LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Rentrée administrative : on fait avec les sinistrés

Publié le mercredi 16 septembre 2009 à 04h06min

PARTAGER :                          

C’est officiellement ce mardi 15 septembre 2009 qu’a eu lieu la rentrée administrative dans les écoles publiques et privées du Burkina. A l’occasion, enseignants, inspecteurs, conseillers pédagogiques ont fait montre de leur engagement de rendre effective la rentrée définitive, celle pédagogique. Mais avec l’occupation des salles de classe par les victimes de la pluie diluvienne du 1er septembre 2009, force est de reconnaître que la rentrée se déroule dans un contexte bien particulier.

C’est certain, la rentrée 2009-2010 se déroule dans un climat inhabituel. La furie des eaux de pluie du 1er septembre 2009 a fait beaucoup de pertes matérielles, humaines et déplacés. Nombre de ces victimes ont été hébergés dans les écoles de la ville. Même si le ministre de l’Enseignement de base et de l’alphabétisation, Odile Bonkoungou a déclaré le maintien des rentrées aux dates précédemment indiquées et a procédé au lancement de la rentrée administrative dans la ville de Saaba ce mardi 15 septembre 2009, des inquiétudes persistent quant à l’effectivité de la rentrée pédagogique, avec le retour des élèves dans les salles de classe le 1er octobre 2009.

A l’école Nongr-Maasom à Paspanga à Ouagadougou, en lieu et place de la traditionnelle réunion de rentrée administrative, il a suffit de quelques minutes de concertation aux enseignants pour se séparer. « Nous avons assuré le service minimum », nous a confié un enseignant qui a préféré garder l’anonymat. Si les enseignants ont quitté les lieux après quelques minutes, les nouveaux occupants de l’école, les sinistrés eux se sentent désormais chez eux. Nous avons trouvé une cour bondée de monde qui avait davantage des allures d’une concession familiale que d’une école. Sur les tables-bancs, il n’y avait pas d’élèves comme à l’accoutumée, mais des bambins et des femmes. Dans la cour de l’école, des gamins jouent, insoucieux, à la marelle. Plus loin, des femmes sont occupées à faire la cuisine.

A la Circonscription de l’enseignement de base (CEB) de Ouaga 3, le personnel est bien en place. « L’inspectrice et les deux conseillères sont en visite de terrain dans les écoles », a relevé Isabelle Sanou, la secrétaire. A des kilomètres plus loin, l’école Nemnin offre le spectacle d’un camp de réfugiés. Là également, l’équipe des enseignants et enseignantes a tenu une réunion de rentrée de quelques minutes, sur la terrasse d’un bâtiment. Pas de salles disponibles. « Nous avons établi la répartition des salles de classe, la liste des élèves et les programmes mensuels », a noté un enseignant de l’école Nemnin 3. « Nous nous en tenons aux déclarations des autorités administratives, raison pour laquelle nous avons tenu à être présents pour la rentrée administrative », ajoute t-il. Les enseignants craignent pour le matériel didactique. Dans quel état seront les tables-bancs et les salles de classes après le départ des sinistrés ? Quand vont repartir ces « nouveaux élèves » ? Le mystère est entier pour l’instant.

Roger Niouga Sawadogo

Fasozine

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 16 septembre 2009 à 11:36 En réponse à : Rentrée administrative : on fait avec les sinistrés

    Pourquoi Madame le ministre de l enseignement de base insiste t elle sur cette rentrée administrative et meme sur la date de la rentrée scolaire ? Pourquoi veut - elle faire croire qu’ elle travaille bien alors que visiblement ce programme ne peut pas tenir la route ?

  • Le 16 septembre 2009 à 17:50 En réponse à : Rentrée administrative : on fait avec les sinistrés

    je pense que notre ministre de l’enseignement n’est pas trop consciente de la situation que vit ces sinistrés. elle veut donner l’impression qu’elle travail bien alors qu’elle est entrain de tout gâter. Reporter cette date de 10 à 15 jours ne peut pas compromettre en aucun le rendement des enseignants sur les élèves. Dans le cas contraire on peut aussi reculer la date des examens de fin d’année si on constate qu’on a prit du retard à la rentrée. C’est un cas de force majeur. C’est pas chaque année.
    Odile il faut comprendre.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Gaoua : L’ONG MERCY CORPS dresse le bilan de son projet PILAND