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Bon à savoir : Rites et traditions du Burkina

Publié le jeudi 17 septembre 2009 à 03h31min

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Nous l’écrivions la semaine dernière, la culture burkinabè est riche de sa diversité, en évoquant les rythmes et danses du terroir. Cette fois-ci, nous vous donnons un pan des rites et traditions du Burkina Faso. Il y a de quoi être instruit.

Le Kouroubi qui se déroule le 27ème jour du Ramadan jusqu’à l’apparition de la lune, est une fête des jeunes filles ; celles-ci exécutent des pas de danses spéciales, au rythme de musiques et de réjouissances populaires. Il a lieu tous les ans à Sindou.
Le Djoro ou initiation chez les Lobi consiste en 3 cycles de formation du Lobi. Séparé l’un de l’autre par 7 ans, chaque cycle permet au Lobi de progresser dans la construction de la personnalité Lobi et de sa relation avec le groupe social. Après un séjour prolongé en brousse, le groupe d’initiés en ressort avec des connaissances sur son ethnie, son environnement naturel, les coutumes, les interdits. La fin de cette formation donne lieu à des cérémonies coutumières au milieu de grandes réjouissances populaires. Le Djoro se célèbre tous les 7 ans, de septembre à décembre. Plusieurs types d’initiation existent et sont spécifiques ; ainsi il y a l’initiation des chasseurs, des forgerons, des sociétés de masques, etc. Dans toutes les ethnies, l’initiation est pratiquée avec des différences dans son organisation.

Les funérailles

La mort n’est pas une tragédie en Afrique ; le défunt ne disparaît pas entièrement du monde des vivants. Il est toujours présent parmi les vivants, sous n’importe quelle forme : arbre, eau, vent, enfant, etc. Pour rejoindre le monde des ancêtres qui sont devenus des divinités, le défunt doit avoir des funérailles conformément aux traditions. Celles-ci sont célébrées en grande pompe. Ce n’est qu’après cette cérémonie que le défunt devient à son tour, une divinité. La célébration de ces rites se situe après les récoltes, avant la saison pluvieuse. Très vivaces en milieu rural, les funérailles sont peu célébrées en ville où cohabitent des religions qui bannissent cette cérémonie en leur sein. Toutefois, il est de plus en plus admis chez les catholiques, de célébrer les funérailles chrétiennes.

Le Dodo

Pour célébrer la fin du jeûne musulman préparant le Ramadan, les jeunes confectionnent, chacun à son goût, des masques qu’ils portent au cours des séances nocturnes de danse. En effet, par groupes, ils sillonnent les quartiers, passant de maison en maison, pour exécuter des pas de danse à l’image des animaux représentés par les masques. Les maisons visitées leur offrent des sommes d’argent en guise d’encouragements. Cette manifestation s’est officialisée sous forme de concours présidé par un jury qui après avoir vu défiler tous les groupes en compétion, désigne le meilleur, c’est-à-dire celui qui aura le mieux donné et fait preuve de plus d’ingéniosité dans la conception de ses masques. Ce concours se déroule à la Maison du peuple, à Ouagadougou et est plus connu sous l’appellation « Carnaval Dodo ».

La parenté à plaisanterie

C’est un jeu relationnel, spécifique à certains groupes (Samo/Mossi, Gourounsi/Bissa, Peulh/Bobo ou Lobi/Siamou) qui se traduit dans l’échange verbal, des attitudes où les deux (02) parties s’invectivent parfois avec violence, laissant croire que l’altercation va dégénérer en bagarre ; c’est tout le contraire qui se produit. Grâce à cette scène, chacun évacue son agressivité tout en amusant un public qui sait à quoi s’en tenir. En même temps qu’elle est source de distraction, la parenté à plaisanterie est avant tout un régulateur social. A cet effet, elle permet de dédramatiser une situation tendue ou conflictuelle. Elle contribue à la stabilité et à la paix du Burkina Faso, pays pluriethnique. L’origine de la parenté à plaisanterie est souvent liée à des évènements historiques communs et à des faits divers anecdotiques, souvent rocambolesques dans la mémoire collective. Exemple : un Mossi et un Samo se disputeront la 1 ère place en un lieu donné, chacun arguant que l’autre est son ’’esclave’’ depuis la nuit des temps ! Le perdant, au lieu d’en faire une bagarre, trouvera un moyen pour se retirer dignement.

La cérémonie du faux départ

Elle a lieu tous les vendredis matin, à partir de 7 h au palais du Moogho Naaba. C’est un rituel formel où les différents hauts dignitaires que sont le Baloum Naaba (intendant du palais), le Larlé Naaba (gardien des traditions), le Kamsaogo Naaba (chef des eunuques), le Tansoba Naaba (chef des armées), le Ouidi Naaba (chef de la cavalerie), le Gounga Naaba (chef de l’Infanterie) et du Soré Naaba (gardien du tambour de guerre) arrivent un à un, se saluent et se mettent en place suivant le protocole, à des endroits précis. Le Moogho Naaba sort de son palais et se dirige vers son cheval, richement caparaçonné, tenu par un page. Il fait mine de monter en selle, tandis qu’un concert de lamentations s’élève de ses ministre et des différents groupes qui le conseillent de ne pas partir. Après un temps d’hésitations, le Moogho Naaba se ravise et se range à leur opinion. Il retourne dans son palais et en ressort, habillé en blanc, sous les applaudissements de ses sujets. Ce simulacre de départ perpétue le drame que vécurent les Mossi à un moment de leur histoire.

Yadéga, prince héritier, redouté par la population, était en campagne guerrière dans le Nord, quand son père mourut. Profitant donc de son absence, les ministres intronisèrent Koundoumié son frère, comme Moogho Naaba. Furieux d’avoir été évincé, Yadéga se prépara à revenir récupérer son trône en combattant Ouagadougou. Leur mère, le lui dissuada, l’acte étant déjà consommé ; une guerre entre frère ne servirait à rien. Par contre, elle subtilisa les fétiches royaux, source de puissance et symbole de royauté, qu’elle fit parvenir à Yadéga. Koundoumbié découvrit le complot et voulut se lancer à la poursuite de Pabré et combattre Yadéga. Il fit sceller son cheval ; ses ministres vinrent le voir et le supplièrent de ne pas partir. Il les écouta et renonça à son projet guerrier. Une autre version voudrait que le Moogho Naaba ayant appris la fuite de son épouse bien aimée, voulut se lancer à sa poursuite pendant que des menaces d’invasions planaient sur le royaume. Ses ministres lui rappelèrent sa mission première qui est de protéger son royaume. Il se ravisa donc, renonça à aller chercher son épouse. En tout état de cause, la cérémonie du faux départ met en exergue la sagesse qui prévaut dans toute décision à prendre par le monarque.

Source : ontb.bf

Sidwaya

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