donc  ; Que de fierté et aussi de tractations pour ce (Mètuor, singulier de Mètuolè, je crois bien) ;
          - de mon CP1 en 4ème, a été royalement omis sur tous mes documents (diplôme du CEPE) jusqu’à l’établissement de ma CIB (sur présentation de l’acte de naissance) en vue de passer le BEPC que a refait surface mais en début de prénom (seule volonté de l’agent de police malgré mon insistance de corriger l’inversion : je ne lui en veux pas parce qu’il se conformait à ses habitudes qui sont Dabiré, Somda, Méda...). Je me retrouve donc avec 2 diplômes aux identités distinctes l’une de l’autre et ensemble de celle portée sur mon acte de naissance : pour le CEPE et .
          - Rectification à partir de la 2nde, mais non sans difficultés ! Et c’est avec plaisir que mon bac et mes autres parchemins portent (certes atypique pour la plupart de mes "promotionnaires" de lycée. Il suffisait d’abréger donc pour me conférer plusieurs nationalités (gabonaise, congolaise, togolaise...). Permettez-moi de vous rappeler une des anecdotes : j’avais été transféré du Bafuji de Gaoua au Lompolo Koné de Banfora pour y faire mon bac C ; le jour de la rentrée avant le contrôle de présence, mes esclaves et futurs camarades de classe consultant les listes affichées à la porte ont marqué un arrêt à mon nom abrégé en et discuté de ma nationalité ; certains étaient formels que je ne suis pas burkinabè et d’autres émettaient des réserves, ne connaissant pas tous les patronymes au Faso. Au-délà du sourire qu’ils m’ont arraché sur place et les nombreuses curiosités que mon éveillait en eux, je commençais à réaliser l’erreur commise par nos parents, nos aînés en omettant leur patronyme aux déclarations de naissance) nos aînés ; je parle d’erreur parce qu’à mon avis, les uns comme les autres auraient pu vulgariser les patronymes qui sont les plus importants ; certains ont néanmoins abattu de gros travaux malheureusement pas visibles ; je parle des écrits sur l’anthropologie dagara de l’abbé SOME Joseph Mukassa et SOME Jean Baptiste (très intéressants à lire pour celui qui veut se ressourcer) ;
          - enfin je suis en concubinage avec une fille Moaga ; nous avons deux enfants ; pour notre fillette, a été porté systématiquement en nom de famille ; cependant pour son grand frère, il n’a pas été facile de se décider ; nous lui avons donné pour lui éviter de longues démarches dans l’établissement de ses différents actes ; cependant après mûres réflexions, j’ai obtenu du tribunal l’ajout de pour donner , au moins pour se conformer à mon nom en attendant... J’avoue que j’étais bien tenté de donner à mes enfants mais je n’ai pas eu l’assentiment de mon entourage.
          Ce témoignagne, si long et peut-être ennuyeux, est juste une manière de rappeler à quel point nous sommes désorientés quant à l’omission au départ des patronymes et à la mise en exergue des matronymes ; nous n’avons rien contre nos tendres mères (matronymie) mais nous savons (pour ceux qui en sont conscients et soucieux de leur culture) que ces matronymes, donnés par les mères et acceptés par les pères en reconnaissance pour leur bravoure (cf écrits de l’abbé Joseph Mukassa Somé), ne sauraient remplacer les patronymes aux risques que l’ethnie dagara se dissolve dans la grande masse comme le veut monsieur Kambiré ; du moment où ces matronymes n’entraînent aucun interdit (fondamental pour la pérennité d’un groupe). Même s’ils sont importants en retraçant la lignée de la maman c’est-à-dire des oncles-tantes aux neveux-nièces (au sens strictement africain) en dressant la direction de l’héritage, les matronymes ne permettent pas de cerner les familles (ou les clans si vous préférez) qui elles ont des pratiques, des us et des coutumes.
          Notre démarche n’a pas pour but d’ériger la société dagara en supersociété au-dessus des autres du Burkina en lui rédigeant un code de la famille particulier mais de nous conformer au Code des personnes et de la famille (officiel) qui dit dans une de ses dispositions que l’enfant reçoit le patronyme de son père ; du moment où n’est pas un patronyme donc pas équivalent à , , (même si supérieur en l’état à , et consorts !), nous interpellons tous nos frères quant au cri de détresse lancé par Gbâanè Kpoda Narcisse et tous les autres avant et après lui pour la réhabilitation de nos patronymes !
          Mètuor Somda Irkugninè Arsène, contrôleur des services fiscaux

          • Le 23 septembre 2009 à 12:25, par Mètuor Somda Irk A. En réponse à : Génération dagara sans identité : un choix

            Je vous ramène le texte complet espérant qu’il passera sans troncature pour lui donner tout son sens :

             ? Très bel article et aussi très belles interventions ; je ne pense pas être à mesure d’ajouter quelque chose d’autre sinon apprécier à leur juste valeur l’article de Monsieur ZAW Somé L Gabin et les 2 interventions de DEWREBIE et inviter toutes les personnes concernées à réfléchir sérieusement à ce problème ; En appui à leurs interventions, je voudrais vous faire un témoignage de ce que j’ai rencontré à plusieurs reprises au cours de mon cursus scolaire et actuellement sur le plan professionnel ; en voici quelques clichés :
            je suis né d’un père METUOLE Kpoda et d’une mère Somda fille des Birfuorè ; 4ème garçon et benjamin de mes parents, je suis pourtant le seul à porter le patronyme Mètuor sur mon acte de naissance, heureusement placé avant Somda reçu de ma mère pour faire donc « Mètuor Somda Irkyengninè Arsène » ; Que de fierté et aussi de tractations pour ce Mètuor Somda (Mètuor, singulier de Mètuolè, je crois bien) ;
            de mon CP1 en 4ème, Mètuor a été royalement omis sur tous mes documents (diplôme du CEPE) jusqu’à l’établissement de ma CIB (sur présentation de l’acte de naissance) en vue de passer le BEPC ; Mètuor a refait surface mais en début de prénom (seule volonté de l’agent de police malgré mon insistance de corriger l’inversion : je ne lui en veux pas parce qu’il se conformait à ses habitudes qui sont Dabiré, Somda, Méda...mais quand même !). Je me retrouve donc avec 2 diplômes aux identités distinctes l’une de l’autre et ensemble de celle portée sur mon acte de naissance : « Somda Irkugninè A. » pour le CEPE et « Somda Mètuor Irkugninè A. » pour le BEPC. .
            Rectification à partir de la 2nde, mais non sans difficultés ! Et c’est avec plaisir que mon bac et mes autres parchemins portent « Mètuor Somda I. A. » (certes atypique pour la plupart de mes "promotionnaires" de lycée. Il suffisait d’abréger donc « Mètuor S. I. Arsène » pour me conférer plusieurs nationalités (gabonaise, congolaise, togolaise...). Permettez-moi de vous rappeler une des anecdotes : j’avais été transféré du Bafuji de Gaoua au Lompolo Koné de Banfora pour y faire mon bac C ; le jour de la rentrée avant le contrôle de présence, mes esclaves et futurs camarades de classe consultant les listes affichées à la porte ont marqué un arrêt à mon nom abrégé comme ci-dessus et discuté de ma nationalité ; certains étaient formels que je ne suis pas burkinabè et d’autres émettaient des réserves, ne connaissant pas tous les patronymes au Faso. Au-delà du sourire qu’ils m’ont arraché sur place et les nombreuses curiosités que mon Mètuor éveillait en eux, je commençais à réaliser l’erreur commise par nos parents, nos aînés en omettant leur patronyme aux déclarations de naissance) ; je parle d’erreur parce qu’à mon avis, les uns comme les autres auraient pu vulgariser les patronymes qui sont les plus importants ; certains ont néanmoins abattu de gros travaux malheureusement pas visibles ; je parle des écrits sur l’anthropologie dagara de l’abbé SOME Joseph Mukassa et SOME Jean Baptiste (très intéressants à lire pour celui qui veut se ressourcer) ;
            enfin je suis en concubinage avec une fille Moaga ; nous avons deux enfants ; pour notre fillette, Mètuor Somda a été porté systématiquement en nom de famille ; cependant pour son grand frère, il n’a pas été facile de se décider ; nous lui avons donné Somda pour lui éviter de longues démarches dans l’établissement de ses différents actes ; cependant après mûres réflexions, j’ai obtenu du tribunal l’ajout de Mètuor avant Somda, au moins pour se conformer à mon nom en attendant... J’avoue que j’étais bien tenté de donner Mètuor Beogo à mes enfants mais je n’ai pas eu l’assentiment de mon entourage. Mètuor Beogo serait l’indice d’une union « hybride » même si Beogo n’est pas un matronyme.
             ? Ce témoignage, si long et peut-être ennuyeux, est juste une manière de rappeler à quel point nous sommes désorientés quant à l’omission au départ des patronymes et à la mise en exergue des matronymes ; nous n’avons rien contre nos tendres mères (matronymie) mais nous savons (pour ceux qui en sont conscients et soucieux de leur culture) que ces matronymes, donnés par les mères et acceptés par les pères en reconnaissance pour leur bravoure (cf écrits de l’abbé Joseph Mukassa Somé), ne sauraient remplacer les patronymes aux risques que l’ethnie dagara se dissolve sinon disparaisse dans la grande masse comme le veut monsieur Kambiré ; du moment où ces matronymes n’entraînent aucun interdit (fondamental pour la pérennité d’un groupe). Même s’ils sont importants en retraçant la lignée de la maman c’est-à-dire des oncles-tantes aux neveux-nièces (au sens strictement africain) en dressant la direction de l’héritage (aujourd’hui devenu un symbole bien plus que réel), les matronymes ne permettent pas de cerner les familles (ou les clans si vous préférez) qui elles ont des pratiques, des us et des coutumes. Notre démarche n’a pas pour but d’ériger la société dagara en supersociété au-dessus des autres du Burkina en lui rédigeant un code de la famille particulier mais de nous conformer au Code des personnes et de la famille (officiel) qui dit dans une de ses dispositions que l’enfant reçoit le patronyme de son père ; du moment où Somda n’est pas un patronyme donc pas équivalent à Ouédraogo, Beogo, Bationo (même si supérieur en l’état à Koné, Traoré et consorts !), nous interpellons tous nos frères quant au cri de détresse lancé par Gbâanè Kpoda Narcisse et tous les autres avant et après lui pour la réhabilitation de nos patronymes !
             ? Nous n’avons pas de combat à mener à l’encontre des autres composantes de la nation burkinabè ; nous n’avons qu’à donner nos vrais patronymes à nos enfants et dans une ou deux générations, tous les autres citoyens burkinabè sauront que Mètuor, Gbaanè, Birfuorè, Zaw… renvoient à la société dagara !!
             ? Mètuor Somda Irkugninè Arsène, contrôleur des services fiscaux

          • Le 24 septembre 2009 à 14:29 En réponse à : Génération dagara sans identité : un choix

            Justement tes "mesaventures" sont l’illustration meme de l’imbroglio tant juridique que social dans lequel on s’est retrouvé. La pratique dagra montrent bien que les vieux du passé avaient de la vision et de l’équité. On n’a pas nié le role de la mere puisqu’on a accolé le matronyme SOME, etc. et comme tu le dis si bien, c’est la colonisation qui a fait abstraction de cela, au mepris de la pratique sociale qui est l’heritage du coté maternel. Les dagaras n’ont trouvé necessaire de decliner le nom patronymique dans la mesure où la famille est la base de la vie sociale et des relations sociales et donc que tout le monde connait. Tout le monde sait que je suis de la famille Dewre. C’est seulement quand les circonstances l’exigent que l’on le donne pour lever toute ambiguité. ils relevent comme tu le dis des us et coutumes que tout le connait.
            je pense que certains ne cernent pas correctement les choses : en aucun cas (du dans mon esprit et je l’ai percu ainsi aussi chez les autres) il ne s’agit de s’eriger en supersociété par rapport a d’autres sociétés. A la limite ces sont les autres qui veulent s’imposent au grand dam des autres.
            quant a ceux qui connaissent les problemes de discordances dans leurs noms, ils doivent dsavoir qu’ils peuvent resoudre le probleme en faisant etablir un certificat de concordance. j’ai connu le probleme une fois sorti du Burkina vers l’étranger : la misere ! je ne vous dis pas ! D’office les documents officiels africains sont entachés de suspicion, etc.
            J’ai vu l’abbé Mukasa quand il faisait ses recherches de these a paris par contre je n’ai eu la these finale. Il me plairait bien de rentrer en possession de ce document. d’ailleurs je propose que les partisans se constistueent en club pour partager les informer et mobiliser et informer les gens.
            Dewré SOME Téonbaore
            somet@free.fr

        • Le 23 septembre 2009 à 04:47 En réponse à : Génération dagara sans identité : un choix

          Ou la la ! Pardi. Arretez le delire logorreique. La culture ne s’arrete pas au nom, fut- il patronymique. La culture comporte tellement de couches. "On a assassine les mosse", Ce titre de Pacere Titinga, c’etait pour pleurer les mossi qui seraient culturellent finis par la colonisation. Ce n’est pas vrai. La colonisation a du affecter la culture mossi qui su se reinventer. Il en va de meme pour toute culture. Un seul element ote de la culture ne tue pas l’ individu. Votre raisonnement est excessif dans sa substance comme dans sa forme. Il y a bien des aspects ou le Dagara brille de mille feux, culturellement parlant. Et ces aspects dans lesquels le dagara brille des mille feux, il n’ a pas attendu que des eclaires lui en imposent. C’est venu spontanement. Si vous peinez a imposer le clan comme nom patrinomyque, c’est qu’ il ne correspond pas a l’ esprit du temps pour parler comme Hegel. Je n’ ai pas l’ ame d’ un paranoiaque. A ce rythme vous allez mourir d’ apoplexie car vous ne connaissez pas la culture dagara plus que moi ni ne l’aimez plus que moi. Et vous ne pourrez pas m’ imposer votre facon de penser. Fort malheureusement. Sans que cela ne fasse de ma vision, une vision idiote.
          Si vous ne luttez pas contre des moulins a vents, donc tres donquixotiquement, que faites vous ? Deshabillez- vous et retournez encore au temps ou on portait les feuilles. Marchez a pied, ne prenez plus un vehicule. N’ecrivez plus avec les stylos, etc. N’allez plus a l’ecole moderne car tout cela, c’est pour vous voler votre culture, mon gaillard. Tout ca, c’est le blanc qui nous l’ a apporte pour notre malheur. Quelle hypocrisie ou quel intellectualisme ! Mon enfant, c’est mon enfant. Il ne portera pas des exces de noms juste parce qu’ un quarteron d’ hommes en aura ainsi decide. Tout ce passe comme si la sous- commission des dagara avait recu le mandat des dagara de parler en leur nom. Encore la bureaucratie. Et on m’ empeche de citer fort a propos d’ ailleurs Weber. C’est cette meme bureaucratie qui a decide d’ uniformiser les noms dans le code de la famille des personnes et des biens du Burkina -Faso, pas des dagara, je le precise. Les autres ethnies ont certainement perdu aussi quelque chose de leur culture dans la prensation de ce code mais il faut faire avec. C’est le prix a payer quand on a le devoir de cohabiter avec les autres. Donc l’education devra se menr en interne ou ne sera jamais. Histoire d’ intellectuels, ouais ! Pourquoi depuis longtemps, les gens n’affixent pas leur clan au nom de leurs enfants ? certains l’ ont fait et c’est leur droit le plus absolu que je respecte. La majorite des dagara ne l’a pas fait parce qu’ ils n’ en ont pas vu la necessite, encore moins la fin des dagara. Je suis un pragmayiste et pour moi la verite, c’est ce qui marche. Je ne suis ni anthropologue ni sociologue ni juriste ni meme intellectuel(Ouf, je suis heureux de savoir que je ne suis pas intellectuel comme toi. Je le prefere ainsi, si etre intellectuel, c’est vouloir dire aux autres comment ils doivent meme se comporter dans des domaines si personnels que les noms). J’ ose croire que personne n’est par nature suicidaire. La decision des intellos de la sous- commission dagara qui a cru bon agir pour les dagara connait ses limites objectives sur le terrain. Chacun n’a qu’ a faire son enfant et lui donner 20 noms "patri, matri, pays, ou village- nomyques" s’ il veut . C’est aussi simple que ca. On n’a interdit a personne de le faire. Grace a la democratie. On ne saurait interdire a personne de ne pas le faire. Grace encore a la meme democratie. En attendant, mon enfant c’est Kambire et son prenom. Je pouvais lui donner le nom de Castro comme patronyme sans meme ajouter Kambire. Ou est le mal ? Qu’est-ce qui m’ en empeche ?. Les intellectuels africains en general perdent leur temps a ses debats de seconde zone alors que les populations vont a jeun la nuit et on continue a couper les cheveux par quatre. J’ oubliais que le sous- developpement est aussi intellectuel. C’est personnel mais c’est aussi politique, donner un nom a un enfant. Ca ne saurait etre impose ni par l’etat ni par une communaute. Moi en tant que Bekouone, l’ etat n’ a pas a m’ obliger a donner Bekouone comme nom a mon enfant. D’ailleurs, n’avons nous pas vu des enfants changer totalement de nom ? Cette fixation sur le nom, c’est un faux debat. Carrement, un faux debat pour laisser les questions de developpement ou de sous- developpement pourrir. Auriez- vous le monopole de la facon juste de voir ? Faites attention a ne pas vouloir penser pour les autres. Si les uns ne font pas comme vous, c’est qu’ ils sont des idiots et c’est vous l’ intellectuel, ou quoi ? Qui vous a autorise a parler en leur nom ? En tout cas, pas moi.
          Ce que vous pouvez mieux faire, c’est mobiliser les energies des dagara pour lutter contre les funerailles qui durent a n’ en point finir, engendrant d’ autres funerailles dans certains cas, la scolarisation qui recule, la faim qui tue nos parents plus que le palud, et j’en passe. L’ exode rural qui rend les villages exsangues. C’est la qu’ on attend l’ engagement des intellectuels, pas pour lutter contre des moulins a vents. C’est la ou on jaugera vraiment votre engagement du cote de la culture dagara. De grace, avant de pouruivre ce debat fort interessant, repondez- moi sur ces questions qui touchent meme a l’existence physique de nos parents. C’est quand on vit qu’ on parle de cette forme superieure de culture. Les gens n’ ont meme pas a manger et on s’ evertue a les divertir avec des choses qui ne sont pas de leur preoccupations immediatyes. On n’a pas de grandes chances de reussir. Vous qui avez le raisonnement taille dans le bloc, vous croyez qu’ il ya une seule culture qui soit pure dans ce monde ? La culture est toujours adaptive, en devenir, tirant ses elements ici et la. Vous croyez que le dagara d’ aujourd’ hui est comme le dagara d’ il ya 40 ans ? ce dagara a ete moule par la globalisation, la culutre dagara a connu beaucoup de changement mais elle reste unique, d’ailleurs comme les cultures des autres ethnies. En utilisant le terme globalisation, je l’ai fait de facon tres neutre. Je n’ai pas voulu dire que c’est bien ou pas mais ca s’ impose a nous, qu’ on le veuille ou pas. J’ai voulu mener un debat civilise avec vous mais actuellement je suis pres a "baver" comme vous qui bavez la rage de ne pas pouvoir mettre tout le monde sous la botte de votre pensee unique. Mon argumentation est nulle ? C’est votre point de vue. Je vous reproche la meme chose, juste pour vous dire de faire attention a trop embrasser les certitudes. Quand on embrasse trop les "verites", on les deforme. L’ extremisme, qu’ il soit langagier ou autre n’a jamais ete la marque des grands hommes. Vous n’allez quand meme pas forcer les gens a experimenter socialement avec leurs enfants, quand meme. Ce ne sont quand meme pas des "poupees ashanti" la. E ka fleh san ?
          KSA

          • Le 23 septembre 2009 à 16:33, par Mètuor Somda Irk A. En réponse à : Génération dagara sans identité : un choix

            Bèkuonè doh, vraiment tu ressembles à ton nom ! t’as apparemment rien compris au sujet ; je n’ai pas voulu réagir directement à ta première intervention par respect pour la liberté d’expression (qui t’est aussi reconnue même si tu ne le mérites pas du tout, tellement t’es con !!), mais par la suite, j’avoue que tu es passé complètement à côté de la plaque. Nous ne sommes pas sur une page people ou de ’chat’ ; et surtout t’es pas obligé de donner ton avis ou encore de répondre à la mise à tabac de la part de Dewrébié. Personne de ceux qui réclament la restitution des patronymes en lieu et place des matronymes n’a affirmé n’être pas concerné par les autres problèmes socio-économiques que nos braves parents rencontrent tous les jours. Nous les vivons tous les jours avec eux même si nous sommes à quelques kilomètres d’eux. à te lire, je suis convaincu que tu fais partie de ceux qui sont prêts à changer de nom ou de nationalité suivant le cours de leurs intérêts ; et ça c’est pas patriotique !

            Notre démarche n’a pas pour but d’ériger la société dagara en supersociété au-dessus des autres du Burkina en lui rédigeant un code de la famille particulier mais de nous conformer au Code des personnes et de la famille (officiel) qui dit dans une de ses dispositions que l’enfant reçoit le patronyme de son père ; du moment où Somda n’est pas un patronyme donc pas équivalent à Ouédraogo, Beogo, Bationo (même si supérieur en l’état à Koné, Traoré et consorts !), nous interpellons tous nos frères quant au cri de détresse lancé par Gbâanè Kpoda Narcisse et tous les autres avant et après lui pour la réhabilitation de nos patronymes !
            Nous n’avons pas de combat à mener à l’encontre des autres composantes de la nation burkinabè ni attendre que l’Etat nous les impose ; nous n’avons qu’à donner nos vrais patronymes à nos enfants et dans une ou deux générations, tous les autres citoyens burkinabè sauront que Mètuor, Gbaanè, Birfuorè, Zaw… renvoient à la société dagara !!

            Tout ça pour toi en oubliant que tu es bèkuonè, donc pas en mesure de nous suivre dans notre logique ; de toute façon, t’as pas à t’inquiéter, moins il y aura des bèkuonè, mieux on se portera !
             ? Mètuor Somda Irk A., contrôleur des services fiscaux

          • Le 28 septembre 2009 à 01:36 En réponse à : Génération dagara sans identité : un choix

            Mon frère Kambire, comme je l’écrivais dans un précédent message, on va essayer de ne pas être violent car tel n’est pas le but du débat mais un échange d’arguments. Et qui dit argumentation implique une certaine démarche consistante et rigoureuse codifiée par une discipline appelée épistémologie (pour faire vite) et qui est garante de la scientificité d’une idée avancée. La démarche principale est ce qu’on appelle la logique (avec ses différentes formes). Donc il ne suffit pas d’écrire des choses (ses idées à soi) mais aussi et surtout les présenter de façon convaincante en adoptant une démarche convaincante. C’est la ou se situe l’objectivité (comme opposée à la subjectivité qui empêche de voir la réalité telle qu’elle est et non prendre ses désirs, ses revers ou hallucinations pour la réalité car la réalité elle s’impose à l’homme, tant pis pour lui s’il ne veut la voir comme telle !

            Je vais donc essayer de rester zen et de regarder la réalité en face et non sombrer comme toi dans les visions subjectivistes que j’éviterai de qualifier. Ce préalable posé pour qu’on sache dans quoi on évolue, je dirai tout de même qu’on est dans un débat d’idées et non d’attaques personnelles. Donc ne le prend pas comme une attaque contre toi-même si cela te frustre de voir que beaucoup ne sont pas d’accord avec toi. Ce n’est point un délire logorrhéique comme tu le dis. A lire ton intervention je me demande de quel coté se situe le délire logorrhéique !
            Il me semble plutôt que tu t’embarques dans un domaine (la culture ou l’anthropologie ou philosophie de la culture) dont tu sembles passer sous silece les B A B A. ou ne pas les connaître. Ce n’est pas une question d’intellectuel ou pas. Mais si tu prends des positions et méthodes sans tenir la route mon frère on te le dira. Personne n’a dit que la culture s’arrêtait au patronyme (à ce que j’ai pu comprendre mais je concède que je peux comprendre mal) donc ce que l’on dit c’est que le patronyme est un aspect fondamental dans une culture, et plus particulièrement dans la culture dagara.

            Tu exagères (a moins que tu ne fasses semblant) quand tu dis que la colonisation n’a pas fait de mal aux autres cultures (tu écris elle a du affecter donc tu doutes même), en l’occurrence la culture mossi dont tu donnes l’exemple. Ou bien va re-apprendre ton histoire et surtout apprendre à interpréter les évènements car l’histoire a toujours écrite par les vainqueurs. D’où qu’il faut savoir la lire.
            Personne ne parle de magnifier la culture dagara, ni d’attendre que quelque autre culture vienne lui en imposer…. Je ne comprends pas… On n’est pas dans le nombrilisme tribaliste. On voit bien que tu es totalement a coté de la plaque. Le malheur devient incommensurable quand tu tentes de te lancer dans des envolées rhétoriques qui n’en valent pas la peine. Tu es bourré de tant de contradictions que c’est à se demander si tu sais ce que tu écris toi-même. Peut etre que tu exprimes mal tes idees.
            La culture n’est pas une génération spontanée (encore faut-elle que ce concept existe !). Je te conseille de lire le grand professeur Cheikh Anta Diop.

            Chacun interprète les idées de l’autre comme il veut ou comme il peut. Mais je ne pense pas qu’on t’ait traité d’idiot ni de paranoïaque ni que tu ne connais pas la culture dagara, etc. C’est toi qui délires dans la logorrhée car tu alignes les mots apparemment pour faire savant. Mais pourquoi pas ? Nul n’a le monopole du savoir ni de l’intelligence, mais il y a des critères auxquels obéir pour correspondre à certaines appellations. Je ne vois pas en quoi on tente de t’imposer notre façon de penser.

            Personne ne récuse la modernité, ni ne parle de blanc, ni de je ne sais quoi encore ! Je vois qu’apparemment tu as un problème avec ton identité culturelle car tu considères qu’avant c’est mauvais (on vivait nu et on portait des feuilles : Va relire Ferdinand Oyono : le vieux nègre et la médaille).

            Je suis d’accord que tu ne veuilles pas donner ton nom a ton enfant parce qu’un quarteron en aura décider ainsi. Fort heureusement pour toi et j’espère que tu te battras pour ça. Mais en attendant nous on est déjà sur le terrain de bataille pour éviter que justement ce soit quelqu’un d’autre qui vienne nous imposer ce que doit être le nom dagara, et ce au mépris de ce que les dagara eux-mêmes comprennent de leur culture. Le patronyme est la pratique dans d’autres cultures, alors pourquoi l’imposer à ceux qui ne l’ont pas comme eux ils le font ? Ou bien tu ne sais pas ce que tu dis toi-même. Je ne comprends pas ce que tu appelles « excès de nom » : est-ce le fait du belu Dewre (ou autres) et Somé (ou autres) qui sont des excès ? Je t’informe que dans les cultures hispaniques (plus proches de nous dans le temps ils portent plusieurs noms sans que cela ne soit vu comme un excès, ni qu’on en fasse un commentaire négatif quelconque). Commençons par décoloniser nos têtes (Liberate yourself from mental slavery, dixit Bob Marley). Plus loin tu dis que c’est grâce à la démocratie (bien sur apportée par le blanc sous-entendu)

            C’est justement cela les méfaits de la bureaucratie : croire que l’on connaît mieux sa culture ou encore pire la culture des autres parce qu’on est dans un bureau et qu’on peut décider pour les autres sans même se soucier des conséquences. C’est ça la (mauvaise) bureaucratie que tu critiques avec bonne raison. Je ne peux pas être d’accord avec toi quand tu dis qu’il faut faire avec : je ne peux pas faire avec quelque chose qui me noie jusqu’à me tuer. Ce prix à payer est trop élevé pour être accepté comme ça. Un proverbe dagara dit qu’un homme doit toujours lutter avant de mourir. Sinon je deviens son complice de mon propre malheur. Malheureusement les dagara qui comptent tant d’« intellectuels » ayant démissionné de leur responsabilité, ont amené à cette situation catastrophique que connaît la région alors qu’on avait tout pour s’en sortir mieux qu’ailleurs. Tu dis que la vérité c’est ce qui marche. Mais non ! mon frère ceci n’est point la vérité, c’est de l’utilitarisme Ce n’est pas du pragmatisme. Malheureusement c’est cet utilitarisme qui a amené à la perte des africains car nous avons cru que toute chose est bonne si elle est d’un usage utilitaire visible concret et immediat. Du coup la recherche fondamentale, la réflexion sur la nature profonde des choses et des évènements sont considèrézs comme inutiles alors que c est tout le contraire. Les gens n’affixent pas leurs noms patronymiques car sociologiquement il n’en ont pas besoin. C’est déjà connu. Or la nature a horreur du superflu en temps normal. Dans un message je disais que l’on ne donnait pas le nom patronymique parce que tout le monde le connaît socialement. C’est comme ton passeport social. C’est de l’anthropologie pure. Quand tu dis que la majorité des dagara ne l’ont pas fait que c’est la bonne démarche. D’abord je ne suis pas d’accord quand tu dis que ce sont les dagara qui l’ont fait : on n-a pas demandé l’avis aux dagara. L’administration coloniale l’a imposé et les Africains qui sont arrivés au pouvoir ont refusé de mener une réflexion profonde sur l’héritage laissé par les colonisateurs. Ils ont préféré la solution de facilité. Les quelques-uns qui ont tenté quelque remise en cause ont été éliminés. Et comme résultat on a des frontières irréalistes, sources de guerres, du tribalisme, et des textes de vie constitutionnelle aberrants du genre ce code de la famille, et bien autres.

            Je suis obligé de ne pas être d’accord avec toi quand tu dis que le nom est du domaine personnel. Ca c’est une conception européenne été encore ! Encore pire quand tu dis que tes enfants t’appartiennent et que tu peux lui donner 20 noms etc. que non ! Ceci n’est pas une conception africaine. Les choses ne sont pas du tout aussi simple que tu le prétends. C’est beaucoup plus compliqué que ça. Les Européens qui ont sombré dans ces conceptions reviennent aux pratiques de nos ancêtres que nous africains on est en train de rejeter. Faisons gaffe les frères !. Quand tu convoques la démocratie, je préfère ne pas me lancer dans ça car ce sera long, très long (je suis déjà très long !!!). Je dirai tout simplement demo_cratie est « gouvernement du peuple » (gouvernement populaire, qui appartient au peuple). Tout un programme !!! alors est ce a dire qu’il n’y a avait pas la démocratie dans la société dagara ? La démocratie dont ut parles semble être celle a l’occidentale (si je ne me trompe !). Il y aurait beaucoup à dire sur ce type de démocratie. Il conviendrait de ne pas trop idéaliser les choses.

            « J’oubliais que le sous-développement est aussi intellectuel. C’est personnel mais c’est aussi politique » je te cite. Que dire de plus ! Sinon me poser la question si réellement tu sais et comprends ce que tu écris toi-même. Si tu oubliais que le sous développement est aussi intellectuel, je te dirais que pour ma part il est d’abord et surtout intellectuel avant d’être économique. Et tu me le confirmes malheureusement. De plus le personnel est-il en dehors du politique ? Et vice versa ? Certainement que non ! Tout est politique ! Mais je vois que tu es resté logique avec toi-même dans ton argumentation alambiquée et bancale logée dans des rails qui ne mènent nulle part. Je ne suis pas du tout d’accord que c’est un faux débat. C’est le vrai débat. Je dirais même que c’est le départ pour le débat sur les questions dont tu parles. C’est parce que les gens n’ont pas réfléchi, ont occulté par égoïsme ou par paresse intellectuelle ces questions-la que l’on se retrouve devant ces problèmes économiques et sociaux. C’est un point de vue, ce n’est point une vérité ; personne n’a exprimé ici aucune prétention à penser pour les autres. C’est un échange. Encore moins traiter quelqu’un d’idiot. Je crois que tu vas très vite en besogne et si on te réponds tu te vexes. Un proverbe dagara que celui qui est susceptible ne doit pas aller déposer ses déchets a la croisée des chemins. Mais si quelqu’un t’agresse inutilement je serai le premier à te défendre.

            Tu demandes de te répondre sur un certain nombre de questions. Il est évident que cela prend du temps et j’ai déjà été assez long. Je pense que c’est dans la suite du débat que ça reviendra. Pour l’heure je te demanderais d’analyser les causes profondes de cette désagrégation sociale. D’où ça vient que cette région qui a tout à tous les niveaux pour tirer le Burkina en avant, traîne en arrière et est en pleine désintégration la société dagara se meurt toute seule sans que rien ne soit fait. Je suis d’accord entièrement avec toi sur le diagnostic que tu as fait. Et je suis encore d’accord avec toi qu’il faut ABSOLUMENT faire quelque chose. Et je pense que déjà ce débat est un début de prise de conscience et de responsabilité. Du moins je l’espère car on parle, on parle et ça reste comme ça. Quand tu parles des funérailles je suis d’accord avec toi, non sur cette durée mais (pour ma part) sur ce qui se fait aujourd’hui aux funérailles : c’est plus qu’un scandale. Ca n’a plus rien à voir avec des funérailles. Il y aurait beaucoup à dire. Je pense qu’il ne faut pas négliger les problèmes philosophiques, culturels, non économiques. Nous sommes d’accord : c’est parce que justement les soi-disants intellectuels ne se sont pas investis dans la société dagara que l’on rencontre ces problèmes d’identité avec une telle acuité. Il y a urgence. Mais il ne faut pas se laisser prendre au piège du « profit » immédiat. C’est ce qui a perdu l’Afrique jusque la. Il faut mettre les choses en perspective.

            Il y a plein à dire sur ton intervention mais cela prendrait beaucoup de temps et d’espace et du même coup les gens ne les liraient pas. Aussi je pense qu’il faut éviter de personnaliser le débat non pas que j’en ai peur mais ce n’est pas le lieu ni le thème du débat. On est la pour résoudre des problèmes et non s’en prendre à quelqu’un. C’est un débat d’idée.

            Dewre SOME Téonbaore

        • Le 6 octobre 2009 à 04:50 En réponse à : Génération dagara sans identité : un choix

          Tu as raison, mon frere. Moi- aussi j’ ai raison. Chacun garde sa raison puisque tu refuses de me lire sans m’ imposer ta facon de voir. Dans tous les cas, chacun repart comme il est venu. Avec ses convictions. Mais si tu devais repondre a cette question Dieu existe- t- il ou n’existe- t- il pas ? Quel argument "scientifique" peux tu apporter ? Moi mon idee est que personne ne peut voler mon identite. J’ai tellement foi a ca que ce que le code de famille a arrete ne me derange pas. Tu es d’accord qu’ on doit batir une nation au moins ? On veut uniformiser les pratiques. En quoi ca , ca va etre mon arret de mort du dagara, sinon si c’est pas les intellectuels qui aiment ouvrir des seconds fronts et laisser les vrais fronts ? On ne vole pas l’ identite de quelqu’ un. C’est quelqu’ un qui decide de la perdre. Moi je refuse les combats d’ arriere - garde et je n’ai pas besoin de tes lecons. Je suis tres content d’ avoir des habits aujourd’ hui et de pouvoir voyager de Bobo a Banfora en 2 heures au lieu d’ une semaine comme dans le passe. Si pour toi c’est mauvais, tu peux te deshabiller. mais soit sur que je ne te suivrai pas. Je ne dis pas que la colonisation etait necessaire. Mais puisque nous avons ete colonises, il faut prendre ce qui est bien avec. Tu trouves que tout ce que j’ai dit, c’est des contradictions. Meme si je n’ai pas une formation en philosophie ou bien en anthropologie, je crois que ce qui marche, c’est ce qui est vrai. C’est ca aussi l’ utilitarisme qui est inseparable du pragmatisme. Revois ta definition de l’ utilitarisme/pragmatisme dans un bon dicko. Il semble que la c’est toi qui t’ embrouilles dans ton discours fleuve.
          Pour finir, je te dis ceci : Dans ce debat metaphysique, personne ne peut dire qu’ il a raison. Ce n’est pas celui qui parle abondamment qui a raison. La preuve est qu’apres ta logorrhee, tu n’as rien change a mes convictions puisque au lieu de demontrer tu veux seulement prouver que c’est moi le mauvais dagara et que c’est toi le bon dagara. Pourtant, s’ il y avait un concours pour montrer son degre de dagara tu n’es pas sur de passer puisque il y aurait un arbitre neutre je suppose. De quel droit tu penses que ma facon de voir est mauvaise ? si je decide que le nom est une affaire personnelle, qui es- tu pour me dire que c’est mauvais ? Depuis que le blanc est entre dans nos societes, nous ne sommes plus les dagara ou les bwaba purs et durs. Il faut lire Crepuscules des temps anciens ou bien l’ avanture ambigue. Nous sommes tous dans une avanture ambigue et il faut eviter de t’eriger en donneur de lecon. Ce n’est pas comme ca que tu peux rasseembler les dagara a ta cause. Comment de dagara portent le nom de leurs clan comme patronyme ? Si ils ne sont pas nombreux alors qu’ ils pouvaient prendre une certificat d’ individualite, c’est qu’ ils ont d’ autres besoins plus uregnts que ca. Les pintadeaux suivent la mere poule mais savent que c’est pas leur maman. C’est la meme chose qu’ on peut dire si on pense que le gouvernement nous impose un nom qui n’est pas le tien. Nous sommes des personnes hybrides et toi tu te colles toujours a ton idee du dagara du 16 eme siecle, celui dont la culture etait restee sans influence avec les autres. Je le repete, la culture n’est pas une pierre ; elle evolue. Quand on dit patronyme, on ne dit pas forcement Nom de clan : C’est en francais. on a pas dit clan- onyme. Le francais a dit que c’est le nom qui a ete considere comme patronyme du pere. Et l’ homme porte aussi le nom de sa mere, Kambire ou Dabire .Quand le blanc a demande pourquoi on a pas donne le nom du clan et on a donne le nom de la maman ? C’est un debat inutile. Le plus urgent dans notre culture c’est pas le nom que consacre le code de la famille. Apres tout chacun connait son vrai nom. Donc on va exiger meme qu’ on porte notre totem sur les actes de naissance sinon les generation a venir risquent d’ oublier. Le code de la famille a pris une perspective qui ne satisfait pas malheureusement certains intellectuels dagara qui ont leur perspective aussi mais c’est une perspective contre une autre perspective. Facon de voir. Sinon si la grande masse avait a redire, rien ne pouvait changer a ca. La verite se trouve sur le terrain. On interdit la preparation du Ki mapouss mais est-ce que ca marche ? C’est parce que les populations ne se sentent pas liees a ca.

          Kambire Soota Alfred.

      • Le 24 septembre 2009 à 14:07 En réponse à : Génération dagara sans identité : un choix

        desolé de repondre tard. j’ai plein de probleme de connexion internet je n’étais plus revenu sur ce site. neanmoins vaut mieux tard que jamais vu l’importance du debat.
        Mon frère kambiré, revendiquer le droit à l’existence n’est pas un droit, mais un devoir. Il ne s’agit pas ici dans ce débat d’une question de s’enfermer dans une idée unique. Alors là pas du tout ! C’est tout le contraire. Il me semble comme je disais plus haut, que vous ne cernez pas le débat à sa juste valeur, avec ses enjeux et implications. Au niveau international se pose à l’heure de la mondialisation et nivellement généralisé, la question des cultures minoritaires. Le dagara n’est pas une minorité au Burkina comparé à d’autres, mais c’est le principe de base qui doit être défendu. Je suis content de te voir convoquer Thomas Sankara comme exemple de la construction de l’état-nation. Je suis obligé de dire que justement ce gouvernement fait tout à fait le contraire de ce que Sankara était sur le point de réussir. Je ne dirai pas que ce code de la famille est délibérément fait pour cela, mais force est de reconnaître qu’au Burkina actuel s’est installé un tribalisme réel sur lequel gouverne Blaise. Je ne voulais aborder cet aspect car ce n’est pas une tribune anti blaise. Mais un code de la famille est comme la constitution sur laquelle la famille sociale s’entend pour fonctionner. Or donc nul ne doit nier les droits fondamentaux des autres membres de la famille qui sont la base même de leur existence. Pour s’entendre, il faut que chacun lâche du lest, mais on ne lâche pas l’essentiel. Les dagara qui n’ont pas de chefs, encore moins de royautés ne peuvent exiger que les mossis renoncent au Moro Naba. Que serait la société mossi sans leur naba ? Cette histoire n’est pas une histoire de nos parents. Que non ! c’est plus global que ça. Nous ne pouvons pas nous défausser sur les pauvres paysans perdus qui ne comprennent plus ce monde qui les dépasse. Et puis… tu connais l’état de désolation extrême dans lequel se trouve la société dagara, parce que justement les intellectuels dagara se sont totalement déresponsabilisés par rapport à leur société dans ces moments de changement social.

        Dans un état-nation telle que le Burkina, c’est une rencontre de cultures et non un impérialisme de l’une sur l’autre. Ce que je dis est aussi valable au niveau international. Quand la France s’était opposée à al guerre en Irak, la majorité du monde a poussé un ouf ! de soulagement et elle a reçu un soutien populaire parce qu’on s’est dit qu’au moins l’unipolarisme de l’ultrapuissance des USA trouvait encore quelqu’un qui pensait encore à la diversité culturelle de l’humanité, etc. Il ne s’agit pas sous prétexte de mondialisation, d’assassiner les autres (comme le colonialisme-impérialisme avait tué les cultures africaines et autres sous prétexte de civiliser les autres).

        Et pour revenir à notre débat, c’est justement parce que ce n’est pas un code la famille des dagara mais de tous les burkinabe qu’on ne doit pas nier le fondement même de la culture dagara. Or le fondement même de la société dagara, c’est le dowru, donc ce nom-là même que l’on gomme d’un coup de décret. Tu es Bekuoné comme moi et si je me déplace à Kokolibou ou au Ghana ou à Legmoin et même à l’étranger et que je rencontre une famille bekuoné, je suis chez moi. Mon frère devait marier une fille de Dissin, mais il se trouve qu’elle est Bekuoné donc niet ! parce que c’est sa famille. C’est très fréquent ces situations. Et pourtant ils sont distants de plusieurs dizaines de kms. Pourquoi ? Parce que ton dowru, c’est ton sang : donc cette endogamie est assimilée à de l’inceste. Et ton sang est plus lourd que l’eau, dis-tu. Et comme le dit le proverbe dagara : nul ne peut renier son sang. D’ailleurs ton nom Soota dit que nous appartenons à une même entité. Et d’où l’importance du dowru.

        Avec ce code de la famille, on renie ce dowru, ces origines et les générations qui viennent ne connaîtront plus cette dimension des origines des dagara (ce qu’on appelle les mythes fondateurs). Déjà qu’il n’y a plus de contes, etc. et on ne transmet même plus les filiations et liens entre les familles dans les villages avoisinants et même à l’intérieur d’un même village. Aujourd’hui, c’est l’individualisme forcené qui s’installe et la seule dimension qui retrace les origines des dagara et les relations entre les individus, c’est bien le dowru (qui dit bien son nom). Si ton dowru n’existe plus, tu n’existe plus. Quand tu présentes un dagara étranger au village et qu’on ne connaît pas ou quand toi-même tu vas à l’extérieur et tu te présentes, c’est d’abord à travers ton dowru qui permets de mieux t’identifier. Il y a d’abord ton nom personnel mais comme il y a peu de chance que toi individu tu sois connu, on précise « fils de Untel, parfois sinon souvent avec dans la foulée toute la filiation jusque dans les arrière-grands-parents et pour lever toute ambiguïté on clôt par le dowru. Et comme exemple :
        Si on me présente à des inconnus, on dira de moi : voici Téonbaore (mon nom personnel, individuel), fils de Damba Tenkoun (le nom de mon père) de la famille Mal Dar Douon Yir (le nom de mon grand père Douon et arrière grand père Dar et arrière-arrière-grand père Maal) dont la maison se trouve dans le village de Déorotéon (la localité avec localisation de la maison). Si quelqu’un ne me reconnaît toujours pas, on dira que je suis issu de la famille Dewrebir. Là nécessairement on me reconnaîtra ; et un Dewrébié qui est là s’écrira : ah ! tu es quelqu’un des nôtres car tout dewrébie (ou bekuoné, c’est la même chose) est issu d’un seul et même ancêtre à la souche. Le plus souvent les villages sont fondés principalement par des dowru car les migrations se faisaient par familles, donc par dowru. (je précise que le village de Déorotéon signifie le village des déorébir (ou dewrebir) : ceux appartenant au dowru dewré). D’ailleurs lorsqu’une fille dewré se marie dans une famille trop éloignée, la dot peut être remise à une famille dewré dans le village où elle se marie, etc. Je n’aborderai même pas le cas le plus classique des funérailles. Pourquoi il en est ainsi ? C’est parce que le dowru, c’est le lien paternel, qui permet de retracer l’histoire de chaque famille jusqu’à ses origines (pour l’heure actuelle, ça se perd au Ghana d’où est partie la dernière migration pour venir repousser les Pougouli un peu plus loin vers la fin du 19e siècle). Or il faut tenter de remonter jusqu’au nord Bénin et nord Togo et même au Cameroun car surtout chez les Lobis, eux qui sont restés encore plus proches de leurs traditions, ils parlent de cette migration d’où ils sont venus de ces régions là qui correspondent au Nord Togo Nord Bénin où il y a un village qui s’appelle Dano aussi. Donc couper le dowru, c’est couper ses racines et origines.

        Tu dis que « ils peuvent aussi garder cette culture en la maintenant, en la développant au sein des familles et de la communauté dagara ». C’est justement ce qu’il faut faire en attirant l’attention des vieux et en les mobilisant sur les enjeux et implications de ce code. C’est l’occasion pour nous « qui voyons un peu plus clair qu’eux » de sauver la société qui nous a permis de « voir un peu plus qu’eux ». C’est comme faire de la formation en interne. Or comment le maintenir, le développer au sein des familles et de la communauté dagara si on nous le supprime ? De plus c’est pratiquer le repli sur soi car c’est comme si le dagara disait : on ne veut pas de moi, alors je reviens chez moi et je vis ma culture et la garde dans les limites de ma région, ma famille, etc. Et on va tomber dans l’intégrisme culturel, le tribalisme même, comme effets pervers d’une telle attitude. Et au final, c’est l’enfermement et la mort, l’atrophie assurée. L’évolution des Indiens d’Amérique en est un exemple concret.

        Le problème est compliqué en apparence, mais dès que l’on pénètre dans le vrai fondé, il n’y a plus de problème car on l’aborde sous un autre regard. Je ne pense pas que ce soir une affaire de satisfaire telle ou telle communauté culturelle du Burkina, mais de sauvegarder la diversité culturelle du Burkina qui fait la richesse de ce pays. Ca c’est fondamental. Ce n’est pas une question numérique non plus. Numériquement les Pougouli comptent pour rien, mais culturellement ils ont les danses les plus belles du Burkina à n’en douter en aucun cas. C’est une question d’apport culturel fondamental par tous les Burkinabe. Mes frères, cette question est une question vitale. Ne la prenons pas à la légère. Ta solution de travailler chacun à son niveau est trop limitée sinon inopérante. Il n’y a qu’une action collective consciente et responsable qui construit un pays, une nation, une communauté. Et c’est là que je rejoins le fait que tu aies mentionné l’action de Thomas Sankara. Il est visionnaire parce qu’il était dévoué à son peuple sans exclusive et sans arrière-pensée. Une telle idée ne lui aurait jamais traversé l’esprit une fraction de seconde car c’est cela la richesse d’un pays. Alors ne la sabordons pas sous de faux concepts ou idéologies. C’est maintenant qu’il faut se mettre sur les bons rails, sinon nous retrouverons 150 ans plus tard à 10.000 lieux de notre point de destination sans possibilité de revenir en arrière car nous aurons oublié même traces de nos pas laissées derrière nous. Agissons ! Je reste prêt à échanger avec bien d’autres. Des propositions d’actions concretes !

        Dewré Somé Téonbaore

        • Le 25 septembre 2009 à 18:35 En réponse à : Génération dagara sans identité : un choix

          Merci, mon frere pour cette longue explication fort utile du reste. Je suis content que tu joues balle a terre car en fait, nous ne sommes pas opposes sur les questions primaires. Nous sommes connus par certains apatrides dangereux comme une minorite envahissante parce que nous sommes fiers de nous- meme et nous ne nous laissons pas conter par qui que ce soit. A la limite nous nous disons au egal aux autres, sans complexe. Nous preferons mourir de faim que de honte et c’est pourquoi Sankara, un genre d’ homme que le Burkina risque malheureusement de faire 200 ans avant de secreter encore, reste mon heros. Lui au moins il avait une vision, un projet de societe, une conviction. Apres 4 ans de regne, il a laisse une maison de 20 toles a sa famille. Mais s’ il avait meme un manoir, il ne l’aurait pas emporte la ou il est presentement et d’ ou il nous observe avec tritesse pour ce que ces heritiers ont fait de tous ses efforts : Jadis pays modele, nous voila aujourd’ hui un pays ou les gens n’ ont que faire de la dignite, des partis d’ opposition qui vont bouffer avec le pouvoir, des fonctionnaires absenteistes et prostitues devant leur boss, les populations de plus en plus pauvres cotoyant le luxe le plus Hollywoodiens, des detournements de la chose publique dans l’ impunite, etc. Cette tribune n’est pas une tribune anti- qui- que- ce soit mais on est oblige de dire ce que l’ on perd en perdant des grands hommes.
          Tu as pose le probleme posement ici sans m’ offenser comme la fois passee et je suis pret a t’ecouter. Quand on agresse, l’ autre se defend, n’ ecoute plus, mais se defend. Au finish, on perd le temps, met les nerfs a fleur de peau, sans se rapprocher. Pire, on pousse l’ autre meme a accepter des absurdites, ses absurdites, puisque maintenant c’est devenu une question d’ ego. Ta demarche posee est pedagogique car quand on s’ ecoute, on se rend compte qu’ on a les memes preoccupations meme si on les exprime a travers des mots differents.
          J’ai beacucoup appris avec ta lecon d’ histoire de l’ emigration des Dagara. je ne connaissais pas ca. Ce n’est pas une excuse mais je suis ne en Cote’ d’ Ivoire. J’ ai connu le Burkina Faso quand j’avais 19 ans. C’est en ce moment que Papa m’ a envoye a Ouaga chez mon oncle faire la 1ere. J’ allais au village toutes les vacances parce que j’aime ma culture et j’ai beaucoup appris. Je connais meme cette culture mieux que beaucoup de mes promotionnaires nes a Dissin. Il ne suffit pas seulement d’ avoir vecu au village mais il faut s’ interesser aux choses. Mais on ne connait pas tout. Par exemple, je lutte toujours avec cette histoire de clan et de famille. Pour moi la famille, c’est mes ancetres que je peux plus ou moins connaitre, mon pere, mon grand- pere, le grand- pere de mon pere, ainsi de suite. Ainsi donc, dans un meme clan, on a des familles. Par exemple, quand on tue le boeuf de la dotation, on convoque tous les membres de la famille mais pas tout le clan. Donc, il ya un probleme de definition du terme famille ici. Comment on definit la famille ? Est-ce la lignee directe plus ou moins reconnaissable ? Le cote de la mere ne fait- il pas aussi partie de la famille ? Par exemple, je ne peux pas me marier a la fille de la petite soeur de ma maman. Pourtant je peux me marier a la fille de mon oncle dont sa femme et moi n’avons aucun lien. Je pose cette question parce que les gens dans la precipitation veulent presenter les Dagara comme etant matrilineaires. Or, c’est pas tres exact. C’est un systeme hybride. les Dagara ne sont ni totalement matri ni totalement patri. Tout depend de l’ aspect social qu’ on considere. Et si on considere que le nom Kambire que je porte retrace la famille, ma famille mais cette fois- ci du cote de ma maman est-ce que ce n’est pas une facon de voir mais qui ne fait pas de moi un etre sans identite ? J’ai ete choque par le titre de generation dagara sans identite. Je le trouve exagere meme si on doit tenir compte des cultures des autres. Tu as raison, il ya beaucoup de gens aujourd’ hui qui pensent que le Burkina, c’est pour une ethnie, fut- elle majoritaire numeriquement. Ainsi, on nous impose tout doucemnt des pratiques qui decoulent de leur organisation socio- politique. Tout bon dagara, et pas seulement les dagara, tout bon citoyen, doit rejeter ca, et energiquement. Si le taopis est beau, il le doit grace a ses fils de coton de mille couleurs. Nous devons rester vigilants car la culture ne doit pas etre une question de nombre mais de vivacite, de vibrance. Je suis aussi d’accord que nous devons nous organiser. Je n’ai pas de probleme a participer a l’ education des autres ethnies sur ces arcanes de la culture dagara mais en meme temps, je suis d’accord que nous devons avoir une vue d’ ensemble et ne pas tomber dans l’ erreur qui consisterait a creer une commission sur la question seulemnt du nom. Une commission ad’ hoc ne suffirait pas ici. Il faut qu’elle soit une commission permanente—meme s’ il y aura l’alternance de ses membres—qui s’attaque au grands maux qui mine notre societe et qui collateralement minent notre culture : je veux parler de nos longues et couteuses funerailles ; je veux parler de notre agriculture a peine sortie du neolithique. je veux parler du bawre qui devient un lieu de commerce, tuant ainsi l’ idee culturelle pour la remplacer par un mercantilisme inacceptable ; je veux parler de l’exode rural pour une region si riche.
          Nos intellectuels comme toi Teonbawr ont beaucoup a contribuer parce que dans ce domaine, la seule volonte ne suffira pas. Il faut avoir quand meme un minimum de lectures. Nous avons de grands anthropologues comme Evariste Kpoda et des sociologues emerites comme Magloire Some. Ils peuvent deja former un think tank. Nous nous sommes sur le terrain en contact avec les paysans et notre contribution ne sera pas a negliger meme si on attend de vous que vous soyez les initateurs d’ un mouvement de revalorisation totale de la culture dagara. Bien sur, chercher a valoriser sa culture ne s’ oppose pas a la nation que nous voulons former.

          Kambire Soota Evariste.

  • Le 20 septembre 2009 à 05:16, par Mrs Fluker / Traore En réponse à : Génération dagara sans identité : un choix

    Chut. Taisez vous dagara. Kambire, Some, Zaw....= Esclave.
    Donc en tant que Maitre je vous attribue a tous un seul Nom :
    TRAORE

    • Le 22 septembre 2009 à 17:15 En réponse à : Génération dagara sans identité : un choix

      eh be vrément le monde change dè !! ce que blanc a fait c’est pas bien : le monde etait bien l’esclave reconnaissait et lui obeissait voila que aujourd’hui esclave la se leve ventre en l’air et il vient commander son maitre...on est mort fini
      va me chercher ton bangui comme ca je te pardonnerai
      ton MAITRE ET SEIGNEUR SOME

  • Le 22 septembre 2009 à 00:06 En réponse à : Génération dagara sans identité : un choix

    Moi je suis Dagara, mais mon idee n’est pas unique. Je suis aussi d’ un grand ensemble qu’ on appele Burkina. Grace a Tom Sank, ce grand visionnaire, on avait ote la marque bete de Race : Mossi/ Lobi/ ou Gourounsi de notre CIb dont nous sommes fiers. Je suis d’avis que c’est important pour nos parents de garder leur culture, mais ils peuvent aussi garder cette culture en la maintenant, en la developpant au sein des familles et de la communaute dagara, tout en s’ inserant dans la marche generale de la Nation. Il n’ y a pas de conflit. Concretement, comment on peut nous satisfaire nous, individuellement pris sans creer des problemes de presentation au code de la famille qui n’est pas le code de la famille des dagara mais de tous les burkinabe ? C’est un probleme reel ici. Je me dis que nous ne connaissons pas forcement la culture des autres. Est-ce qu’ on peut integrer tout ce que eux aussi ils pensent leur etre cher ? A moins que notre desir ne reste pas dans le mode du voeu pieux, il nous faudra trouver une maniere de concilier le particulier et le general. Mon frere Teobore, vous etes mon frere parce que moi- meme je suis Bekouone, et le sang est plus lourd que l’eau. Le probleme est assez complique.

    Bien de choses, mon frere

    Kambire Soota Alfred, agent de vulgarisation agricole

  • Le 23 septembre 2009 à 16:37 En réponse à : Génération dagara sans identité : un choix

    Dans tout ca, la ooh, ou sommes nous, nous les femmes, les mamans qui portent l’ enfant pendant 9 mois dans le ventre ? Est-ce que on donnait Dabire, Some a l’ enfant pour flatter la maman ? Il ya aussi une explication qui fait qu’ on donne les noms des mamans aux enfants. C’est pas au hasard. Et puis il parait que au fond, c’est parce que vous les hommes, est-ce que vous pouvez meme etre surs a 100 pour cent que l’ enfant- la ca vient de vous ? on dit que vous avez eu un enfant vous riez or dans certains cas, si vous saviez, ca allait chauffer. Ca n’arrive pas dans beaucoup de cas mais si ca arrive une fois ca suffit pour qu’ on fasse attention. Peut etre que le bebe que vous voulez nommer Puuryile est un vrai petit mossi ou gourounsi.Mais la maman, elle sait, elle est sure a 100% qui est le pere. Et puis quand on dit patronyme, est-ce que c’est different de matronyme ? Ca c’est le francais qui nous cause encore ce probleme. Si les francais disent patrie, est-ce que dans les uatres langues ca se traduit obligatoirement comme ca ? Les francais aiment dire l’ Homme et ils disent que les femmes ausi sont dedans mais ils ne veulent pas dire Femmes et les hommes aussi sont dedans. Pourtant la tere est au feminin. et quand ca chauffe le dagara en ville, c’est chez les freres de sa maman qu’ il coure.Donc Dabire ou Some ou Zague ou Kusiele, tout ca la ca se justifie. Il y a une explication la-dedans. La maman aussi compte pas dans la famille. Les differents intervenants n’ ont meme pas pense a nous les femmes. Cette societe est injuste. Nous les femmes, on ne pese pas lourd pourtant c’est nous qui portent la vie.
    Mme Seraphine Ouedraogo nee Somda

    • Le 23 septembre 2009 à 19:51, par Mètuor Somda Irk A. En réponse à : Génération dagara sans identité : un choix

      je vous renvoie à ma première intervention où j’ai souligné que : « nous n’avons rien contre nos tendres mères (matronymie) mais nous savons (pour ceux qui en sont conscients et soucieux de leur culture) que ces matronymes, donnés par les mères et acceptés par les pères en reconnaissance de leur bravoure (cf écrits de l’abbé Joseph Mukassa Somé), ne sauraient remplacer les patronymes aux risques que l’ethnie dagara se dissolve sinon disparaisse dans la grande masse comme le veut monsieur Kambiré ; du moment où ces matronymes n’entraînent aucun interdit (fondamental pour la pérennité d’un groupe). Même s’ils sont importants en retraçant la lignée de la maman c’est-à-dire des oncles-tantes aux neveux-nièces (au sens strictement africain) en dressant la direction de l’héritage (aujourd’hui devenu un symbole bien plus que réel), les matronymes ne permettent pas de cerner les familles (ou les clans si vous préférez) qui elles ont des pratiques, des us et des coutumes. »
      merci de participer au débat

    • Le 25 septembre 2009 à 09:55 En réponse à : Génération dagara sans identité : un choix

      ma soeur tu as raison dans ta demarche. je connais cet aspect de la question ; pour ma part ce n’est pas que je l’ai occulté. mais a l’heure actuelle le premiere urgence a mon avis est de montrer la contradiction fondamentale de ce code la famille dans l’article incriminé quant a ce qui concerne la société dagara. ce serait la suite du debat qui necessairement doit venir que le statut de la femme (dagara dans ce cas) à l’heure actuelle.
      Cela dit quel type de société est la société dagara. pourquoi justement il y a eu besoin que les vieux expriment le dowru ET le belo dans le nom de l’individu dagara contrairement a d’autres sociétés au burkina ? Que veut dire donner un nom ? etc. Les recherches anthroplogiques, les explications des traditions peuvent nous guider. Et du coup quelle est l’image et le role de la femme dans la societe dagara (ou africaine). C’est tout le debat sur la question de la femme africaine et toute la politique qui était tentée sous la revolution avec thomas sankara, etc. Mais ce qui est interesssant et fait plaisir c’est que justement dans ce debat ENFIN UNE FEMME A OSE s’y immiscer et dire un point de vue. C’est ce que j’attendais moi ! felicitations donc. Tu dis que vous les femmes vous ne pesez pas lourd et pourtant c’est vous qui etes tout en quelque sorte, ce qui est vrai. et c’est effectivement injuste. Et justement ce fameux debat sur le code de la famille a comme corrollaire le statut de la femme. On dit chez le dagara "paog na yir" : la femme c’est la famille. Qui d’autre que la femme a plus droit de parole dans ce debat ?
      SOME

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